A noter que le
renforcement du soutènement du nid dégradé de ce dernier n’a pu être
effectué comme c’était programmé le 25 février à cause des mauvaises
conditions météorologiques. L’intervention ne devrait toutefois plus tarder
avant l’arrivée des oiseaux…
Lundi 4 mars : elle n’a pas tardé à le rejoindre…
Le mâle ‘’8R’’ n’est en effet plus seul
puisque tôt ce matin, nous l’avons retrouvé posé sur son aire avec à ses
côté sa partenaire habituelle ‘’8V’’. Peut-être déjà arrivée la veille, elle
fait preuve elle aussi depuis plusieurs années d’une belle précocité et
d’une grande ponctualité dans ses retours de migration prénuptiale. Notons
par exemple que déjà l’an passé, c’est le 4 mars que nous l’avions observée
pour la première fois…
Motivé par sa présence, le
mâle a effectué plusieurs apports de branche sur le nid et tenté quelques
accouplements avec la femelle apparemment encore peu réceptive…
Probablement fatiguée et
affamée après un long périple migratoire, ‘’8V’’ s’est contentée de crier
longuement pour réclamer pitance, ne sortant de son apathie que lorsque le
mâle lui a apporté en fin de matinée un beau poisson partiellement consommé.
Elle est allée se percher dans un pin pour le manger rapidement, avant de
revenir aussitôt crier sur le nid, visiblement insuffisamment rassasiée…
C’est au cours de son repas que le code de la bague de couleur orange
qu’elle porte sur la patte gauche a pu être vérifié à l’aide d’une
longue-vue.
Comme les années précédentes,
c’est en précurseur que ce couple se reconstitue afin d’entamer un nouveau
cycle de reproduction, et ce pour la huitième fois consécutive…
Sur l’étang du Ravoir, nous
avons pu observer en début d’après-midi un mâle non bagué consommant un
poisson sur un des plus gros piquets qui se dressent hors de l’eau devant
l’observatoire. Gêné par les rafales de vent, il s’est rapidement déplacé
sur un perchoir plus éloigné puis a disparu avant la fin de son repas.
Résidant local non identifié ou migrateur en halte sur l’étang, il a emporté
avec lui son mystère…
Mardi 5 mars : une assise fiable chargée de l’ébauche d’une aire à reconstruire pour
‘’02’’ et ‘’8Z’’…
C’est
ce matin qu’est intervenue une entreprise Orléanaise spécialisée en élagage
et mandatée par l’ONF pour remédier à l’écroulement au cours de l’hiver
d’une grande partie de l’aire des balbuzards visible de l’observatoire.
La
configuration du haut de l’arbre a permis d’élaborer au même emplacement que
celui de l’ancien nid une assise solide et suffisamment large pour accepter
le nid imposant que devront nécessairement reconstruire les balbuzards pour
s’y reproduire à nouveau.
Déjà
chargée de façon significative par quelques fagots de branches afin
d’augmenter son attractivité, cette plateforme devrait être logiquement
adoptée par le couple emblématique de la forêt à son retour que l’on espère
maintenant proche …
En attendant de pouvoir vérifier la concrétisation de
cette prévision optimiste, remercions d’ores et déjà l’ONF, les acteurs du
plan de restauration de l’espèce balbuzard en France et la société Goueffon
pour cette action favorable aux oiseaux et destinée à maintenir pour le
public un grand intérêt à venir les admirer et mieux les connaître…
Vendredi 8 mars : la femelle ‘’02’’ déjà de retour sur l’aire de substitution mise à sa
disposition…
Le
lendemain matin de sa construction, le nouveau nid visible de l’observatoire
recevait déjà la visite d’un balbuzard femelle, signe encourageant quant à
son attractivité… Cette visiteuse
portait sur la patte droite une bague dont l’inscription n’a pu être lue
mais dont la couleur noire indique qu’elle a été baguée hors de France (Rolf
Wahl). Elle a quitté les lieux après une station de plus de deux heures sur
la nouvelle aire…
Depuis
quelques jours et comme les deux années précédentes en ce début de mois de
mars, on peut observer assez fréquemment un mâle non bagué venant consommer
ses poissons sur un des gros piquets qui occupent l’espace devant
l’observatoire. Malgré l’absence d’identification formelle possible,
certains indices permettent de penser qu’il peut s’agir encore cette année
du même individu, reproducteur sur un autre nid de la forêt. S’il s’agit
bien de ce mâle, il attend encore sa partenaire habituelle et fréquente
l’étang tant que l’absence de ‘’8Z’’ le lui permet…
C’est
très probablement lui que nous observions à nouveau aujourd’hui en début
d’après-midi, faisant tranquillement sa toilette sur son gros piquet favori,
quand il s’est soudainement envolé en direction du nid sur lequel venait de
se poser une femelle…
C’est
lorsqu’elle est venue peu après se poser sur une branche jouxtant l’aire que
nous avons pu vérifier grâce à la lecture de la bague orange qu’elle porte
sur la patte droite qu’il s’agissait de ‘’02’’, que nous n’attendions pas
tout à fait si tôt. Notons en effet qu’elle effectue cette année son retour
de migration prénuptiale le plus précoce, trois jours avant celui de l’an
passé qui constituait déjà son précédent record…
A
peine arrivée et probablement affamée, ‘’02’’ s’est aussitôt mise à crier,
sollicitant avec insistance un apport de poisson par le mâle. Ignorant les
convenances alimentaires, celui-ci a d’abord tenté sans conviction un
accouplement avec la femelle avant de disparaître…
Nous
attendions son retour pour assister à un premier apport de proie à ‘’02’’,
mais il est revenu un peu plus tard se percher dans la zone du nid, les
serres vides… Tenaillée par la faim, la femelle s’est finalement décidée à
aller s’approvisionner elle-même. Elle l’a fait avec efficacité puisqu’elle
est revenue à peine quinze minutes plus tard consommer une proie dans le
gros pin tordu situé à la gauche de l’aire.
C’est dans cette situation que nous avons laissé ce
couple temporaire et au comportement incertain jusqu’à l’arrivée des
partenaires habituels respectifs des deux oiseaux…
Samedi 9 mars : pas de relation ‘’illégitime’’ possible avec ‘’02’’ pour le mâle non
bagué, ‘’8Z’’ est déjà de retour !
Nous
ne l’attendions pas si tôt mais quand nous sommes arrivés aujourd’hui à
l’observatoire en tout début d’après-midi, c’est lui que nous avons trouvé
en compagnie de ‘’02’’, chacun d’eux trônant perché sur le devant et de part
et d’autre du nid. Quel plaisir pour nous de constater qu’ayant réussi à
passer sans encombre la période d’exil hivernal, ces deux oiseaux attachants
vont à nouveau tenter de se reproduire ensemble sous nos yeux pour la
sixième année consécutive…
Gorge
gonflée et se nettoyant le bec sur la branche qui le supportait, ‘’8Z’’
venait visiblement de manger sans avoir fait don d’une partie de son repas à
‘’02’’ car elle criait famine…
Il
était probablement lui aussi fatigué par un voyage achevé hier soir ou ce
matin car il est resté ensuite longtemps au repos, paraissant totalement
insensible aux sollicitations de la femelle qui continuait à crier.
Au
bout de deux heures, cette longue période d’immobilisme s’est subitement
interrompue quand les deux rapaces ont plongé presque simultanément
directement dans l’étang sous le nid. Cette tentative s’est révélée
infructueuse pour ‘’02’’, mais ‘’8Z’’ a réussi à attraper un petit poisson.
A nouveau il s’est alimenté perché près d’elle mais sans rien laisser à sa
partenaire qui criait de plus belle…
Lors
d’une nouvelle visite effectuée en soirée, le mâle était seul visible, gorge
à nouveau bien gonflée. Silencieuse, la femelle était peut-être en train de
manger sur un perchoir invisible un poisson probablement cette fois partagé
par son compagnon…
Apparemment soucieux avant tout de reprendre des
forces après un périple migratoire au long cours, aucun des deux oiseaux n’a
été observé apportant une branche sur l’aire de substitution mise à leur
disposition. Ca ne devrait plus tarder car ils l’ont à l’évidence adoptée…
Dimanche 17 mars : un couple maintenant en pleine
activité…
Durant
les tous premiers jours suivant leur arrivée précoce et peut-être encore à
peine prêts physiologiquement, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ ont paru développer peu
d’énergie pour engager cette nouvelle saison de reproduction. La femelle
passait beaucoup de temps perchée à côté du nid, sa principale activité
étant alors de crier pour inciter le mâle à lui apporter un poisson… Quant à
‘’8Z’’ il se contentait d’apporter très épisodiquement une branche sur le
nid, et de tenter parfois un accouplement que semblait souvent refuser
‘’02’’….
Cette
impression s’est estompée au fil des jours de la semaine écoulée et le mâle
paraît avoir retrouvé tout son tonus. Entre des accouplements devenus
nombreux et maintenant acceptés par la femelle, il multiplie à présent les
transports de branches sur sa nouvelle aire. A ce rythme, elle devrait
prendre rapidement un peu de hauteur, d’autant plus que ‘’02’’participe
aussi à cette activité…
Ce
matin de bonne heure, et tandis qu’un couple de cygnes tuberculés survolait
bruyamment l’étang dans la brume, ‘’8Z’’ offrait déjà un beau poisson entier
à ‘’02’’. Le couple a retrouvé une parfaite harmonie…
Ailleurs
en forêt d’Orléans et malgré des conditions météorologiques qui ont pourtant
paru défavorables à la migration de retour, d’autres balbuzards sont arrivés
ces derniers jours et une bonne moitié des nids est maintenant occupée par
un couple. Certains sont toutefois actuellement constitués de partenaires
différents de ceux de l’an passé, comme c’est souvent le cas en cette
période où les retours s’étalent dans le temps…
A noter que dans l’un de ces couples à la
composition pour le moment incertaine ou temporaire,
figure la jeune femelle ‘’2B’’, élevée par ‘’02’’ et
‘’8Z’’ en 2010 sur l’aire visible de l’observatoire (info Rolf Wahl).
Ayant atteint l’âge adulte, elle revient probablement cette année pour
tenter de se reproduire dans sa région de naissance et revendique
actuellement la place de nouvelle partenaire auprès d’un mâle dont la
femelle avec laquelle il s’était reproduit l’an passé n’est pas encore
arrivée… ‘’2B’’ devra probablement chercher un autre compagnon sur un autre
nid si cette femelle revient… Rappelons que l’an dernier et de façon très
précoce pour seulement deux ans d’âge, elle avait déjà été observée de
retour dans sa forêt natale, faisant
partie des oiseaux qui perturbaient certains couples nicheurs…
Dimanche 24 mars : la période des pontes débute…
Alors
que quelques individus manquent encore à l’appel sur les nids connus en
forêt domaniale d’Orléans, c’est comme depuis déjà plusieurs années le
couple composé de la femelle ‘’8V’’ et du mâle ‘’8R’’ qui entame le premier
la période de couvaison. En fin de matinée en effet, nous avons observé la
femelle couchée dans son nid en position de couveuse. Peu après, alors
qu’elle s’était relevée pour entretenir son plumage, le mâle la relayait,
signe qu’un premier œuf venait d’être pondu…
Sur
l’aire visible de l’observatoire, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ n’en sont pas encore à ce
stade que l’on peut prévoir pour le tout début du mois d’avril, mais ils le
préparent avec une belle énergie. Grâce à des apports répétés, le niveau de
branches sur leur nouvelle aire à notablement augmenté et ils continuent à
s’accoupler fréquemment… A l’approche de la ponte, l’agressivité du couple
semble augmenter et si les confrontations avec les effrontées corneilles
paraissent un peu moins fréquentes, les grandes aigrettes et les hérons
cendrés deviennent souvent les cibles d’impressionnants vols en piqués
effectués par les deux rapaces… Ils s‘égaillent alors en poussant des cris
rauques et peu mélodieux…
Sur l’étang, le spectacle offert par le couple de
balbuzards et les oiseaux qui le fréquentent habituellement se complétait
ces derniers jours par la présence de quelques canards souchets et chipeaux
en halte migratoire. Il y a donc tout lieu de venir à l’observatoire en
cette période printanière…
Vendredi 29 mars : de l’herbe pour une aire confortable…
Il
est peut-être un peu trop tôt pour que la femelle‘’02’’ dépose son premier
œuf en ce week-end de Pâques, mais nul doute que la dépression peu profonde
que les deux partenaires aménagent au centre de l’aire sera bien préparée
pour le recevoir… Depuis quelques jours, on remarque en effet qu’avec les
branches qu’ils continuent à collecter souvent en les brisant directement
dans les arbres, les oiseaux apportent également de belles touffes d’herbe
dans leur nid. Ils en tapissent le fond pour assurer confort et isolement
nécessaires à une bonne incubation des œufs qu’ils vont devoir assurer en
restant couchés des heures durant…
Nous
ne les avons jamais réellement vus effectuer ces prélèvements de végétaux,
mais on peut supposer qu’ils le font parfois comme cet autre mâle qui a été
observé par trois fois rasant le bas côté d’une route forestière et profiter
de la force donnée par sa vitesse de vol pour arracher sans se poser une
belle motte herbeuse (voir images montrant l’une de ces récoltes en galerie
photos). Puissants et habiles, les balbuzards…
Entre
ces travaux d’aménagement de l’aire et les repas qui suivent les pêches
effectuées par ‘’8Z’’, les deux rapaces se reposent, mais n’oublient pas de
s’accoupler fréquemment... La ponte approche…
Vendredi 5 avril : ‘’02’’ et ‘’8Z’’ commencent à couver…
Bien
que le couple se soit reformé cette année une semaine plus tôt que l’an
passé, c’est seulement avec un jour d’avance sur 2012 que ‘’02’’ entame sa
ponte et sa couvaison…
Pour
la première fois aujourd’hui, nous l’avons trouvée en position de couveuse
en arrivant à l’observatoire en début d’après-midi, dans le froid et sous la
pluie. Seul, le haut de sa tête dépassant parfois des branches trahissait sa
présence couchée au milieu de sa nouvelle aire…
Comme
les années précédentes, le mâle ‘’8Z’’ semble déjà faire preuve de
volontarisme pour la seconder efficacement à la couvaison. Perché tout
d’abord dans un pin sur la gauche de l’étang, il est en effet rapidement
venu sur le nid prendre la place de sa partenaire qui ne s’est relevée qu’en
sa présence à son côté. Comme il est de taille un peu inférieure à celle de
la femelle, il est alors devenu quasiment invisible quand il s’est lui-même
couché pour la relayer…
Si
rien ne vient perturber le bel engagement de ces deux rapaces, nous devrions
assister aux toutes premières becquées réclamées par un poussin déjà né dans
environ 38 jours, soit vers le 13 mai…
Dimanche 14 avril : une couvaison en ‘’régime de croisière’’…
omme sur une grande partie de ceux qui
sont occupés en forêt domaniale d’Orléans, la couvaison est maintenant bien
engagée sur le nid de ‘’02’’ et ‘’8Z’’. Ces deux partenaires expérimentés
font comme à l’habitude preuve d’un grand dévouement pour assurer une
incubation efficace et sans interruption à leurs œufs. Les passages de
relais sont toujours de très courte durée et le mâle y participe de façon
prolongée.
Les pluies abondantes de ces
derniers jours ont provoqué une forte montée du niveau de la Loire, mais
‘’8Z’’ et ses congénères mâles de la forêt ne semblent pas en difficulté
pour assurer les besoins en nourriture de leur couple. Les nombreux étangs
du secteur leur permettent il est vrai d’exploiter d’autres secteurs de
pêche et ils n’ont encore pour chacun d’eux que deux becs à nourrir… C’est
ainsi par exemple que l’on pu voir ‘’8Z’’ apporter deux beaux poissons en
l’espace de trois heures ce dimanche après-midi…
Après une belle montée de
niveau qui avait entraîné la diminution du nombre de ses occupants
habituels, l’étang du Ravoir reprend vie avec l’arrivée du beau temps.
Grèbes huppés, foulques macroules, canards colverts, hérons et grandes
aigrettes le fréquentent à nouveau…
Depuis quelques temps, on
note la présence en maraude sur l’étang d’un couple de goélands argentés. Le
13 mars, les deux laridés s’acharnaient à consommer le cadavre flottant d’un
animal non identifié. Ces magnifiques oiseaux, presqu’aussi grands qu’un
balbuzard et pillards invétérés, sont connus pour parasiter parfois le
rapace, notamment en le harcelant en vol pour lui faire lâcher le poisson
qu’il transporte dans ses serres.
Assez curieusement, et alors qu’ils attaquent sans
coup férir la plupart des grands oiseaux qui s’approchent de leur aire,
‘’02’’ et ‘’8Z’’ semblent rester indifférents à l’approche de ces
inquiétants rôdeurs…
Mercredi 24 avril : des petits colocataires s’installent dans l’aire de ‘’02’’ et ‘’8Z’’…
Depuis
quelques jours en effet, on aperçoit très souvent les deux partenaires d’un
couple de bergeronnettes grises virevolter autour du nid des balbuzards...
Tenant du bec quelques brindilles ou morceaux de mousse, elles s’affairent à
construire leur propre nid dans une cavité située en partie inférieure du gros amas
de branches. Un peu effrontément, les gracieux ‘’hochequeues’’ n’hésitent
pas parfois à monter sur l’aire pour se servir en ingrédients, juste à côté
et sous l’œil apparemment indifférent de l’un des grands rapaces qui couve…
La
propension de cette espèce à se reproduire en commensalisme avec les
balbuzards est assez fréquente en forêt d’Orléans. Ces passereaux assurent
probablement ainsi une sécurité renforcée à leur(s) future (s) nichée (s)...
Peut-être profitent-t-ils aussi par la même occasion de la manne alimentaire
procurée par les insectes attirés par les déchets de poissons dont se
nourrissent les rapaces…
Pendant
ce temps, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ continuent à couver avec assiduité et dans une
belle harmonie...
Sur
l’étang qu’ils dominent et malgré les beaux jours revenus, l’activité est
encore assez faible… Aucun nid de grèbes huppés ou de foulques n’y a encore
été détecté. Le niveau d’eau toujours assez élevé noyant les supports
potentiels qu’ils utilisent habituellement pour les construire en est
peut-être la cause…
Quant
aux goélands, ils font toujours quelques apparitions que signalent leurs cris
puissants. Dimanche dernier, l’un d’eux se nourrissait encore du cadavre
flottant d’un oiseau non identifié…
Vendredi 2 mai : premières naissances en forêt domaniale d’Orléans.
Alors
qu’un couple reformé tardivement ne commence à couver que depuis quelques
jours, c’est comme à l’habitude depuis plusieurs années celui composé du
mâle ‘’8R’’ et de la femelle ‘’8V’’ qui entame le premier la période
d’élevage de jeune (s). Hier, la femelle donnait une des toutes premières
becquées à un poussin déjà né, sous l’œil du mâle resté en sentinelle à ses
côtés sur le nid.
Il
faudra attendre encore probablement une dizaine de jours pour observer le
même heureux évènement sur le nid de ‘’02’’ et ‘’8Z’’...
Se
relayant en parfaite harmonie pour assurer l’incubation de leurs œufs ou
partageant les poissons pêchés par le valeureux mâle, éloignant des
congénères intrus s’approchant de leur nid ou chassant avec vigueur les
corneilles toujours trop pressantes, apportant quelque nouvelle branche sur
leur nid ou se séchant sur un piquet de l’étang après un bon bain, ils nous
offrent déjà en attendant un magnifique spectacle de la nature…
A
noter que les bergeronnettes grises qui ont élu domicile dans l’aire des
balbuzards doivent elles aussi en être au stade de la couvaison, car elles
se font discrètes et on ne les voit plus virevolter avec élégance autour des
rapaces…
La
forte pluviométrie de ces tous derniers jours a fait à nouveau monter de
façon significative le niveau de l’étang. Ce sont donc actuellement les
nombreuses grenouilles en période de reproduction que l’on remarque le plus
à la surface de l’eau près de l’observatoire…
Nul doute hélas aussi que suite à ces fortes
précipitations, les limicoles et les palmipèdes (petits gravelots, sternes,
mouettes…) qui nichent habituellement sur les îles de la Loire devront,
comme ça arrive souvent, attendre une nouvelle baisse de son débit pour
entreprendre ou recommencer leur cycle de reproduction…
Samedi 11 mai : ‘’02’’ et ‘’8Z’’ bientôt parents nourriciers…
Comme
prévu, nous avons assisté lors du week-end dernier à une forte montée des
eaux de la Loire. En conséquence, tous les oiseaux qui avaient commencé à
nicher sur les îles du grand fleuve n’ont pu hélas qu’assister avec
impuissance au sort tragique qu’elle a réservé aux œufs qu’ils avaient
commencé à couver ou aux poussins que certains étaient déjà en train
d’élever… Une vidéo tournée et montée par Francis montre en exemple et de
façon un peu poignante la situation critique de poussins de mouettes lors de
cette crue (voir dans la galerie photos consacrée aux autres espèces que le
balbuzard)... Espérons que la baisse de niveau actuellement en cours ne sera
pas suivie plus tard d’un nouvel épisode fatal à la reproduction que tous
ces oiseaux vont probablement tenter de recommencer…
Du
haut de leur ‘’mirador’’ ‘’02’’ et ‘’8Z’’ dominent un étang du Ravoir encore
lui aussi en niveau assez haut. Il semble que les quelques foulques et
grèbes huppés qui l’occupent attendent des conditions plus favorables pour
commencer à construire leur nid sur un support à peine émergent comme ils en
ont l’habitude...
C’est
ce qu’a paru montrer le comportement de ce couple de grèbes huppés venu le 8
mai parader sur une souche proche de la rive sur la gauche de
l’observatoire. Après cette cérémonie faite d’une suite de postures assez
singulières accompagnées de caquètements, les
deux beaux palmipèdes se sont éloignés de ce promontoire sans s’y être
accouplés (voir photos). Ce n’était sans doute que partie remise…
Fréquemment,
un couple de cygnes croise majestueusement devant l’observatoire. De temps
en temps, ces lourds oiseaux nous gratifient d’un laborieux mais magnifique
essor bruyant…
Beaucoup
plus discrets et légers, deux faucons hobereaux revenus de leur migration
prénuptiale se signalent depuis peu par des passages en flèche au ras de
l’eau pour chasser les insectes.
Quant
à notre cher couple de rapaces piscivores, il continue à couver avec
assiduité. Les relais entre ‘’02’’ et ‘’8Z’’, avec ou sans apport de
poisson, ne durent en général pas plus d’une minute…
Dans deux ou trois jours, nous espérons vous faire
part de l’épilogue heureux de cette longue période de couvaison…
Jeudi 16 mai : 02 et 8Z à nouveau parents nourriciers …
‘’8Z’’
avait apparemment pêché aux aurores aujourd’hui car en arrivant à 7H00 à
l’observatoire, nous avons trouvé ‘’02’’ en train de donner une becquée à au
moins un poussin déjà né. Le mâle assurait alors la surveillance, perché
tout près sur la droite du nid. Il se nettoyait encore le bec en le frottant
sur une branche, signe qu’il avait probablement consommé lui-même une partie
du poisson avant de l’apporter.
A
peine cinq minutes plus tard, la femelle se recouchait pour couver sa
nichée…
Ayant
observé ‘’02’’ commençant à bouger plus que d’ordinaire en couvant dans la
soirée de mardi, et bien que nous n’ayons pu lui rendre visite pour le
vérifier, on peut supposer que le couple à probablement vu la naissance de
son premier poussin dans la journée d’hier, quarante jours après le début
apparent de la couvaison…
La phase d’augmentation progressive d’activité sur
l’aire et pour le mâle pourvoyeur de nourriture commence…
Jeudi 23 mai : un nid de grèbes huppés en situation précaire…
Nous
avions remarqué il y a trois jours un couple de grèbes huppés commençant à
édifier un nid sur une grosse branche à peine émergeante au milieu de
piquets, assez loin sur la gauche de l’observatoire. Nous avons vu
aujourd’hui qu’un œuf était déjà pondu sur l’amas de débris végétaux
construit par les palmipèdes. On peut malheureusement craindre que la
femelle ait mal choisi le moment pour entamer cette ponte car avec les
pluies abondantes de ces derniers jours, le niveau de l’étang est à nouveau
en hausse et le nid semble très près d’être submergé… Espérons pour ce
couple que la branche porteuse n’est pas trop bridée dans ses mouvements et
peut suivre cette élévation de niveau, ou qu’elle a atteint son apogée…
La
Loire connaît elle aussi une nouvelle et significative montée de ses eaux.
Comme nous avons déjà pu le constater lors de celles qui l’ont précédée,
cela ne semble pas constituer un handicap important pour l’infatigable
pêcheur qu’est ‘’8Z’’. Cet après midi vers 16H30, nous l’avons vu en effet
apporter une belle prise entière sur le nid. ‘’02’’ a aussitôt donné une
nouvelle et longue becquée à sa progéniture, qui reste hélas encore pour un
bon moment invisible à nos yeux… En mère attentionnée, elle s’est ensuite
recouchée pour la réchauffer…
A l’évidence et peut-être contrairement à d’autres,
la nichée de ce couple expérimenté et efficace n’a pas trop à souffrir des
conditions climatiques défavorables qui règnent actuellement sur la région…
Dimanche 26 mai : un couple totalement dévoué à sa progéniture…
Comme
c’était à craindre, le nid des grèbes huppés et l’œuf qu’il contenait ont
disparu, emportés par la récente et significative montée du niveau de
l’étang… Non rebutés par cet échec et attendant sans doute des conditions
plus favorables, les deux oiseaux semblent se préparer à une nouvelle
tentative en continuant à s’accoupler…
Sur
leur aire, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ prodiguent à leur (s) poussin (s) les meilleurs
soins. Restant la plupart du temps couchée sur sa nichée, la femelle
continue avec abnégation à la protéger du cocktail pluies et basses
températures qui caractérise les conditions météorologiques de ces derniers
jours…
Quand
le soleil apparaît, elle s’autorise quand même de temps en temps une courte
absence de son nid pour aller se dégourdir et se toiletter, perchée dans un
pin proche. A son retour, elle rapporte souvent une nouvelle branche qu’elle
dispose en renfort de la barrière construite en protection tout autour du
dessus de son aire. Il faut dire que l’on voit parfois jaillir au dessus de
cette barrière une belle giclée de fiente éjectée déjà avec force par un
poussin. Gare à la chute lors de cette marche arrière probablement
approximative…
Quant au mâle, beaucoup des poissons qu’il apporte en
ce moment sont déposés entiers sur le nid. Ce n’est donc souvent que lorsque
la becquée prodiguée par la femelle est terminée qu’il vient prendre sa part
du fruit de ses pêches… Aujourd’hui en milieu d’après-midi, c’est avec
déconvenue qu’il a constaté en revenant sur l’aire qu’il ne restait plus
rien de sa dernière prise. Nous l’avons vu alors prendre de l’altitude puis
partir pour une nouvelle partie de pêche…
Courage, ‘’8Z’’ !
Lundi 3 juin : ‘’02’’ et ‘’8Z’’ n’élèvent-ils qu’un jeune cette année ?
Depuis
quelques jours, on peut en effet apercevoir à l’aide d’une longue vue et au
hasard de ses mouvements une seule petite tête de poussin dépassant par
instants le niveau des branches supérieures du nid. A aucun moment, et
malgré les stations prolongées de plusieurs observateurs passionnés, deux
têtes n’ont été à ce jour aperçues bougeant en même temps… La becquée donnée
par ‘’02’’ aujourd’hui en milieu d’après-midi semble confirmer ces
observations car après avoir nourri un seul jeune bien visible pendant
environ dix minutes, elle a visiblement continué son repas seule, avant que
‘’8Z’’ revienne chercher le poisson pour en prendre sa part…
Une
bonne surprise n’étant pas encore à exclure, attendons quand même quelques
futures autres observations pour admettre que cette année, le couple
emblématique de la forêt n’élèvera qu’un seul jeune…
Samedi 8 juin : un jeune balbuzard bien protégé et bien nourri…
Au
fil des jours et des observations, il se confirme que ‘’02’’ et ‘’8Z’’
n’élèvent cette année qu’un seul jeune. Ce rejeton unique bénéficie donc de
l’entière sollicitude de parents nourriciers et protecteurs performants…
Après
être restée couchée presqu’en permanence depuis la naissance du poussin pour
le réchauffer et le protéger de la pluie et du froid, ‘’02’’ a dû ensuite
l’abriter du soleil ardent revenu subitement ces trois derniers jours. On la
voyait alors souvent tournant le dos à l’astre pour faire de l’ombre à son
jeune, ailes semi-écartées et bec entrouvert...
Changement
encore brutal d’attitude aujourd’hui avec l’arrivée d’un violent orage en
milieu d’après-midi. Tant bien que mal, la brave femelle a réussi à se
coucher sur le ‘’petit’’ maintenant âgé d’environ 23 jours pour le protéger
de la pluie et même parfois de
la grêle…
Quant
à ‘’8Z’’, toujours efficace à la pêche et apparemment peu perturbé par ces
conditions climatiques orageuses, c’est la période qu’il a choisie pour se
poser un instant sur le nid avec un poisson déjà entamé. ‘’02’’ restant
couchée, il est reparti continuer à prendre son dû de cette belle prise,
perché dans un pin. Un peu plus tard, et alors que la pluie diminuait, il a
renouvelé ce manège plusieurs fois. Enfin relevée et active après la fin de
l’orage, la femelle lui a subtilisé le poisson à sa cinquième apparition sur
l’aire. Dans une ambiance rafraîchie et sous un ciel encore bien sombre,
elle s’est alors nourrie et a donné la becquée à sa progéniture...
Sur l’étang, et sur la même branche légèrement
émergente qu’il avait choisie pour la première fois, le couple de grèbes
huppés a effectué une deuxième tentative de construction d’un nid.
Apparemment peu stable sur ce support insuffisamment large, ce nouvel amas
d’herbes aquatiques a encore disparu… Ces
deux partenaires arriveront-ils cette année à concrétiser leur envie à se
reproduire ?...
Dimanche 16 juin : une petite famille sereine…
Déjà
âgé d’environ un mois, le jeune balbuzard est maintenant bien visible
lorsqu’il est actif sur son nid, car il a bien grossi. Il faut dire que les
deux parents s’emploient à bien le nourrir et quand ce n’est pas ‘’02’’,
c’est ‘’8Z’’ lui-même qui lui propose et lui donne de temps en temps la
becquée…
Ce
fut notamment longuement le cas avant-hier en début d’après-midi, tandis que
la femelle prenait son bain dans l’étang.
On
remarque d’ailleurs que cette année, et peut-être à cause du niveau assez
haut de l’étang, la technique la plus couramment employée par les deux
adultes pour se baigner a évolué. Le plus souvent en effet, et au lieu de se
poser dans une eau peu profonde près des rives bordées de hautes herbes dans
lesquelles pourrait se cacher un prédateur (renard par exemple…), ils volent
et plongent à plusieurs reprises au milieu des piquets dans des zones où ils
n’ont probablement pas pied… On les voit alors s’ébrouer, s’immerger et
‘’pagayer’’ bruyamment des ailes, s’envoler et recommencer, en y prenant
apparemment plaisir…
Ces
bains sont suivis de longues séances de séchage et toilettage dans un pin ou
sur un piquet, sous l’œil admiratif des visiteurs présents à l’observatoire
lors de ces moments privilégiés.
Le
jeune, apparemment souvent très attentif à ce qui se passe autour de son
nid, ne rate sans doute pas le spectacle. Patience, son tour viendra mais
avant, il lui faudra se préparer à l’envol. Ses ailes déjà démesurément
longues s’emplument, et les faire battre est une activité qui va
probablement prendre progressivement de l’importance pour lui dans les trois
prochaines semaines…
En
attendant, il en était encore cet après-midi à essayer de se mettre à
l’ombre d’un soleil ardent sous le corps de sa mère…
A l’étage inférieur du nid, les bergeronnettes grises
se font maintenant remarquer par leurs nombreuses allées et venues. Nul
doute qu’elles ont elles aussi des petits becs à nourrir…
Mardi 18 juin : premiers entraînements pour des ailes encore bien lourdes…
C’est
généralement à l’âge de 51 à 56 jours que les jeunes balbuzards prennent
leur envol pour la première fois. C’est donc en principe seulement vers le 7
juillet que le jeune élevé par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ devrait franchir cette étape
cruciale pour la suite de sa vie, mais il semble enclin à se préparer dès
maintenant à cet évènement...
Cet
après-midi, en effet, et peut-être incité à le faire par un bon souffle de
vent, il a commencé à battre maladroitement des ailes, ayant visiblement du
mal à coordonner ses mouvements et à maintenir son équilibre lors de cet
exercice de quelques secondes renouvelé deux fois sous les yeux de sa mère
perchée à proximité...
Nul
doute qu’il ne devrait pas manquer d’énergie pour intensifier
progressivement ces entraînements car ‘’8Z’’ est toujours aussi efficace à
la pêche pour l’alimenter...
Il
l’a encore montré aujourd’hui vers 19H00, en semblant hésiter sur le choix
d’un perchoir lui permettant de maintenir au mieux pour le manger le gros
poisson qu’il venait de pêcher. Finalement, il jeté son dévolu sur un gros
piquet horizontal situé juste au dessus de la surface de l’étang, nous
permettant ainsi de l’admirer au mieux en train de commencer son repas (voir
vidéo dans la galerie photos).
Pendant ce temps, et en attendant de pouvoir faire
bénéficier son rejeton de la belle prise effectuée par son valeureux
compagnon, ‘’02’’ surveillait le territoire et apportait une belle branche…
Mercredi 26 juin : bagué pour la vie !
C’est
actuellement la période de baguage des jeunes balbuzards en forêt domaniale
d’Orléans. Le juvénile élevé par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ n’y a donc pas échappé, 42
j après que sa mère lui ait prodigué ses toutes premières becquées.
Il
a d’abord entendu en début d’après-midi les cris d’alarme de ‘’02’’, ce qui
l’a incité à se coucher et à s’aplatir au fond de l’aire, comptant
instinctivement sur son mimétisme pour ne pas attirer l’attention d’un
quelconque prédateur…
Sa
stratégie était pourtant vouée à l’échec car le supposé prédateur était en
fait un grimpeur humain, heureusement seulement habité d’intentions
pacifiques à son égard… Après s’être hissé à sa hauteur, ce dernier l’a
enfermé avec précautions dans un sac avant de le descendre au sol.
C’est
là, à l’ombre sous les frondaisons, que Rolf Wahl l’a bagué. Après avoir
équipé sa patte gauche de la bague métallique officielle fournie par le CRBO
(Centre de recherches par baguage sur les populations d’oiseaux), il lui a
posé sur la patte droite la traditionnelle bague de couleur orange, portant
pour lui le code ‘’8·+’’. Pouvant être lue à assez grande distance avec une
longue-vue ou sur un éventuel futur cliché de l’oiseau, c’est cette bague
qui permettra s’il survit de peut-être le localiser ultérieurement, soit en
migration ou sur un lieu d’hivernage, soit revenu à l’âge adulte tenter de
se reproduire probablement dans sa région de naissance, ou même ailleurs…
Pesant
1600 g et de mensurations plutôt modestes, ce jeune balbuzard présente à
priori les caractéristiques du sexe mâle. Doté déjà d’une bonne aptitude à
se défendre, il a fallu pendant la pose des bagues lui mettre sur la tête un
petit capuchon pour le calmer, et préserver ainsi de son bec déjà acéré les
mains de son bagueur…
Après
ce court séjour au niveau du sol sous le sombre couvert des arbres, il a
retrouvé la lumière et la position dominante qui conviennent mieux à un
futur majestueux balbuzard pêcheur…
Il
n’en a sans doute pas eu conscience, mais ses parents ont encore cette année
manifesté assez peu de velléités pour essayer d’éloigner l’intrus humain
venu chercher dans l’aire leur progéniture.
Si
en effet ‘’02’’ a quand même volé assez haut en poussant des cris d’alarme
pendant une grande partie de l’exil hors du nid de son unique rejeton,
‘’8Z’’ s’est à nouveau contenté d’aller se percher au sommet d’un pin cassé
et d’observer silencieusement de loin l’opération…
Ayant ensuite rapidement repris le cours normal de
son séjour sur son aire de naissance, il ne reste plus à ce rapace juvénile
qu’à se préparer à son premier envol, dans normalement environ une dizaine
de jours…
Mardi 2 juillet : des battements d’ailes prometteurs…
C’est
dans l’ambiance calme et sereine qui règne sur l’étang du Ravoir que le
jeune balbuzard élevé par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ se prépare tranquillement à son
premier envol.
Cet après midi, après être resté longtemps couché dans son nid
sous un temps gris et lourd, c’est seulement vers 18H00 qu’il est sorti de
sa torpeur. Après une longue toilette, nous l’avons vu s’approcher du bord
de l’aire et battre par deux fois vigoureusement des ailes. L’absence de
vent ne lui a peut-être pas permis de s’élever à la verticale comme le font
souvent les jeunes balbuzards les jours précédant leur premier envol mais à
l’évidence, il est bientôt prêt pour le grand saut...
Toujours
vigilante, ‘’02’’ surveillait l’opération, perchée depuis longtemps à
proximité au sommet de la branche morte d’un chêne.
Quant à l’infatigable pourvoyeur de poissons ‘’8Z’’,
ça faisait déjà un bon moment qu’il s’était envolé de l’un de ses perchoirs
favoris, probablement pour s’adonner à une nouvelle partie de pêche...
Lundi 8 juillet : de l’espoir à la consternation…
Après
trois années consécutives d’une reproduction réussie par le couple ‘’02’’ et
‘’8Z’’, nous pensions que le sort funeste subi par trois de ses jeunes en
2008 et 2009 (voir rubriques 2008 et 2009) n’était plus qu’un mauvais
souvenir, mais nous avons probablement assisté à nouveau ce week-end au
déroulement d’un même scénario catastrophe…
Vendredi en fin d’après-midi, nous avions en effet quitté confiants le jeune
‘’8·+’’, après l’avoir vu effectuer avec énergie plusieurs séances de
battements d’ailes et sauts sur le nid. Il était resté également assez
longtemps posé sur le bord de l’aire, scrutant le lointain, ce qui est
généralement le signe d’un envol très proche pour un jeune balbuzard…
A
notre retour le lendemain samedi 6 juillet en tout début d’après midi, c’est
un juvénile amorphe et qui semblait souffrir excessivement de la chaleur que
nous avons retrouvé. Il avait en effet le bec très largement ouvert et
semblait avoir des difficultés à maintenir ses ailes pliées. Se couchant et
se relevant à plusieurs reprises, il n’avait pas participé au repas pris sur
le nid par sa mère après l’apport d’un poisson par ‘’8Z’’. Vers 14H45, il
s’est à nouveau affaissé dans l’aire, devenant totalement invisible.
Personne ne l’a revu depuis, ce qui permet hélas de penser qu’il est mort…
Hier
dimanche 7 juillet, les deux adultes ont été peu visibles, restant
longuement perchés à distance du nid. L’après-midi, après un apport de
poisson par le mâle, la femelle a semblé hésiter, regardant vers le fond de
l’aire avant d’aller manger sur un piquet de l’étang…
Connaîtra t’on un jour la cause de la malédiction qui
frappe à l’évidence pour la troisième fois en six ans au stade du premier
envol imminent le sort de certains jeunes engendrés par le couple ‘’02’’ et
‘’8Z’’ ?...
Mardi 9 juillet : grimpée funeste…
Ce
matin, c’est le même jeune grimpeur qui était allé le chercher dans son nid
le jour de son baguage qui est monté récupérer le cadavre du jeune ‘’8·+’’.
Il a alors été assez affligeant de voir ‘’02’’ voler à nouveau haut au
dessus de l’aire en poussant quelques cris d’alarme bien inutiles…
Le corps du jeune balbuzard a ensuite été transporté
au Muséum d’Orléans afin d’y être autopsié. Espérons que la cause de cette
mort au scénario déjà connu dans le passé pourra ainsi être enfin dévoilée…
Mardi 16 juillet : une saison qui se poursuit en commun pour ‘’02’’ et ‘’8Z’’…
Après
la mort de son unique jeune, le couple est resté présent aux alentours de
son aire qu’il garde toujours sous haute surveillance. Quand ils sont
perchés en arrière de la végétation qui borde l’étang, il faut être parfois
assez patient pour voir apparaître le mâle ou la femelle, mais ils peuvent
ensuite se faire admirer assez longtemps.
Ils
sont par exemple restés posés plus de deux heures en face de l’observatoire
dans l’après-midi de lundi, ‘’02’’ faisant sa toilette sur un gros piquet en
plein milieu de l’étang, tandis que ‘’8Z’’ stationnait sur un de ses
perchoirs favoris dans un pin de la rive gauche opposée à l’observatoire.
Si
l’on est persévérant ou présent au bon moment, on verra que le mâle continue
à approvisionner la femelle en poissons et que de temps en temps, une
nouvelle branche arrive sur l’aire, transportée par l’un ou l’autre des deux
rapaces. Il est probable qu’ainsi, le lien qui unit les deux partenaires
perdure et que déjà, ils se préparent à une nouvelle saison de reproduction
en commun l’an prochain…
Les
intrusions de congénères étrangers sur leur territoire sont monnaie courante
et la défense du nid fait aussi partie de leurs occupations quotidiennes…
En
plus des balbuzards, il est assez fréquent en ce moment de pouvoir observer
quelque cervidé venant brouter les herbes qui poussent en bordure des rives
de l’étang. Ce fut le cas le vendredi 12 juillet pour cette chevrette
observée se nourrissant longuement sous l’œil indifférent de 8Z perché juste
au dessus d’elle (voir vidéo dans la galerie photos).
Il y a donc bien des raisons pour venir encore à l’observatoire malgré la
disparition du jeune balbuzard. Le spectacle est assuré pour qui saura être
patient…
Vendredi 26 juillet : Bambi se promène sous le nid de balbuzards parfois assez discrets…
Fin
juillet marque le début de la période durant laquelle les jeunes balbuzards
vont acquérir les uns après les autres leur autonomie, en devenant capables
d’attraper par eux-mêmes des poissons pour se nourrir. Un mois à un mois et
demi après leur premier vol, ils quittent alors le site où ils sont nés pour
entamer séparément le périple migratoire qui les emmènera vers leurs lieux
d’hivernage…
Alors
que certains juvéniles n’en sont encore qu’au stade des premiers envols,
cette prise d’autonomie est sans doute imminente ou déjà effective pour les
premiers nés, comme par exemple ceux élevés par le couple ‘’8V’’ et ‘’8R’’,
dont on sait qu’il a été encore cette année l’un des plus précoces à se
reproduire en forêt d’Orléans (voir rubriques du mois de mars)…
Sur
le Ravoir, ça fait déjà 20 jours que ‘’02’’ et ‘’8Z’’ n’ont hélas plus à se
soucier d’accompagner une progéniture jusqu’à ce cap capital…
Ils
semblent couler maintenant des jours sereins sur leur cher étang, attendant
tranquillement que l’instinct migratoire les incite à repartir vers le sud…
Ils continuent pour le moment à se donner en spectacle, mais quelquefois
après une éclipse qui nous semble longue quand ils occupent des perchoirs
invisibles de l’observatoire ou quand ils peuvent être absents du site… Quel plaisir alors d’admirer ‘’02’’ trônant
souvent longtemps au sommet de l’un des plus hauts piquets de l’étang, ou
‘’8Z’’ perché dans un des pins qui bordent ses rives. C’est parfois aussi au
passage d’un congénère intrus qu’ils sortent de leur torpeur, en manifestant
leur mécontentement par de puissants cris aigus ou en allant voler de
concert avec l’importun pour l’éloigner…
On
peut aussi voir fréquemment en soirée le mâle entamer un vol glissé en
direction de la Loire, après qu’il ait pris de l’altitude en planant
longuement en cercles dans les ascendances thermiques…
Sur
l’eau, c’est le calme qui règne le plus souvent, sauf quand les foulques,
dont le nombre à augmenté ces derniers jours, se chamaillent bruyamment.
Agréable
surprise dimanche dernier lors de l’apparition d’une cane de Fuligule
milouin précédant quatre adorables canetons. Malheureusement, un seul la
suivait encore aujourd’hui…
Souvent,
un couple de cygnes vient croiser majestueusement devant l’observatoire et
cet après-midi, un faon de cerf élaphe est venu parcourir la rive en
broutant sous l’aire des balbuzards. Peu après, Bambi réapparaissait au fond
de l’étang. Peut-être paniqué de s’être éloigné de sa mère restée invisible,
il s’est mis à galoper tout au long de l’autre rive avant de s’enfoncer dans
le sous bois…
Le
spectacle est donc toujours là pour qui sait l’attendre…
Jeudi 15 août : ‘’02’’ infatigable quémandeuse de poissons…
Lorsque
l’on fréquente en ce moment l’observatoire, c’est souvent par l'émission
d'une série de cris aigus, que ‘’02’’ nous révèle sa présence,
perchée quelque part invisible à l’arrière des grands pins qui bordent la
rive droite de l’étang du Ravoir.
C’est
le signe que ‘’8Z’’ vient probablement d’arriver de la pêche et que, perché
lui aussi à l’abri des regards, il entame un repas… Commence alors pour la
femelle la longue attente du bon vouloir du mâle à lui céder une partie de
sa prise, ce qu’elle l’incite à faire en criant inlassablement…
A
l’approche du moment tant attendu, elle vient sur le nid et ‘’8Z’’ finit par
lui apporter ce qui reste du poisson, mais parfois après plus de deux heures
d’attente... Elle se l’approprie alors très vite et part aussitôt manger sur
un de ses perchoirs favoris, le plus souvent à nouveau invisible…
A
ce stade de la saison, le mâle semble parfois se faire prier pour partager
ses captures et quand il ne lui en a cédé qu’une petite portion, ‘’02’’ se
remet très rapidement à crier… Nous n’avons pas eu l’opportunité de le
constater, mais il n’est pas impossible que de temps en temps, elle aille
s’approvisionner elle-même pour compléter les apports du mâle…
D’autres
fois, c’est lorsqu’elle vient s’abreuver ou se baigner que la femelle
apparaît sur l’étang, passant parfois d’un piquet à l’autre
avant d’en choisir un pour se sécher, se faisant ainsi longuement
admirer.
Si
elles sont maintenant un peu moins fréquentes, les intrusions de congénères
‘’étrangers’’ perdurent et font aussi sortir de leur réserve les deux
oiseaux. Ce fut par exemple le cas le 12 août (voir vidéo dans la galerie
photos et vidéos), quand ‘’8Z’’ est venu subitement agiter les ailes sur
l’aire, aussitôt rejoint par ‘’02’’. La défense du territoire continue…
Nous
avons également observé que comme l’année dernière à cette époque, le mâle
vient d’entamer la mue de la 8ème
rémige de chacune de ses ailes (3ème en partant du bout de l’aile).
Il nous a habitués les années précédentes à ne partir en migration que
lorsque ces plumes étaient déjà bien repoussées. Nous devrions donc pouvoir
l’observer encore plus d’un mois stationnant sur l’étang du Ravoir.
Rappelons qu’en 2012, c’était jusqu’au 28 septembre, et pour ‘’02’’ jusqu’au
13 septembre.
Avec notamment le passage de quelques limicoles attirés par la baisse
actuelle du niveau de ses eaux, il y a donc toujours de belles observations
à effectuer sur l’étang…
Mardi 3 septembre : les effectifs diminuent…
L’automne
approche et le nombre de balbuzards encore visibles en forêt d’Orléans a
fortement diminué...
Les
derniers nés des jeunes semblent pour la plupart avoir maintenant pris leur
autonomie et très peu de femelles reproductrices sont encore visibles.
Certaines ont même apparemment quitté le secteur de leur nid bien avant
l’émancipation de leur progéniture qu’elles ont laissée totalement à charge
des mâles pourvoyeurs de poissons… Devoir accompli et maintenant seuls,
quelques uns d’entre eux font encore des apparitions ponctuelles près de
leur aire qu’ils semblent vouloir défendre jusqu’à leur départ en migration…
Quant
à ‘’02’’ et ‘’8Z’’, ils font partie des rares balbuzards occupant encore en
couple leur territoire de reproduction. Comme elle en a pris l’habitude ces
dernières semaines, la femelle continue à rester longtemps perchée invisible
à distance du nid. Elle se manifeste surtout par ses cris quand le mâle est
présent. Lui ne semble toutefois donner suite à ses lancinantes demandes
d’apport d’un poisson que lorsqu’il a pu s’en nourrir lui-même avant jusqu’à
satiété… Sinon, comme ce fut le cas aujourd’hui en milieu d’après-midi,
c’est avec dépit qu’elle le voit venir sur le nid, gorge bien gonflée, pour
seulement y bouger quelques branches… Opportuniste, ‘’8Z’’ plonge de temps
en temps de l’un de ses perchoirs favoris pour une pêche sur place économe
en énergie. ‘’02’’ bénéficie alors parfois de l’offrande d’un poisson
entier…
La mise en baisse significative du niveau de l’étang
semble avoir été très attractive pour les canards colvert qui y stationnent
maintenant en grand nombre, et dont les cris incessants couvrent souvent
ceux poussés par ‘’02’’. Quelques chevaliers guignette ou culblanc se
joignent de temps en temps aux foulques, hérons, et autres oiseaux d’eau qui
les accompagnent habituellement. Le Ravoir est actuellement plein de vie…
Lundi 16 septembre : une fin de saison sereine pour 8Z, et bientôt un colloque international
sur le balbuzard…
Comme
les années précédentes, et à moins qu’une femelle esseulée ou en halte
migratoire lui rende visite d’ici là, c’est maintenant en célibataire que
‘’8Z’’ se prépare à partir lui-même en migration.
Il
est probable en effet que ‘’02’’ ait quitté le site peu après le 5
septembre, car c’est le dernier jour où nous l’avons observée, et surtout
entendue crier… Depuis cette date, elle ne donne plus aucun signe de
présence, même lorsque ‘’8Z’’ est visible…
Maintenant
apparemment seul et enfin ‘’libéré’’ de sa charge de pourvoyeur de poissons,
le valeureux mâle semble couler des jours heureux sur son cher étang avant
d’entamer lui aussi son périple automnal... De temps en temps, on peut le
voit trôner sur un de ses perchoirs favoris ou apporter encore une ou deux
branches sur son aire. Il reste cependant invisible pendant de longues
périodes, soit perché dans le secteur à l’insu des regards, soit parti
pêcher ou peut-être en vagabondage… En cette période de fin de saison
estivale, les approches de congénères mâles ‘’étrangers’’ se font de plus en
plus rares, si bien qu’il reste en général silencieux, ce qui le rend encore
plus discret…
Bien
que l’observation d’un balbuzard y soit maintenant moins fréquente, la vie
ne manque pas en ce moment sur l’étang du Ravoir. Les canards colvert y sont
en effet toujours regroupés en grand nombre. Paradant ou n’arrêtant pas de
se chamailler, ils remplissent l’air de leurs coin-coin puissants. Parfois,
certains décollent et forment alors des volées compactes et sifflantes qui
tournoient rapidement au dessus de l’eau. Ils reviennent ensuite se poser à
un autre endroit de l’étang... Il arrive que quelques hérons et grandes
aigrettes volent en même temps qu’eux. Le spectacle est alors grandiose…
Quelques infos maintenant sur un colloque…
Bien
que la plupart de ceux qui occupent nos contrées en période de reproduction
seront alors partis vers leurs lieux d’hivernage, les balbuzards seront
encore à l’honneur fin septembre lors d’un colloque international qui leur
sera entièrement consacré.
Organisé
pour marquer la fin du plan de restauration de l’espèce en France, il en
fera le bilan et permettra de dessiner les actions à venir pour pérenniser
la présence du balbuzard dans notre pays. De nombreux thèmes y seront
abordés lors de conférences. Des experts internationaux y participeront pour
faire part de leur expérience et des actions réalisées dans d’autres pays
européens en faveur de cet oiseau qui a été longtemps persécuté par les
hommes…
Ouvert à tous, ce colloque se tiendra les 27, 28 et
29 septembre au Muséum des Sciences Naturelles à Orléans (Loiret). Un
programme détaillé et le bulletin d’inscription sont disponibles sur le site
internet de la Mission Rapaces de la LPO, qui en est un des organisateurs :
http://rapaces.lpo.fr/balbuzard
Jeudi 26 septembre : épilogue d’une saison un peu frustrante…
Comme
les années précédentes, c’est avec le départ apparent de ‘’8Z’’ que nous
mettons fin à cette rubrique pour l’année 2013.
Il
semble en effet qu’il ait quitté définitivement le site du Ravoir car malgré
de nombreuses visites effectuées ces derniers jours à l’observatoire, nous
ne l’avons plus observé depuis le 19 septembre. Il est donc probable qu’il
soit actuellement en plein périple migratoire vers les lieux où il passe
habituellement la saison hivernale…
Souhaitons
lui, comme à ‘’02’’ qui doit être bien loin maintenant, de passer sans
encombre cette période et de revenir l’an prochain en forêt d’Orléans pour y
entamer une nouvelle saison de reproduction.
Espérons
toutefois que contrairement à cette année, le plaisir de revoir sains et
saufs ensemble ces oiseaux attachants sera suivi par celui de les voir
emmener jusqu’à émancipation un ou plusieurs jeunes, comme ils ont déjà pu
le faire au cours des trois saisons précédentes…
Précisons
à ce sujet que le corps du jeune mort le 6 juillet n’a pas encore été
autopsié. Conservé par congélation, il attend la disponibilité des
spécialistes pour peut-être révéler la cause du sort funeste qui l’a frappé
juste avant son premier envol, comme trois autres avant lui en 2008 et 2009…
Cette rubrique sera donc réouverte si besoin dans les prochains mois pour
communiquer le résultat de l’opération dès qu’elle sera effectuée…
Sinon,
le nombre toujours plus important d’internautes ayant trouvé cette année un
intérêt à la consulter pour suivre la vie des balbuzards de l’étang du
Ravoir nous incitera très vraisemblablement à la reconduire pour l’an
prochain…
A bientôt donc…