8Z PERCHE                                 

                  2011,  une nouvelle saison par Gilles Perrodin.    

                                                                                                                                                                                                                Bientôt  de nouvelles aventures !                                                                       

  

Jeudi 17 février : la vigilance redevient de mise…

 Ayant été pris en glace à plusieurs reprises au cours de cet hiver bien long, l’étang du Ravoir reprend vie. Il est plaisant d’y revoir les oiseaux qui le fréquentent habituellement (foulques, grèbes huppés, canards colvert, hérons cendrés…) accompagnés au gré de leurs haltes migratoires par quelques palmipèdes à la présence le plus souvent ponctuelle (canards chipeaux, sarcelles d’hiver, garrots à œil d’or, morillons, etc.). On note également depuis quelques temps la présence de quatre cygnes tuberculés.

Toutefois, le plaisir ne sera complet que si dans les toutes prochaines semaines, un balbuzard mâle est à nouveau observé offrant une proie à une femelle sur le nid visible de l’observatoire, apparemment intact après les intempéries hivernales.

Espérons qu’il s’agira alors de ‘’02’’ et ‘’8Z’’, ayant échappé à tous les dangers et revenus former sur ce nid le couple attachant qui nous a gratifié l’an dernier d’une reproduction totalement réussie, ponctuée par l’émancipation de trois magnifiques jeunes.

Comme les années précédentes, ils devraient être devancés par quelques congénères arrivant un peu plus tôt qu’eux en forêt d’Orléans pour s’y reproduire.  

     Nous le saurons bientôt. Patience…  

Lundi 28 février : l’attente n’aura pas été trop longue…

 Migrateur ou oiseau local, un balbuzard en action de pêche volait déjà le 25 février au dessus de la Loire à quelques kilomètres en amont de la commune d’Ouzouer sur Loire, et c’est aujourd’hui vers 12H00 que nous avons pu observer pour la première fois cette année un mâle stationnant déjà sur un nid en forêt domaniale d’Orléans.

 Cette observation ne constitue pas vraiment une surprise car ce nid est depuis plusieurs années celui du couple composé de la femelle ‘’8V‘’ et du mâle ‘’8R’’, oiseaux dont nous avions déjà évoqué les années précédentes dans cette rubrique les arrivées précoces et les apparitions qu’ils faisaient les jours suivants sur l’étang du Ravoir.

 Il reste toutefois à vérifier qu’il s’agit bien de ‘’8R’’, car l’oiseau s’est envolé et s’est éloigné rapidement, peut-être pour une partie de pêche, sans que nous ayons pu voir ses pattes et vérifier son identité.

 Rappelons qu’en 2010, ce couple était déjà reconstitué sur ce nid le 1er mars. La femelle ‘’8V’’ ne devrait donc pas tarder… 

Quant au mâle qui avait été localisé en 2010 dès le 22 février sur le nid N°7 (voir rubrique 2010), nous espérons l’observer également rapidement…

Mardi 1er mars : il s’agit bien de ‘’8R’’. 

Alors qu’il était à nouveau présent ce jour en milieu de journée sur le perchoir de son nid situé à quelques kilomètres de l’étang du Ravoir, la bague orange que porte sur la patte gauche l’oiseau déjà observé hier a pu être lue, confirmant ainsi qu’il s’agit bien du mâle ‘’8R’’. Il paraissait toujours seul à ce moment là...

Dimanche 6 mars : un inconnu s’invite sur l’étang du Ravoir !

 C’est tout d’abord par ses cris qu’un balbuzard s’est manifesté vers 13H30, tenant dans ses serres un poisson. Il venait en effet d’être pris en chasse par un couple de buses variables, en pleine parade nuptiale sous un soleil éclatant juste avant son arrivée. Après s’être rapidement éloigné vers la gauche de l’observatoire et ayant du subir de nouvelles attaques de la part des buses lors de deux nouvelles apparitions, c’est quand même sur un des piquets du fond de l’étang qu’il est venu vers 16H00  finir de manger sa proie. Ayant ensuite changé de perchoir et s’étant par trois fois nettoyé les pattes en rasant l’eau, il a pris de l’altitude et s’est éloigné vers 17H00.

 Cet individu mâle non bagué n’a paru à aucun moment intéressé par le nid visible de l’observatoire, ce qui laisse à penser qu’il s’agissait peut-être d’un oiseau ayant trouvé sur l’étang du Ravoir un lieu propice à une halte migratoire… 

Quand à ‘’8R’’, il est apparemment toujours en attente du retour de sa partenaire habituelle ‘’8V’’, et aucun autre balbuzard ne semble être arrivé à ce jour sur les autres nids situés en forêt domaniale d’Orléans.

Mardi 8 mars : ‘’8R’’ n’est plus seul.

 Il a pu en effet être observé ce jour en début d’après-midi qu’une femelle l’avait enfin rejoint sur son nid. Compte tenu des conditions défavorables d’observation à ce moment de la journée (brume de chaleur notamment), il n’a pu être vérifié s’il s’agissait de ‘’8V’’ ou d’une femelle ‘’étrangère’’. Il n’est effectivement pas rare qu’en ce début de période de retour des balbuzards, quelques oiseaux non appariés ou dont le partenaire habituel n’est pas  arrivé viennent constituer des couples temporaires en occupant une place encore vacante sur certains nids.

 C’était notamment le cas hier pour un nid sur lequel un mâle non bagué, comme celui qui l’occupait l’an dernier, stationnait en compagnie d’une femelle équipée d’une bague orange sur la patte droite, alors que celle qui s’y reproduisait depuis de nombreuses années ne portait qu’une bague métallique, également sur la patte droite. Il est probable que cette nouvelle venue, dont ‘’l’identité’’ n’a pu être vérifiée, sera obligée de laisser la place au retour espéré et généralement assez précoce de la femelle ‘’légitime’’…

 On sait par ailleurs que trois autres balbuzards ont été observés aujourd’hui sur deux autres nids, dont un sur le nid N°7, ce qui porte à au moins sept individus le nombre d’oiseaux arrivés à ce jour en forêt domaniale d’Orléans.

Jeudi 10 mars : les arrivées se précisent !  

  Au fil des jours, les retours s’affirment et une vérification faite hier à permis de dénombrer en forêt domaniale d’Orléans un minimum de cinq nids déjà occupés par un couple formé ou reformé. Couple formé ou reformé car après l’arrivée des oiseaux, il reste à essayer de vérifier leur ‘’identité’’, notamment par la lecture des bagues colorées qui équipent une grande partie d’entre eux.

 Cette vérification a pu être effectuée pour celui qui occupe depuis hier 9 mars le nid N°7, et c’est avec plaisir que nous avons retrouvé les oiseaux qui s’y reproduisaient déjà l’an dernier.

 Rappelons qu’il s’agit d’une femelle née en Allemagne et qui atteindra cette année l’âge vénérable de 19 ans. C’est actuellement l’oiseau vivant portant une bague colorée le plus âgé connu en Région Centre. Quant au mâle, on ne connaît pas son âge, car la bague verte qu’il porte sur la patte gauche lui avait été posée par Rolf Wahl en 2004, alors qu’il était adulte. Rappelons également qu’après bien des  avatars en 2008 et 2009 sur le nid du vieux chêne qu’elle occupait depuis de nombreuses années, cette femelle avait rejoint l’an passé le mâle sur ce nid N°7, et qu’ils y avaient élevés ensemble trois magnifiques jeunes jusqu’à leur émancipation (voir rubriques des années précédentes). Souhaitons leur cette année la même réussite !

 Sur le nid du mâle non bagué évoqué le 7 mars, c’est encore la femelle portant une bague orange patte droite qui occupe la place. Le code de cette bague à pu cette fois être lu, indiquant qu’il s’agit d’un jeune oiseau bientôt âgé de quatre ans. A noter qu’elle avait déjà été observée et photographiée en 2009, alors seulement âgée de deux ans, stationnant un instant début août sur le nid du vieux chêne, avant de s’en faire chasser par la femelle citée ci-devant. 

En  fin d’après-midi, le nid de ‘’02’’ et ‘’8Z’’ était lui encore vide

Samedi 12 mars : intrus en visite sur le nid de ‘’02’’ et ‘’8Z’’ !

 Fausse joie ce matin vers 10H45 quand un mâle balbuzard est venu se poser sur le nid visible de l’observatoire, aussitôt rejoint par une femelle ! Il a pu en effet être rapidement vérifié, grâce à la lecture de la bague qu’elle portait sur la patte droite, que la femelle n’était pas ‘’02’’. Quant au mâle, c’est un peu plus tard, quand il est venu se percher sur un piquet du fond de l’étang, qu’il nous a montré ses pattes ne portant pas de bague. Après un court séjour devant l’observatoire, ce couple, dont la constitution correspond à celui du mâle non bagué déjà cité les 7 et 10 mars, s’est éloigné. 

Les quelques herbes fleuries qui poussent grâce à l’humus formé dans la cuvette du nid bénéficient donc encore d’un sursis…

Mardi 15 mars : ‘’02’’ est de retour !

Après avoir constaté entre les 7 et 11 mars l’arrivée effective d’une bonne douzaine de balbuzards sur leur nid en forêt domaniale d’Orléans, c’est aujourd’hui en début d’après-midi que nous avons retrouvé avec plaisir la femelle ‘’02’’, perchée dans un pin près de son aire visible de l’observatoire.

 Peu après, elle est venue sur le nid recevoir un brochet apporté par un mâle non bagué… Ayant consommé rapidement cette proie et apparemment affamée après son périple de retour, elle s’est mise à crier, réclamant à nouveau pitance. Très zélé, le mâle lui a offert une heure plus tard un nouveau poisson, cette fois partiellement consommé.

 Instinct de reproduction oblige, ‘’02‘’ a accepté ensuite par deux fois un accouplement avec ce nouveau partenaire…

 Il serait temps que ‘’8Z’’ arrive et reprenne sa place…

Samedi 19 mars : l’étranger s’incruste…

 La femelle ‘’02’’ semble apprécier la vitalité et le zèle du mâle non bagué qui l’a rejointe depuis qu’elle est arrivée le 15 mars sur le nid visible de l’observatoire. Il faut dire que très actif, ce nouveau partenaire paraît être un très bon pourvoyeur de poissons, ce qui constitue probablement pour elle un gage important de réussite dans la nouvelle reproduction que son instinct lui intime d’engager rapidement…

 Elle participe notamment aux apports de branches sur le nid et ce couple inattendu devrait continuer à se renforcer jusqu’à l’arrivée de ‘’8Z’’, que nous espérons et souhaitons maintenant très proche…

 En milieu d’après-midi, et alors que les deux oiseaux étaient perchés l’un près de l’autre sur des piquets en face de l’observatoire, ils ont vu arriver du  fond de l’étang le cerf désigné comme victime de la chasse à courre du jour. Ils n’ont pas bougé quand la pauvre bête traquée a nagé près d’eux pour changer de rive, avant de passer un peu plus tard juste devant notre abri. 

Ajoutant encore un peu à l’ambiance morose provoquée par cette apparition sous la grisaille, les aboiements des chiens reprenant la voie se sont à nouveau fait entendre plus loin en arrière de l’observatoire…

Dimanche 20 mars : exit l’intrus, 8Z est arrivé !

 Grâce à la lecture rapide de sa bague, c’est en effet lui que nous avons reconnu à notre arrivée vers 14H00, alors qu’il était perché dans le deuxième pin situé sur la gauche du nid, commençant à manger un beau poisson encore agité de mouvements sporadiques.

 Fort de l’instinct de propriété qu’il éprouve pour le nid visible de l’observatoire sur lequel il se reproduit depuis 2008, il n’a apparemment pas mis longtemps après son arrivée pour en évincer le mâle non bagué qui l’y avait précédé auprès ‘’02’’, et qui n’a plus donné signe de présence de tout l’après-midi.

 Eprouvant probablement le besoin de reprendre des forces après son voyage de retour, il a consommé une grande partie du poisson avant d’en apporter un petit reste à la femelle.

 Il est venu ensuite par trois fois, gorge bien gonflée, s’accoupler sur le nid avec ‘’02’’… 

La nouvelle saison de reproduction qu’entame ce couple reformé commence donc sous les meilleurs auspices…

Samedi 26 mars : ils ont repris leurs habitudes…

 Sur l’étang du Ravoir, c’est sous le soleil printanier de ces derniers jours et dans une ambiance sereine que ‘’02’’ et ‘’8Z’’ ont réutilisé comme s’ils n’étaient jamais partis leurs perchoirs et leurs points de baignade favoris.

 Entre consommations de proies et périodes de repos ou toilettage, ils s’adonnent à la réfection du nid et à de nombreux accouplements, gages d’un début de ponte prévisible vers la fin de la première décade d’avril.

 Envahis comme eux par l’instinct de reproduction, les couples de grèbes huppés qui occupent l’étang commencent leurs parades nuptiales spectaculaires, et les foulques s’affrontent pour d’obscures limites de territoire.

 De temps en temps, les trois jeunes cygnes tuberculés stationnant actuellement sur l’étang nous offrent le spectacle magnifique de courts déplacements en vol, accompagnés du son musical et rythmé produit par leurs puissants battements d’ailes.

 Ailleurs en forêt domaniale d’Orléans, 15 des 16 nids de Balbuzards occupés l’an passé le sont également à nouveau maintenant. C’est notamment le cas de celui du vieux chêne, sur lequel le mâle de l’an passé bagué a retrouvé, à priori et compte tenu de certaines caractéristiques de son plumage, la même  femelle non baguée avec laquelle il avait échoué dans sa tentative de reproduction en 2010, peu après la constatation des premiers nourrissages de poussins. Espérons que cette fois, ils pourront mener à bien ce nouvel engagement.

 Cette année encore, le couple ‘’8V’’ et ‘’8R’’ sera probablement le premier à voir naître sa progéniture car aujourd’hui, la femelle était couchée sur son nid, signe d’un début de ponte imminent ou déjà effectif.  

Quant  au mâle non bagué qui avait précédé ‘’8Z’’ sur le nid visible de l’observatoire, on peut présumer que c’est lui qui est revenu sur un nid voisin qui était déjà peut-être le sien car occupé par un mâle non bagué l’an passé, et sur lequel la femelle habituelle est également revenue…

Dimanche 3 avril : ‘’02’’ ne devrait maintenant pas tarder à pondre…

 En forêt domaniale d’Orléans, et alors qu’un des nids productifs l’an passé paraît toujours en attente de ses occupants, six couples au moins couvent déjà assidûment. C’est notamment le cas pour celui du nid N° 7.  En périphérie de la forêt, le couple du nid sur pylône HT vient également de commencer sa couvaison.

 Quant à ‘’02’’ et ‘’8Z’’, ils s’y préparent avec énergie en s’accouplant très fréquemment, entre apports de nouvelles branches et de touffes d’herbe sur le nid visible de l’observatoire…

 Toujours bon pêcheur, ‘’8Z’’ assure bien entendu également l’approvisionnement en poissons, qui sont bien souvent de belle taille. Quand il en a l’opportunité, il pêche dans l’étang du Ravoir, s’élançant alors directement de l’un de ses perchoirs favoris. ‘’02’’ est bien nourrie !

 La couvaison va donc bientôt être effective sur la plupart des nids et c’est l’occasion de rappeler, même si c’est une redite, que les oiseaux doivent bénéficier d’une totale quiétude pour la mener à bien. S’ils se sentent observés, la plupart des balbuzards s’envolent dès qu’un humain s’approche à moins de 300 mètres de leur nid, et n’y reviennent que lorsque qu’il s’en est suffisamment éloigné.

 L’attitude d’un observateur ou d’un promeneur responsable sera donc de ne pas essayer de s’approcher d’une aire, ou de s’en éloigner très rapidement en cas de dérangement involontaire…

Mercredi 6 avril : début de couvaison sur le nid visible de l’observatoire !

 C’est en effet ce jour que nous avons constaté à notre arrivée en début d’après-midi que ‘’02’’ était couchée sur son nid en position de couveuse. Peu après, elle s’est relevée et est allée se percher dans un pin alors que ‘’8Z’’ se posait sur l’aire avec un poisson. Au lieu d’aller comme à l’habitude consommer sa proie sur la branche d’un arbre, le mâle a mangé assez rapidement sur le nid, puis s’est à son tour couché, tête à peine visible. Le comportement des deux oiseaux indique donc qu’un premier œuf a vraisemblablement été pondu.

 A noter que  pour ce couple, la régularité semble être de mise car il a également commencé à couver le 6 avril l’an passé, et les 7 et 9 avril en 2008 et 2009…  

 S’engage donc pour ‘’02’’ et ‘’8Z’’ la longue période d’incubation qui devrait aboutir à la naissance d’un premier poussin vers le 14 mai. Il est probable que comme les années précédentes, le mâle secondera efficacement sa partenaire en prenant une belle part à cette couvaison…

Mercredi 20 avril : tranquillité requise, ils couvent !

 En  forêt domaniale d’Orléans, et à l’exception de celui du vieux chêne sur lequel elle tarde à commencer, la couvaison est maintenant généralisée sur 14  nids réoccupés cette année par un couple formé ou reformé.

 La reproduction paraît par contre de plus en plus compromise sur une des aires productives l’an passé, car aucun des deux partenaires qui l’occupaient auparavant n’est à ce jour réapparu…

 Sur l’étang du Ravoir, ‘’02’’ et 8Z’’ se consacrent avec assiduité à cette couvaison. Comme  les années précédentes, le mâle se montre très volontaire pour remplacer rapidement et longuement sa partenaire dès qu’elle quitte le nid pour s’alimenter des poissons qu’il lui apporte, ou  pour entretenir son plumage.

 Ils luttent déjà stoïquement contre l’actuelle et significative élévation des températures en entrouvrant longuement le bec pour se rafraîchir et chacun d’eux nous offre assez souvent le spectacle de bains salvateurs près de la rive gauche opposée à l’observatoire. ‘’8Z’’, en particulier, déploie beaucoup d’énergie dans ses ablutions.

 L’apparente sérénité dans laquelle ils couvent est cependant parfois troublée par l’apparition de congénères étrangers, probablement en recherche d’un site favorable pour une future tentative de reproduction. Ce fut notamment le cas hier vers 17H00, quand deux balbuzards sont venus rôder pendant une dizaine de minutes autour de l’aire, l’un d’eux allant même jusqu’à s’y poser un instant près de ‘’8Z’’ qui assurait à ce moment l’incubation des œufs.

 Très surexcité, et après avoir longuement agité les ailes en poussant les cris brefs typiques provoqués par ces intrusions sur son territoire, le mâle s’est recouché après que les perturbateurs se soient enfin éloignés. A noter que pendant cet épisode, ‘’02’’ ne lui est pas venue en aide et est restée perchée dans un pin proche du nid.    

 Une nouvelle fois, les bergeronnettes grises semblent avoir élu domicile dans une cavité générée par les branches de la partie inférieure du nid, car on les a souvent vues ces derniers jours virevolter autour des grands rapaces, bec chargé d’ingrédients végétaux.

 Plus bas sur l’eau, l’instinct de reproduction tarde à se concrétiser pour les quelques palmipèdes qui fréquentent l’étang. Trois couples de grèbes huppés paradent et s’affrontent aux limites de leurs territoires respectifs, mais aucun nid n’est encore visible…  

Quant aux foulques, seul un couple semble avoir pour le moment entamé la construction d’un nid sur une souche émergeant légèrement de l’eau près de la rive sur la droite de l’observatoire…

Mardi 3 mai : le temps des premières becquées est arrivé !

 Comme en 2009 et 2010 en  forêt domaniale d’Orléans, c’est sur le nid de ‘’8V’’ et ‘’8R’’ que commence cette année la période de naissance des poussins de balbuzards. Ce matin en effet, ‘’8V’’ est restée manger sur le nid le poisson apporté par ‘’8R’’, puis s’est penchée par moments vers le centre de l’aire, donnant visiblement une des toutes premières becquées à au moins un poussin nouveau-né.

 Cet heureux évènement devrait également se produire prochainement sur quelques autres nids, mais il faut attendre encore une dizaine de jours pour le constater sur celui de ‘’02’’ et ‘’8Z’’, qui continuent à couver avec assiduité et se relaient toujours très rapidement. 

Seuls, quelques faits imprévus viennent parfois troubler la quiétude dans laquelle ils évoluent. On peut citer par exemple une réaction violente de ‘’02’’ en train de couver et qui empêche un congénère étranger de se poser sur son nid, ou l’attaque qu’elle a subi de la part d’un cormoran irascible venu la chasser du sommet d’un piquet sur lequel elle stationnait…

 Sur le nid du vieux chêne, la couvaison qui tardait est enfin engagée depuis quelques jours.

 Sur l’étang, le couple de foulques ayant construit un nid sur une souche près de la rive à droite de l’observatoire vient de commencer à couver. Bien que son nid ne paraisse pas encore construit, un autre couple semble vouloir l’imiter sur la gauche de cette même rive, ce qui offre aux visiteurs le spectacle d’affrontements fréquents à la limite apparente des deux territoires de ces volatiles.

 En ce moment, on peut également observer quelques couples de fuligules milouins et morillons qui se déplacent ou stationnent au milieu des piquets de l’étang.

 A noter qu’hier, c’est la présence très exceptionnelle d’un canard Tardone de Belon mâle qui attirait l’attention. La halte sur l’étang de ce magnifique oiseau n’était probablement que ponctuelle, car il n’a pas été observé aujourd’hui… 

Signalons pour conclure que les visiteurs désireux de se rendre à l’observatoire actuellement doivent prévoir une marche ou un peu de cyclisme car à cause des risques liés à la sécheresse, un arrêté préfectoral interdit jusqu’à une date non connue la circulation des véhicules dans le massif de Lorris en forêt d’Orléans…

Mardi 10 mai : des congénères étrangers bien perturbants…

 En forêt domaniale d’Orléans, on dénombre maintenant cinq nids sur lesquels des nourrissages de poussin (s) ont été constatés. C’est également le cas sur celui du pylône THT situé en périphérie de la forêt.

 A cette époque, la  vigilance des adultes pour protéger des prédateurs leur couvée ou leur progéniture nouvellement née est extrême, mais ils doivent de  plus faire face aux intrusions sur leur territoire de congénères étrangers venant quelquefois rôder autour de leur nid.

 On constate en ce moment une augmentation de la fréquence d’apparition de ces perturbateurs autour de plusieurs aires occupées. Il s’agit probablement pour la plupart de jeunes oiseaux atteignant leur maturité sexuelle et qui cherchent à prendre la place de l’un ou l’autre des occupants d’un nid déjà construit et à l’emplacement intéressant, en prévision de leurs futures propres reproductions…

 Ces intrusions qui durent parfois assez longtemps et se renouvellent fréquemment perturbent très fortement les oiseaux nicheurs dont l’instinct territorial est très développé. Souvent, les femelles se relèvent de leur couvaison et paraissent rester inquiètes jusqu’au départ du ou des importun (s), poussant des cris stridents en agitant les ailes quand il (s) s’approche (nt) trop près d’elle. Quant aux mâles et lorsqu’ils sont présents, ils poussent en général de brefs cris aigus, puis viennent sur le nid pour y agiter les ailes ou volent près de l’étranger pour l’éloigner…

 Nichant sur une aire apparemment très convoitée par les balbuzards, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ n’échappent pas à ces perturbations. Ce fut notamment le cas hier en soirée, quand un intrus est carrément venu se poser sur le nid à côté du mâle qui couvait pendant que la femelle consommait un poisson sur son perchoir favori. Aussitôt levé et en état de surexcitation extrême, ‘’8Z’’ a chassé l’effronté d’un coup d’aile, puis l’a poursuivi en vol quelques minutes avant de revenir se coucher sur sa couvée. 

Ces  épisodes à répétition ne devraient toutefois pas empêcher le couple emblématique de donner ses toutes premières becquées dans le courant du prochain week-end …

Dimanche 15 mai :’02’’ donne ses premières becquées !

 En tout début d’après-midi, ‘’8Z’’ a apporté un minuscule reste de proie et pour la première fois, nous avons vu ‘’02’’ rester sur le nid pour manger. Elle a consommé très rapidement ce reliquat, cachée partiellement par le mâle resté à côté d’elle, sans que l’on ait pu vérifier si elle avait également commencé en même temps à nourrir un poussin nouveau-né…

 C’est l’apport d’un poisson entier vers 18H30 qui a permis de confirmer qu’au moins une naissance était effective car cette fois, nous l’avons vue à plusieurs reprises au cours de ce repas se pencher vers le fond de l’aire pour donner la becquée. Sans consommer totalement le poisson, elle s’est recouchée sur sa nichée quelques minutes plus tard.

 Assez étonnamment, et au lieu de rester à côté de la femelle sur le nid comme le font la plupart des mâles lors des toutes premières becquées, 8Z est allé se percher dans un pin proche pendant ce nourrissage. Il est revenu ensuite sur l’aire, mais pour y consommer lui-même une petite part de cette proie rapportée après une absence apparemment longue de plus de deux heures…

 Commence donc pour ce valeureux mâle la longue période au cours de laquelle il va devoir augmenter progressivement le nombre de ses apports de poissons afin de subvenir à l’appétit de jeune (s) en pleine croissance…

 Rappelons que grâce à la caméra installée au sommet d’un pin situé à environ 25 mètres en arrière de celui qui porte le nid vu de l’observatoire, toutes les scènes qui s’y déroulent sont maintenant visibles sur écran de télévision par les visiteurs du Muséum des sciences naturelles d’Orléans. Ce n’est toutefois que dans quelques jours, quand leur taille le permettra, que les jeunes seront visibles, dépassant de la cuvette du nid (le pluriel est employé car nous sommes optimistes et espérons qu’ils seront trois comme l’an passé…).

 Sur l’étang, les foulques continuent à donner le spectacle de leurs nombreux affrontements, mais seuls trois de leurs nids sont visibles pour le moment. La couvaison semble notamment continuer sans encombre sur celui qui est situé près de la rive sur la droite de l’observatoire.

 L’année semble également peu faste à la reproduction des grèbes huppés sur l’étang, car un seul nid est actuellement visible, situé loin parmi les piquets en face de l’observatoire. 

A noter la découverte d’un nid de corneilles construit au sommet incliné d’un grand pin situé à environ 120 mètres sur la gauche de celui des balbuzards, vu de l’observatoire. Ce sont leurs allées et venues ainsi que leur agressivité vis-à-vis des autres oiseaux dans cette zone qui nous ont incités à le chercher. Mauvais point pour les observateurs assidus trop concentrés sur les balbuzards que nous sommes, car ce nid éloigné mais pourtant assez bien visible contient déjà des jeunes qui reçoivent eux aussi la becquée…

Dimanche 22 mai : balbuzards et bergeronnettes nourrissent…

 A l’instar des balbuzards, les bergeronnettes grises qui ont élu domicile dans le nid visible de l’observatoire en sont au stade des premières becquées. Depuis deux ou trois jours, on remarque en effet leurs allées et venues fréquentes autour de l’aire, le bec chargé d’insectes lorsqu‘elles pénètrent dans la partie inférieure droite du gros tas de branches. Pour elles, l’élevage de jeunes à la croissance rapide sera de courte durée, et peut-être suivi d’une seconde nichée…

 Bien moins rapide est le développement des jeunes balbuzards et pour le moment, leur présence est uniquement révélée par la protection constante que leur apporte leur mère qui les réchauffe ou les protège du soleil entre les becquées.

 Cet après-midi pourtant, profitant de la présence de ‘’8Z’’ perché à proximité du nid et d’une période où l’astre était masqué par les nuages, elle s’est autorisée une courte absence pour aller se rafraîchir et s’abreuver près de la rive gauche de l’étang. Apparemment très vigilante et ne perdant probablement pas de vue son nid, elle s’est contentée de s’abreuver sans se baigner et est revenue très rapidement protéger sa nichée.

 Toujours très dévoué, ‘’8Z’’ participe de temps en temps au nourrissage des poussins, assuré en grande partie par ‘’02’’.

 Il n’atteint cependant pas le niveau d’abnégation de ‘’8R’’, dont on sait maintenant qu’il élève avec ‘’8V’’ trois jeunes sur le nid à la reproduction débutée le plus précocement en forêt domaniale d’Orléans.

 Le comportement de ce mâle paraît en effet exceptionnel car il est observé fréquemment dépeçant lui-même pour toute la famille et en totalité le poisson rapporté pourtant souvent après une apparente longue expédition de pêche que l’on peut supposer fatigante… La femelle mange  ou redistribue ensuite aux jeunes les morceaux de proie arrachés avec énergie par son valeureux partenaire.

 Ailleurs en forêt domaniale, la période des éclosions se poursuit de façon assez prometteuse car ce sont maintenant 12 nids sur lesquels la naissance de jeunes balbuzards est effective.  

Quant aux foulques qui nichent sur une souche près de la rive à droite de l’observatoire, ils ont vu naître aussi un premier poussin. On le voit déjà nager de temps en temps autour du nid, puis y revenir assez rapidement se réchauffer à côté du reste de la ponte sous le ventre de l’un des adultes qui continue à couver.

Dimanche 29 mai : ne sont-ils que deux ?

 De l’observatoire et lorsque ‘’02’’ donne la becquée, on commence seulement à percevoir de temps en temps à travers les branches supérieures du nid des balbuzards le mouvement d’une tête de poussin qui se dresse pour recevoir un fragment de poisson. C’est grâce à l’indiscrète caméra qui les filme en permanence que l’on a déjà pu savoir aujourd’hui qu’ils sont deux, à minima…

 C’est en effet en début d’après-midi, dans la maison forestière du carrefour de la Résistance dans laquelle les images délivrées par cette caméra sont visibles sur écran de télévision, que nous les avons observés, têtes souvent déjà bien visibles, se repositionnant fréquemment sous le corps de leur mère pour bénéficier autant que possible de l’ombre qu’elle leur procurait, ailes légèrement écartées et dos exposé au soleil ardent.

 Seules, deux petites têtes bien remuantes ont pu être observées simultanément lors de cette observation qui a duré une bonne heure, mais la présence d’un troisième poussin resté invisible n’est toutefois pas encore à exclure totalement…

 Stoïque et se permettant parfois un peu de somnolence quand ‘’8Z’’ était présent, ‘’02’’ est restée une bonne partie de l’après-midi dans cette position, bec entrouvert pour lutter elle-même contre la chaleur.

 Ce n’est qu’en soirée qu’elle s’est activée pour donner la becquée après que ‘’8Z’’ ait rapporté presque coup sur coup deux poissons, le deuxième ayant été pêché directement dans l’étang à partir de l’un de ses perchoirs favoris. Les poussins sont bien nourris ! 

Sur l’eau, c’est malheureusement l’absence de la seule petite foulque née il y a quelques jours sur le nid situé près de la rive juste à droite de l’observatoire qui a été remarquée. Elle avait déjà évité de peu jeudi dernier l’attaque d’une corneille en plongeant et aujourd’hui, un des adultes était seul sur le nid. Dure loi de la nature…

Jeudi 2 juin : fin des naissances en forêt domaniale d’Orléans !

 Parmi les 15 nids connus sur lesquels elle a été entamée, c’est sur le nid du vieux chêne que se termine la dernière couvaison en forêt domaniale. Les premières becquées indiquant la naissance effective de poussin (s) viennent en effet d’y être constatées. Souhaitons que le sort soit cette année enfin favorable à la nichée de ce nid sur lequel les avatars et échecs se succèdent depuis 2008 (voir rubriques 2009 et 2010)…

 Ce sort a été hélas funèbre pour la nichée portée par un autre nid en forêt. Construit naturellement par les oiseaux au sommet d’un très grand pin mort et complètement desséché, il n’a pas résisté aux récentes bourrasques de vent et est tombé. Cette chute a été fatale aux deux poussins qu’il contenait (information communiquée par l’ONF)…

 Bien qu’encore très peu visibles de l’observatoire, on sait que les jeunes élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’, eux, se portent bien. Une observation faite ce jour en début d’après-midi sur l’écran de télévision dans la maison forestière les a montrés recevant une becquée prolongée de leur mère. Ce sont encore deux petites têtes qui ont été vues simultanément lors de cette observation…

 Un peu plus tard, les visiteurs venus à l’observatoire ont pu constater que quand les conditions climatiques sont favorables, ‘’02’’ s’autorise maintenant d’assez longues périodes d’absence du nid, perchée à proximité mais toujours vigilante. Ses retours sur l’aire sont souvent marqués par l’apport d’une branche, destinée probablement à renforcer une barrière périphérique ‘’anti chute de poussins’’ déjà bien conséquente… 

A l’évidence, les proies ne manquent pas car on a pu voir ‘’8Z’’ en consommer une sur un côté du nid, alors que ‘’02’’ donnait en même temps une becquée aux jeunes à partir d’une deuxième sur le côté opposé…

Jeudi 9 juin : deux poussins en pleine croissance...

 Bientôt âgés d’environ quatre semaines, les deux jeunes élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ commencent à être visibles de l’observatoire, notamment lors des becquées et quand ils s’approchent à reculons vers le bord du nid pour se soulager.

 Leur duvet gris-brun foncé commence à laisser place à un plumage naissant un peu plus clair. Leur tête commence à blanchir et le bandeau noir latéral au niveau des yeux se dessine nettement. De temps en temps, leurs ailes apparaissent et se déploient lors de leurs mouvements dégingandés sur le nid. Elles semblent alors déjà démesurément longues, bien que seulement pourvues de rémiges en début de pousse…

 Toujours très protectrice, ‘’02’’ stationne longuement à leurs côtés et elle continue à apporter des branches sur la périphérie du nid.

 On a pu constater ce jour que ‘’8Z’’ assure toujours avec constance l’apport de proies car la becquée n’est donnée parfois qu’à un seul jeune, l’autre restant alors couché pour digérer la précédente…

 Sur l’étang, et après la disparition du poussin né d’une précédente ponte, le couple de foulques recommence à couver sur le nid situé près de la rive sur la droite de l’observatoire.

 Il est probable qu’une femelle de canard colvert soit également en train de couver, cachée dans les repousses très denses d’aulnes, juste devant l’observatoire. Elle s’est brusquement envolée dans le courant de l’après-midi, probablement pour aller s’alimenter, et semble être revenue couver très discrètement quelques instants plus tard, seulement trahie par les mouvements et les bruissements qu’elle provoquait dans la végétation en s’y coulant…    

 Après la chute du nid évoquée dans la rubrique du 2 juin, c’est cette fois une bonne nouvelle qui nous a été communiquée par l’ONF, dont un des agents a découvert une nouvelle aire de balbuzards dans la partie domaniale de la forêt d’Orléans. Construite au sommet  d’un pin sylvestre vivant, elle contient probablement au moins deux poussins qui reçoivent depuis quelques jours leurs premières becquées (Rolf Wahl).

 Vendredi 10 juin : il n’y a plus de raison de ne pas venir à l’observatoire admirer la famille balbuzard… 

L’ONF vient en effet de nous informer que grâce aux pluies de ces derniers jours, le risque d’incendie a diminué et que la circulation est à nouveau autorisée aux véhicules à moteur sur les routes ouvertes du massif de Lorris. L’accueil du public est donc rétabli le dimanche après-midi à l’observatoire, ainsi qu’à la Maison forestière du carrefour de la Résistance. Les animateurs bénévoles vous y attendent nombreux…

Dimanche 19 juin : scènes de vie ordinaire offertes par la famille Balbuzard…

 Les deux jeunes élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ continuent leur croissance, apparemment toujours bien nourris par des parents attentionnés. Les proies ne doivent pas manquer car lors de nos visites, nous n’entendons quasiment jamais ‘’02’’ crier pour inciter ‘’8Z’’ à aller pêcher ou à livrer sur le nid le poisson qu’il consomme assez fréquemment partiellement sur un de ses perchoirs favoris. Souvent d’ailleurs, on peut voir la femelle entreprendre un nouveau nourrissage avec une proie restée en excédent sur le nid. De temps en temps, c’est le mâle qui donne lui-même la becquée. Toujours opportuniste, il ne néglige pas les occasions qui se présentent à lui pour pêcher dans l’étang, plongeant alors directement de l’un de ses postes d’observation.

 La femelle ‘’02’’ passe encore beaucoup de temps sur le nid à côtés de ses  jeunes. Bien qu’ils soient déjà âgés d’environ cinq semaines, ils recherchent encore parfois la protection du corps de leur mère, notamment lors des averses de pluie, assez fréquentes ces derniers jours. Tant bien que mal, elle essaie alors de les protéger au mieux en écartant les ailes…

 On a pu observer aujourd’hui qu’ils commencent déjà maladroitement à faire battre les leurs. Patience, le premier envol n’est pas encore à l’ordre du jour…

 Les visiteurs venant à l’observatoire peuvent assister à d’autres scènes parfois spectaculaires. C’est ainsi que l’on pu observer le 17 juin la femelle attaquer par trois fois un cormoran perché sur un des gros piquets du milieu de l’étang, l’obligeant à se laisser tomber dans l’eau. C’était peut-être pour elle une revanche (voir photo du 30 avril sur laquelle on la voit se faire elle-même déloger de ce piquet par un cormoran irascible)…

  Juste après cet épisode, elle s’est lavée les pattes en rasant l’eau dans une zone dégagée loin devant l’observatoire, avant de venir prendre un bain rapide dans un secteur inhabituel pour elle, au milieu de ces fameux piquets générateurs de conflits…

 Peu après, c’est ‘’8Z’’ qui s’est livré à un beau ballet aérien pour éloigner une buse passant probablement à son goût trop près du nid…

 N’oublions pas les scènes d’apports de branches sur le nid que continuent à effectuer assez régulièrement l’un ou l’autre des adultes, et les conflits avec des balbuzards étrangers pénétrant encore de temps en temps sur le territoire qu’ils défendent avec acharnement…

 Un couple de ces balbuzards étrangers semble d’ailleurs vouloir s’installer sur la plateforme sur laquelle le mâle ‘’8Z’’ s’était reproduit en 2007 avec une  autre femelle, avant de venir en 2008 rejoindre ‘’02’’ sur le nid visible de l’observatoire juste après la disparition brutale de l’ancien mâle ‘’griffe manquante’’ (voir rubriques 2007 et 2008). Depuis quelques jours en effet, on peut observer ce couple occuper apparemment assez fréquemment le site autour de cette plateforme vacante depuis 2008. Cette aire sera peut-être le siège d’une nouvelle reproduction si l’installation de ces oiseaux se confirme cette année et s’ils reviennent en 2012…

 Sur l’étang, le couple de foulques continue à couver sur la souche émergeante située près de la rive à droite de l’observatoire. Espérons que cette fois, ils arriveront à élever un ou des jeunes issu (s) de cette deuxième ponte…

 

Lundi 27 juin : bagués pour l’avenir !

 Comme déjà d’autres avant eux depuis quelques temps, les deux jeunes balbuzards élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ ont subi ce jour en toute fin de matinée la traditionnelle séance de baguage, destinée à effectuer le suivi des oiseaux dans le futur. Ce suivi pourra être local s’ils survivent et si, fidèles à leur région de naissance, ils y reviennent dans trois ou quatre ans pour essayer de se reproduire à leur tour. Il pourra être délocalisé si certains des oiseaux sont identifiés sur leurs lieux de halte migratoire ou sur leurs quartiers d’hivernage…

 C’est à partir de l’accréditation d’un programme personnel de recherches sur ces rapaces inclus par la suite dans le plan de restauration national de l’espèce que Rolf Wahl effectue depuis 17 ans le baguage des jeunes balbuzards.

    Cette année, c’est sur la patte gauche que Rolf leur a posé la bague métallique ‘’officielle’’ fournie par le CRBPO (Centre de Recherche par Baguage sur les Populations d’Oiseaux appartenant au Muséum National d’Histoire naturelle), et sur la patte droite la bague de couleur orange destinée à les identifier à distance si on les localise dans le futur (a l’aide d’une longue vue équipée pour la digiscopie par ex…). Très légères, ces bagues pèsent respectivement environ 3,4 g et 2,8 g. et les oiseaux paraissent toujours totalement insensibles à la présence de ces ‘’ornements’’ autour de leurs grosses pattes recouvertes de dures plaques écailleuses.

 43 jours après la constatation des tous premiers nourrissages, les deux jeunes étaient déjà superbes. Le premier a été baptisé ‘’4·D’’. Un poids atteignant presque les 2 Kg et ses autres données morphologiques ou biométriques le présentent comme étant probablement une femelle. Celles du deuxième, plus petit et pesant 1,6 Kg, semblent correspondre à celles caractérisant généralement les oiseaux mâles. C’est le code ‘’4·F’’ qui lui a été attribué. 

 Après cette séance probablement un peu perturbante mais sans danger pour eux, ils ont été rapidement remis dans leur nid par le grimpeur professionnel venu auparavant les chercher. Il ne leur reste plus qu’à parfaire leur plumage et entraîner leurs muscles pour un premier envol qui devrait survenir aux alentours du 9 juillet…

 Fidèles à leur comportement des années précédentes pendant le baguage de leurs jeunes, ‘’02’’ et ‘’8Z’’  ont survolé le site en poussant fréquemment des cris d’alarme, mais sans oser s’approcher du grimpeur ‘’prédateur’’ se hissant jusqu’à leur nid. Paraissant relativement peu ‘’réactifs’’ à cette intrusion, ils sont même allés jusqu’à se percher à distance vers la fin de l’intervention…

 Une petite visite effectuée vers 17H00 à l’observatoire a montré que la famille avait repris le cours normal de ses activités. Venant probablement de finir de consommer un poisson, ‘’8Z’’ se nettoyait le bec sur la branche d’un pin, et ‘’02’’ était posée sur le nid, bec ouvert et dos au soleil, tentant d’offrir encore un peu d’ombre à ses jeunes sous une forte canicule. Comme le matin lors de la séance de baguage, les deux jeunes luttaient contre la forte chaleur en ouvrant eux aussi le bec.

  A noter qu’ailleurs en forêt domaniale d’Orléans, plusieurs autres jeunes balbuzards en sont au stade de l’envol imminent. Il est déjà effectif pour ceux élevés par ‘’8V’’ et ‘’8R’’…

 Sur l’étang du Ravoir un couple de grèbes huppés a enfin été observé élevant un juvénile. Il est passé hier loin devant l’observatoire, la tête du poussin sortant du plumage du dos de l’un des adultes sur lequel il était juché.

Mardi 5 juillet : ‘’02’’ prend des coups d’aile…

 Sous la forte chaleur en deuxième partie d’après-midi, les deux jeunes ‘’4·D’’ et ‘’4·F’’ sont restés longtemps couchés dans le nid, étant ainsi la plupart du temps invisibles de l’observatoire.

Quelques rafales de vent ont semble-t-il quand même incité ‘’4·F’’ à venir sur le bord de l’aire pour y effectuer quelques exercices de préparation au vol. Au cours de cet épisode, ‘’02’’, qui stationnait à son côté, a reçu une belle volée de rémiges sans que cela paraisse la gêner outre mesure… Ce n’est qu’en soirée, juste avant une becquée, que ‘’4·D’’ s’est également décidé à se lever et à battre des ailes. Le premier envol de ces deux jeunes oiseaux approche…

 Apparemment  toujours très protectrice malgré la taille imposante de ses rejetons, ‘’02’’ a stationné longtemps sur le nid, ne s’en absentant que pour y apporter une branche et deux touffes d’herbes, chasser un héron et un cormoran qui n’en demandaient pas tant, et pour épancher sa soif, perchée sur une souche à peine émergeante au milieu des piquets de l’étang.

 Quant  à ‘’8Z’’, c’est alors que la becquée consécutive à l’apport d’un poisson entamé vers 19H00 venait de commencer qu’il en a apporté un deuxième, probablement pêché rapidement et directement dans l’étang dans une zone non visible, complétant ainsi à peu de frais énergétiques l’approvisionnement en nourriture de la famille…

 

A noter que sur leur nid situé près de la rive à droite de l’observatoire, la deuxième couvaison entamée par un couple de foulques a probablement subi le même sort que la première : un seul poussin a pu y être observé pendant un laps de temps hélas très court… Année apparemment très peu faste à la reproduction des foulques sur l’étang du Ravoir…

Dimanche 10 juillet : ‘’4·F’’ prend son envol !

 Lors de l’intrusion de balbuzard (s) étranger (s) sur leur territoire, les balbuzards adultes viennent souvent très rapidement sur leur nid pour y agiter les ailes en criant, puis peuvent décoller pour aller voler de concert avec les perturbateurs afin de les éloigner. Dès les premiers cris d’alerte, leurs jeunes se couchent en général instantanément dans le nid, devenant alors totalement invisibles. Au cours de ces affrontements, il est souvent difficile, même  pour des observateurs assidus, de suivre les évènements avec précision et de différencier les oiseaux participant à ces carrousels aériens…

 C’est donc peut-être par confusion que le 7 juillet, des visiteurs arrivés le matin dans l’observatoire nous ont indiqué avoir observé vers 12H30 les deux  jeunes balbuzards élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ s’envoler simultanément du nid, puis y revenir, au moment même où les adultes étaient en train de subir ce genre de perturbation…

 Pour notre part et jusque tard en soirée ce jour là,  nous ne les avons vus que continuer à effectuer quelques nouveaux exercices d’entraînement à l’envol…

 Lors de longues périodes d’observation en matinée et tout au long de l’après-midi des 8 et 9 juillet, nous avons pu observer les deux jeunes continuer leur apprentissage au vol, ‘’4·F’’ s’élevant même parfois haut face au vent pendant de belles séance de battements d’ailes, mais sans qu’aucun d’eux ne s’élance et quitte réellement le nid…

 C’est finalement seulement aujourd’hui 10 juillet à 14H10 que ‘’4·F’’ a pris son premier véritable envol. A l’issue d’un ultime entraînement, il est d’abord descendu sur la branche située un peu en contrebas juste devant le nid. Il s’est ensuite élancé pour effectuer un court vol en boucle autour de l’aire, revenant rapidement s’y poser. Trois quarts d’heure après, il a repris son essor, effectuant cette fois un vol plus long, tentant maladroitement de se percher par deux fois dans un pin pour finalement disparaître dans la végétation aux alentours du nid. Vers 15H30, il était revenu à côté de ‘’4·D’’ sur l’aire… Continuant à exercer ses ailes, ce dernier ne devrait pas tarder à le rejoindre dans ses évolutions aériennes…

 Ces derniers jours et malgré l’imminence de l’envol de ses jeunes, ‘’02’’ a paru toujours très motivée pour continuer à entretenir son nid, y apportant quelques branches et beaucoup de touffes d’herbe. Le nid de  foulques situé près de la rive sur la droite de l’observatoire en a fait les frais le 8 juillet (voir photo)… Son agressivité ne faiblit pas non plus, les hérons et cormorans continuant à constituer les cibles ordinaires de ses piqués en vols spectaculaires…

 A noter également en ce moment une forte activité des bergeronnettes grises entrant et sortant fréquemment de la partie inférieure du nid des balbuzards. Une nouvelle nichée est en cours pour elles…

Sur l’étang, le petit grèbe huppé observé depuis le 27 juin a passé sans encombre le stade de la toute petite enfance. Ayant notablement grossi, il monte encore parfois sur le dos de l’un des adultes mais se trouve souvent entraîné dans le plongeon que celui-ci n’hésite plus à effectuer malgré sa présence…

Mardi 12 juillet : à son tour, ‘’4·D’’ remplit l’espace aérien…

 Après l’orage du matin, le jeune ‘’4·D’’ semblait en début d’après-midi peu disposé à continuer les séances d’entraînement à l’envol, passant le plus clair de son temps à faire sa toilette ou couché au fond du nid. Sortant brusquement de sa torpeur à 16H55, il s’est élevé en faisant du surplace face au vent, pour partir de façon apparemment très naturelle effectuer plusieurs boucles en vol autour du nid, avant de revenir s’y poser un peu empiriquement…

 Dix minutes à peine après cet ‘’exploit’’, la récompense est arrivée sous la forme d’un poisson apporté par ‘’8Z’’. Resté seul sur le nid après cet apport, ‘’4·D’’ a aussitôt entrepris de reprendre des forces en commençant à manger sans attendre que ‘’02’’ vienne lui donner la becquée, ce qu’elle persiste à  faire encore fréquemment…

 Quant à ‘’4·F’’, il nous avait auparavant gratifiés du spectacle de plusieurs déplacements pour changer de perchoir, effectuant alors parfois des arabesques assez spectaculaires, peut-être destinées à tester de nouvelles sensations en vol…

Les visiteurs venant à l’observatoire vont donc maintenant pouvoir admirer ces deux jeunes oiseaux évoluer aux alentours de leur nid et progresser vers une autonomie qu’ils devraient acquérir d’ici quatre à six semaines... Ils quitteront alors le site…

Lundi 18 juillet : vols et baignades au quotidien…

 Ces derniers jours, les deux jeunes balbuzards élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ ont paru prendre plaisir à progresser dans la maîtrise du vol … et de la baignade.

 Dès le 14 juillet, seulement 4 jours après son premier envol, le jeune ‘’4·F’’ effectuait déjà quelques évolutions face au vent en rasant l’eau de l’étang, s’y posant plusieurs fois ponctuellement pour se rafraîchir et s’ébrouer…

 Aujourd’hui, c’est le jeune ‘’4·D’’ qui nous a offert le spectacle de plusieurs belles séances de vol en face de l’observatoire, prenant apparemment plaisir à renouveler les circonvolutions au dessus de l’eau. Il s’est ensuite offert une longue baignade, assez loin près de la rive gauche de l’étang…

 Etant apparemment toujours bien nourris, les deux jeunes oiseaux crient peu et consomment en général à tour de rôle les proies que ‘’8Z’’ continue à apporter avec zèle sur le nid. Aujourd’hui un poisson apporté en fin d’après-midi a néanmoins provoqué une courte confrontation pour son attribution (voir vidéo digiscopie). C’est finalement ‘’4·F’’ qui se l’est approprié et a commencé à manger sous l’œil envieux de ‘’4·D’’ resté à côté de lui. Environ 10 minutes plus tard, ce dernier prenait à son tour sa part du festin… 

‘’02’’ paraît avoir enfin renoncé à leur donner la becquée et ils mangent seuls, mais aucun d’eux ne semble avoir déjà essayé de partir du nid avec la proie pour se percher dans un arbre. Cette prochaine étape dans leur évolution vers l’autonomie est probablement proche…

Lundi 25 juillet : bon sang ne saurait mentir…

 Le jeune ‘’4·F’’ a peut-être hérité des qualités de pêcheur de ‘’8Z’’ car 15 jours seulement après son premier envol, et alors que nous ne l’avons même pas encore vu partir du nid avec un poisson, il en capturé un aujourd’hui dans l’étang…

  A notre arrivée vers 17H00, il criait sur le nid, réclamant pitance. Il est ensuite allé se percher dans le pin de la rive gauche qui s’avance le plus vers le milieu de l’étang, mais caché par la végétation. C’est de ce perchoir qu’il a bruyamment plongé vers 18H40, attirant ainsi notre attention. Croyant tout d’abord que c’était ‘’8Z’’ qui aurait pu lui aussi être posé invisible dans le même arbre, c’est presque avec incrédulité que nous avons reconnu le jeune oiseau lorsqu’il s’est éloigné vers le fond de l’étang, tenant dans une serre la proie qu’il avait réussi à attraper. Semblant hésiter sur le choix du perchoir à adopter pour aller manger, c’est après une série de vols circulaires qu’il a disparu dans la végétation d’un pin situé sur la gauche de celui qui porte le nid. Bien qu’elles aient du être fortement grossies à cause de la distance, les photos faites de l’oiseau en vol lors de cet épisode ont confirmé qu’il s’agissait bien d’un juvénile.

 Il n’est pas impossible qu’encore maladroit pour maintenir sa  proie en la mangeant sur une branche, il l’ait ensuite lâchée par inadvertance sans avoir pu la consommer en totalité car 20 minutes plus tard, il allait se percher serres vides sur un gros piquet situé au fond de l’étang…

 Finalement, c’est encore lui qui est venu s’approprier et manger sur le nid le poisson que ‘’8Z’’ à apporté vers 20H30, sous les yeux de ‘’4·D’’ venu le rejoindre alors qu’il avait passé auparavant son temps perché dans un pin à se toiletter.

 Le jeune ‘’4·F’’ montre ainsi son attrait et sa précocité pour la pratique de la pêche, ce qui va peut-être l’amener à prendre rapidement son autonomie…  

Il est d’ailleurs probable que parmi les jeunes nés sur les 15 autres nids connus comme ‘’productifs’’ cette année en forêt domaniale d’Orléans, certains ont déjà acquis cette autonomie et ont même peut-être déjà quitté la région pour entamer leur premier périple migratoire. La saison avance…

Lundi 1er août : une famille encore au complet…

 Bien qu’ayant été observé le 25 juillet capturant très précocement un poisson dans l’étang, la pratique de la pêche ne semble pas encore régulière et bien maîtrisée par le jeune ‘’4F’’ car comme ‘’4D’’, il continue à venir s’approvisionner en poissons sur le nid…

 Il faut dire que ‘’8Z’’ ne semble pas vraiment inciter les juvéniles à essayer de se procurer eux-mêmes leur nourriture, car il persiste à livrer assez fréquemment des proies sur l’aire. C’est ainsi que nous l’avons observé apportant trois poissons en l’espace de deux heures hier en première partie d’après-midi… Chacun des jeunes oiseaux y trouve son compte, mais aussi leur mère qui continue aussi apparemment à se faire nourrir par son zélé partenaire…

 A l’exception de celles prélevées par ‘’02’’, les jeunes ‘’4·F’’ et ‘’4·D’’ semblent s’approprier à tour de rôle chacune des proies apportées par le mâle mais partent maintenant du nid en la tenant dans leurs serres pour aller la consommer perchés dans un arbre. Si ‘’4F’’ semble bien maîtriser la technique du maintien d’une de ces proies sur une branche tout en la mangeant, ‘’4·D’’ nous a fait aujourd’hui vers 18H00 la démonstration qu’il a des progrès à faire dans ce domaine… Ayant en effet déjà eu du mal à se stabiliser sur son perchoir avec le poisson, il l’a laissé tomber peu après avoir commencé à le dépecer (voir vidéo digiscopie)… A noter que dans ce cas de figure, la proie qui a fini sa chute dans la végétation sous les arbres est définitivement perdue pour les balbuzards… Peu après cet avatar, le jeune ‘’4·D’’ était venu rejoindre ‘’4·F’’ sur le nid pour crier famine avec lui ! ‘’8Z’’ n’est pas au bout de ses peines…     

 Bien que souvent perchée à quelques distances du nid et cachée par la végétation, la femelle ‘’02’’ n’en reste pas moins présente en permanence et continue sa surveillance. Quelques hérons font encore souvent les frais de son agressivité et elle ne manque pas de réagir au passage de congénères étrangers, même lorsqu’il s’agit de juvéniles nés sur un autre nid… 

Sur l’étang, on note toujours la présence du jeune grèbe huppé qui continue à suivre les adultes et à leur quémander de la nourriture. Il a bien grossi mais paraît quand même parfois bien présomptueux sur la taille des proies qu’il est capable d’avaler car le 29 juillet, c’est avec surprise que nous l’avons observé essayant d’engloutir sans succès un brocheton semblant bien trop gros pour lui (voir photo). Encore un jeune inexpérimenté…

Lundi 8 août : deux jeunes qui se plaisent sur l’étang du Ravoir…

 Arabesques en vol, baignades près des rives de l’étang, longues séances de toilettage perchés sur un piquet et attentes d’un poisson sur le nid en criant constituent les scènes les plus courantes dont les deux jeunes balbuzards élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ persistent à gratifier les visiteurs venant à l’observatoire…

 La capture opportuniste d’un poisson dans l’étang par ‘’4F’’ le 25 juillet ne s’est pas concrétisée pour lui par une émancipation précoce et comme le mâle ‘’8Z’’ continue sans faillir à approvisionner des proies, les deux jeunes oiseaux ne semblent pas pressés (ou encore capables), d’assurer par eux-mêmes et en totalité leur subsistance… Depuis cette date, nous n’avons vu aucun d’eux réitérer une tentative de pêche sur place et ils ne paraissent pas  s’éloigner longtemps du site pour aller le  faire ailleurs. La Loire n’est pourtant pas très éloignée…

Pourquoi se fatigueraient-ils quand de temps en temps, comme ce fut le cas samedi 6 juillet en soirée et sous une pluie battante, l’arrivée d’un gros poisson leur permet de se nourrir à satiété l’un après l’autre sur le nid ?... Ce sont finalement les corneilles qui ont terminé ce jour là le nettoyage de l’aire après que ‘’4D’’ soit allée se percher juste à côté, gorge bien gonflée…

 Peu visible, il est possible que ‘’02’’ commence à relâcher sa surveillance et se permette quelques excursions qui l’éloignent du site car aujourd’hui à notre arrivée en début d’après-midi, c’est une femelle (à priori) étrangère que nous avons trouvée perchée dans un pin à proximité du nid sans qu’elle se manifeste… Ne portant apparemment qu’une bague métallique sur la patte droite (patte gauche partiellement masquée), cette intruse inconnue s’est envolée au bout d’une demi-heure, provoquant à ce moment les cris et la venue sur le nid des deux jeunes, pour qui tout adulte, même étranger, semble être considéré comme un pourvoyeur potentiel de proies...

Combien de temps encore allons-nous les admirer et les entendre crier ?...

Vendredi 12 août : le temps de l’indépendance est venu… 

Invisible sur le Ravoir ces trois derniers jours lors d’observations faites à des horaires différents, le jeune ‘’4F’’ semble s’être éloigné de son site de naissance pour prendre son indépendance. Ayant déjà réussi une pêche opportuniste dans l’étang dès le 25 juillet, ce présumé  jeune mâle a peut-être concrétisé tout récemment sur la Loire ou sur un des nombreux plans d’eau du secteur son aptitude à la pêche, devenant de ce fait rapidement autonome…

 Cette étape n’est pas encore franchie pour la présumée jeune femelle ‘’4D’’. Elle était toujours présente aujourd’hui sur l’étang, se faisant visiblement encore approvisionner en proies par les adultes.

 Cet après-midi, elle passait encore beaucoup de temps à crier sur le nid en attendant l’arrivée d’un poisson, mais c’est une branche que ‘’8Z’’, qui paraît toujours motivé pour entretenir son nid, a déposé à côté d’elle vers 16H30…

 C’est probablement lui qui continue à assurer l’apport de la majorité des poissons aux deux femelles, mais on a pu voir lundi dernier en fin d’après-midi que ‘’02’’ ne néglige pas l’opportunité d’attraper elle-même sur place une proie en plongeant directement de l’un de ses perchoirs favoris.

 Avec le départ proche de ‘’4D’’, ‘’8Z’’ va donc bientôt dépenser beaucoup moins d’énergie pour pêcher et pourra se constituer si besoin des réserves en prévision de son propre périple migratoire automnal… 

Cette migration est probablement déjà effective pour bon nombre de juvéniles nés plus précocement que ‘’4F’’ et ‘’4D’’ en région Centre.

Mercredi 18 août : un couple qui se retrouve seul…

 Comme ‘’4F’’ une semaine avant lui,’’4D’’ semble avoir pris d’un coup son indépendance, car il ne donne plus aucun signe de présence sur l’étang depuis deux jours…

 Souhaitons à ces jeunes oiseaux d’effectuer sans encombre leur premier périple migratoire puis de faire partie des survivants qui reviendront en majorité dans leur région de naissance pour essayer à leur tour de se reproduire, en général vers l’âge de trois ou quatre ans…

 Si l’on entend plus maintenant les cris insistants des juvéniles réclamant l’apport d’une proie, on peut encore percevoir ceux de la femelle ‘’02’’ qui persiste par moments à inciter son partenaire à lui procurer un poisson. Elle plonge aussi parfois sur place avec plus ou moins de succès de l’un de ses perchoirs surplombant le bord de l’étang et continue de temps en temps à apporter une branche sur son nid…  

 Quant à ‘’8Z’’ il est très fréquemment visible et montre que sa motivation à éloigner tout congénère étranger pénétrant sur son territoire ne faiblit pas (cris, venue sur le nid pour y agiter les ailes, etc.)…

 Il est donc encore possible en venant à l’observatoire de profiter du spectacle offert par ce couple d’oiseaux attachants car si l’on s’en réfère aux années précédentes, on devrait encore pouvoir observer ‘’02’’ une quinzaine de jours et ‘’8Z’’ jusque vers le 20 septembre… 

Sur l’eau, on observe depuis quelques jours vers le fond de l’étang un couple de grèbes huppés dont l’un des adultes transporte fréquemment sur son dos deux poussins nés assez tardivement. Quant à celui né vers le 27 juin sur un nid plus proche de l’observatoire, il est maintenant de taille imposante mais sa tête est encore rayée de noir et blanc et il quémande toujours de la nourriture aux adultes…

Jeudi 25 août : calme et sérénité sur l’étang du Ravoir…

 En cette période où les balbuzards partent ou s’apprêtent à partir vers leurs quartiers d’hivernage, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ sont moins soumis aux intrusions de congénères étrangers sur leur territoire et paraissent vivre paisiblement près de leur nid les jours précédant leur propre départ en migration…

 Ils semblent d’ailleurs très attachés à rénover ce nid avant de s’en éloigner car ils y apportent tous les deux et assez fréquemment de nouvelles branches. On a pu noter par exemple six de ces apports en l’espace de deux heures ce matin…

 Apparemment  sans grande conviction, ‘’02’’ continue par épisodes à quémander en criant l’apport d’une proie par le mâle, sans qu’on ait pu vérifier ces derniers jours s’il finissait par donner encore une suite favorable à ces sollicitations… On peut par contre voir chacun d’eux attraper de temps en temps un poisson dans l’étang. Son niveau a été un peu abaissé dernièrement, ce qui facilite probablement une pêche sur place économique en énergie…

 En dehors de ces périodes d’activité, ils passent de longs moments à se reposer, perchés sereinement aux alentours du nid… 

Sur l’eau, ce sont cette fois les deux poussins grèbe huppé nés récemment qui semblent avoir subi la dure loi de la prédation. Deux adultes sont toujours visibles dans la zone où se trouvait le nid sur lequel ils avaient procréé tardivement, mais seuls…

Vendredi 2 septembre : le temps de la séparation semble venu pour ‘’02’’ et ‘’8Z’’…

 Alors qu’elle était encore observée dans la matinée du 30 août apportant deux branches sur son nid, la femelle ‘’02’’ ne donne plus aucun signe de présence sur l’étang du Ravoir depuis cette date… Attendons quand même quelques jours supplémentaires d’absence apparente de sa part pour déduire qu’elle a définitivement quitté le site et entamé sa migration automnale…

 Comme à son habitude en cette période de moindre activité précédant son départ en migration, le mâle ‘’8Z’’ effectue le remplacement d’une rémige primaire de chacune de ses ailes (la 3ème en partant du bout de l’aile comme en 2010). Il est probable qu’à l’instar des années précédentes, il attendra que ces plumes utiles à la propulsion soient déjà bien repoussées pour entreprendre son voyage avec des capacités de vol optimales… 

En attendant, il est fréquemment visible de l’observatoire, stationnant souvent longuement sur un de ses perchoirs favoris du pourtour de l’étang, ou apportant encore de temps en temps une branche sur son nid…

Lundi 12 septembre : ‘’8Z’’ occupe toujours son territoire…

 Le mâle ‘’8Z’’ paraît toujours tenir son nid sous surveillance mais il le fait maintenant en restant parfois longuement perché en retrait des rives de l’étang et caché par la végétation. Il faut donc faire preuve de patience ou avoir la chance d’être dans l’observatoire au moment opportun pour l’observer…

 De temps en temps il apparaît en vol, seul ou se mêlant aux évolutions aériennes de deux ou trois buses. Il est alors facilement identifiable grâce au profil actuel de ses ailes dont les 8èmes rémiges primaires sont encore au stade de début de repousse…

 Samedi 10, c’est la présence dans l’après-midi d’un congénère mâle étranger non bagué venu se percher au bord de l’étang qui l’a fait sortir de sa réserve. Après avoir éloigné cet intrus en volant de concert avec lui, il est apparemment redescendu vers un de ses perchoirs invisibles de l’observatoire…

 Quant à la femelle ‘’02’’, il est fort possible qu’elle soit déjà bien loin de la forêt d’Orléans, car sa dernière observation date toujours du 30 août…

 Ce sont surtout les foulques, dont le nombre a augmenté ces derniers temps, qui animent actuellement l’étang. Trois ou quatre hérons fréquentent également ses rives et quelques cormorans stationnent régulièrement sur les piquets en face de l’observatoire. 

En cette fin de saison, on peut encore être surpris par le passage d’un faucon hobereau qui fonce en flèche au ras de l’eau. Souvent, il mange ensuite en vol la libellule victime de son adresse et de sa rapidité…

Dimanche 18 septembre : une élégante s’invite…

 Bien qu’il ne soit toujours visible que par épisodes parfois assez espacés, certains visiteurs venus à l’observatoire ces derniers jours ont pu se rendre compte que le mâle ‘’8Z’’ n’a pas encore quitté son site de reproduction. La fin de l’après-midi semble être en ce moment la période la plus favorable pour le voir apparaître, tenant bien souvent dans ses serres une proie qu’il vient ensuite manger sur un des piquets de l’étang.

 Semblant s’alimenter copieusement de poissons pêchés fréquemment sur place, il devrait entamer prochainement sa migration automnale au meilleur de sa forme… 

Depuis deux jours, il côtoie une visiteuse inattendue qui stationne longuement sur un de ses perchoirs favoris du pourtour de l’étang. Il est probable que cette superbe cigogne noire (voir photo) apprécie aussi l’étang du Ravoir, mais pour y effectuer une halte migratoire réparatrice…

Dimanche 25 septembre : leur absence va paraître longue…

 Se reposant encore le lundi 19 septembre sur le perchoir qu’elle affectionnait au sommet d’un pin dénudé lors de sa halte migratoire sur le Ravoir, la belle cigogne noire a probablement repris son périple vers des contrées propices à un séjour hivernal. Le lendemain en soirée, une autre représentante de cette espèce, caractérisée par le port d’une seule bague métallique sur la patte gauche, était également présente, se nourrissant tout au fond de l’étang en fouillant activement du bec la vase à la manière d’un oiseau limicole…

 Trônant encore sur un piquet de l’étang dans l’après-midi du 21 septembre, le balbuzard mâle ‘’8Z’’ n’a plus été observé depuis cette date lors de visites prolongées faites à différentes périodes de la journée…

 Il est donc probable que trois semaines après sa partenaire ‘’02’’, il a lui aussi entrepris son voyage vers ses quartiers d’hiver…

 Seul un nid laissé en parfait état de rénovation nous rappelle maintenant le superbe spectacle que ce couple nous a encore offert cette année en menant à bien l’élevage de deux beaux jeunes.

 ‘’02’’ et ‘’8Z’’ reviendront-ils tous les deux sains et saufs dans un peu moins de six mois, prêts à perpétuer à nouveau l’espèce ?...

 La nouvelle rubrique qui devrait être ouverte dès début mars 2012 vous en informera… 

En vous remerciant d’avoir été encore nombreux cette année à visiter ce site dédié aux balbuzards de l’étang du Ravoir, nous vous donnons rendez-vous à l’année prochaine…