Quand à ‘’8R’’, il est apparemment toujours en attente
du retour de sa partenaire habituelle ‘’8V’’, et aucun autre balbuzard ne
semble être arrivé à ce jour sur les autres nids situés en forêt domaniale
d’Orléans.
Mardi 8
mars :
‘’8R’’ n’est plus seul.
Il
a pu en effet être observé ce jour en début d’après-midi qu’une femelle
l’avait enfin rejoint sur son nid. Compte tenu des conditions défavorables
d’observation à ce moment de la journée (brume de chaleur notamment), il n’a
pu être vérifié s’il s’agissait de ‘’8V’’ ou d’une femelle ‘’étrangère’’. Il
n’est effectivement pas rare qu’en ce début de période de retour des
balbuzards, quelques oiseaux non appariés ou dont le partenaire habituel
n’est pas arrivé viennent constituer
des couples temporaires en occupant une place encore vacante sur certains
nids.
C’était notamment le cas hier pour un nid sur lequel un mâle non
bagué, comme celui qui l’occupait l’an dernier, stationnait en compagnie
d’une femelle équipée d’une bague orange sur la patte droite, alors que
celle qui s’y reproduisait depuis de nombreuses années ne portait qu’une
bague métallique, également sur la patte droite. Il est probable que cette
nouvelle venue, dont ‘’l’identité’’ n’a pu être vérifiée, sera obligée de
laisser la place au retour espéré et généralement assez précoce de la
femelle ‘’légitime’’…
On sait par ailleurs que trois autres balbuzards ont été observés
aujourd’hui sur deux autres nids, dont un sur le nid N°7, ce qui porte à au
moins sept individus le nombre d’oiseaux arrivés à ce jour en forêt
domaniale d’Orléans.
Jeudi 10
mars :
les arrivées se précisent !
Au fil des jours, les retours
s’affirment et une vérification faite hier à permis de dénombrer en forêt
domaniale d’Orléans un minimum de cinq nids déjà occupés par un couple formé
ou reformé. Couple formé ou reformé car après l’arrivée des oiseaux, il
reste à essayer de vérifier leur ‘’identité’’, notamment par la lecture des
bagues colorées qui équipent une grande partie d’entre eux.
Cette vérification a pu être effectuée pour celui qui occupe
depuis hier 9 mars le nid N°7, et c’est avec plaisir que nous avons retrouvé
les oiseaux qui s’y reproduisaient déjà l’an dernier.
Rappelons qu’il s’agit d’une femelle née en Allemagne et qui
atteindra cette année l’âge vénérable de 19 ans. C’est actuellement l’oiseau
vivant portant une bague colorée le plus âgé connu en Région Centre. Quant
au mâle, on ne connaît pas son âge, car la bague verte qu’il porte sur la
patte gauche lui avait été posée par Rolf Wahl en 2004, alors qu’il était
adulte. Rappelons également qu’après bien des
avatars en 2008 et 2009 sur le nid du vieux chêne qu’elle occupait
depuis de nombreuses années, cette femelle avait rejoint l’an passé le mâle
sur ce nid N°7, et qu’ils y avaient élevés ensemble trois magnifiques jeunes
jusqu’à leur émancipation (voir rubriques des années précédentes).
Souhaitons leur cette année la même réussite !
Sur le nid du mâle non bagué évoqué le 7 mars, c’est encore la
femelle portant une bague orange patte droite qui occupe la place. Le code
de cette bague à pu cette fois être lu, indiquant qu’il s’agit d’un jeune
oiseau bientôt âgé de quatre ans. A noter qu’elle avait déjà été observée et
photographiée en 2009, alors seulement âgée de deux ans, stationnant un
instant début août sur le nid du vieux chêne, avant de s’en faire chasser
par la femelle citée ci-devant.
En
fin d’après-midi, le nid de ‘’02’’ et
‘’8Z’’ était lui encore vide…
Samedi 12 mars :
intrus en visite sur le nid de ‘’02’’ et
‘’8Z’’ !
Fausse joie ce matin vers 10H45 quand un mâle balbuzard est
venu se poser sur le nid visible de l’observatoire, aussitôt rejoint par une
femelle ! Il a pu en effet être rapidement vérifié, grâce à la lecture de la
bague qu’elle portait sur la patte droite, que la femelle n’était pas
‘’02’’. Quant au mâle, c’est un peu plus tard, quand il est venu se percher
sur un piquet du fond de l’étang, qu’il nous a montré ses pattes ne portant
pas de bague. Après un court séjour devant l’observatoire, ce couple, dont
la constitution correspond à celui du mâle non bagué déjà cité les 7 et 10
mars, s’est éloigné.
Les
quelques herbes fleuries qui poussent grâce à l’humus formé dans la cuvette
du nid bénéficient donc encore d’un sursis…
Mardi 15 mars : ‘’02’’
est de retour !
Après avoir constaté entre les 7 et 11 mars l’arrivée effective d’une
bonne douzaine de balbuzards sur leur nid en forêt domaniale d’Orléans,
c’est aujourd’hui en début d’après-midi que nous avons retrouvé avec plaisir
la femelle ‘’02’’, perchée dans un pin près de son aire visible de
l’observatoire.
Peu après, elle est venue sur le nid recevoir un brochet
apporté par un mâle non bagué… Ayant consommé rapidement cette proie et
apparemment affamée après son périple de retour, elle s’est mise à crier,
réclamant à nouveau pitance. Très zélé, le mâle lui a offert une heure plus
tard un nouveau poisson, cette fois partiellement consommé.
Instinct de reproduction oblige, ‘’02‘’ a accepté ensuite par
deux fois un accouplement avec ce nouveau partenaire…
Il serait temps que ‘’8Z’’ arrive et reprenne sa place…
Samedi 19 mars : l’étranger s’incruste…
La femelle ‘’02’’ semble apprécier la vitalité et le zèle du mâle non
bagué qui l’a rejointe depuis qu’elle est arrivée le 15 mars sur le nid
visible de l’observatoire. Il faut dire que très actif, ce nouveau
partenaire paraît être un très bon pourvoyeur de poissons, ce qui constitue
probablement pour elle un gage important de réussite dans la nouvelle
reproduction que son instinct lui intime d’engager rapidement…
Elle participe notamment aux apports de branches sur le nid et
ce couple inattendu devrait continuer à se renforcer jusqu’à l’arrivée de
‘’8Z’’, que nous espérons et souhaitons maintenant très proche…
En milieu d’après-midi, et alors que les deux oiseaux étaient
perchés l’un près de l’autre sur des piquets en face de l’observatoire, ils
ont vu arriver du fond de l’étang le
cerf désigné comme victime de la chasse à courre du jour. Ils n’ont pas
bougé quand la pauvre bête traquée a nagé près d’eux pour changer de rive,
avant de passer un peu plus tard juste devant notre abri.
Ajoutant
encore un peu à l’ambiance morose provoquée par cette apparition sous la
grisaille, les aboiements des chiens reprenant la voie se sont à nouveau
fait entendre plus loin en arrière de l’observatoire…
Dimanche 20 mars :
exit l’intrus, 8Z est arrivé !
Grâce à la lecture rapide de sa bague, c’est en effet lui que
nous avons reconnu à notre arrivée vers 14H00, alors qu’il était perché dans
le deuxième pin situé sur la gauche du nid, commençant à manger un beau
poisson encore agité de mouvements sporadiques.
Fort de l’instinct de propriété qu’il éprouve pour le nid
visible de l’observatoire sur lequel il se reproduit depuis 2008, il n’a
apparemment pas mis longtemps après son arrivée pour en évincer le mâle non
bagué qui l’y avait précédé auprès ‘’02’’, et qui n’a plus donné signe de
présence de tout l’après-midi.
Eprouvant probablement le besoin de reprendre des forces après
son voyage de retour, il a consommé une grande partie du poisson avant d’en
apporter un petit reste à la femelle.
Il est venu ensuite par trois fois, gorge bien gonflée,
s’accoupler sur le nid avec ‘’02’’…
La nouvelle saison de
reproduction qu’entame ce couple reformé commence donc sous les meilleurs
auspices…
Samedi 26 mars :
ils ont repris leurs habitudes…
Sur l’étang du Ravoir, c’est sous le soleil printanier de ces
derniers jours et dans une ambiance sereine que ‘’02’’ et ‘’8Z’’ ont
réutilisé comme s’ils n’étaient jamais partis leurs perchoirs et leurs
points de baignade favoris.
Entre consommations de proies et périodes de repos ou
toilettage, ils s’adonnent à la réfection du nid et à de nombreux
accouplements, gages d’un début de ponte prévisible vers la fin de la
première décade d’avril.
Envahis comme eux par l’instinct de reproduction, les couples
de grèbes huppés qui occupent l’étang commencent leurs parades nuptiales
spectaculaires, et les foulques s’affrontent pour d’obscures limites de
territoire.
De temps en temps, les trois jeunes cygnes tuberculés
stationnant actuellement sur l’étang nous offrent le spectacle magnifique de
courts déplacements en vol, accompagnés du son musical et rythmé produit par
leurs puissants battements d’ailes.
Ailleurs en forêt domaniale d’Orléans, 15 des 16 nids de
Balbuzards occupés l’an passé le sont également à nouveau maintenant. C’est
notamment le cas de celui du vieux chêne, sur lequel le mâle de l’an passé
bagué a retrouvé, à priori et compte tenu de certaines caractéristiques de
son plumage, la même femelle non
baguée avec laquelle il avait échoué dans sa tentative de reproduction en
2010, peu après la constatation des premiers nourrissages de poussins.
Espérons que cette fois, ils pourront mener à bien ce nouvel engagement.
Cette année encore, le couple ‘’8V’’ et ‘’8R’’ sera
probablement le premier à voir naître sa progéniture car aujourd’hui, la
femelle était couchée sur son nid, signe d’un début de ponte imminent ou
déjà effectif.
Quant
au mâle non bagué qui avait précédé ‘’8Z’’ sur le nid visible de
l’observatoire, on peut présumer que c’est lui qui est revenu sur un nid
voisin qui était déjà peut-être le sien car occupé par un mâle non bagué
l’an passé, et sur lequel la femelle habituelle est également revenue…
Dimanche 3 avril :
‘’02’’ ne devrait maintenant pas tarder à
pondre…
En forêt domaniale d’Orléans, et alors qu’un des nids
productifs l’an passé paraît toujours en attente de ses occupants, six
couples au moins couvent déjà assidûment. C’est notamment le cas pour celui
du nid N° 7. En périphérie de la
forêt, le couple du nid sur pylône HT vient également de commencer sa
couvaison.
Quant à ‘’02’’ et ‘’8Z’’, ils s’y préparent avec énergie en
s’accouplant très fréquemment, entre apports de nouvelles branches et de
touffes d’herbe sur le nid visible de l’observatoire…
Toujours bon pêcheur, ‘’8Z’’ assure bien entendu également
l’approvisionnement en poissons, qui sont bien souvent de belle taille.
Quand il en a l’opportunité, il pêche dans l’étang du Ravoir, s’élançant
alors directement de l’un de ses perchoirs favoris. ‘’02’’ est bien
nourrie !
La couvaison va donc bientôt être effective sur la plupart des
nids et c’est l’occasion de rappeler, même si c’est une redite, que les
oiseaux doivent bénéficier d’une totale quiétude pour la mener à bien. S’ils
se sentent observés, la plupart des balbuzards s’envolent dès qu’un humain
s’approche à moins de 300 mètres de leur nid, et n’y reviennent que lorsque
qu’il s’en est suffisamment éloigné.
L’attitude d’un observateur ou d’un promeneur responsable sera
donc de ne pas essayer de s’approcher d’une aire, ou de s’en éloigner très
rapidement en cas de dérangement involontaire…
Mercredi 6 avril :
début de couvaison sur le nid visible de
l’observatoire !
C’est en effet ce jour que nous avons constaté à notre arrivée
en début d’après-midi que ‘’02’’ était couchée sur son nid en position de
couveuse. Peu après, elle s’est relevée et est allée se percher dans un pin
alors que ‘’8Z’’ se posait sur l’aire avec un poisson. Au lieu d’aller comme
à l’habitude consommer sa proie sur la branche d’un arbre, le mâle a mangé
assez rapidement sur le nid, puis s’est à son tour couché, tête à peine
visible. Le comportement des deux oiseaux indique donc qu’un premier œuf a
vraisemblablement été pondu.
A noter que pour
ce couple, la régularité semble être de mise car il a également commencé à
couver le 6 avril l’an passé, et les 7 et 9 avril en 2008 et 2009…
S’engage donc pour ‘’02’’ et ‘’8Z’’ la longue période
d’incubation qui devrait aboutir à la naissance d’un premier poussin vers le
14 mai. Il est probable que comme les années précédentes, le mâle secondera
efficacement sa partenaire en prenant une belle part à cette couvaison…
Mercredi 20 avril :
tranquillité requise, ils couvent !
En forêt domaniale
d’Orléans, et à l’exception de celui du vieux chêne sur lequel elle tarde à
commencer, la couvaison est maintenant généralisée sur 14
nids réoccupés cette année par un
couple formé ou reformé.
La reproduction paraît par contre de plus en plus compromise
sur une des aires productives l’an passé, car aucun des deux partenaires qui
l’occupaient auparavant n’est à ce jour réapparu…
Sur l’étang du Ravoir, ‘’02’’ et 8Z’’ se consacrent avec
assiduité à cette couvaison. Comme les
années précédentes, le mâle se montre très volontaire pour remplacer
rapidement et longuement sa partenaire dès qu’elle quitte le nid pour
s’alimenter des poissons qu’il lui apporte, ou
pour entretenir son plumage.
Ils luttent déjà stoïquement contre l’actuelle et
significative élévation des températures en entrouvrant longuement le bec
pour se rafraîchir et chacun d’eux nous offre assez souvent le spectacle de
bains salvateurs près de la rive gauche opposée à l’observatoire. ‘’8Z’’, en
particulier, déploie beaucoup d’énergie dans ses ablutions.
L’apparente sérénité dans laquelle ils couvent est cependant
parfois troublée par l’apparition de congénères étrangers, probablement en
recherche d’un site favorable pour une future tentative de reproduction. Ce
fut notamment le cas hier vers 17H00, quand deux balbuzards sont venus rôder pendant
une dizaine de minutes autour de l’aire, l’un d’eux allant même jusqu’à s’y
poser un instant près de ‘’8Z’’ qui assurait à ce moment l’incubation des
œufs.
Très surexcité, et après avoir longuement agité les ailes en
poussant les cris brefs typiques provoqués par ces intrusions sur son
territoire, le mâle s’est recouché après que les perturbateurs se soient
enfin éloignés. A noter que pendant cet épisode, ‘’02’’ ne lui est pas venue
en aide et est restée perchée dans un pin proche du nid.
Une nouvelle fois, les bergeronnettes grises semblent avoir
élu domicile dans une cavité générée par les branches de la partie
inférieure du nid, car on les a souvent vues ces derniers jours virevolter
autour des grands rapaces, bec chargé d’ingrédients végétaux.
Plus bas sur l’eau, l’instinct de reproduction tarde à se
concrétiser pour les quelques palmipèdes qui fréquentent l’étang. Trois
couples de grèbes huppés paradent et s’affrontent aux limites de leurs
territoires respectifs, mais aucun nid n’est encore visible…
Quant aux
foulques, seul un couple semble avoir pour le moment entamé la construction
d’un nid sur une souche émergeant légèrement de l’eau près de la rive sur la
droite de l’observatoire…
Mardi 3 mai :
le temps des premières becquées est arrivé !
Comme en 2009 et 2010 en forêt
domaniale d’Orléans, c’est sur le nid de ‘’8V’’ et ‘’8R’’ que commence cette
année la période de naissance des poussins de balbuzards. Ce matin en effet,
‘’8V’’ est restée manger sur le nid le poisson apporté par ‘’8R’’, puis
s’est penchée par moments vers le centre de l’aire, donnant visiblement une
des toutes premières becquées à au moins un poussin nouveau-né.
Cet heureux évènement devrait également se produire
prochainement sur quelques autres nids, mais il faut attendre encore une
dizaine de jours pour le constater sur celui de ‘’02’’ et ‘’8Z’’, qui
continuent à couver avec assiduité et se relaient toujours très rapidement.
Seuls, quelques faits imprévus viennent parfois troubler la quiétude dans
laquelle ils évoluent. On peut citer par exemple une réaction violente de
‘’02’’ en train de couver et qui empêche un congénère étranger de se poser
sur son nid, ou l’attaque qu’elle a subi de la part d’un cormoran irascible
venu la chasser du sommet d’un piquet sur lequel elle stationnait…
Sur le nid du vieux chêne, la couvaison qui tardait est enfin
engagée depuis quelques jours.
Sur l’étang, le couple de foulques ayant construit un nid sur
une souche près de la rive à droite de l’observatoire vient de commencer à
couver. Bien que son nid ne paraisse pas encore construit, un autre couple
semble vouloir l’imiter sur la gauche de cette même rive, ce qui offre aux
visiteurs le spectacle d’affrontements fréquents à la limite apparente des
deux territoires de ces volatiles.
En ce moment, on peut également observer quelques couples de
fuligules milouins et morillons qui se déplacent ou stationnent au milieu
des piquets de l’étang.
A noter qu’hier, c’est la présence très exceptionnelle d’un
canard Tardone de Belon mâle qui attirait l’attention. La halte sur l’étang
de ce magnifique oiseau n’était probablement que ponctuelle, car il n’a pas
été observé aujourd’hui…
Signalons
pour conclure que les visiteurs désireux de se rendre à l’observatoire
actuellement doivent prévoir une marche ou un peu de cyclisme car à
cause des risques liés à la sécheresse, un arrêté préfectoral interdit
jusqu’à une date non connue la circulation des véhicules dans le massif de
Lorris en forêt d’Orléans…
Mardi 10 mai :
des congénères étrangers bien perturbants…
En forêt domaniale d’Orléans, on dénombre maintenant cinq nids
sur lesquels des nourrissages de poussin (s) ont été constatés. C’est
également le cas sur celui du pylône THT situé en périphérie de la forêt.
A cette époque, la
vigilance des adultes pour protéger des prédateurs leur couvée ou leur
progéniture nouvellement née est extrême, mais ils doivent de
plus faire face aux intrusions sur
leur territoire de congénères étrangers venant quelquefois rôder autour de
leur nid.
On constate en ce moment une augmentation de la fréquence
d’apparition de ces perturbateurs autour de plusieurs aires occupées. Il
s’agit probablement pour la plupart de jeunes oiseaux atteignant leur
maturité sexuelle et qui cherchent à prendre la place de l’un ou l’autre des
occupants d’un nid déjà construit et à l’emplacement intéressant, en
prévision de leurs futures propres reproductions…
Ces intrusions qui durent parfois assez longtemps et se
renouvellent fréquemment perturbent très fortement les oiseaux nicheurs dont
l’instinct territorial est très développé. Souvent, les femelles se relèvent
de leur couvaison et paraissent rester inquiètes jusqu’au départ du ou des
importun (s), poussant des cris stridents en agitant les ailes quand il (s)
s’approche (nt) trop près d’elle. Quant aux mâles et lorsqu’ils sont
présents, ils poussent en général de brefs cris aigus, puis viennent sur le
nid pour y agiter les ailes ou volent près de l’étranger pour l’éloigner…
Nichant sur une aire apparemment très convoitée par les
balbuzards, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ n’échappent pas à ces perturbations. Ce fut
notamment le cas hier en soirée, quand un intrus est carrément venu se poser
sur le nid à côté du mâle qui couvait pendant que la femelle consommait un
poisson sur son perchoir favori. Aussitôt levé et en état de surexcitation
extrême, ‘’8Z’’ a chassé l’effronté d’un coup d’aile, puis l’a poursuivi en
vol quelques minutes avant de revenir se coucher sur sa couvée.
Ces
épisodes à répétition ne devraient
toutefois pas empêcher le couple emblématique de donner ses toutes premières
becquées dans le courant du prochain week-end …
Dimanche 15 mai : ‘’02’’ donne ses premières becquées !
En tout début d’après-midi, ‘’8Z’’ a apporté un minuscule
reste de proie et pour la première fois, nous avons vu ‘’02’’ rester sur le
nid pour manger. Elle a consommé très rapidement ce reliquat, cachée
partiellement par le mâle resté à côté d’elle, sans que l’on ait pu vérifier
si elle avait également commencé en même temps à nourrir un poussin
nouveau-né…
C’est l’apport d’un poisson entier vers 18H30 qui a permis de
confirmer qu’au moins une naissance était effective car cette fois, nous
l’avons vue à plusieurs reprises au cours de ce repas se pencher vers le
fond de l’aire pour donner la becquée. Sans consommer totalement le poisson,
elle s’est recouchée sur sa nichée quelques minutes plus tard.
Assez étonnamment, et au lieu de rester à côté de la femelle
sur le nid comme le font la plupart des mâles lors des toutes premières
becquées, 8Z est allé se percher dans un pin proche pendant ce nourrissage.
Il est revenu ensuite sur l’aire, mais pour y consommer lui-même une petite
part de cette proie rapportée après une absence apparemment longue de plus
de deux heures…
Commence donc pour ce valeureux mâle la longue période au
cours de laquelle il va devoir augmenter progressivement le nombre de ses
apports de poissons afin de subvenir à l’appétit de jeune (s) en pleine
croissance…
Rappelons que grâce à la caméra installée au sommet d’un pin
situé à environ 25 mètres en arrière de celui qui porte le nid vu de
l’observatoire, toutes les scènes qui s’y déroulent sont maintenant visibles
sur écran de télévision par les visiteurs du Muséum des sciences naturelles
d’Orléans. Ce n’est toutefois que dans quelques jours, quand leur taille le
permettra, que les jeunes seront visibles, dépassant de la cuvette du nid
(le pluriel est employé car nous sommes optimistes et espérons qu’ils seront
trois comme l’an passé…).
Sur l’étang, les foulques continuent à donner le spectacle de
leurs nombreux affrontements, mais seuls trois de leurs nids sont visibles
pour le moment. La couvaison semble notamment continuer sans encombre sur
celui qui est situé près de la rive sur la droite de l’observatoire.
L’année semble également peu faste à la reproduction des
grèbes huppés sur l’étang, car un seul nid est actuellement visible, situé
loin parmi les piquets en face de l’observatoire.
A noter la découverte d’un nid de corneilles construit au sommet incliné
d’un grand pin situé à environ 120 mètres sur la gauche de celui des
balbuzards, vu de l’observatoire. Ce sont leurs allées et venues ainsi que
leur agressivité vis-à-vis des autres oiseaux dans cette zone qui nous ont
incités à le chercher. Mauvais point pour les observateurs assidus trop
concentrés sur les balbuzards que nous sommes, car ce nid éloigné mais
pourtant assez bien visible contient déjà des jeunes qui reçoivent eux aussi
la becquée…
Dimanche 22 mai :
balbuzards et bergeronnettes nourrissent…
A l’instar des balbuzards, les bergeronnettes grises qui ont
élu domicile dans le nid visible de l’observatoire en sont au stade des
premières becquées. Depuis deux ou trois jours, on remarque en effet leurs
allées et venues fréquentes autour de l’aire, le bec chargé d’insectes
lorsqu‘elles pénètrent dans la partie inférieure droite du gros tas de
branches. Pour elles, l’élevage de jeunes à la croissance rapide sera de
courte durée, et peut-être suivi d’une seconde nichée…
Bien moins rapide est le développement des jeunes balbuzards
et pour le moment, leur présence est uniquement révélée par la protection
constante que leur apporte leur mère qui les réchauffe ou les protège du
soleil entre les becquées.
Cet après-midi pourtant, profitant de la présence de ‘’8Z’’
perché à proximité du nid et d’une période où l’astre était masqué par les
nuages, elle s’est autorisée une courte absence pour aller se rafraîchir et
s’abreuver près de la rive gauche de l’étang. Apparemment très vigilante et
ne perdant probablement pas de vue son nid, elle s’est contentée de
s’abreuver sans se baigner et est revenue très rapidement protéger sa
nichée.
Toujours très dévoué, ‘’8Z’’ participe de temps en temps au
nourrissage des poussins, assuré en grande partie par ‘’02’’.
Il n’atteint cependant pas le niveau d’abnégation de ‘’8R’’,
dont on sait maintenant qu’il élève avec ‘’8V’’ trois jeunes sur le nid à la
reproduction débutée le plus précocement en forêt domaniale d’Orléans.
Le comportement de ce mâle paraît en effet exceptionnel car il
est observé fréquemment dépeçant lui-même pour toute la famille et en
totalité le poisson rapporté pourtant souvent après une apparente longue
expédition de pêche que l’on peut supposer fatigante… La femelle mange
ou redistribue ensuite aux jeunes les morceaux de proie arrachés avec
énergie par son valeureux partenaire.
Ailleurs en forêt domaniale, la période des éclosions se
poursuit de façon assez prometteuse car ce sont maintenant 12 nids sur
lesquels la naissance de jeunes balbuzards est effective.
Quant aux
foulques qui nichent sur une souche près de la rive à droite de
l’observatoire, ils ont vu naître aussi un premier poussin. On le voit déjà
nager de temps en temps autour du nid, puis y revenir assez rapidement se
réchauffer à côté du reste de la ponte sous le ventre de l’un des adultes
qui continue à couver.
Dimanche 29 mai :
ne sont-ils que deux ?
De l’observatoire et lorsque ‘’02’’ donne la becquée, on
commence seulement à percevoir de temps en temps à travers les branches
supérieures du nid des balbuzards le mouvement d’une tête de poussin qui se
dresse pour recevoir un fragment de poisson. C’est grâce à l’indiscrète
caméra qui les filme en permanence que l’on a déjà pu savoir aujourd’hui
qu’ils sont deux, à minima…
C’est en effet en début d’après-midi, dans la maison
forestière du carrefour de la Résistance dans laquelle les images délivrées
par cette caméra sont visibles sur écran de télévision, que nous les avons
observés, têtes souvent déjà bien visibles, se repositionnant fréquemment
sous le corps de leur mère pour bénéficier autant que possible de l’ombre
qu’elle leur procurait, ailes légèrement écartées et dos exposé au soleil
ardent.
Seules, deux petites têtes bien remuantes ont pu être
observées simultanément lors de cette observation qui a duré une bonne
heure, mais la présence d’un troisième poussin resté invisible n’est
toutefois pas encore à exclure totalement…
Stoïque et se permettant parfois un peu de somnolence quand
‘’8Z’’ était présent, ‘’02’’ est restée une bonne partie de l’après-midi
dans cette position, bec entrouvert pour lutter elle-même contre la chaleur.
Ce n’est qu’en soirée qu’elle s’est activée pour donner la
becquée après que ‘’8Z’’ ait rapporté presque coup sur coup deux poissons,
le deuxième ayant été pêché directement dans l’étang à partir de l’un de ses
perchoirs favoris. Les poussins sont bien nourris !
Sur l’eau,
c’est malheureusement l’absence de la seule petite foulque née il y a
quelques jours sur le nid situé près de la rive juste à droite de
l’observatoire qui a été remarquée. Elle avait déjà évité de peu jeudi
dernier l’attaque d’une corneille en plongeant et aujourd’hui, un des
adultes était seul sur le nid. Dure loi de la nature…
Jeudi 2 juin :
fin des naissances en forêt domaniale
d’Orléans !
Parmi les 15 nids connus sur lesquels elle a été entamée,
c’est sur le nid du vieux chêne que se termine la dernière couvaison en
forêt domaniale. Les premières becquées indiquant la naissance effective de
poussin (s) viennent en effet d’y être constatées. Souhaitons que le sort
soit cette année enfin favorable à la nichée de ce nid sur lequel les
avatars et échecs se succèdent depuis 2008 (voir rubriques 2009 et 2010)…
Ce sort a été hélas funèbre pour la nichée portée par un autre
nid en forêt. Construit naturellement par les oiseaux au sommet d’un très
grand pin mort et complètement desséché, il n’a pas résisté aux récentes
bourrasques de vent et est tombé. Cette chute a été fatale aux deux poussins
qu’il contenait (information communiquée par l’ONF)…
Bien qu’encore très peu visibles de l’observatoire, on sait
que les jeunes élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’, eux, se portent bien. Une
observation faite ce jour en début d’après-midi sur l’écran de télévision
dans la maison forestière les a montrés recevant une becquée prolongée de
leur mère. Ce sont encore deux petites têtes qui ont été vues simultanément
lors de cette observation…
Un peu plus tard, les visiteurs venus à l’observatoire ont pu
constater que quand les conditions climatiques sont favorables, ‘’02’’
s’autorise maintenant d’assez longues périodes d’absence du nid, perchée à
proximité mais toujours vigilante. Ses retours sur l’aire sont souvent
marqués par l’apport d’une branche, destinée probablement à renforcer une
barrière périphérique ‘’anti chute de poussins’’ déjà bien conséquente…
A
l’évidence, les proies ne manquent pas car on a pu voir ‘’8Z’’ en consommer
une sur un côté du nid, alors que ‘’02’’ donnait en même temps une becquée
aux jeunes à partir d’une deuxième sur le côté opposé…
Jeudi 9 juin :
deux poussins en pleine croissance...
Bientôt âgés d’environ quatre semaines, les deux jeunes élevés
par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ commencent à être visibles de l’observatoire, notamment
lors des becquées et quand ils s’approchent à reculons vers le bord du nid
pour se soulager.
Leur duvet gris-brun foncé commence à laisser place à un
plumage naissant un peu plus clair. Leur tête commence à blanchir et le
bandeau noir latéral au niveau des yeux se dessine nettement. De temps en
temps, leurs ailes apparaissent et se déploient lors de leurs mouvements
dégingandés sur le nid. Elles semblent alors déjà démesurément longues, bien
que seulement pourvues de rémiges en début de pousse…
Toujours très protectrice, ‘’02’’ stationne longuement à leurs
côtés et elle continue à apporter des branches sur la périphérie du nid.
On a pu constater ce jour que ‘’8Z’’ assure toujours avec
constance l’apport de proies car la becquée n’est donnée parfois qu’à un
seul jeune, l’autre restant alors couché pour digérer la précédente…
Sur l’étang, et après la disparition du poussin né d’une
précédente ponte, le couple de foulques recommence à couver sur le nid situé
près de la rive sur la droite de l’observatoire.
Il est probable qu’une femelle de canard colvert soit
également en train de couver, cachée dans les repousses très denses
d’aulnes, juste devant l’observatoire. Elle s’est brusquement envolée dans
le courant de l’après-midi, probablement pour aller s’alimenter, et semble
être revenue couver très discrètement quelques instants plus tard, seulement
trahie par les mouvements et les bruissements qu’elle provoquait dans la
végétation en s’y coulant…
Après la chute du nid évoquée dans la rubrique du 2 juin,
c’est cette fois une bonne nouvelle qui nous a été communiquée par l’ONF,
dont un des agents a découvert une nouvelle aire de balbuzards dans la
partie domaniale de la forêt d’Orléans. Construite au sommet
d’un pin sylvestre vivant, elle
contient probablement au moins deux poussins qui reçoivent depuis quelques
jours leurs premières becquées (Rolf Wahl).
Vendredi
10 juin : il n’y a plus de raison de ne pas venir à l’observatoire admirer la
famille balbuzard…
L’ONF
vient en effet de nous informer que grâce aux pluies de ces derniers jours,
le risque d’incendie a diminué et que la circulation est à nouveau autorisée
aux véhicules à moteur sur les routes ouvertes du massif de Lorris.
L’accueil du public est donc rétabli le dimanche après-midi à
l’observatoire, ainsi qu’à la Maison forestière du carrefour de la
Résistance. Les animateurs bénévoles vous y attendent nombreux…
Dimanche 19 juin :
scènes de vie ordinaire offertes par la
famille Balbuzard…
Les deux jeunes élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ continuent leur
croissance, apparemment toujours bien nourris par des parents attentionnés.
Les proies ne doivent pas manquer car lors de nos visites, nous n’entendons
quasiment jamais ‘’02’’ crier pour inciter ‘’8Z’’ à aller pêcher ou à livrer
sur le nid le poisson qu’il consomme assez fréquemment partiellement sur un
de ses perchoirs favoris. Souvent d’ailleurs, on peut voir la femelle
entreprendre un nouveau nourrissage avec une proie restée en excédent sur le
nid. De temps en temps, c’est le mâle qui donne lui-même la becquée.
Toujours opportuniste, il ne néglige pas les occasions qui se présentent à
lui pour pêcher dans l’étang, plongeant alors directement de l’un de ses
postes d’observation.
La femelle ‘’02’’ passe encore beaucoup de temps sur le nid à
côtés de ses jeunes. Bien qu’ils
soient déjà âgés d’environ cinq semaines, ils recherchent encore parfois la
protection du corps de leur mère, notamment lors des averses de pluie, assez
fréquentes ces derniers jours. Tant bien que mal, elle essaie alors de les
protéger au mieux en écartant les ailes…
On a pu observer aujourd’hui qu’ils commencent déjà
maladroitement à faire battre les leurs. Patience, le premier envol n’est
pas encore à l’ordre du jour…
Les visiteurs venant à l’observatoire peuvent assister à
d’autres scènes parfois spectaculaires. C’est ainsi que l’on pu observer le
17 juin la femelle attaquer par trois fois un cormoran perché sur un des
gros piquets du milieu de l’étang, l’obligeant à se laisser tomber dans
l’eau. C’était peut-être pour elle une revanche (voir photo du 30 avril sur
laquelle on la voit se faire elle-même déloger de ce piquet par un cormoran
irascible)…
Juste après cet
épisode, elle s’est lavée les pattes en rasant l’eau dans une zone dégagée
loin devant l’observatoire, avant de venir prendre un bain rapide dans un
secteur inhabituel pour elle, au milieu de ces fameux piquets générateurs de
conflits…
Peu après, c’est ‘’8Z’’ qui s’est livré à un beau ballet
aérien pour éloigner une buse passant probablement à son goût trop près du
nid…
N’oublions pas les scènes d’apports de branches sur le nid que
continuent à effectuer assez régulièrement l’un ou l’autre des adultes, et
les conflits avec des balbuzards étrangers pénétrant encore de temps en
temps sur le territoire qu’ils défendent avec acharnement…
Un couple de ces balbuzards étrangers semble d’ailleurs
vouloir s’installer sur la plateforme sur laquelle le mâle ‘’8Z’’ s’était
reproduit en 2007 avec une autre
femelle, avant de venir en 2008 rejoindre ‘’02’’ sur le nid visible de
l’observatoire juste après la disparition brutale de l’ancien mâle ‘’griffe
manquante’’ (voir rubriques 2007 et 2008). Depuis quelques jours en effet,
on peut observer ce couple occuper apparemment assez fréquemment le site
autour de cette plateforme vacante depuis 2008. Cette aire sera peut-être le
siège d’une nouvelle reproduction si l’installation de ces oiseaux se
confirme cette année et s’ils reviennent en 2012…
Sur l’étang, le couple de foulques continue à couver sur la
souche émergeante située près de la rive à droite de l’observatoire.
Espérons que cette fois, ils arriveront à élever un ou des jeunes issu (s)
de cette deuxième ponte…