Par contre, le mâle évincé
revenu sur son ancien nid (bague verte patte gauche) n'a apparemment pas
réussi à attirer définitivement une des femelles qui sont venues lui rendre
visite, car il paraît de nouveau seul…
26 avril : "8Z" toujours très coopératif à la
couvaison !
C'est
toujours avec beaucoup d'assiduité que "02" et "8Z" ont continué à couver
ces derniers jours.
Les
observateurs ont pu remarquer que le mâle est particulièrement enclin à
remplacer sa partenaire à la couvaison. Il le fait parfois pendant plusieurs
heures d'affilée pendant lesquelles elle s'alimente, fait de longues
toilettes, s'adonne à un bain, ou chasse avec détermination les corneilles
toujours aussi "pressantes".
On
a pu également observer le mâle donner quelques becquées à sa femelle en
train de couver, avant qu'elle ne parte avec le poisson déjà entamé qu'il
lui avait rapporté sur le nid. Attentionné "8Z"…
Les
bergeronnettes grises sont probablement elles aussi en train de couver juste
en dessous de leurs illustres voisins, car on les voit seulement rentrer et
sortir de temps en temps sur la gauche du nid des balbuzards.
En
plus des quatre nids de foulques maintenant visibles de l'observatoire, on
peut également observer un couple de grèbes huppés en train de couver sur un
nid flottant situé près de celui des hérons, au pied d'un piquet.
Depuis
peu, un couple de grands cormorans paraît vouloir se reproduire sur un
ancien nid de hérons, érigé un peu en hauteur sur un groupe de piquets. On y
voit fréquemment un oiseau le réaménager et s'y coucher.
Par
ailleurs, Rolf Wahl nous a informé avoir constaté l'échec de la reproduction
sur un des autres nids de balbuzards situés en forêt d'Orléans. L'incubation
des œufs, commencée vers le 8 avril, n'est plus assurée par les deux
adultes. Compte tenu des observations qu'il a pu faire ces derniers temps
sur ce nid très visible, il pense que cet échec a peut-être été provoqué par
des dérangements humains fréquents ou prolongés.
Nous
tenons donc à préciser à tous les admirateurs des balbuzards, parfois
également photographes, qu'il peut être très préjudiciable à la réussite de
la reproduction de s'approcher d'un nid à une distance inférieure à 300 mètres.
Les
balbuzards sont souvent très sensibles aux intrusions humaines, même les
plus discrètes, et s'envolent alors
du nid, laissant leurs œufs découverts à la merci des prédateurs (corneilles
par ex), ou des intempéries (soleil, pluie…). Ils ne reviendront reprendre
la couvaison que lorsqu'ils considèreront que le danger est suffisamment
éloigné.
Il
est évident dans ces conditions que si des dérangements se répètent trop
souvent ou se prolongent, l'échec de la reproduction est inéluctable…
Rappelons que le lieu idéal pour venir
admirer ces superbes rapaces sans les déranger est l'observatoire de l'étang
du Ravoir, situé à trois kilomètres du Carrefour de la Résistance, en Forêt
d'Orléans. On y accède facilement par la route forestière du Ravoir, qui
part de la départementale D 952 entre les communes des Bordes et Ouzouer sur
Loire (Loiret).
Dimanche 3 mai
: couvaison toujours prometteuse…
Avec
une année de plus, "02" et "8Z" démontrent être devenus des oiseaux
reproducteurs remarquables.
Le mâle, notamment, continue
à seconder la femelle à la couvaison d'une façon qui paraît exceptionnelle.
Jérémie Chauvière,
jeune étudiant en gestions des
espaces naturels à l'école de Neuvic (Corrèze), présent à temps plein ces
derniers jours à l'observatoire, a pu noter que "8Z" avait couvé parfois
jusqu'à cinq heures d'affilée!
Il semble même de temps en temps ne pas vouloir passer le relais à la
femelle revenue sur le nid pour le remplacer…
Il a observé également "02"
éloigner les corneilles avec une détermination maintenant à toute épreuve,
allant même jusqu'à les attaquer au sol près des rives de l'étang.
Dans ces conditions, et sauf
dérangements humains toujours possibles, le succès de leur
couvaison paraît bien engagé.
L'activité autour du nid est
actuellement assez faible. "8Z" n'apporte souvent que deux poissons par
jour, ce qui suffit à nourrir le couple. Les deux oiseaux utilisent
fréquemment pour manger le même perchoir, situé dans un des tous derniers
pins visibles sur la droite de l'observatoire. "02" y reste posée parfois
longtemps avec un reste de proie qu'elle consomme lentement, pendant que
"8Z" couve avec zèle.
Jérémie a également noté que
les deux balbuzards perdaient des plumes en se toilettant ces derniers
temps. Ils mettent sans doute à profit cette période de faible activité pour
effectuer une mue partielle…
Les éclosions sur le nid de
hérons devraient maintenant être imminentes. Les cormorans qui paraissaient
vouloir se reproduire sur l'autre nid ont semble t-il renoncé.
De l'observatoire, on peut
observer au moins sept nids sur lesquels des couples de foulques sont en
train de couver, ainsi que deux occupés par des grèbes huppés qui couvent
également.
Bonne nouvelle par ailleurs
venant du couple de balbuzards arrivé le plus précocement sur la forêt et
dont le mâle, portant une bague orange patte gauche gravée "8R", venait
fréquemment pêcher dans l'étang du Ravoir les jours suivant sont arrivée le
2 mars (voir début de rubrique 2009). Les naissances viennent de débuter sur
leur nid !
En effet, après l'apport ce
jour en soirée d'un poisson par le mâle, la femelle est restée manger sur
l'aire, se penchant plusieurs fois pour donner visiblement la becquée à au
moins un poussin nouveau-né. Juste après ce nourrissage, qui n'a duré que
sept minutes en présence du mâle resté à ses côtés, la femelle s'est
recouchée.
Rappelons que ce couple a
adopté la plateforme artificielle construite cet hiver dans le même secteur
que leur ancien nid naturel détruit par la violente tornade du 7 août 2008.
Quand au mâle
balbuzard évincé du nid du vieux chêne et revenu depuis le 3 avril sur son
nid des années précédentes (bague verte patte gauche), il n'a toujours pas
réussi à trouver une nouvelle partenaire. Nous avons pourtant vu à minima
quatre femelles différentes lui rendre visite, mais aucune n'est restée,
malgré les apports de poissons, de branches, et les parades spectaculaires
qu'effectuait ce mâle en leur présence…
A noter que celle qui lui a
rendu visite le 2 mai, identifiée par le code de la bague orange qu'elle
porte sur la patte droite, est la femelle d'un nid distant de 17 km sur lequel Rolf Wahl a hélas constaté un
nouvel échec récemment, alors que la couvaison y était commencée depuis le
11 avril. Les causes de ce deuxième échec sur un nid de la forêt ne sont pas
déterminées.
Selon Rolf, il n'est pas rare qu'après avoir échoué dans leur tentative de
reproduction, les femelles s'éloignent de leur nid et en prospectent
d'autres, cherchant peut-être un emplacement plus favorable, moins sujet aux
dérangements ou aux risques de prédation. Certaines pourraient même aussi
repartir rapidement sur leur lieu d'hivernage…
Mardi 12 mai :
encore quelques jours avant les naissances espérées.
La couvaison, à laquelle la
femelle paraît avoir repris ces derniers temps une part prépondérante, se
poursuit sans interruption sur le nid de "02" et "8Z". Les deux oiseaux
continuent à se relayer sans tarder, ne laissant les œufs découverts que
quelques instants.
Nous devrions très bientôt
observer "02" rester sur le nid après un apport de proie, et commencer à
nourrir le ou les nouveaux-nés.
Le mâle évincé du nid du
vieux chêne (bague verte patte gauche), et retourné sur son nid des années
précédentes, paraît enfin avoir retrouvé une partenaire.
En effet, la femelle qui avait été déjà
vue lui rendant visite le 2 mai, identifiée par la bague orange qu'elle
porte sur la patte droite, semble maintenant rester en sa compagnie de façon
prolongée.
Cette femelle, qui vient
pourtant d'échouer dans sa tentative de couvaison avec son mâle de l'an
passé (toujours vivant et resté,
lui, cantonné sur son nid distant de 17 kilomètres),
accepte même de s'accoupler avec ce nouveau partenaire.
Il est probable que ces
accouplements ne servent qu'à conforter pour le futur ce nouveau
partenariat, car Rolf Wahl nous a indiqué ne pas avoir connaissance chez les
balbuzards de cas avéré d'une deuxième ponte dans la même saison de
reproduction.
Devant l'observatoire et
depuis plusieurs jours, un couple de grèbes huppés et un couple de foulques,
en train de couver à une dizaine de mètres l'un de l'autre, se mettent en
scène de façon insolite. Pour entretenir et renforcer leur nid, les foulques
viennent régulièrement prélever des
végétaux composant le radeau flottant de leurs voisins, malgré les cris
rauques de protestation du grèbe en train de couver et qui reste couché sur
ses œufs. De temps en temps, le deuxième grèbe, alerté, vient chasser manu
militari les voleurs et récupérer une partie de son bien…
Quand au nid de hérons, il faudra patienter pour
savoir s'il abrite des nouveaux nés. A cause des branches et des piquets qui
masquent la vue, on ne peut observer pour le moment que l'un ou l'autre des
adultes quand il se redresse.
14 mai : mauvaises
nouvelles en provenance du nid du vieux chêne !
Depuis quelques temps, le
jeune mâle (bague orange patte droite) qui avait repris sa place auprès de
la femelle de ce nid à partir du 3 ou 4 avril (voir texte des 4 et 9 avril)
paraissait s'absenter de plus en plus longtemps, nous faisant douter de sa
bonne implication dans son rôle de mâle reproducteur.
Nos craintes étaient
malheureusement justifiées. De longues périodes d'observation ces tous
derniers jours nous ont montré qu'il ne fait plus que des apparitions
sporadiques sur le site, sans apporter de proie.
En pleine période d'éclosion
de ses œufs, il était devenu impossible à la femelle livrée à elle-même de
mener à bien cette reproduction, malgré son expérience (17 ans d'âge) et son
abnégation.
Contrainte d'aller pêcher
elle-même mais soucieuse de ne pas laisser sa nichée sans protection, nous
l'avons vue partir plusieurs fois, parfois en volant bas pour ne pas attirer
l'attention des prédateurs. Elle revenait à tire d'ailes quelques minutes
plus tard, malheureusement sans proie, dès que les corneilles, qui avaient
probablement détecté sa situation précaire, commençaient à s'approcher du
nid…
Le 13 mai, Rolf Wahl a
constaté que l'échec inéluctable était hélas avéré. La femelle, paraissant
amaigrie, restait perchée dans un chêne proche, ne revenant plus sur son
nid…
Le comportement du mâle, qui
s'était pourtant impliqué au bout de quelques jours dans la couvaison après
son retour de migration, s'explique peut-être par le fait qu'il n'était pas
celui qui s'était accouplé avec la femelle et avait fécondé les œufs.
Il est peut-être aussi
simplement dû à un certain manque de maturité, bien qu'il soit maintenant
âgé de cinq ans (bagué juvénile en 2004 en région centre par Rolf, dans le
cadre des études sur la dynamique spatiale de la population).
C'est maintenant le quatrième cas d'échec
avéré sur les 15 nids situés sur le domaine public de la forêt d'Orléans et
sur lesquels une reproduction était engagée.
Dimanche 17
mai : premières becquées sur le nid
de "02" et "8Z" !
C'est après un apport de
proie, en voyant la femelle rester sur l'aire puis manger tout en se
penchant de temps en temps vers le centre du nid, que nous pouvons en
déduire qu'au moins un poussin est né et commence à être nourri. C'est ce
que nous avons constaté ce jour vers 17H00.
Pendant ce nourrissage, qui a
duré une dizaine de minutes, "8Z", vigilant, est resté présent sur le nid à
côté de "02". Elle s'est ensuite octroyée un petit vol autour du nid resté
sous la garde du mâle, puis est venue se recoucher pour protéger et
réchauffer sa nichée.
Compte tenu de la durée de
cette séquence, il est vraisemblable qu'un poussin était déjà né la veille.
Ce n'est pas avant une
quinzaine de jours, quand les jeunes auront assez grossi pour que leur tête
soit parfois visible au dessus du nid, que nous pourrons connaître leur
nombre.
Les bergeronnettes grises qui
ont élu domicile dans une cavité formée par les branches, dans la
partie gauche de l'aire vue de l'observatoire, élèvent elles aussi
des petits. On peut les voir fréquemment rentrer et sortir, le bec chargé de
nourriture à l'arrivée.
Suite aux fortes
précipitations de ces derniers jours, le niveau de l'étang a monté, ce qui a
été fatal au nid des foulques qui venaient régulièrement prélever des
végétaux dans celui des grèbes huppés. Ces derniers, grâce à la flottabilité
de leur radeau, continuent à couver et paraissent avoir échappé à la
catastrophe, bien qu'on ait parfois eu l'impression que les vagues
provoquées par le vent affleuraient la partie supérieure du nid…
Le couple de hérons élève lui
aussi des jeunes car, si on ne peut encore les voir, on commence à entendre
leurs "caquètements" quand un adulte arrive et stationne sur le nid.
A noter que les naissances sont également en cours sur le nid de balbuzards
construit sur le pylône THT (évoqué en annexe au texte du 1er avril), et sur
lequel la couvaison avait aussi commencé le 9 avril. Un des tous premiers
nourrissages a été observé hier sur cette aire.
Lundi 25 mai :
"02" et "8Z" parents attentionnés.
La femelle "02" reste la
majeure partie du temps sur le nid, réchauffant ou protégeant sa progéniture
entre deux becquées. Quand les conditions climatiques sont favorables, elle
s'octroie cependant quelques absences pour se dégourdir, se toiletter ou se
rafraîchir dans l'étang, mais seulement quand le mâle est présent. C'est lui
qui assure alors la protection rapprochée des jeunes en restant à leurs
côtés sur l'aire.
"8Z" paraît très enclin à
participer de temps en temps aux nourrissages des poussins (comme nous
sommes optimistes, on espère qu'ils sont au moins deux…). C'est ainsi qu'on
a pu observer le 22 mai les deux adultes, côte à côte, donner simultanément
la becquée. Comme il le faisait quand elle couvait, le mâle transmet même
parfois quelques morceaux de poisson directement à sa femelle, renforçant
peut-être ainsi leur partenariat…
C'est quelquefois avec un
morceau de poisson resté en "réserve" sur le nid que "02" nourrit ses
poussins. Aucun doute et comme par le passé, "8Z" assure avec efficacité
l'approvisionnement en nourriture !
Le 24 mai en début
d'après-midi, c'est un brochet qu'il a attrapé avec opportunisme près du
bord de l'étang, plongeant directement à partir du pin décalé de la rive
gauche dans lequel il était perché, pour revenir aussitôt avec sa proie sur
le même perchoir.
Les petites bergeronnettes
grises n'ont pas encore pris leur envol, car on voit encore les adultes
venir livrer leurs becquées en rentrant sur la gauche du nid.
Quelques petites foulques
sont maintenant nées sur un ou deux nids situés à distance de
l'observatoire, alors que les grèbes huppés continuent à couver.
Bien que masqués par les
branches que continuent à rapporter les adultes, les jeunes hérons
commencent à être visibles quand ils se trouvent sur la gauche du nid.
Après son échec sur le nid du
vieux chêne, la valeureuse femelle balbuzard est restée cantonnée près de
son aire. On la voit fréquemment perchée dans le secteur. Le jeune mâle
(bague orange patte droite), qui est le probable responsable de cet échec,
continue lui aussi à faire quelques apparitions sur le site. Peut-être
sera-t-il enfin à la hauteur de la situation l'an prochain si ce couple
revient et se reforme…
Quand au mâle évincé (bague
verte patte gauche), il paraît maintenant peu présent sur son nid d'origine
sur lequel il était revenu. La femelle qui était restée longuement en sa
compagnie du 2 au 8 mai (bague orange patte droite) est finalement partie.
Lundi 1 er
juin: ils sont au moins deux !
Depuis quelques jours, on
sait que "02" et "8Z" élèvent à minima deux jeunes. Quand elle donne la
becquée, la femelle se penche souvent dans deux directions différentes, et
on a déjà pu apercevoir furtivement deux petites têtes dépasser
simultanément du nid. Mais attendons qu'ils grossissent encore un peu pour
être fixés…
Comme leurs congénères sur
les autres nids à cette période, "02" et "8Z" accentuent l'apport de
branches. Ils les déposent à la périphérie de l'aire, probablement pour
constituer un rempart de protection aux jeunes qui commencent à se déplacer
maladroitement près des bords. Cela ne facilite pas l'appréciation de leur
nombre, mais sécurité avant tout …
Le mâle "8Z" commence aussi à
augmenter ses apports de proies pour subvenir aux besoins de sa progéniture
à l'appétit croissant. C'est maintenant trois à quatre poissons par jour qui
sont déposés sur le nid, entiers ou partiellement consommés.
Les corneilles semblent se
faire un peu moins pressantes, peut-être à cause de l'agressivité exacerbée
des balbuzards à ce stade du développement de leurs jeunes. Un observateur a
vu l'une d'elles, qui s'était perchée au sommet d'un pin proche du nid,
s'envoler juste à temps pour éviter un piqué impressionnant de "02", les
aiguilles de pin voltigeant à ses côtés sous l'impact…
Sur l'étang, un couple de
grèbes huppés s'occupe de deux poussins nés depuis peu. Parfois, les petits
se font transporter sur le dos d'un des adultes. Parfois ils le suivent à la
nage, poussant des piaillements pour être nourris. Deux autres couples
couvent encore.
Sur le nid de hérons, deux
jeunes sont maintenant assez souvent visibles, commençant à grimper sur les
branches amassées par les adultes.
Depuis quelques temps, des
sternes Pierregarin viennent par deux capturer des petits poissons près des
rives de l'étang, qu'elles parcourent d'un vol souple ponctué de brusques
plongeons. Elles s'accordent parfois un temps de repos au sommet d'un
piquet, nous faisant alors admirer leur élégance et leurs couleurs vives
contrastées.
De temps en temps, c'est un
faucon hobereau qui apparaît, rasant l'eau d'un vol rapide. Les libellules,
capturées parfois par une voltige acrobatique et souvent consommées en vol,
vont sans doute encore payer un lourd tribut à ce fin prédateur…
Dimanche 6
juin : les deux poussins commencent à se faire voir.
Au fil des jours, il se
confirme que ce sont bien deux
poussins qu'élèvent "02" et
"8Z". Bien qu'ils soient encore petits, ils commencent à bouger et à se
redresser assez fréquemment, nous permettant alors d'apercevoir leur tête
dépasser au dessus du nid. La présence d'un troisième aurait probablement
été maintenant détectée.
C'est souvent une partie de
leurs ailes, déjà proportionnellement démesurées, que l'on voit s'agiter
lors de leurs mouvements encore mal coordonnés.
Ils ne manquent apparemment
pas de nourriture, souvent sollicités par leur mère pour prendre une becquée
dès que "8Z" a livré une proie sur le nid. Souvent, il l'apporte entière,
laissant la femelle l'entamer et donner à manger aux petits, puis vient
tenter de la récupérer pour se nourrir lui-même. "02" n'est alors pas
toujours consentante, et on a remarqué récemment qu'à ces instants, le mâle
poussait doucement les cris de demande de nourriture émis habituellement par
la femelle.
"8Z" continue à saisir la
moindre occasion d'une pêche peu coûteuse en énergie en plongeant
directement dans l'étang à partir de l'un de ses perchoirs. Ce fut encore le
cas le 4 juin vers 15H20. Le poisson (non identifié)
étant assez petit, une nouvelle tentative avortée un peu plus tard l'a
finalement incité à partir du site, pour revenir vers
18H15
avec un poisson chat de taille moyenne.
"02" est toujours très active
pour apporter des branches et des touffes d'herbe. L'aire est bien
entretenue !
Finalement, les grèbes huppés
qui couvaient au plus près sur la gauche de l'observatoire ont vu naître un
jeune. Leur nid abandonné est maintenant détruit par les nouvelles
précipitations de ces derniers jours, mais on peut encore les voir nager
dans le même secteur. C'est sur le dos d'un des adultes, à la base du coup
ou émergeant du dessous d'une aile, que l'on peut parfois apercevoir la tête
et le corps rayés de noir et de blanc du magnifique poussin.
Les deux jeunes hérons, âgés
de plus d'un mois, sont maintenant assez souvent bien visibles, lorsqu'ils
grimpent sur le dessus de leur nid.
Lundi 15 juin : deux poussins en pleine croissance…
Agés de quatre semaines et
bien nourris, les deux jeunes ont bien grossi et ont peut mieux les voir
quand ils bougent sur le nid.
Ils sont encore globalement
de couleur brunâtre mais leur plumage se constitue. Déjà, leur tête blanchit
et les bandeaux sombres sur l'œil se dessinent.
La chaleur leur fait ouvrir
le bec pour se rafraîchir et quand le soleil tape trop fort, ils se
réfugient sous le corps de leur mère, qui écarte alors plus ou moins les
ailes pour leur faire de l'ombre.
"8Z" est toujours très prompt
à partir pêcher dès que la femelle le sollicite par ses cris, et les proies
ne manquent pas. Ce sont maintenant quatre à cinq poissons qui sont apportés
sur le nid chaque jour.
Pendant une de ses absences,
le 12 juin vers 17H00, c'est un visiteur inattendu
qui est venu du fond de l'étang et s'est perché au sommet d'un grand piquet
tout juste visible à l'extrême gauche de l'observatoire, à plus de 300m du
nid. Ce balbuzard mâle est resté une vingtaine de minutes sur son perchoir,
avant de disparaître vers la gauche, masqué par la végétation. Ce laps de
temps a été suffisant pour arriver à le photographier en digiscopie. Par
chance, le code de la bague orange qu'il porte sur la patte droite, visible
un court moment, a pu être ainsi lu sans ambiguïté. C'est grâce à cette
lecture que Rolf Wahl nous a indiqué que cet individu a été bagué en 2006
sur un nid de la forêt d'Orléans.
Comme une grande partie des jeunes
balbuzards approchant ou atteignant à cet âge la maturité sexuelle, il
commence probablement à revenir prospecter la région où il est né afin
d'essayer de s'y reproduire à son tour à plus ou moins long terme…
Bien que semblant un peu en alerte, la
femelle "02" est restée sur le nid pendant sa présence. Gageons que "8Z"
lui, l'aurait aussitôt pris en chasse s'il était arrivé à ce moment là…
Le petit grèbe huppé grossit
également, mais, si on le voit plus souvent commencer à nager, il passe
encore beaucoup de son temps à l'abri dans le plumage d'un des adultes. On
voit alors parfois uniquement sa tête ressortir à travers les plumes d'une
aile protectrice, attendant que l'autre adulte lui apporte une minuscule
proie.
Un des jeunes hérons est déjà volant, mais stationne toujours longuement sur
le nid sur lequel il reçoit toujours sa nourriture.
Lundi 22
juin : premiers battements d'ailes…
Les deux jeunes balbuzards
continuent leur croissance et leur plumage est en pleine constitution. Les
plumes du dessus de leur corps commencent à devenir plus sombres et les
liserés clairs qui les bordent, particularité propre aux juvéniles, sont
maintenant apparents.
Au hasard de leurs mouvements
encore un peu dégingandés, on peut voir les rémiges qui poussent sur leurs
grandes ailes. Parfois, ils commencent déjà à les faire battre lentement…
Ils sont toujours bien
nourris par les quatre à six poissons apportés quotidiennement par "8Z", qui
alterne quelques pêches opportunistes sur place dans l'étang avec d'assez
longues prospections en dehors du site.
Les corneilles se font un peu
plus discrètes, sans doute impressionnées par l'agressivité de "02",
toujours prompte à prendre son envol et fondre en piqué sur les opportuns.
Ce sont actuellement surtout les hérons et les buses qui subissent ses
assauts.
Elle stationne maintenant
plus souvent sur le perchoir, juste à côté du nid, sans relâcher sa
vigilance.
Profitant des ascendances
thermiques, elle effectue aussi parfois sa surveillance par de longs vols
planés très haut au dessus du nid. C'est souvent lestée d'une branche
prélevée à sa descente dans les arbres voisins qu'elle revient s'y poser.
La famille "grèbe huppé"
évolue toujours parmi les piquets dans la zone où se trouvait le nid, devant
l'observatoire. Le poussin, magnifiquement rayé de noir et blanc à la tête
et au cou, suit de près les parents en accueillant par des piaillements
celui qui vient lui remettre une proie dans le bec. Il vient encore se
jucher sur le dos de l'un d'eux pour se reposer.
Quelques hérons étrangers
viennent fréquemment perturber le couple qui continue à nourrir sur le nid
ses jeunes, tous les deux volants maintenant. Cris rauques et poursuites en
vol se succèdent lors de ces intrusions.
Lundi 29 juin :
ils ne sont plus anonymes !
Comme l'an dernier à la même
époque, "02" et "8Z" ont vu ce matin leur progéniture subir la classique
séance de baguage que Rolf Wahl effectue depuis 15 ans sur le plus grand
nombre possible des jeunes balbuzards qui naissent en région Centre.
Après qu'un grimpeur
professionnel soit allé à 9H45 chercher dans leur nid leurs deux
jeunes âgés d'environ 43 jours, Rolf, installé à terre au bord de l'étang,
leur a posé sur la patte droite une bague métallique fournie par le Muséum
National d'Histoire Naturelle, "carte d'identité officielle" de chaque oiseau.
Sur la patte gauche, il leur
a posé l'habituelle bague en matière plastique de couleur orange portant un
code gravé en noir, qui présente l'avantage de pouvoir être lue d'assez loin
avec une longue-vue. C'est le
code "V5" qui a été attribué à l'un d'eux, "V6" à l'autre.
Pesant tous les deux
quasiment 1500 grammes, ce sont
probablement des mâles. En général, les jeunes femelles de cet âge ont un
poids supérieur d'environ
300 grammes.
L'aile pliée de "V5" mesurait 340 mm du poignet à sa
pointe, et son bec 28 mm.
Quand à "V6", de taille à peine supérieure, son aile pliée mesurait 343 mm, et son bec 29 mm.
Après les traditionnelles
photos d'archives, ils ont été remontés dans leur nid à 10H10.
Comme beaucoup des adultes
pendant ces opérations, "02" et "8Z" ont survolé le site en criant, sans
trop s'approcher du grimpeur. "8Z" a du en plus repousser un troisième
larron qui s'était joint temporairement à leurs évolutions, sans doute
intrigué par leurs cris.
Espérons que grâce à cette nouvelle séance de marquage individuel et s'ils
survivent, nous aurons le plaisir d'avoir des nouvelles de ces jeunes
oiseaux nés sur le nid emblématique de la forêt d'Orléans, par exemple en
les retrouvant dans quelques années essayant de se reproduire à leur tour
dans cette région qui les a vus naître…
Cette opération permettra
peut-être de connaître le devenir de ces oiseaux nés en situation
particulière, dans un nid construit sur un pylône support d'une ligne HT de
225 KV en service.
Samedi 11
juillet : Triste nouvelle…
Tout semblait aller bien pour
les deux jeunes "V5" et "V6" jusqu'au 8 juillet, dernier jour où ils ont été
observés ensemble sur le nid en soirée. Ils effectuaient régulièrement des
exercices d'entraînement au vol, s'élevant parfois face au vent au dessus de
l'aire, prémices d'un premier essor proche…
Le jeudi 9, seul "V5" est
présent sur le nid et depuis cette date, "V6" reste invisible. Qu'est-il
devenu ? A-t-il pris un premier envol à l'issue duquel il n'a pas réussi à
se percher correctement dans un arbre voisin, dégringolant alors dans la
végétation environnante et incapable de revenir sur le nid ? Comme "R2" en
2008, est-il mort sur l'aire ? Une autre cause est-elle à l'origine de cette
absence ? Rien ne permet de répondre pour le moment à ces questions car
contrairement à l'an passé, aucune partie du corps de l'oiseau n'est
apparente sur le nid…
Nous espérions voir le
deuxième jeune, "V5", réussir lui son premier vol, mais cet espoir a été
brutalement anéanti aujourd'hui par la découverte de son cadavre au sol sous
le nid !
Alors qu'il s'entraînait à
voler le vendredi 10 vers 11H30,
et peut-être déstabilisé par une saute de vent, il s'est retrouvé perché en
contrebas devant le nid, presque totalement caché à la vue par la
végétation. Il est resté longtemps dans cette situation, semblant hésiter à
prendre son envol pour revenir sur le nid. A
18H30,
personne n'étant plus présent à l'observatoire, c'est de la Maison forestière du
carrefour de la
Résistance, grâce aux images fournies par la caméra, qu'il
été vu subitement glisser et commencer à tomber, alors qu'il semblait
vouloir prendre son essor.
Une première prospection
menée par Rolf Wahl sur place juste après cet épisode inquiétant n'a rien
donné. Comme cet oiseau demeurait invisible, une deuxième a été menée ce
jour 11 juillet en début d'après-midi et nous a hélas permis de le découvrir
mort à quelques mètres du pin portant le nid.
Son corps a été prélevé et
transporté par une personne habilitée au Muséum d'Orléans, afin d'être
autopsié pour essayer de connaître la cause de son incapacité à prendre
correctement son premier envol… A noter qu'il était bien nourri, car il
pesait 100 grammes de plus que
lors de la séance de baguage le 29 juin.
Les chances de revoir "V6"
s'amenuisant de jour en jour, c'est avec mélancolie que nous n'observerons
probablement plus maintenant que "02" et "8Z" revenir sur le nid vide…
Jeudi 16
juillet : confirmation de la mort de "V6".
Après être passés brutalement
en deux jours et demi de l'observation d'une reproduction qui paraissait
harmonieuse à celle d'un échec absolu sur le nid de "02" et "8Z", c'est un
peu désemparés que nous avons continué nos visites à l'observatoire…
Juste après la disparition
des jeunes, les adultes ont parus eux aussi décontenancés de ne plus pouvoir
assurer subitement leur rôle de parents nourriciers. On a pu voir notamment
la femelle "02" voler longtemps aux alentours du nid avec un poisson dans
les serres, pour finalement se décider à aller le consommer seule dans un
pin…
Ils se tiennent maintenant
plus souvent à l'écart du nid, parfois perchés invisibles ou paraissant
absents assez longtemps.
Peut-être par frustration,
"8Z" a été vu apporter plusieurs branches au sommet du pin tronqué que l'on
aperçoit, partiellement caché par un bouleau, en arrière-plan dans la zone
de l'ancien nid…
On peut supposer que ces deux adultes
vont rester cantonnés dans le secteur, se contentant de défendre leur
territoire avant un départ vers leurs lieux d'hivernage.
Ce matin, une visite de
vérification a été faite dans le nid, et le grimpeur y a retrouvé le cadavre
de "V6" qui était invisible depuis le 9 juillet.
Avec celle de "R1" l'an
dernier au même stade (voir rubrique 2008), la disparition anormale des
jeunes "V5" et "V6" juste au moment de leur envol pose bien des questions
auxquelles seules les autopsies pourront peut-être répondre…
Heureusement, l'envol des jeunes s'est
apparemment bien déroulé sur les dix autres nids productifs situés sur le
domaine public de la forêt d'Orléans.
A noter par contre que sur le pylône HT, dont les deux jeunes ont été bagués
le 1er juillet, un seul paraît avoir surmonté sans encombre la délicate
étape des premiers vols avec retour sur le nid…
Dimanche 26 juillet : Ravoir trop calme…
En arrivant à l'observatoire,
on peut souvent croire, en ne le voyant pas, que le couple de balbuzards a
déserté le site après la mort de ses deux jeunes. Pourtant, si l'on patiente
un peu, on s'aperçoit qu'il n'en est rien.
Parfois, c'est au passage
d'un balbuzard étranger que les deux oiseaux se manifestent, tout d'abord
par les "coups de sifflet" caractéristiques dénonçant cette intrusion, puis
en venant ensuite voler près de l'importun pour l'éloigner.
Parfois, ce sont les cris de
"02", perchée cachée en arrière de la zone du nid, qui nous signalent sa
présence, et par la même celle de "8Z". En effet, le mâle continue, au moins
en partie, à l'approvisionner en poissons. Par ses cris, elle l'incite ainsi
soit à partir pêcher, soit à lui transmettre la proie qu'il vient de
rapporter, redonnant alors un court instant vie au nid qui sert toujours de
plateforme de ravitaillement.
Quelquefois encore, c'est
"8Z" qui apparaît de nulle part et vient se poser sur un de ses perchoirs
favoris au bord de l'étang.
En dehors de ces épisodes, le
calme est surtout rompu par les cris des foulques, maintenant plus
nombreuses et toujours promptes à se quereller. Peu de jeunes issus des nids
de l'étang ont survécu et font partie de ce rassemblement…
Bien que maintenant de taille
respectable, le petit grèbe huppé né au plus près devant l'observatoire
continue par ses cris à solliciter ses parents pour être nourri. Sa tête et
son cou sont encore magnifiquement striés de noir et de blanc. Un peu plus
loin, un couple est encore en train de couver tardivement une probable ponte
de remplacement.
Enfin, petite nouvelle réconfortante après les tristes évènements de
mi-juillet sur le Ravoir. En effet, un des deux jeunes élevés en 2007 par
"8Z" sur le nid qu'il occupait cette année là avec la jeune femelle "20" à
deux km de l'étang (voir rubrique 2007), a été photographié et identifié
près d'un des nids situés au nord de la forêt d'Orléans (Rolf Wahl). Il
s'agit de la jeune femelle que nous avions vu progresser vers son
indépendance et fréquenter l'étang du Ravoir jusqu'au 14 septembre 2007.
Déjà de retour à seulement
deux ans, elle fait maintenant partie des jeunes oiseaux qui, n'ayant pas
encore atteint ou approchant la maturité sexuelle, réapparaissent et
viennent fréquemment perturber les couples nicheurs en rôdant autour de leur
nid.
Rappelons que le deuxième
jeune de cette nichée, un mâle, avait été photographié et identifié grâce à
sa bague en Espagne, près de Malaga, à peine trois semaines après sa
dernière observation en forêt d'Orléans le
24 août 2007.
Lundi 03 août :
"8Z" défend son nid pendant que "02" vagabonde…
En étant à l'observatoire, on
peut encore voir assez souvent le mâle "8Z", notamment lorsqu'il apparaît
pour défendre son nid quand des intrus s'en approchent. Par contre, la
femelle "02" ne donne apparemment plus aucun signe de présence sur le site
depuis environ une semaine.
Comme déjà d'autres femelles
ayant subi un échec en cours de reproduction, elle semble s'être éloignée de
son nid, au moins temporairement.
C'est ainsi que nous avons eu
la surprise de la voir stationner une première fois le 15 juillet près du
nid du vieux chêne situé à environ
5 km
de l'étang du Ravoir. Surprise encore plus grande le 29 juillet, car c'est
sur ce même nid du vieux chêne qu'elle est venue chercher le poisson que lui
a apporté un nouveau jeune mâle de trois ans (identifié par sa bague orange
patte droite). Juste avant, il avait exécuté au dessus de l'aire une parade
spectaculaire et ininterrompue de 15 minutes, poussant sans arrêt des cris
aigus pendant ses acrobaties aériennes.
Quand au couple du vieux
chêne, dont la défaillance du mâle dans l'apport de proies au moment de
l'éclosion des œufs avait provoqué l'échec de la reproduction (voir texte
des 14 et 24 mai), il ne s'est pas manifesté pendant cet épisode. Il semble
pourtant encore présent mais ne revenir près du nid que par intermittence.
Le 24 juillet, la femelle y a été encore formellement identifiée, perchée à
proximité. Ces longues absences semblent favoriser sur ce nid qui peut
paraître vacant l'apparition d'oiseaux étrangers, car "02" et le jeune mâle
qui lui a offert un poisson ne sont pas les seuls à avoir été vus s'y poser
ponctuellement…
Nous ne manquerons pas
d'essayer de suivre l'évolution de la situation sur ces deux sites,
notamment pour savoir si "02" continue à délaisser "8Z" et à accepter les
poissons apportés par un autre mâle sur un nid qui ne leur appartient pas…
Cherche t-elle à changer de partenaire et de nid pour réussir une
reproduction après avoir subi un échec partiel l'an passé et total cette
année sur celui du Ravoir ? Est-ce seulement un "vagabondage" temporaire ?
Parfois compliquée, la vie des balbuzards !
Sur l'étang, on peut noter que le couple de grèbes huppés qui couvait
tardivement a vu la naissance de deux jeunes, qui passent pour le moment
leur temps cachés dans le plumage et sur le dos d'un de leurs parents,
sortant juste la tête pour être nourris par l'autre.
Lundi 10 août :
retour de "02"…
Depuis le 22 juillet, la
femelle "02" semblait avoir délaissé "8Z" et l'étang du Ravoir. Où se
trouvait-elle depuis cette date, en dehors de ses apparitions sur le nid du
vieux chêne ? Mystère…
Cette pérégrination après la
mort de ses deux jeunes paraît avoir pris fin le 5 août, jour où nous
l'avons retrouvée en milieu d'après-midi, perchée sur un des tous derniers
piquets du fond de l'étang, "8Z" étant lui-même posé à proximité dans un
chêne. Sans aucun "état d'âme" après cette longue absence apparente, elle
sollicitait en criant avec virulence l'apport d'une proie…
Elle semble depuis ce retour
à nouveau bien cantonnée sur le Ravoir, mais souvent perchée invisible dans
la zone arrière du nid. Elle se fait entendre et apparaît principalement
quand "8Z" lui apporte rapidement une proie sur le nid. Le couple paraît
ressoudé…
A noter que pendant l'absence
de "02", une femelle étrangère est venue les 3 et 4 août sur l'étang tenir
compagnie au mâle, se faisant même offrir un poisson sur le nid. Comme elle
ne portait qu'une bague métallique sur la patte droite, elle n'a pu être
formellement identifiée. A l'examen de photos comparatives, il pourrait
s'agir d'une femelle dont la reproduction a échoué pendant la couvaison sur
un nid situé à environ 13 kilomètres du
Ravoir. Encore une vagabonde…
Apparemment toujours
délaissée par son jeune partenaire (bague orange patte droite) responsable
d'une reproduction avortée, la femelle du nid du vieux chêne vient
maintenant stationner longuement sur
le nid du mâle (bague verte patte gauche) avec lequel elle s'était accouplée
en début de saison avant qu'il se fasse évincer (voir texte du 4 avril).
Rappelons que leurs aires respectives ne sont distantes que de 3 kilomètres. Nous
saurons peut-être l'an prochain si ces visites ne sont que temporaires ou
préludent à un déplacement définitif. Elles lui permettent en tous cas pour
le moment de bénéficier d'apports de proies offertes par ce mâle qui était,
jusqu'à ce qu'elle le rejoigne, toujours en recherche d'une compagne…
Ailleurs en forêt, certains
jeunes balbuzards viennent encore chercher sur le nid les proies apportées
par les mâles, mais beaucoup sont maintenant autonomes. Les départs en
migrations s'amorcent…
Probablement victimes de
prédateurs, les deux poussins de grèbes huppés nés tardivement sur
l'étang n'ont hélas visiblement pas survécu. Les deux adultes nagent
maintenant seuls en silence au milieu des piquets dans le secteur du nid…
Par contre, celui qui figure
au 21 mai dans la galerie photos juché sur le dos d'un des parents est
maintenant de taille respectable. On le voit attraper de temps en temps de
petites proies, mais il sollicite encore les adultes pour compléter ses
repas.
Lundi 17 août :
"02" s'absente à nouveau du Ravoir…
Après être revenue pendant
quelques jours sur l'étang, la femelle "02" paraît de nouveau s'en être
éloignée, et c'est encore sur le nid du vieux chêne que nous l'avons
retrouvée…
En cette fin de saison, cette aire semble
totalement délaissée par ses anciens occupants, et c'est le jeune mâle de
trois ans qui y avait déjà été vu offrir un poisson à "02" le 29 juillet qui
paraît se l'être appropriée.
Est-elle
sensible aux parades spectaculaires et prolongées que ce mâle effectue au
dessus du site quand il revient de la pêche ? Toujours est-il que "02"
semble fréquenter de plus en plus souvent ce territoire, arrivant des airs
dès que la parade se termine pour se faire offrir la proie.
Quand à "8Z", de nouveau
seul, il continue à être souvent visible de l'observatoire, surveillant son
nid à partir d'un de ses perchoirs favoris.
Le niveau bas actuel de
l'étang lui favorise peut-être la tâche, car en ce moment, c'est assez
fréquemment qu'il pêche son repas sur place, nous gratifiant de ses
plongeons spectaculaires.
Quelques brochets en ont fait les frais ces derniers jours.
"8Z" restera t-il seul sur le
Ravoir jusqu'à son départ en migration ? "02" réapparaîtra t-elle à ses
côtés avant de partir elle aussi vers son lieu d'hivernage ?
Ailleurs en forêt, certains nids paraissent bien vides. Les jeunes qui y
sont nés n'y reviennent plus, et les adultes s'en sont éloignés. Certains
ont peut-être déjà entamé leur périple migratoire…
Lundi 24 août :
inconstante "02", généreux "8Z"…
En cette période de
sécheresse propice aux incendies, la circulation des véhicules est interdite
en forêt depuis plusieurs jours, ce qui restreint le nombre de visiteurs
venant à l'observatoire.
Ceux qui s'y rendent
pourraient penser, quand le mâle "8Z" est invisible, qu'il a peut-être
quitté le site pour un départ en migration plus précoce que les années
précédentes. Pourtant, si l'on attend, on peut remarquer qu'il est encore
sur place, et continue à défendre son territoire.
Bien souvent, ce sont ses
cris d'alerte à l'approche d'un intrus qui nous signalent sa présence. Si la
menace se précise, il peut même apparaître et venir agiter les ailes sur le
nid…
S'absentant longuement ou
déjà en partance pour sa migration, le jeune mâle de trois ans qui avait
paru s'approprier récemment le nid du vieux chêne est resté invisible lors
de nos toutes dernières visites. C'est peut-être ce qui a incité "02" à
revenir sur l'étang du Ravoir.
Visiblement peu disposée à
pêcher elle-même, elle est en effet subitement apparue aujourd'hui en milieu
de matinée pour venir chercher sur le nid le poisson que "8Z" venait juste
d'attraper dans l'étang. Elle est aussitôt allée le manger dans un arbre
proche, mais comme souvent, sur un perchoir invisible dans la zone arrière
du nid…
La vie continue sur l'étang dont le niveau a bien baissé. Les foulques
viennent brouter les herbes ainsi mises à nu sur les rives élargies.
Quelques cormorans font une razzia de poissons chats, avant de se sécher
longuement sur un des piquets dont la surface de l'eau paraît encore plus
hérissée…
Mardi 1er
septembre : "02" de plus en plus discrète…
Bien qu'il soit parfois
invisible pendant plusieurs heures, le mâle "8Z" continue à défendre son
nid, et c'est encore souvent à l'approche d'un intrus qu'il se manifeste.
Ce fut notamment le cas le 30
août vers 16H30, quand il est apparu
brusquement avec un poisson dans les serres, pour venir chasser un juvénile
de l'année qui s'était perché sur un des piquets situés sur la gauche de
l'observatoire (voir photo).
A noter que ce juvénile est
issu d'un nid de la forêt, est qu'il était donc encore présent environ 59
jours après son premier envol qui a eu lieu vers le 2 juillet. Il est
peut-être particulièrement long à prendre son autonomie, ou tarde à
entreprendre sa première migration automnale…
"8Z" continue par ailleurs à
saisir toutes les occasions pour pêcher dans l'étang. Il le fait maintenant
parfois en nous gratifiant d'une séance de pêche en vol. Hélas pour le
spectacle, le plongeon final a toujours lieu loin de l'observatoire.
Toujours méfiant, "8Z"…
Quand à "02", ça fait
plusieurs jours qu'elle ne s'est pas manifestée sur le Ravoir, et le nid du
vieux chêne parait maintenant déserté... La reverrons-nous en cette fin de
saison ?
Mercredi 9 septembre : "8Z" prépare tranquillement son départ…
Le mâle "8Z" paraît passer
des jours tranquilles sur le Ravoir avant son départ en migration. Il est
souvent invisible, perché dans la zone arrière du nid. Il reste la plupart
du temps silencieux, car il est maintenant beaucoup moins dérangé par
l'intrusion de balbuzards étrangers sur l'étang.
Quand la faim se fait sentir,
il exploite au maximum les ressources en proies offertes par l'étang. Il
vient alors se mettre en affût sur un de ses perchoirs favoris près des
rives, et plonge directement dans les zones dégagées dépourvues de piquet.
Dans ces conditions, une capture réussie pour trois plongeons semble être à
peu près son taux de réussite. Les poissons
capturés paraissaient assez petits ces derniers temps.
De temps en temps, un bain
lui permet d'entretenir au mieux son plumage.
La femelle "02" n'a plus été
observée depuis fin août. Elle a probablement quitté définitivement le site
et entamé son voyage vers ses quartiers d'hivernage.
Les foulques continuent à
créer l'animation. Elles viennent en grand nombre brouter l'herbe sur les
rives élargies par le niveau bas actuel de l'étang. Parfois, peut-être au
passage d'un prédateur, un vent de panique collective les fait regagner
précipitamment et bruyamment l'onde protectrice…
Les quelques cormorans
présents continuent à prélever bon nombre de poissonts-chats, qu'ils mettent
du temps à avaler avec précautions, probablement à cause de l'aiguillon qui
hérisse leurs nageoires dorsale et latérales. Un ou deux hérons participent
à ces prélèvements.
Par ailleurs, Rolf Wahl nous
a indiqué avoir reçu récemment des nouvelles de quatre jeunes balbuzards,
sur les 33 bagués cet été sur 16 nids en région Centre.
Deux d'entre eux, issus de
deux nids différents de la forêt d'Orléans, ont été identifiés séjournant
ensemble plusieurs jours en Août en Gironde, près de la commune de Lacanau
(33).
Un jeune issu d'un nid situé
dans le parc de Chambord (41) a commencé sa migration en direction
Ouest-Nord-Ouest, car il a été identifié les 31/08 et 1er septembre dans le
Finistère, dans la région de Châteaulin (29).
Le quatrième, né sur un nid
en Sologne (41), a été identifié les 3 et 4 Septembre en Espagne, près de
Valence. Il était accompagné d'un autre juvénile probablement né aussi en
région Centre, mais le code de sa bague orange n'a pu être déterminé.
Vendredi 18 septembre : quand partira t-il ?
Comme les années précédentes,
le mâle "8Z" ne paraît pas pressé de quitter le Ravoir pour rejoindre ses
quartiers d'hivernage, et sa motivation pour éloigner du site tout congénère
mâle étranger perdure.
Le 11 septembre, par exemple,
alors qu'un individu inconnu non bagué venait de se percher sur un gros
piquet au centre de l'étang, il est apparu de nulle part en criant et est
venu immédiatement prendre sa place sur ce perchoir (voir photos). Le
nouveau venu a bien tenté de se reposer sur un autre piquet, mais a aussitôt
été repris en chasse.
Autre exemple le 13
septembre, quand deux oiseaux étrangers se sont faits éconduire en même
temps au terme d'un magnifique ballet aérien d'une dizaine de minutes…
En dehors de ces épisodes,
"8Z" semble surtout se consacrer à la toilette, au repos et à l'accumulation
de réserves énergétiques souvent constituées à partir des poissons pêchés
dans l'étang…
Il se confirme maintenant que
nous ne reverrons probablement plus la femelle "02" cette année.
A noter que le juvénile "solognot" identifié en Espagne les 3 et 4 septembre
près de Valence était toujours présent dans le même secteur le 17 (info Rolf
Wahl).
Mardi 29
septembre : bon voyage, "8Z" !
Apparemment, "8Z" s'est enfin
décidé à quitter l'étang du Ravoir car, malgré plusieurs visites effectuées
ces derniers jours à des heures différentes, nous ne l'avons plus revu
depuis le 20 septembre.
Parmi les oiseaux locaux, il
était probablement un des tous derniers, si ce n'est le dernier, à
entreprendre son voyage vers des lieux au climat plus propice à un séjour
hivernal.
Souhaitons lui, ainsi qu'à
"02" et à tous ses congénères, de passer sans encombre cette période
d'absence et de revenir l'an prochain nous permettre de les admirer à
nouveau essayer de perpétuer l'espèce …
S'ils survivent, il sera
intéressant à leur retour en 2010 d'observer quel comportement vont adopter
certains de ces oiseaux ayant connu cette année l'échec en cours de
reproduction…
On peut se demander, par
exemple, par quel couple sera occupé le nid du vieux chêne sur lequel la
reproduction s'est interrompue de façon tragique au moment des éclosions. Il
a paru délaissé au cours de l'été par le couple en échec, puis convoité par
un nouveau jeune mâle qui essayait d'y attirer une partenaire en fin de
saison (voir textes précédents ou résumé de la situation sur ce nid en fin
d'annexe "point de la situation sur mâles disparus en 2008" en cliquant sur
encart clignotant dans galerie photos 2009)…
Si elle en a l'opportunité,
est-ce "02" que nous retrouverons sur ce nid du vieux chêne qu'elle a
fréquenté plusieurs fois en août pour s'y faire offrir des poissons par ce
nouveau prétendant ? Reviendra t'elle au contraire recommencer à se
reproduire avec "8Z" sur le nid de l'étang du Ravoir, bien que ses deux
jeunes y soient morts cette année presque simultanément au moment de l'envol
?
Précisons d'ailleurs qu'à ce
jour, la cause de ces morts reste indéterminée.
Au lendemain de la découverte
au sol sous le nid du jeune "V5", le Muséum d'Orléans a transporté en
urgence le cadavre au laboratoire d'analyses vétérinaires de Tours pour
procéder à l'autopsie et aux prélèvements pour l'histopathologie (étude
microscopique des tissus) et la bactériologie. D'autres prélèvements ont
également été faits pour la toxico-pathologie (poisons et contaminants) et
la parasitologie. Les analyses ont été confiées à des laboratoires
spécialisés dans les pathologies graves (dont l'institut Pasteur). Les
premiers labos ont rendu leurs résultats fin août. Aucun signe visible de
dysfonctionnement n'a été décelé dans les organes, ni aucune trace de
pathologie grave pouvant entraîner une mort subite (botulisme par ex.). Il
faudra attendre les résultats des analyses toxico-pathologiques (menées par
l'école vétérinaire de Lyon) pour pouvoir établir un diagnostic sur les
causes de la mort mais, de toute évidence, les deux jeunes récupérés dans le
nid du Ravoir semblaient en parfaite santé et leur développement
parfaitement normal…
Avec le départ de "8Z", c'est
avec un peu de mélancolie que nous allons mettre fin à cette rubrique 2009.
Elle ne sera réactivée qu'en cas d'évènement significatif ou information particulière
(résultats complémentaires d'autopsies par exemple).
L'attente
jusqu'en mars 2010 va nous paraître longue…