8Z PERCHE                               

                  2009, la nouvelle saison par Gilles Perrodin.    

                                  

Après des périodes de prise en glace au cours de cet hiver rigoureux, l'étang du Ravoir est maintenant dégagé et à son niveau d'eau optimum. Toujours bruyantes, ce sont principalement quelques dizaines de foulques qui lui donnent vie actuellement. Le plus fréquemment, elles sont en compagnie de trois ou quatre grandes aigrettes et hérons, souvent statiques sur les rives, d'un ou deux couples de grèbes huppés, de quelques cormorans et canards colvert. Depuis quelques temps, on peut aussi observer un ou deux couples de garrots à œil d'or, toujours très actifs pour des plongées fréquentes et prolongées.

A noter que comme l'an passé, un pygargue a pu être observé en séjour hivernal sur le massif forestier.

La fin du mois de février est proche, et c'est maintenant avec une certaine impatience que nous allons guetter un éventuel passage ou le retour sur la forêt des tous premiers balbuzards, revenant de leurs quartiers d'hivernage pour une nouvelle saison de reproduction.

L'aire emblématique de l'étang est à nouveau bien visible de l'observatoire, grâce à la coupe récente par l'élagueur de quelques rameaux gênants. Bien que s'étant apparemment un peu "tassée", elle n'a pas subi de nouvelle dégradation par les intempéries hivernales. Seule, la partie périphérique supérieure, détruite par la tornade du 7 août 2008, sera à reconstituer par les oiseaux qui, espérons le, la réoccuperont cette année.

Ce nid sera-t-il investi à nouveau par la femelle "02" et le mâle "8Z", qui avaient réussi l'an dernier à y élever un juvénile sur deux jusqu'à son émancipation ? Comme souvent par le passé, sera-t-il convoité par d'autres balbuzards et l'objet d'affrontements pour sa possession ? C'est ce que nous allons essayer de relater dans cette nouvelle rubrique.

 Comme les deux années précédentes, Rolf Wahl nous apportera si besoin son concours pour vérifier nos écrits et nous communiquer les informations concernant d'éventuels nouveaux oiseaux, s'ils sont équipés d'une bague de couleur gravée.

 Le 02 mars : un premier balbuzard stationne sur l'étang du Ravoir !

Le groupe pandion nous a communiqué avoir observé le matin vers 9H00 un balbuzard pêchant un brochet vers le fond de l'étang, à partir de l'arbre dans lequel il était perché en surveillance. Il est venu ensuite se poser près du nid, mais importuné par les corneilles, il est reparti consommer sa proie sur un autre perchoir, hélas masqué par la végétation. A cause des mauvaises conditions d'éclairage en cette heure matinale, l'observateur n'a pu lire le code gravé sur la bague de couleur orange que portait ce mâle sur la patte gauche.

C'est en soirée que nous avons à nouveau observé un mâle, probablement le même oiseau, perché au sommet d'un gros piquet, au fond de l'étang. Sa gorge bien gonflée attestait qu'il venait de faire encore un bon repas. Seulement partiellement visible à cette grande distance, et la lumière déclinant, sa bague de couleur n'a à nouveau pas pu être lue correctement.

Il est possible que cet oiseau arrivé très précocement soit le mâle "8Z", car certains indices permettent de ne pas exclure cette hypothèse (dessin du dessus de la tête, bague entrevue…). Les jours prochains nous le diront sans doute…

05 mars : Le balbuzard occupant le site en éclaireur n'est pas "8Z" !

 Compte tenu de certaines caractéristiques de son plumage, de son comportement, et de la lecture partielle de sa bague de couleur orange patte gauche, c'est la seule chose que nous puissions indiquer actuellement sur l'identité de ce mâle, apparemment toujours le même individu, qui occupe le site de l'observatoire depuis le 2 Mars. 

Il se tient souvent à grande distance, perché dans un des trois pins les plus éloignés de la rive droite de l'étang. Il fréquente peu les autres perchoirs, et ne semble pas pour le moment  manifester réellement d'intérêt pour le nid.

Ce sont surtout les brochets qui peuplent l'étang qui paraissent l'attirer et lui servir de nourriture depuis son arrivée. Il plonge souvent directement à partir de son perchoir favori, et aujourd'hui, à 14H20, c'est le troisième poisson de cette espèce que nous l'avons vu attraper.

Opportunistes et obstinées, les corneilles en ont bien profité. En effet, alors qu'il en avait consommé une bonne moitié dans un gros pin situé sur la gauche du nid, elles ont réussi, à force de le harceler, à le déstabiliser et à lui faire lâcher sa proie !

Il s'en est fallu de peu mais encore cette fois, au cours de ce repas, sa bague n'a pu être lue totalement. Le premier caractère gravé est bien un "8", mais la partie entrevue du deuxième permet seulement d'affirmer que ce n'est pas un "Z"…

Espérons que s'il reste présent, cet oiseau nous révèlera son identité rapidement, en attendant le retour souhaité de "8Z"…

07 mars : Le site du Ravoir semble à nouveau inoccupé !

 Nous n'avons plus observé depuis hier inclus le mâle qui stationnait fréquemment et longuement sur l'étang depuis le 2 mars. Bien que la bague orange qu'il porte sur la patte gauche n'ait pu être lue que partiellement, l'identité supposée de cet oiseau expliquerait ce départ. En effet, plusieurs indices nous incitaient à penser depuis trois jours qu'il s'agissait probablement du mâle "8R", bien connu comme étant un habitué des retours de migration très précoces.

Cet oiseau, qui niche habituellement à plusieurs kilomètres de l'étang, en pleine forêt, avait déjà été observé l'an passé fréquentant ponctuellement le site du Ravoir du 8 au 12 mars (voir rubrique 2008).

Début 2006, il avait même tenté de s'approprier le nid visible de l'observatoire du 12 au 20 mars, en compagnie cette fois de sa partenaire "8V", se faisant évincer à l'arrivée du couple habituel de l'époque, "ancienne femelle" et "griffe manquante".

C'est le retour hier de cette femelle "8V" sur leur lieu de reproduction habituel (information communiquée par le groupe Pandion), qui l'a incité à la rejoindre et à ne plus fréquenter longuement l'étang.

A noter que l'aire naturelle sur laquelle se reproduisaient ces deux oiseaux a été totalement détruite par la tornade du 7 Août 2008, mais ils ont maintenant à leur disposition une plateforme artificielle, construite récemment au sommet d'un pin dans le même secteur. L'adopteront t-ils ? Rien n'est sûr, mais l'observation du mâle venant déjà y apporter des branches le 5 mars le laisse espérer…

Il n'est pas exclu que l'on revoie encore "8R" venir pêcher ponctuellement dans l'étang tant qu'il n'est pas investi par un autre mâle. Il est d'ailleurs bien possible que ce soit lui qui a été aperçu par un visiteur aujourd'hui, posé un court instant en tout début d'après-midi sur son perchoir favori des jours précédents.

10 Mars : l'aire visible de l'observatoire toujours vacante !

 Seul "8R" a pu être observé ces derniers jours venant encore stationner ponctuellement sur le site. Il est notamment arrivé sous une pluie battante le 8 mars à 15H15, avec un beau poisson qu'il a commencé à consommer dans le pin qui s'avance le plus sur la rive gauche de l'étang. Malgré la mauvaise visibilité, sa bague a pu être lue sans ambiguïté à cette distance d'environ 265m. Il est reparti au bout de 30mn, probablement pour aller offrir le reste de sa proie à sa femelle.

C'est peut-être encore lui qui est venu le 10 mars à 14H40 en exploration pour pêcher. Après deux  courtes séances de vol en surplace au milieu de l'étang, l'oiseau non identifié s'est éloigné.

 Ces derniers jours, en dehors du balbuzard et des oiseaux fréquentant habituellement l'étang, on a pu noter la présence de quelques canards Milouin et Sarcelle d'hiver, d'un couple de canards Morillon et Chipeau, et d'au moins encore un couple de canards Garrot à œil d'or.

16 mars : l'attente continue …

Nous avons encore pu observer ces derniers jours un (ou des balbuzards) faisant une incursion ponctuelle devant l'observatoire, mais nous attendons toujours le retour du couple reproducteur de l'année passée, "02" et "8Z". Espérons que leur arrivée est maintenant imminente.

Quand au mâle "8R", qui fait peut-être encore partie des "visiteurs" du site, il paraît, en compagnie de sa femelle "8V", avoir adopté la plateforme artificielle construite dans le secteur de son ancienne aire détruite en Août 2008, à plusieurs kilomètres du Ravoir.

Quelques canards continuent à faire une halte migratoire sur l'étang. Avant-hier, ce sont cinq Souchets qui sont venus se joindre au petit nombre de Milouins et Sarcelles d'hiver encore présents. Depuis quelques jours, on peut également voir évoluer un couple de Grèbes castagneux, plongeant parmi les foulques et les canards.

20 mars : la femelle "02" est de retour !

Comme elle l'a souvent fait les années précédentes, c'est la femelle du nid le plus proche, et dont le mâle habituel n'est pas encore arrivé, qui venait depuis quelques jours stationner ponctuellement sur l'aire visible de l'observatoire. Rappelons que cet oiseau ne porte qu'une bague métallique sur la patte droite, mais est facilement reconnaissable par son plastron et le dessus de sa tête particulièrement sombres (voir rubrique 2007). Encore aujourd'hui, elle est arrivée à 13H30, avec un poisson à moitié consommé qu'elle a continué à manger sur le bord du nid.

A 14H50, c'est un mâle portant une bague orange patte gauche qui est venu se poser à côté d'elle. Les deux oiseaux sont partis simultanément à 15H00. Malheureusement, le code de la bague de ce mâle n'a pu être lu pendant sa courte présence…

A 16H15, c'est une nouvelle femelle qui est venue se poser juste à côté de l'aire. Les conditions d'éclairage étant devenues plus favorables, c'est avec plaisir que nous avons pu lire rapidement le code "02" sur sa bague de couleur orange patte droite.

Peu de temps après son arrivée, elle était déjà en train de réaménager son nid, déplaçant les branches avec énergie.

Espérons que "8Z" ne tardera pas maintenant à la rejoindre…

 21 mars : "8Z" vient aussi d'achever son voyage de retour !

 C'est en effet ce matin qu'un mâle, portant une bague orange sur la patte gauche, a été observé en compagnie de la femelle "02". En début d'après-midi, après qu'il eût apporté un poisson à moitié consommé sur le nid, nous avons pu lire le code inscrit sur sa bague, confirmant qu'il s'agissait bien de "8Z".

 Harcelée par les corneilles alors qu'elle était partie manger dans le pin décalé de la rive gauche, la femelle est finalement revenue terminer son repas près de son aire.

 Apparemment en pleine forme et toujours aussi magnifiques après ce long voyage, "02" et "8Z" nous ont déjà offert le spectacle de leurs premiers accouplements et d'un bain presque simultané, à environ quinze mètres l'un de l'autre, près de la rive gauche de l'étang opposée à celle de l'observatoire. Ils se sont ensuite perchés dans le même pin, superbement éclairés par le soleil.

 Quel plaisir de revoir ces deux oiseaux venant probablement de parcourir des milliers de kilomètres pour se retrouver sur le même nid et perpétuer à nouveau l'espèce !

 Gageons que cette année encore, ils nous gratifieront d'une reproduction réussie, avec cette fois plusieurs jeunes à l'envol…

26 mars : "02" et  "8Z" ont repris leurs habitudes sur l'étang.

 A peine reformé, le couple de balbuzards a paru rapidement "ressoudé", et on peut observer "8Z", toujours bon pêcheur, apporter de belles proies à "02". Opportuniste, il a déjà également pêché plusieurs fois dans l'étang. Le 22 mars, c'est en rasant l'eau près de la rive sous le nid, et non en plongeant, qu'il a attrapé un poisson, aussitôt offert à la femelle.

 Tous les deux affectionnent actuellement le pin décalé de la rive gauche pour venir y consommer leurs proies. Ils sont alors bien visibles de l'observatoire.

 Malheureusement, ils continuent à subir les assauts des corneilles, toujours aussi téméraires, et qui cherchent ainsi à leur faire lâcher leurs prises.

 Comme les accouplements, les apports de branches sur le nid se succèdent, et il a déjà pris un peu de hauteur.

 Plus bas, au ras de l'eau, le nid de hérons productif l'an passé paraît réoccupé, et on a pu voir deux de ces échassiers s'accoupler dessus. 

Le cygne solitaire a maintenant trouvé un compagnon, et les grèbes huppés paradent. Malgré le froid de ces derniers jours, le printemps est là…

1er avril : "02" et "8Z" préparent la ponte.

 Dans une ambiance qui paraît sereine, la préparation de l'aire se poursuit. "02" et "8Z" continuent à y apporter des branches, et maintenant des touffes d'herbe.

 Les accouplements se répètent et dans quelques jours, nous devrions observer le début de la couvaison.

 Quand il en a la possibilité, "8Z" continue à attraper sur place quelques proies. Le 29 mars, c'est un petit brochet de l'étang qui a fait les frais de son opportunisme.

 Le couple de hérons a réaménagé lui aussi le nid enclavé dans des piquets au ras de l'eau. C'est avec leur bec que ces oiseaux transportaient des branches fines qu'ils récoltaient près des rives. La ponte et la couvaison ont apparemment débuté pour eux le 30 mars.

 Le couple de cygnes nouvellement formé paraît lui aussi se livrer aux préliminaires nuptiaux. Cou contre cou, les deux gracieux oiseaux balancent parfois leur tête et se caressent les joues en poussant des cris doux.

 Quelques canards Milouin stationnent encore sur l'étang et ces derniers jours, il a servi de halte migratoire à bon nombre d'hirondelles. C'est en quantité que l'on a pu observer ces élégantes messagères du printemps voltigeant au dessus du site, ou posées et gazouillant sur les perchoirs se dressant au milieu de l'eau.  

Par ailleurs, quelques précisions complémentaires sur deux cas de disparition d'oiseaux évoqués l'an passé dans l'observatoire, lieu privilégié d'informations données aux visiteurs sur cette espèce, sont consultables en annexe. Cliquer ici.

4 avril : changement de situation sur le vieux chêne !

 Alors que nous venions d'évoquer la situation particulière de ce nid (voir annexe au texte du 2 avril), nous avons eu la surprise d'y retrouver hier le jeune mâle portant une bague orange sur la patte droite que nous avions vu occuper le site l'an dernier dès le jour du baguage et jusqu'en fin de saison, après la disparition du mâle traditionnel.

Apparemment, il est revenu tardivement et a évincé le mâle (bague verte patte gauche) qui avait rejoint la femelle dès le 15 mars, car ce dernier stationne à nouveau longuement seul sur son nid sur lequel il se reproduisait les années précédentes.

Ce changement de partenaire intervient alors que la femelle avait commencé visiblement à pondre car elle restait couchée sur le nid du vieux chêne depuis le 1er avril.

Le devenir de ce début de ponte et de la reproduction sur ce nid est maintenant incertain, car la femelle paraît moins assidue à la couvaison, notamment quand le jeune mâle est présent. De plus, la période d'accouplements ne faisant pour lui que commencer, il n'est visiblement pas prêt pour le moment à la seconder pour couver, car il ne la remplace pas quand elle se relève ou s'éloigne pour manger les poissons qu'il lui apporte…

 

Sur l'étang du Ravoir, malgré quelques intrusions de balbuzards étrangers que "8Z" éloigne avec détermination, la situation paraît beaucoup plus sereine, et le début de ponte devrait survenir dans les prochains jours.

9 avril : la femelle "02" a commencé à pondre !

 A notre arrivée, en tout début d'après-midi, "02" couvait sur le nid visible de l'observatoire, tandis que "8Z" chassait en vol un intrus, un poisson dans les serres. Peu après, il a apporté la proie sur le nid et s'est couché aussitôt à la place de "02" qui est allée manger sur un de ses perchoirs favoris.

Commence donc maintenant pour eux la longue période d'incubation, qui devrait aboutir à l'éclosion des œufs vers la mi-mai.

Sur le vieux chêne, alors que c'était la femelle qui assurait toujours seule la couvaison ces derniers jours, le jeune mâle qui avait repris sa place auprès d'elle depuis le 4 avril (bague orange patte droite), s'est enfin décidé aujourd'hui à la relayer.

Espérons que les œufs n'auront pas souffert des fréquentes interruptions à la couvaison provoquées depuis le début de la ponte par ce changement de partenaire mâle…

Quand au mâle évincé (bague verte patte gauche), il a eu la visite d'une nouvelle femelle sur son nid habituel, mais rien n'indique à ce jour qu'elle l'ait rejoint de façon définitive, car l'aire paraît encore assez  peu fréquentée…

A noter que sur le nid du pylône THT, évoqué également en annexe au texte du 1er avril, la ponte a aussi commencé aujourd'hui. 

16 avril : couvaison bien établie sur le nid de "02" et  "8Z"!

 Cette année, c'est de façon très assidue que l'incubation des œufs a commencé. Le mâle "8Z" relaie sans attendre, et parfois longuement, la femelle "02" dès qu'elle quitte le nid pour aller s'alimenter ou se toiletter.

Le mâle a du encore ces derniers jours éloigner fréquemment des balbuzards étrangers intéressés par cette aire apparemment très attractive…

Comme l'an dernier, un couple de bergeronnettes grises semble vouloir profiter d'un logement  offert par une cavité à l'intérieur du nid des balbuzards pour se reproduire. On les voit actuellement rentrer et sortir fréquemment sur la gauche de l'amas de branches.

Plus bas sur l'étang, la couvaison paraît aussi se poursuivre sans interruption sur le nid de hérons.

On peut également observer deux couples de foulques construisant leur nid en face de l'observatoire, vraisemblablement sur une souche affleurant l'eau, entre quelques piquets.

Aucun nid de grèbes huppés ne semble être en construction. Pourtant, deux couples  continuent à parader et à s'affronter aux limites de leurs territoires respectifs…

Sur le nid de balbuzards situé sur le vieux chêne, la couvaison a aussi pris son rythme de croisière depuis que le jeune mâle s'est mis à relayer la femelle

Par contre, le mâle évincé revenu sur son ancien nid (bague verte patte gauche) n'a apparemment pas réussi à attirer définitivement une des femelles qui sont venues lui rendre visite, car il paraît de nouveau seul…

26 avril : "8Z" toujours très coopératif à la couvaison !

 C'est toujours avec beaucoup d'assiduité que "02" et "8Z" ont continué à couver ces derniers jours.

Les observateurs ont pu remarquer que le mâle est particulièrement enclin à remplacer sa partenaire à la couvaison. Il le fait parfois pendant plusieurs heures d'affilée pendant lesquelles elle s'alimente, fait de longues toilettes, s'adonne à un bain, ou chasse avec détermination les corneilles toujours aussi "pressantes".

 On a pu également observer le mâle donner quelques becquées à sa femelle en train de couver, avant qu'elle ne parte avec le poisson déjà entamé qu'il lui avait rapporté sur le nid. Attentionné "8Z"… 

 Les bergeronnettes grises sont probablement elles aussi en train de couver juste en dessous de leurs illustres voisins, car on les voit seulement rentrer et sortir de temps en temps sur la gauche du nid des balbuzards.

 En plus des quatre nids de foulques maintenant visibles de l'observatoire, on peut également observer un couple de grèbes huppés en train de couver sur un nid flottant situé près de celui des hérons, au pied d'un piquet.

 Depuis peu, un couple de grands cormorans paraît vouloir se reproduire sur un ancien nid de hérons, érigé un peu en hauteur sur un groupe de piquets. On y voit fréquemment un oiseau le réaménager et s'y coucher.

 Par ailleurs, Rolf Wahl nous a informé avoir constaté l'échec de la reproduction sur un des autres nids de balbuzards situés en forêt d'Orléans. L'incubation des œufs, commencée vers le 8 avril, n'est plus assurée par les deux adultes. Compte tenu des observations qu'il a pu faire ces derniers temps sur ce nid très visible, il pense que cet échec a peut-être été provoqué par des dérangements humains fréquents ou prolongés.

 Nous tenons donc à préciser à tous les admirateurs des balbuzards, parfois également photographes, qu'il peut être très préjudiciable à la réussite de la reproduction de s'approcher d'un nid à une distance inférieure à 300 mètres.

 Les balbuzards sont souvent très sensibles aux intrusions humaines, même les plus discrètes,  et s'envolent alors du nid, laissant leurs œufs découverts à la merci des prédateurs (corneilles par ex), ou des intempéries (soleil, pluie…). Ils ne reviendront reprendre la couvaison que lorsqu'ils considèreront que le danger est suffisamment éloigné.

 Il est évident dans ces conditions que si des dérangements se répètent trop souvent ou se prolongent, l'échec de la reproduction est inéluctable…

 Rappelons que le lieu idéal pour venir admirer ces superbes rapaces sans les déranger est l'observatoire de l'étang du Ravoir, situé à trois kilomètres du Carrefour de la Résistance, en Forêt d'Orléans. On y accède facilement par la route forestière du Ravoir, qui part de la départementale D 952 entre les communes des Bordes et Ouzouer sur Loire (Loiret).

Dimanche 3 mai : couvaison toujours prometteuse…

 Avec une année de plus, "02" et "8Z" démontrent être devenus des oiseaux reproducteurs remarquables.

 Le mâle, notamment, continue à seconder la femelle à la couvaison d'une façon qui paraît exceptionnelle.

 Jérémie Chauvière, jeune étudiant  en gestions des espaces naturels à l'école de Neuvic (Corrèze), présent à temps plein ces derniers jours à l'observatoire, a pu noter que "8Z" avait couvé parfois jusqu'à cinq heures d'affilée!  Il semble même de temps en temps ne pas vouloir passer le relais à la femelle revenue sur le nid pour le remplacer…

 Il a observé également "02" éloigner les corneilles avec une détermination maintenant à toute épreuve, allant même jusqu'à les attaquer au sol près des rives de l'étang.

 Dans ces conditions, et sauf dérangements humains toujours possibles, le succès de leur  couvaison paraît bien engagé.

 L'activité autour du nid est actuellement assez faible. "8Z" n'apporte souvent que deux poissons par jour, ce qui suffit à nourrir le couple. Les deux oiseaux utilisent fréquemment pour manger le même perchoir, situé dans un des tous derniers pins visibles sur la droite de l'observatoire. "02" y reste posée parfois longtemps avec un reste de proie qu'elle consomme lentement, pendant que "8Z" couve avec zèle.

 Jérémie a également noté que les deux balbuzards perdaient des plumes en se toilettant ces derniers temps. Ils mettent sans doute à profit cette période de faible activité pour effectuer une mue partielle…

 Les éclosions sur le nid de hérons devraient maintenant être imminentes. Les cormorans qui paraissaient vouloir se reproduire sur l'autre nid ont semble t-il renoncé.

 De l'observatoire, on peut observer au moins sept nids sur lesquels des couples de foulques sont en train de couver, ainsi que deux occupés par des grèbes huppés qui couvent également.

 Bonne nouvelle par ailleurs venant du couple de balbuzards arrivé le plus précocement sur la forêt et dont le mâle, portant une bague orange patte gauche gravée "8R", venait fréquemment pêcher dans l'étang du Ravoir les jours suivant sont arrivée le 2 mars (voir début de rubrique 2009). Les naissances viennent de débuter sur leur nid !

 En effet, après l'apport ce jour en soirée d'un poisson par le mâle, la femelle est restée manger sur l'aire, se penchant plusieurs fois pour donner visiblement la becquée à au moins un poussin nouveau-né. Juste après ce nourrissage, qui n'a duré que sept minutes en présence du mâle resté à ses côtés, la femelle s'est recouchée.

 Rappelons que ce couple a adopté la plateforme artificielle construite cet hiver dans le même secteur que leur ancien nid naturel détruit par la violente tornade du 7 août 2008.

  Quand au mâle balbuzard évincé du nid du vieux chêne et revenu depuis le 3 avril sur son nid des années précédentes (bague verte patte gauche), il n'a toujours pas réussi à trouver une nouvelle partenaire. Nous avons pourtant vu à minima quatre femelles différentes lui rendre visite, mais aucune n'est restée, malgré les apports de poissons, de branches, et les parades spectaculaires qu'effectuait ce mâle en leur présence…

 A noter que celle qui lui a rendu visite le 2 mai, identifiée par le code de la bague orange qu'elle porte sur la patte droite, est la femelle d'un nid distant de 17 km sur lequel Rolf Wahl a hélas constaté un nouvel échec récemment, alors que la couvaison y était commencée depuis le 11 avril. Les causes de ce deuxième échec sur un nid de la forêt ne sont pas déterminées.

Selon Rolf, il n'est pas rare qu'après avoir échoué dans leur tentative de reproduction, les femelles s'éloignent de leur nid et en prospectent d'autres, cherchant peut-être un emplacement plus favorable, moins sujet aux dérangements ou aux risques de prédation. Certaines pourraient même aussi repartir rapidement sur leur lieu d'hivernage…

Mardi 12 mai : encore quelques jours avant les naissances espérées.

 La couvaison, à laquelle la femelle paraît avoir repris ces derniers temps une part prépondérante, se poursuit sans interruption sur le nid de "02" et "8Z". Les deux oiseaux continuent à se relayer sans tarder, ne laissant les œufs découverts que quelques instants.

 Nous devrions très bientôt observer "02" rester sur le nid après un apport de proie, et commencer à nourrir le ou les nouveaux-nés. 

 Le mâle évincé du nid du vieux chêne (bague verte patte gauche), et retourné sur son nid des années précédentes, paraît enfin avoir retrouvé une partenaire.

En effet, la femelle qui avait été déjà vue lui rendant visite le 2 mai, identifiée par la bague orange qu'elle porte sur la patte droite, semble maintenant rester en sa compagnie de façon prolongée.

 Cette femelle, qui vient pourtant d'échouer dans sa tentative de couvaison avec son mâle de l'an passé (toujours vivant et  resté, lui, cantonné sur son nid distant de 17 kilomètres), accepte même de s'accoupler avec ce nouveau partenaire.

 Il est probable que ces accouplements ne servent qu'à conforter pour le futur ce nouveau partenariat, car Rolf Wahl nous a indiqué ne pas avoir connaissance chez les balbuzards de cas avéré d'une deuxième ponte dans la même saison de reproduction.  

 Devant l'observatoire et depuis plusieurs jours, un couple de grèbes huppés et un couple de foulques, en train de couver à une dizaine de mètres l'un de l'autre, se mettent en scène de façon insolite. Pour entretenir et renforcer leur nid, les foulques viennent  régulièrement prélever des végétaux composant le radeau flottant de leurs voisins, malgré les cris rauques de protestation du grèbe en train de couver et qui reste couché sur ses œufs. De temps en temps, le deuxième grèbe, alerté, vient chasser manu militari les voleurs et récupérer une partie de son bien… 

Quand au nid de hérons, il faudra patienter pour savoir s'il abrite des nouveaux nés. A cause des branches et des piquets qui masquent la vue, on ne peut observer pour le moment que l'un ou l'autre des adultes quand il se redresse.

14 mai : mauvaises nouvelles en provenance du nid du vieux chêne !

 Depuis quelques temps, le jeune mâle (bague orange patte droite) qui avait repris sa place auprès de la femelle de ce nid à partir du 3 ou 4 avril (voir texte des 4 et 9 avril) paraissait s'absenter de plus en plus longtemps, nous faisant douter de sa bonne implication dans son rôle de mâle reproducteur.

 Nos craintes étaient malheureusement justifiées. De longues périodes d'observation ces tous derniers jours nous ont montré qu'il ne fait plus que des apparitions sporadiques sur le site, sans apporter de proie.

 En pleine période d'éclosion de ses œufs, il était devenu impossible à la femelle livrée à elle-même de mener à bien cette reproduction, malgré son expérience (17 ans d'âge) et son abnégation.

 Contrainte d'aller pêcher elle-même mais soucieuse de ne pas laisser sa nichée sans protection, nous l'avons vue partir plusieurs fois, parfois en volant bas pour ne pas attirer l'attention des prédateurs. Elle revenait à tire d'ailes quelques minutes plus tard, malheureusement sans proie, dès que les corneilles, qui avaient probablement détecté sa situation précaire, commençaient à s'approcher du nid…

 Le 13 mai, Rolf Wahl a constaté que l'échec inéluctable était hélas avéré. La femelle, paraissant amaigrie, restait perchée dans un chêne proche, ne revenant plus sur son nid…

 Le comportement du mâle, qui s'était pourtant impliqué au bout de quelques jours dans la couvaison après son retour de migration, s'explique peut-être par le fait qu'il n'était pas celui qui s'était accouplé avec la femelle et avait fécondé les œufs.

 Il est peut-être aussi simplement dû à un certain manque de maturité, bien qu'il soit maintenant âgé de cinq ans (bagué juvénile en 2004 en région centre par Rolf, dans le cadre des études sur la dynamique spatiale de la population).

C'est maintenant le quatrième cas d'échec avéré sur les 15 nids situés sur le domaine public de la forêt d'Orléans et sur lesquels une reproduction était engagée.

Dimanche 17 mai : premières becquées sur le nid  de "02" et "8Z" !  

 C'est après un apport de proie, en voyant la femelle rester sur l'aire puis manger tout en se penchant de temps en temps vers le centre du nid, que nous pouvons en déduire qu'au moins un poussin est né et commence à être nourri. C'est ce que nous avons constaté ce jour vers 17H00.

 Pendant ce nourrissage, qui a duré une dizaine de minutes, "8Z", vigilant, est resté présent sur le nid à côté de "02". Elle s'est ensuite octroyée un petit vol autour du nid resté sous la garde du mâle, puis est venue se recoucher pour protéger et réchauffer sa nichée.

 Compte tenu de la durée de cette séquence, il est vraisemblable qu'un poussin était déjà né la veille.

 Ce n'est pas avant une quinzaine de jours, quand les jeunes auront assez grossi pour que leur tête soit parfois visible au dessus du nid, que nous pourrons connaître leur nombre.

 Les bergeronnettes grises qui ont élu domicile dans une cavité formée par les branches, dans la  partie gauche de l'aire vue de l'observatoire, élèvent elles aussi des petits. On peut les voir fréquemment rentrer et sortir, le bec chargé de nourriture à l'arrivée.

 Suite aux fortes précipitations de ces derniers jours, le niveau de l'étang a monté, ce qui a été fatal au nid des foulques qui venaient régulièrement prélever des végétaux dans celui des grèbes huppés. Ces derniers, grâce à la flottabilité de leur radeau, continuent à couver et paraissent avoir échappé à la catastrophe, bien qu'on ait parfois eu l'impression que les vagues provoquées par le vent affleuraient la partie supérieure du nid…

 Le couple de hérons élève lui aussi des jeunes car, si on ne peut encore les voir, on commence à entendre leurs "caquètements" quand un adulte arrive et stationne sur le nid. 

A noter que les naissances sont également en cours sur le nid de balbuzards construit sur le pylône THT (évoqué en annexe au texte du 1er avril), et sur lequel la couvaison avait aussi commencé le 9 avril. Un des tous premiers nourrissages a été observé hier sur cette aire.

Lundi 25 mai : "02" et "8Z" parents attentionnés.

 La femelle "02" reste la majeure partie du temps sur le nid, réchauffant ou protégeant sa progéniture entre deux becquées. Quand les conditions climatiques sont favorables, elle s'octroie cependant quelques absences pour se dégourdir, se toiletter ou se rafraîchir dans l'étang, mais seulement quand le mâle est présent. C'est lui qui assure alors la protection rapprochée des jeunes en restant à leurs côtés sur l'aire.

 "8Z" paraît très enclin à participer de temps en temps aux nourrissages des poussins (comme nous sommes optimistes, on espère qu'ils sont au moins deux…). C'est ainsi qu'on a pu observer le 22 mai les deux adultes, côte à côte, donner simultanément la becquée. Comme il le faisait quand elle couvait, le mâle transmet même parfois quelques morceaux de poisson directement à sa femelle, renforçant peut-être ainsi leur partenariat…

 C'est quelquefois avec un morceau de poisson resté en "réserve" sur le nid que "02" nourrit ses poussins. Aucun doute et comme par le passé, "8Z" assure avec efficacité l'approvisionnement en nourriture !

 Le 24 mai en début d'après-midi, c'est un brochet qu'il a attrapé avec opportunisme près du bord de l'étang, plongeant directement à partir du pin décalé de la rive gauche dans lequel il était perché, pour revenir aussitôt avec sa proie sur le même perchoir.

 Les petites bergeronnettes grises n'ont pas encore pris leur envol, car on voit encore les adultes venir livrer leurs becquées en rentrant sur la gauche du nid.

 Quelques petites foulques sont maintenant nées sur un ou deux nids situés à distance de l'observatoire, alors que les grèbes huppés continuent à couver.

 Bien que masqués par les branches que continuent à rapporter les adultes, les jeunes hérons commencent à être visibles quand ils se trouvent sur la gauche du nid.

 Après son échec sur le nid du vieux chêne, la valeureuse femelle balbuzard est restée cantonnée près de son aire. On la voit fréquemment perchée dans le secteur. Le jeune mâle (bague orange patte droite), qui est le probable responsable de cet échec, continue lui aussi à faire quelques apparitions sur le site. Peut-être sera-t-il enfin à la hauteur de la situation l'an prochain si ce couple revient et se reforme…

 Quand au mâle évincé (bague verte patte gauche), il paraît maintenant peu présent sur son nid d'origine sur lequel il était revenu. La femelle qui était restée longuement en sa compagnie du 2 au 8 mai (bague orange patte droite) est finalement partie.

Lundi 1 er juin: ils sont au moins deux !

 Depuis quelques jours, on sait que "02" et "8Z" élèvent à minima deux jeunes. Quand elle donne la becquée, la femelle se penche souvent dans deux directions différentes, et on a déjà pu apercevoir furtivement deux petites têtes dépasser simultanément du nid. Mais attendons qu'ils grossissent encore un peu pour être fixés…

 Comme leurs congénères sur les autres nids à cette période, "02" et "8Z" accentuent l'apport de branches. Ils les déposent à la périphérie de l'aire, probablement pour constituer un rempart de protection aux jeunes qui commencent à se déplacer maladroitement près des bords. Cela ne facilite pas l'appréciation de leur nombre, mais sécurité avant tout …

 Le mâle "8Z" commence aussi à augmenter ses apports de proies pour subvenir aux besoins de sa progéniture à l'appétit croissant. C'est maintenant trois à quatre poissons par jour qui sont déposés sur le nid, entiers ou partiellement consommés.

 Les corneilles semblent se faire un peu moins pressantes, peut-être à cause de l'agressivité exacerbée des balbuzards à ce stade du développement de leurs jeunes. Un observateur a vu l'une d'elles, qui s'était perchée au sommet d'un pin proche du nid, s'envoler juste à temps pour éviter un piqué impressionnant de "02", les aiguilles de pin voltigeant à ses côtés sous l'impact… 

 Sur l'étang, un couple de grèbes huppés s'occupe de deux poussins nés depuis peu. Parfois, les petits se font transporter sur le dos d'un des adultes. Parfois ils le suivent à la nage, poussant des piaillements pour être nourris. Deux autres couples couvent encore.

 Sur le nid de hérons, deux jeunes sont maintenant assez souvent visibles, commençant à grimper sur les branches amassées par les adultes.

 Depuis quelques temps, des sternes Pierregarin viennent par deux capturer des petits poissons près des rives de l'étang, qu'elles parcourent d'un vol souple ponctué de brusques plongeons. Elles s'accordent parfois un temps de repos au sommet d'un piquet, nous faisant alors admirer leur élégance et leurs couleurs vives contrastées.

 De temps en temps, c'est un faucon hobereau qui apparaît, rasant l'eau d'un vol rapide. Les libellules, capturées parfois par une voltige acrobatique et souvent consommées en vol, vont sans doute encore payer un lourd tribut à ce fin prédateur…

Dimanche 6 juin : les deux poussins commencent à se faire voir.

 Au fil des jours, il se confirme que ce sont bien deux  poussins qu'élèvent "02" et  "8Z". Bien qu'ils soient encore petits, ils commencent à bouger et à se redresser assez fréquemment, nous permettant alors d'apercevoir leur tête dépasser au dessus du nid. La présence d'un troisième aurait probablement été maintenant détectée.

 C'est souvent une partie de leurs ailes, déjà proportionnellement démesurées, que l'on voit s'agiter lors de leurs mouvements encore mal coordonnés.

 Ils ne manquent apparemment pas de nourriture, souvent sollicités par leur mère pour prendre une becquée dès que "8Z" a livré une proie sur le nid. Souvent, il l'apporte entière, laissant la femelle l'entamer et donner à manger aux petits, puis vient tenter de la récupérer pour se nourrir lui-même. "02" n'est alors pas toujours consentante, et on a remarqué récemment qu'à ces instants, le mâle poussait doucement les cris de demande de nourriture émis habituellement par la femelle.

 "8Z" continue à saisir la moindre occasion d'une pêche peu coûteuse en énergie en plongeant directement dans l'étang à partir de l'un de ses perchoirs. Ce fut encore le cas le 4 juin vers 15H20. Le poisson (non identifié) étant assez petit, une nouvelle tentative avortée un peu plus tard l'a finalement incité à partir du site, pour revenir vers 18H15 avec un poisson chat de taille moyenne.

 "02" est toujours très active pour apporter des branches et des touffes d'herbe. L'aire est bien entretenue !

 Finalement, les grèbes huppés qui couvaient au plus près sur la gauche de l'observatoire ont vu naître un jeune. Leur nid abandonné est maintenant détruit par les nouvelles précipitations de ces derniers jours, mais on peut encore les voir nager dans le même secteur. C'est sur le dos d'un des adultes, à la base du coup ou émergeant du dessous d'une aile, que l'on peut parfois apercevoir la tête et le corps rayés de noir et de blanc du magnifique poussin.

 Les deux jeunes hérons, âgés de plus d'un mois, sont maintenant assez souvent bien visibles, lorsqu'ils grimpent sur le dessus de leur nid.

Lundi 15 juin : deux poussins en pleine croissance…

 Agés de quatre semaines et bien nourris, les deux jeunes ont bien grossi et ont peut mieux les voir quand ils bougent sur le nid.

 Ils sont encore globalement de couleur brunâtre mais leur plumage se constitue. Déjà, leur tête blanchit et les bandeaux sombres sur l'œil se dessinent.

 La chaleur leur fait ouvrir le bec pour se rafraîchir et quand le soleil tape trop fort, ils se réfugient sous le corps de leur mère, qui écarte alors plus ou moins les ailes pour leur faire de l'ombre.

 "8Z" est toujours très prompt à partir pêcher dès que la femelle le sollicite par ses cris, et les proies ne manquent pas. Ce sont maintenant quatre à cinq poissons qui sont apportés sur le nid chaque jour.

 Pendant une de ses absences, le 12 juin vers 17H00, c'est un visiteur inattendu qui est venu du fond de l'étang et s'est perché au sommet d'un grand piquet tout juste visible à l'extrême gauche de l'observatoire, à plus de 300m du nid. Ce balbuzard mâle est resté une vingtaine de minutes sur son perchoir, avant de disparaître vers la gauche, masqué par la végétation. Ce laps de temps a été suffisant pour arriver à le photographier en digiscopie. Par chance, le code de la bague orange qu'il porte sur la patte droite, visible un court moment, a pu être ainsi lu sans ambiguïté. C'est grâce à cette lecture que Rolf Wahl nous a indiqué que cet individu a été bagué en 2006 sur un nid de la forêt d'Orléans.

Comme une grande partie des jeunes balbuzards approchant ou atteignant à cet âge la maturité sexuelle, il commence probablement à revenir prospecter la région où il est né afin d'essayer de s'y reproduire à son tour à plus ou moins long terme… 

Bien que semblant un peu en alerte, la femelle "02" est restée sur le nid pendant sa présence. Gageons que "8Z" lui, l'aurait aussitôt pris en chasse s'il était arrivé à ce moment là…

 Le petit grèbe huppé grossit également, mais, si on le voit plus souvent commencer à nager, il passe encore beaucoup de son temps à l'abri dans le plumage d'un des adultes. On voit alors parfois uniquement sa tête ressortir à travers les plumes d'une aile protectrice, attendant que l'autre adulte lui apporte une minuscule proie.  

Un des jeunes hérons est déjà volant, mais stationne toujours longuement sur le nid sur lequel il reçoit toujours sa nourriture.

Lundi 22 juin : premiers battements d'ailes…

 Les deux jeunes balbuzards continuent leur croissance et leur plumage est en pleine constitution. Les plumes du dessus de leur corps commencent à devenir plus sombres et les liserés clairs qui les bordent, particularité propre aux juvéniles, sont maintenant apparents.

 Au hasard de leurs mouvements encore un peu dégingandés, on peut voir les rémiges qui poussent sur leurs grandes ailes. Parfois, ils commencent déjà à les faire battre lentement…

 Ils sont toujours bien nourris par les quatre à six poissons apportés quotidiennement par "8Z", qui alterne quelques pêches opportunistes sur place dans l'étang avec d'assez longues prospections en dehors du site.

 Les corneilles se font un peu plus discrètes, sans doute impressionnées par l'agressivité de "02", toujours prompte à prendre son envol et fondre en piqué sur les opportuns. Ce sont actuellement surtout les hérons et les buses qui subissent ses assauts.

 Elle stationne maintenant plus souvent sur le perchoir, juste à côté du nid, sans relâcher sa vigilance.

 Profitant des ascendances thermiques, elle effectue aussi parfois sa surveillance par de longs vols planés très haut au dessus du nid. C'est souvent lestée d'une branche prélevée à sa descente dans les arbres voisins qu'elle revient s'y poser.

 La famille "grèbe huppé" évolue toujours parmi les piquets dans la zone où se trouvait le nid, devant l'observatoire. Le poussin, magnifiquement rayé de noir et blanc à la tête et au cou, suit de près les parents en accueillant par des piaillements celui qui vient lui remettre une proie dans le bec. Il vient encore se jucher sur le dos de l'un d'eux pour se reposer.

 Quelques hérons étrangers viennent fréquemment perturber le couple qui continue à nourrir sur le nid ses jeunes, tous les deux volants maintenant. Cris rauques et poursuites en vol se succèdent lors de ces intrusions.

Lundi 29 juin : ils ne sont plus anonymes !

 Comme l'an dernier à la même époque, "02" et "8Z" ont vu ce matin leur progéniture subir la classique séance de baguage que Rolf Wahl effectue depuis 15 ans sur le plus grand nombre possible des jeunes balbuzards qui naissent en région Centre.

 Après qu'un grimpeur professionnel soit allé à 9H45 chercher dans leur nid leurs deux jeunes âgés d'environ 43 jours, Rolf, installé à terre au bord de l'étang, leur a posé sur la patte droite une bague métallique fournie par le Muséum National d'Histoire Naturelle, "carte d'identité officielle" de chaque oiseau.    

 Sur la patte gauche, il leur a posé l'habituelle bague en matière plastique de couleur orange portant un code gravé en noir, qui présente l'avantage de pouvoir être lue d'assez loin avec une  longue-vue. C'est le code "V5" qui a été attribué à l'un d'eux, "V6" à l'autre.

 Pesant tous les deux quasiment 1500 grammes, ce sont probablement des mâles. En général, les jeunes femelles de cet âge ont un poids supérieur d'environ 300 grammes.

 L'aile pliée de "V5" mesurait 340 mm du poignet à sa pointe, et son bec 28 mm. Quand à "V6", de taille à peine supérieure, son aile pliée mesurait 343 mm, et son bec 29 mm.

 Après les traditionnelles photos d'archives, ils ont été remontés dans leur nid à 10H10.

 Comme beaucoup des adultes pendant ces opérations, "02" et "8Z" ont survolé le site en criant, sans trop s'approcher du grimpeur. "8Z" a du en plus repousser un troisième larron qui s'était joint temporairement à leurs évolutions, sans doute intrigué par leurs cris. 

Espérons que grâce à cette nouvelle séance de marquage individuel et s'ils survivent, nous aurons le plaisir d'avoir des nouvelles de ces jeunes oiseaux nés sur le nid emblématique de la forêt d'Orléans, par exemple en les retrouvant dans quelques années essayant de se reproduire à leur tour dans cette région qui les a vus naître…

Dimanche 5 juillet : l'envol approche…

 Les deux jeunes balbuzards "V5" et "V6" continuent leur progression vers leur premier essor.

Leur plumage est de plus en plus élaboré et leurs ailes sont maintenant magnifiques.

Ils les font battre fréquemment, préparant ainsi leurs muscles à l'envol, et effectuent déjà quelques petits sauts sur place. Gare aux coups d'ailes pour le frère, ou "02" quand elle est sur le nid pendant ces exercices !

 Si leur mère leur donne encore la plupart du temps la becquée, ils commencent à manger seuls, et leurs cris deviennent de plus en plus audibles quand la faim se fait sentir.   

 "02" est toujours agressive vis-à-vis des rapaces, corneilles ou hérons s'approchant trop près du nid, mais exerce maintenant souvent sa surveillance perchée à l'écart.

 "8Z" paraît avoir réduit un peu le rythme des apports de proies, qui semble être le plus souvent de quatre par jour en ce moment.

 Commence t-il déjà les démonstrations de plongeon devant ses deux jeunes ? On peut se le demander car on le voit parfois plonger plusieurs fois de suite dans la zone du nid sans rien attraper…

 Les bergeronnettes grises élèvent une nouvelle nichée à l'intérieur du nid des rapaces car les allers et retours, bec chargé de nourriture à l'arrivée, ont repris.

 Le jeune grèbe huppé qui évolue au plus près de l'observatoire suit toujours les adultes en pépiant pour être nourri, mais s'entraîne maintenant à plonger.

 Les deux jeunes hérons stationnent encore près des rives de l'étang, mais semblent maintenant autonomes pour se nourrir.

 Nouvelles maintenant du nid situé sur un pylône d'une ligne HT à environ 8 km de l'étang et déjà évoqué dans cette rubrique (cliquer sur annexe au texte du premier avril ou sur encart clignotant dans la galerie photo 2009 "Point de situation sur les mâles disparus en 2008") :

 Comme l'an passé, ce nid a vu naître deux jeunes dont les tous premiers nourrissages ont été observés en 2009 le 16 mai.

 Cette année, grâce à la collaboration de l'exploitant de la ligne HT (RTE), ces deux jeunes, âgés d'environ 46 jours, ont pu être bagués par Rolf Wahl le 1er juillet. 

Cette opération permettra peut-être de connaître le devenir de ces oiseaux nés en situation particulière, dans un nid construit sur un pylône support d'une ligne HT de 225 KV en service.

Samedi 11 juillet : Triste nouvelle…

 Tout semblait aller bien pour les deux jeunes "V5" et "V6" jusqu'au 8 juillet, dernier jour où ils ont été observés ensemble sur le nid en soirée. Ils effectuaient régulièrement des exercices d'entraînement au vol, s'élevant parfois face au vent au dessus de l'aire, prémices d'un premier essor proche…

 Le jeudi 9, seul "V5" est présent sur le nid et depuis cette date, "V6" reste invisible. Qu'est-il devenu ? A-t-il pris un premier envol à l'issue duquel il n'a pas réussi à se percher correctement dans un arbre voisin, dégringolant alors dans la végétation environnante et incapable de revenir sur le nid ? Comme "R2" en 2008, est-il mort sur l'aire ? Une autre cause est-elle à l'origine de cette absence ? Rien ne permet de répondre pour le moment à ces questions car contrairement à l'an passé, aucune partie du corps de l'oiseau n'est apparente sur le nid…

 Nous espérions voir le deuxième jeune, "V5", réussir lui son premier vol, mais cet espoir a été brutalement anéanti aujourd'hui par la découverte de son cadavre au sol sous le nid !

 Alors qu'il s'entraînait à voler le vendredi 10 vers 11H30, et peut-être déstabilisé par une saute de vent, il s'est retrouvé perché en contrebas devant le nid, presque totalement caché à la vue par la végétation. Il est resté longtemps dans cette situation, semblant hésiter à prendre son envol pour revenir sur le nid. A 18H30, personne n'étant plus présent à l'observatoire, c'est de la Maison forestière du carrefour de la Résistance, grâce aux images fournies par la caméra, qu'il été vu subitement glisser et commencer à tomber, alors qu'il semblait vouloir prendre son essor.

 Une première prospection menée par Rolf Wahl sur place juste après cet épisode inquiétant n'a rien donné. Comme cet oiseau demeurait invisible, une deuxième a été menée ce jour 11 juillet en début d'après-midi et nous a hélas permis de le découvrir mort à quelques mètres du pin portant le nid.

 Son corps a été prélevé et transporté par une personne habilitée au Muséum d'Orléans, afin d'être autopsié pour essayer de connaître la cause de son incapacité à prendre correctement son premier envol… A noter qu'il était bien nourri, car il pesait 100 grammes de plus que lors de la séance de baguage le 29 juin.

 Les chances de revoir "V6" s'amenuisant de jour en jour, c'est avec mélancolie que nous n'observerons probablement plus maintenant que "02" et "8Z" revenir sur le nid vide…

Jeudi 16 juillet : confirmation de la mort de "V6".

 Après être passés brutalement en deux jours et demi de l'observation d'une reproduction qui paraissait harmonieuse à celle d'un échec absolu sur le nid de "02" et "8Z", c'est un peu désemparés que nous avons continué nos visites à l'observatoire…

 Juste après la disparition des jeunes, les adultes ont parus eux aussi décontenancés de ne plus pouvoir assurer subitement leur rôle de parents nourriciers. On a pu voir notamment la femelle "02" voler longtemps aux alentours du nid avec un poisson dans les serres, pour finalement se décider à aller le consommer seule dans un pin…

 Ils se tiennent maintenant plus souvent à l'écart du nid, parfois perchés invisibles ou paraissant absents assez longtemps.

 Peut-être par frustration, "8Z" a été vu apporter plusieurs branches au sommet du pin tronqué que l'on aperçoit, partiellement caché par un bouleau, en arrière-plan dans la zone de l'ancien nid…

On peut supposer que ces deux adultes vont rester cantonnés dans le secteur, se contentant de défendre leur territoire avant un départ vers leurs lieux d'hivernage.

 Ce matin, une visite de vérification a été faite dans le nid, et le grimpeur y a retrouvé le cadavre de "V6" qui était invisible depuis le 9 juillet.

 Avec celle de "R1" l'an dernier au même stade (voir rubrique 2008), la disparition anormale des jeunes "V5" et "V6" juste au moment de leur envol pose bien des questions auxquelles seules les autopsies pourront peut-être répondre…

Heureusement, l'envol des jeunes s'est apparemment bien déroulé sur les dix autres nids productifs situés sur le domaine public de la forêt d'Orléans.  

A noter par contre que sur le pylône HT, dont les deux jeunes ont été bagués le 1er juillet, un seul paraît avoir surmonté sans encombre la délicate étape des premiers vols avec retour sur le nid…

Dimanche 26 juillet : Ravoir trop calme…

 En arrivant à l'observatoire, on peut souvent croire, en ne le voyant pas, que le couple de balbuzards a déserté le site après la mort de ses deux jeunes. Pourtant, si l'on patiente un peu, on s'aperçoit qu'il n'en est rien.

 Parfois, c'est au passage d'un balbuzard étranger que les deux oiseaux se manifestent, tout d'abord par les "coups de sifflet" caractéristiques dénonçant cette intrusion, puis en venant ensuite voler près de l'importun pour l'éloigner.

 Parfois, ce sont les cris de "02", perchée cachée en arrière de la zone du nid, qui nous signalent sa présence, et par la même celle de "8Z". En effet, le mâle continue, au moins en partie, à l'approvisionner en poissons. Par ses cris, elle l'incite ainsi soit à partir pêcher, soit à lui transmettre la proie qu'il vient de rapporter, redonnant alors un court instant vie au nid qui sert toujours de plateforme de ravitaillement.

 Quelquefois encore, c'est "8Z" qui apparaît de nulle part et vient se poser sur un de ses perchoirs favoris au bord de l'étang.

 En dehors de ces épisodes, le calme est surtout rompu par les cris des foulques, maintenant plus nombreuses et toujours promptes à se quereller. Peu de jeunes issus des nids de l'étang ont survécu et font partie de ce rassemblement…

 Bien que maintenant de taille respectable, le petit grèbe huppé né au plus près devant l'observatoire continue par ses cris à solliciter ses parents pour être nourri. Sa tête et son cou sont encore magnifiquement striés de noir et de blanc. Un peu plus loin, un couple est encore en train de couver tardivement une probable ponte de remplacement.

  Enfin, petite nouvelle réconfortante après les tristes évènements de mi-juillet sur le Ravoir. En effet, un des deux jeunes élevés en 2007 par "8Z" sur le nid qu'il occupait cette année là avec la jeune femelle "20" à deux km de l'étang (voir rubrique 2007), a été photographié et identifié près d'un des nids situés au nord de la forêt d'Orléans (Rolf Wahl). Il s'agit de la jeune femelle que nous avions vu progresser vers son indépendance et fréquenter l'étang du Ravoir jusqu'au 14 septembre 2007.

 Déjà de retour à seulement deux ans, elle fait maintenant partie des jeunes oiseaux qui, n'ayant pas encore atteint ou approchant la maturité sexuelle, réapparaissent et viennent fréquemment perturber les couples nicheurs en rôdant autour de leur nid.  

 Rappelons que le deuxième jeune de cette nichée, un mâle, avait été photographié et identifié grâce à sa bague en Espagne, près de Malaga, à peine trois semaines après sa dernière observation en forêt d'Orléans le 24 août 2007.

Lundi 03 août : "8Z" défend son nid pendant que "02" vagabonde…

 En étant à l'observatoire, on peut encore voir assez souvent le mâle "8Z", notamment lorsqu'il apparaît pour défendre son nid quand des intrus s'en approchent. Par contre, la femelle "02" ne donne apparemment plus aucun signe de présence sur le site depuis environ une semaine.

 Comme déjà d'autres femelles ayant subi un échec en cours de reproduction, elle semble s'être éloignée de son nid, au moins temporairement.

 C'est ainsi que nous avons eu la surprise de la voir stationner une première fois le 15 juillet près du nid du vieux chêne situé à environ 5 km de l'étang du Ravoir. Surprise encore plus grande le 29 juillet, car c'est sur ce même nid du vieux chêne qu'elle est venue chercher le poisson que lui a apporté un nouveau jeune mâle de trois ans (identifié par sa bague orange patte droite). Juste avant, il avait exécuté au dessus de l'aire une parade spectaculaire et ininterrompue de 15 minutes, poussant sans arrêt des cris aigus pendant ses acrobaties aériennes.

 Quand au couple du vieux chêne, dont la défaillance du mâle dans l'apport de proies au moment de l'éclosion des œufs avait provoqué l'échec de la reproduction (voir texte des 14 et 24 mai), il ne s'est pas manifesté pendant cet épisode. Il semble pourtant encore présent mais ne revenir près du nid que par intermittence. Le 24 juillet, la femelle y a été encore formellement identifiée, perchée à proximité. Ces longues absences semblent favoriser sur ce nid qui peut paraître vacant l'apparition d'oiseaux étrangers, car "02" et le jeune mâle qui lui a offert un poisson ne sont pas les seuls à avoir été vus s'y poser ponctuellement…  

 Nous ne manquerons pas d'essayer de suivre l'évolution de la situation sur ces deux sites, notamment pour savoir si "02" continue à délaisser "8Z" et à accepter les poissons apportés par un autre mâle sur un nid qui ne leur appartient pas… Cherche t-elle à changer de partenaire et de nid pour réussir une reproduction après avoir subi un échec partiel l'an passé et total cette année sur celui du Ravoir ? Est-ce seulement un "vagabondage" temporaire ? Parfois compliquée, la vie des balbuzards ! 

Sur l'étang, on peut noter que le couple de grèbes huppés qui couvait tardivement a vu la naissance de deux jeunes, qui passent pour le moment leur temps cachés dans le plumage et sur le dos d'un de leurs parents, sortant juste la tête pour être nourris par l'autre.

Lundi 10 août : retour de "02"…

 Depuis le 22 juillet, la femelle "02" semblait avoir délaissé "8Z" et l'étang du Ravoir. Où se trouvait-elle depuis cette date, en dehors de ses apparitions sur le nid du vieux chêne ? Mystère…

 Cette pérégrination après la mort de ses deux jeunes paraît avoir pris fin le 5 août, jour où nous l'avons retrouvée en milieu d'après-midi, perchée sur un des tous derniers piquets du fond de l'étang, "8Z" étant lui-même posé à proximité dans un chêne. Sans aucun "état d'âme" après cette longue absence apparente, elle sollicitait en criant avec virulence l'apport d'une proie…

 Elle semble depuis ce retour à nouveau bien cantonnée sur le Ravoir, mais souvent perchée invisible dans la zone arrière du nid. Elle se fait entendre et apparaît principalement quand "8Z" lui apporte rapidement une proie sur le nid. Le couple paraît ressoudé…

 A noter que pendant l'absence de "02", une femelle étrangère est venue les 3 et 4 août sur l'étang tenir compagnie au mâle, se faisant même offrir un poisson sur le nid. Comme elle ne portait qu'une bague métallique sur la patte droite, elle n'a pu être formellement identifiée. A l'examen de photos comparatives, il pourrait s'agir d'une femelle dont la reproduction a échoué pendant la couvaison sur un nid situé à environ 13 kilomètres du Ravoir. Encore une vagabonde…

 Apparemment toujours délaissée par son jeune partenaire (bague orange patte droite) responsable d'une reproduction avortée, la femelle du nid du vieux chêne vient maintenant  stationner longuement sur le nid du mâle (bague verte patte gauche) avec lequel elle s'était accouplée en début de saison avant qu'il se fasse évincer (voir texte du 4 avril). Rappelons que leurs aires respectives ne sont distantes que de 3 kilomètres. Nous saurons peut-être l'an prochain si ces visites ne sont que temporaires ou préludent à un déplacement définitif. Elles lui permettent en tous cas pour le moment de bénéficier d'apports de proies offertes par ce mâle qui était, jusqu'à ce qu'elle le rejoigne, toujours en recherche d'une compagne…

 Ailleurs en forêt, certains jeunes balbuzards viennent encore chercher sur le nid les proies apportées par les mâles, mais beaucoup sont maintenant autonomes. Les départs en migrations s'amorcent…

 Probablement victimes de prédateurs, les deux poussins de grèbes huppés nés tardivement sur  l'étang n'ont hélas visiblement pas survécu. Les deux adultes nagent maintenant seuls en silence au milieu des piquets dans le secteur du nid…

 Par contre, celui qui figure au 21 mai dans la galerie photos juché sur le dos d'un des parents est maintenant de taille respectable. On le voit attraper de temps en temps de petites proies, mais il sollicite encore les adultes pour compléter ses repas.

Lundi 17 août : "02" s'absente à nouveau du Ravoir…

 Après être revenue pendant quelques jours sur l'étang, la femelle "02" paraît de nouveau s'en être éloignée, et c'est encore sur le nid du vieux chêne que nous l'avons retrouvée…

En cette fin de saison, cette aire semble totalement délaissée par ses anciens occupants, et c'est le jeune mâle de trois ans qui y avait déjà été vu offrir un poisson à "02" le 29 juillet qui paraît se l'être appropriée.

 Est-elle sensible aux parades spectaculaires et prolongées que ce mâle effectue au dessus du site quand il revient de la pêche ? Toujours est-il que "02" semble fréquenter de plus en plus souvent ce territoire, arrivant des airs dès que la parade se termine pour se faire offrir la proie.

 Quand à "8Z", de nouveau seul, il continue à être souvent visible de l'observatoire, surveillant son nid à partir d'un de ses perchoirs favoris.

 Le niveau bas actuel de l'étang lui favorise peut-être la tâche, car en ce moment, c'est assez fréquemment qu'il pêche son repas sur place, nous gratifiant de ses plongeons spectaculaires.  Quelques brochets en ont fait les frais ces derniers jours.

 "8Z" restera t-il seul sur le Ravoir jusqu'à son départ en migration ? "02" réapparaîtra t-elle à ses côtés avant de partir elle aussi vers son lieu d'hivernage ?  

Ailleurs en forêt, certains nids paraissent bien vides. Les jeunes qui y sont nés n'y reviennent plus, et les adultes s'en sont éloignés. Certains ont peut-être déjà entamé leur périple migratoire…

Lundi 24 août : inconstante "02", généreux "8Z"…

 En cette période de sécheresse propice aux incendies, la circulation des véhicules est interdite en forêt depuis plusieurs jours, ce qui restreint le nombre de visiteurs venant à l'observatoire.

 Ceux qui s'y rendent pourraient penser, quand le mâle "8Z" est invisible, qu'il a peut-être quitté le site pour un départ en migration plus précoce que les années précédentes. Pourtant, si l'on attend, on peut remarquer qu'il est encore sur place, et continue à défendre son territoire.

 Bien souvent, ce sont ses cris d'alerte à l'approche d'un intrus qui nous signalent sa présence. Si la menace se précise, il peut même apparaître et venir agiter les ailes sur le nid…

 S'absentant longuement ou déjà en partance pour sa migration, le jeune mâle de trois ans qui avait paru s'approprier récemment le nid du vieux chêne est resté invisible lors de nos toutes dernières visites. C'est peut-être ce qui a incité "02" à revenir sur l'étang du Ravoir.

 Visiblement peu disposée à pêcher elle-même, elle est en effet subitement apparue aujourd'hui en milieu de matinée pour venir chercher sur le nid le poisson que "8Z" venait juste d'attraper dans l'étang. Elle est aussitôt allée le manger dans un arbre proche, mais comme souvent, sur un perchoir invisible dans la zone arrière du nid… 

La vie continue sur l'étang dont le niveau a bien baissé. Les foulques viennent brouter les herbes ainsi mises à nu sur les rives élargies. Quelques cormorans font une razzia de poissons chats, avant de se sécher longuement sur un des piquets dont la surface de l'eau paraît encore plus hérissée…

Mardi 1er septembre : "02" de plus en plus discrète…

 Bien qu'il soit parfois invisible pendant plusieurs heures, le mâle "8Z" continue à défendre son nid, et c'est encore souvent à l'approche d'un intrus qu'il se manifeste.

 Ce fut notamment le cas le 30 août vers 16H30, quand il est apparu brusquement avec un poisson dans les serres, pour venir chasser un juvénile de l'année qui s'était perché sur un des piquets situés sur la gauche de l'observatoire (voir photo).

 A noter que ce juvénile est issu d'un nid de la forêt, est qu'il était donc encore présent environ 59 jours après son premier envol qui a eu lieu vers le 2 juillet. Il est peut-être particulièrement long à prendre son autonomie, ou tarde à entreprendre sa première migration automnale…

 "8Z" continue par ailleurs à saisir toutes les occasions pour pêcher dans l'étang. Il le fait maintenant parfois en nous gratifiant d'une séance de pêche en vol. Hélas pour le spectacle, le plongeon final a toujours lieu loin de l'observatoire. Toujours méfiant, "8Z"…

 Quand à "02", ça fait plusieurs jours qu'elle ne s'est pas manifestée sur le Ravoir, et le nid du vieux chêne parait maintenant déserté... La reverrons-nous en cette fin de saison ?

Mercredi 9 septembre : "8Z" prépare tranquillement son départ…

 Le mâle "8Z" paraît passer des jours tranquilles sur le Ravoir avant son départ en migration. Il est souvent invisible, perché dans la zone arrière du nid. Il reste la plupart du temps silencieux, car il est maintenant beaucoup moins dérangé par l'intrusion de balbuzards étrangers sur l'étang.

 Quand la faim se fait sentir, il exploite au maximum les ressources en proies offertes par l'étang. Il vient alors se mettre en affût sur un de ses perchoirs favoris près des rives, et plonge directement dans les zones dégagées dépourvues de piquet. Dans ces conditions, une capture réussie pour trois plongeons semble être à peu près son taux de réussite. Les poissons  capturés paraissaient assez petits ces derniers temps.

 De temps en temps, un bain lui permet d'entretenir au mieux son plumage.

 La femelle "02" n'a plus été observée depuis fin août. Elle a probablement quitté définitivement le site et entamé son voyage vers ses quartiers d'hivernage.

 Les foulques continuent à créer l'animation. Elles viennent en grand nombre brouter l'herbe sur les rives élargies par le niveau bas actuel de l'étang. Parfois, peut-être au passage d'un prédateur, un vent de panique collective les fait regagner précipitamment et bruyamment l'onde protectrice…

 Les quelques cormorans présents continuent à prélever bon nombre de poissonts-chats, qu'ils mettent du temps à avaler avec précautions, probablement à cause de l'aiguillon qui hérisse leurs nageoires dorsale et latérales. Un ou deux hérons participent à ces prélèvements.

 Par ailleurs, Rolf Wahl nous a indiqué avoir reçu récemment des nouvelles de quatre jeunes balbuzards, sur les 33 bagués cet été sur 16 nids en région Centre.

 Deux d'entre eux, issus de deux nids différents de la forêt d'Orléans, ont été identifiés séjournant ensemble plusieurs jours en Août en Gironde, près de la commune de Lacanau (33).

 Un jeune issu d'un nid situé dans le parc de Chambord (41) a commencé sa migration en direction Ouest-Nord-Ouest, car il a été identifié les 31/08 et 1er septembre dans le Finistère, dans la région de Châteaulin (29).

 Le quatrième, né sur un nid en Sologne (41), a été identifié les 3 et 4 Septembre en Espagne, près de Valence. Il était accompagné d'un autre juvénile probablement né aussi en région Centre, mais le code de sa bague orange n'a pu être déterminé.

Vendredi 18 septembre : quand partira t-il ?

 Comme les années précédentes, le mâle "8Z" ne paraît pas pressé de quitter le Ravoir pour rejoindre ses quartiers d'hivernage, et sa motivation pour éloigner du site tout congénère mâle étranger perdure.

 Le 11 septembre, par exemple, alors qu'un individu inconnu non bagué venait de se percher sur un gros piquet au centre de l'étang, il est apparu de nulle part en criant et est venu immédiatement prendre sa place sur ce perchoir (voir photos). Le nouveau venu a bien tenté de se reposer sur un autre piquet, mais a aussitôt été repris en chasse.

 Autre exemple le 13 septembre, quand deux oiseaux étrangers se sont faits éconduire en même temps au terme d'un magnifique ballet aérien d'une dizaine de minutes…

 En dehors de ces épisodes, "8Z" semble surtout se consacrer à la toilette, au repos et à l'accumulation de réserves énergétiques souvent constituées à partir des poissons pêchés dans l'étang…

 Il se confirme maintenant que nous ne reverrons probablement plus la femelle "02" cette année. 

A noter que le juvénile "solognot" identifié en Espagne les 3 et 4 septembre près de Valence était toujours présent dans le même secteur le 17 (info Rolf Wahl).

Mardi 29 septembre : bon voyage, "8Z" !

 Apparemment, "8Z" s'est enfin décidé à quitter l'étang du Ravoir car, malgré plusieurs visites effectuées ces derniers jours à des heures différentes, nous ne l'avons plus revu depuis le 20 septembre.

 Parmi les oiseaux locaux, il était probablement un des tous derniers, si ce n'est le dernier, à entreprendre son voyage vers des lieux au climat plus propice à un séjour hivernal.

 Souhaitons lui, ainsi qu'à "02" et à tous ses congénères, de passer sans encombre cette période d'absence et de revenir l'an prochain nous permettre de les admirer à nouveau essayer de perpétuer l'espèce …

 S'ils survivent, il sera intéressant à leur retour en 2010 d'observer quel comportement vont adopter certains de ces oiseaux ayant connu cette année l'échec en cours de reproduction…

 On peut se demander, par exemple, par quel couple sera occupé le nid du vieux chêne sur lequel la reproduction s'est interrompue de façon tragique au moment des éclosions. Il a paru délaissé au cours de l'été par le couple en échec, puis convoité par un nouveau jeune mâle qui essayait d'y attirer une partenaire en fin de saison (voir textes précédents ou résumé de la situation sur ce nid en fin d'annexe "point de la situation sur mâles disparus en 2008" en cliquant sur encart clignotant dans galerie photos 2009)…

 Si elle en a l'opportunité, est-ce "02" que nous retrouverons sur ce nid du vieux chêne qu'elle a fréquenté plusieurs fois en août pour s'y faire offrir des poissons par ce nouveau prétendant ? Reviendra t'elle au contraire recommencer à se reproduire avec "8Z" sur le nid de l'étang du Ravoir, bien que ses deux jeunes y soient morts cette année presque simultanément au moment de l'envol ?

 Précisons d'ailleurs qu'à ce jour, la cause de ces morts reste indéterminée.

 Au lendemain de la découverte au sol sous le nid du jeune "V5", le Muséum d'Orléans a transporté en urgence le cadavre au laboratoire d'analyses vétérinaires de Tours pour procéder à l'autopsie et aux prélèvements pour l'histopathologie (étude microscopique des tissus) et la bactériologie. D'autres prélèvements ont également été faits pour la toxico-pathologie (poisons et contaminants) et la parasitologie. Les analyses ont été confiées à des laboratoires spécialisés dans les pathologies graves (dont l'institut Pasteur). Les premiers labos ont rendu leurs résultats fin août. Aucun signe visible de dysfonctionnement n'a été décelé dans les organes, ni aucune trace de pathologie grave pouvant entraîner une mort subite (botulisme par ex.). Il faudra attendre les résultats des analyses toxico-pathologiques (menées par l'école vétérinaire de Lyon) pour pouvoir établir un diagnostic sur les causes de la mort mais, de toute évidence, les deux jeunes récupérés dans le nid du Ravoir semblaient en parfaite santé et leur développement parfaitement normal…

 Avec le départ de "8Z", c'est avec un peu de mélancolie que nous allons mettre fin à cette rubrique 2009. Elle ne sera réactivée qu'en cas d'évènement significatif ou information particulière (résultats complémentaires d'autopsies par exemple).                            

                         L'attente jusqu'en mars 2010 va nous paraître longue…