8Z PERCHE                        

       2008,   une nouvelle saison par Gilles Perrodin.  

Préambule :  : Avant le retour attendu avec impatience de nos chers balbuzards, certains ont eu le plaisir de pouvoir observer, pendant quelques semaines en début d’année, un pygargue en villégiature hivernale sur la forêt. (voir photo).

 A noter également que les tronçonneuses, très actives cet hiver en forêt, ont eu raison de l’arbre qui supportait la plateforme située à environ 500m du nid de l’observatoire, et sur laquelle s’était réfugié l’année dernière le couple composé de la jeune femelle ''02'' et de "l’ancien mâle" après avoir été évincé de ce nid habituel (voir rubrique 2007). Cette élimination, probablement fortuite, et,  pour différentes bonnes raisons, approuvée par les uns et déplorée par les autres, entraînera vraisemblablement une compétition accrue pour la conquête du nid de l’observatoire, très prisé par les Balbuzards. Du grand spectacle en perspective, et que les meilleurs gagnent…

Première observation d’un balbuzard survolant l’étang le 03 mars en début d’après-midi. Il s’est éloigné après une courte séance de vol stationnaire juste au dessus du nid. Les  05 et 06 mars, nouvelles observations d’un balbuzard survolant également le site en milieu d’après-midi, puis continuant sa pérégrination.

 Le 07 mars, trois oiseaux sont observés volant ensemble, et le nid de l’observatoire est déjà l’objet vers 15H00 d’un premier affrontement entre deux mâles. Tentatives d’identification  infructueuses (oiseaux très mobiles et un seul vu posé ponctuellement).

 Les 08 et 09mars, un mâle se reproduisant habituellement sur un nid situé à quelques kilomètres de l’étang (bague orange patte gauche gravée 8R), paraît vouloir s’approprier le nid de l’observatoire et y stationne longuement. En 2006 déjà, arrivé précocement, il avait essayé de s’installer sans succès sur ce nid, se faisant évincer à l’arrivée de "l’ancien mâle", qui s’y reproduisait habituellement depuis 2003. 

 Le 11 mars, ce mâle (8R), est toujours présent en début d’après-midi, mais cette fois accompagné d’une femelle. Est-ce celle avec laquelle il se reproduit régulièrement les années précédentes ? C’est fort possible, bien que sa bague orange patte gauche n’ait pu être lue, car elle a été observée le matin même sur leur aire habituelle (Rolf Wahl), et était également venue plusieurs jours avec lui sur le site en 2006 avant qu’ils n’en soient chassés. Après un simulacre  d’accouplement sur le nid, ce couple, sans doute encore "vagabond", s’est éloigné.

 Le 12 mars, le même mâle (8R), est encore vu stationnant ponctuellement sur le nid de l’observatoire en fin d’après-midi, mais il est seul (F.Boursier). Il a rejoint ensuite sa femelle sur leur nid habituel, et s’est accouplé avec elle (Rolf Wahl).

Le 13 mars, observation  à 14H50 d’un oiseau qui se pose sur le nid de l’observatoire, mais qui en repart aussitôt.

 Le 14 mars, seuls, deux couples de grèbes huppés en parade nuptiale font le spectacle sur l’étang, car aucun balbuzard n’a été observé au cours de l’après-midi. Aucun des précurseurs observés à ce jour  ne s’étant installé sur le nid de l’observatoire, nous attendons avec impatiente le retour des principaux "acteurs" de l’année 2007 (l’ancien mâle "griffe manquante" et sa femelle "02", 8Z et sa femelle "20" notamment). A noter que la première femelle a avoir essayé de s’installer sur le nid de l’observatoire en 2007 (dénommée "femelle d’un autre nid" sur rubrique 2007), est déjà arrivée, et paraît pour le moment attendre son ancien partenaire sur leur nid habituel.

 Le 15 mars, vers 16H20, une visiteuse vient se poser par deux fois ponctuellement sur le nid de l’observatoire, se perche ensuite à proximité, et part une vingtaine de minutes plus tard. Il s’agit en fait de la femelle habituelle du mâle 8R, probablement déjà venue avec lui le 11 mars, et dont l’identité a cette fois pu être vérifiée par lecture de sa bague orange patte gauche gravée 8V.

 Le 16 mars, un couple composé d’oiseaux encore non vus cette année paraît enfin vouloir s’approprier le nid de l’observatoire, car la femelle y stationne tout l’après-midi. Elle porte une bague orange patte droite, mais celle-ci, visible seulement ponctuellement et mal tournée, n’a pu être lue correctement. Le mâle, avec lequel elle est arrivée en début d’après-midi, est resté avec elle en soirée après un premier accouplement. Il ne porte qu’une bague métal patte gauche. Il est possible qu’il s’agisse du couple 2007 ancien mâle "griffe manquante" et  femelle 02, mais il nous reste à essayer de le vérifier.

 17/18 mars : Les deux oiseaux nous ont permis de vérifier leur "identité", en nous montrant mieux leurs pattes. Il s’agit bien de la jeune femelle "02", et de l’ancien mâle "griffe manquante". Ce dernier ne possède plus qu’un moignon de griffe sur le doigt externe du pied gauche, ce qui permet de l’identifier chaque année avec certitude, bien qu’il ait perdu sa bague de couleur. Cette griffe absente ne constitue apparemment pas pour lui un handicap pour la pêche, car il a toujours paru assez performant dans l’approvisionnement en poissons. Très actif, il a entrepris de réaménager le nid, en y apportant notamment de nouvelles branches, entre apports de proies et premiers accouplements avec la femelle.

A noter que c’est ce mâle qui est en photo sur la page d’accueil du site, perché sur un piquet de l’étang. Cette photo figure également sur la galerie 2005, ce qui permet, en cliquant dessus pour l’agrandir, de voir assez nettement le doigt à l’extrémité duquel manque cette griffe.

 19/20 mars : Le couple est maintenant bien consolidé sur le nid, et se livre aux activités normales préliminaires à la ponte, constituée généralement de deux ou trois œufs, et qui devrait être effective dans la première décade d’Avril. Les accouplements sont nombreux et le mâle, principalement, apporte un grand nombre de branches sur l’aire. Ces apports ont déjà fait monter de façon significative le niveau périphérique du nid. Redevenu vacant l’an dernier (voir rubrique 2007), il avait été peu rechargé, et s’était légèrement affaissé. Aucune perturbation notable pouvant nuire au bon déroulement de ces activités n’a été observée à ce jour, hormis la présence d’un couple de corneilles qui réoccupent un nid situé à une soixantaine de mètres de l’aire des balbuzards. Elles sont très agressives, ce qui provoque parfois des affrontements en vol spectaculaires (piqués impressionnants du mâle balbuzard par ex).

 Du 21 au 24 mars : Malgré les averses, le vent et les basses températures de ce week-end pascal, les deux partenaires continuent à s'investir dans leur nouveau cycle de reproduction. La femelle reste une grande partie de son temps perchée à côté ou sur l’aire, stoïque, même quand le vent et les averses, parfois violents, sévissent. Elle participe, mais pour une petite part, à l’apport des branches et au réaménagement du nid, et c'est souvent elle qui intervient dans les affrontements aériens qui perdurent avec les corneilles. Quand la faim se fait sentir, elle incite le mâle à aller pêcher ou à lui apporter le poisson, dont il a souvent déjà consommé la partie antérieure, en poussant de longues séries de cris. Les accouplements se succèdent, et le mâle est toujours très actif, notamment dans la réfection de l’aire.

Du 25 au 28 mars : Le  mâle balbuzard ''griffe manquante'' et sa femelle ''02'' continuent à réaménager l'aire visible de l'observatoire, qui paraît maintenant plus imposante, grâce à l'apport permanent de nouvelles branches. La femelle s'investit beaucoup dans la préparation de la cuvette centrale, en y apportant souvent ces derniers jours des touffes de végétaux, parfois assez grosses, qu'elle va chercher sur les rives de l'étang. Les accouplements, toujours nombreux, paraissent maintenant plus ''concluants''.

Le 26 mars en fin de matinée, les deux oiseaux, perchés à côté de l'aire, ont assisté au passage sous leur nid d'un cerf qui longeait dans l'eau la rive de l'étang. Vingt minutes après, ils se sont envolés à l'arrivée du cavalier et des chiens qui cherchaient la trace de la bête traquée. Ils sont rapidement revenus sur leur perchoir après le passage de la chasse à courre.

Le 26 mars également, vers 15H30, le mâle, perché à côté de l'aire, nous a offert le spectacle d'une pêche réussie, en plongeant directement près de la rive. Il a rapidement consommé le poisson, plutôt petit, dans un pin proche du nid. Le fait est à signaler, car ce mâle a très rarement été observé par le passé pêchant ses proies dans cet étang qui fait partie de son territoire de nidification, sans que la raison en soit clairement définie.

Excellente nouvelle le 27 mars! le mâle bague orange patte gauche gravée 8Z est enfin observé vers 12H45, mangeant un poisson près de la plateforme située à environ deux kilomètres de l'étang, et sur laquelle il s'était reproduit avec succès l'année dernière (voir rubrique 2007). Attristante, l'hypothèse d'un non retour s'installait ces derniers jours, car il avait été observé plus précocement l'an passé, dès le 14 mars. Par contre, sa femelle de 2007, vue pour la première fois le 2 avril l'an passé, n'a pas encore été observée.

A noter également que la femelle citée le 14 mars et dénommée ''femelle d'un autre nid'' sur rubrique 2007, a été observée avec un partenaire qui lui a apporté un poisson le 26 mars. Il s'agit probablement de son mâle des années précédentes, arrivant généralement tardivement, mais c'est à confirmer.

Du 29 mars au 1er avril: Changement de situation imprévu sur le nid de l'observatoire, car l'ancien mâle ''griffe manquante'' semble avoir disparu. En effet, et alors que le couple présent depuis le 16 mars paraissait évoluer dans la sérénité, le mâle n'a plus été observé à partir du 30 mars après-midi inclus.

Le 31 mars, la femelle ''02'', seule, est partie vers 15H20, est et revenue 40mn plus tard avec un poisson entier qu'elle a elle-même pêché. Ce fait est assez inhabituel chez les balbuzards à cette étape de la nidification, car c'est le mâle qui en général approvisionne la femelle en proies.

Deuxième surprise ce jour là, c'est le mâle ''8Z'' qui arrive peu après, avec un poisson partiellement consommé, et qui le dépose sur le nid. Après un simulacre d'accouplement avec la femelle ''02'', ''8Z'', en l'absence de l'ancien mâle, est resté en soirée sur le nid. Cette arrivée nous à paru d'autant plus surprenante que ''8Z'' avait été observé le matin même  vers 9H00, s'accouplant avec une femelle qui l'avait rejoint sur la plateforme de sa reproduction réussie en 2007, à environ deux kilomètres de l'étang. Compte tenu des mauvaises conditions de luminosité à cette heure matinale, il n'avait pas été possible de vérifier s'il s'agissait de sa femelle 2007, bague orange patte droite gravée ''20''.

Le 1er avril, c'est encore ''8Z'' qui est observé en compagnie de la femelle ''02'', sur le nid de l'observatoire. Il a visiblement délaissé rapidement son aire de reproduction  2007, et entrepris de remplacer l'ancien mâle, toujours absent, pour se reproduire avec la femelle ''02'' (apports de proies, de branches, et accouplements).

La réapparition de ''8Z'' sur le nid de l'observatoire, survenant rapidement après une absence prolongée de ''l'ancien mâle'', n'est en fait qu'une demi surprise, car il a toujours manifesté une forte attirance pour cette aire, sans avoir pu, déjà l'an passé, se l'approprier  pour s'y reproduire (voir rubrique 2007).

Du 2 au 5 avril: L'espoir de voir réapparaître l'ancien mâle a maintenant disparu. Il est peu crédible que cet oiseau ait abandonné la jeune femelle ''02'', déjà sa partenaire 2007 d'une reproduction qui s'est soldée par un échec, et ce nid, très convoité par les balbuzards. Rappelons qu'en dehors d'un abandon lié à une situation chaotique en 2007 pour suivre cette femelle sur une plateforme proche (voir rubrique 2007), il se reproduisait sur cette aire depuis 2003, la défendant toujours avec acharnement. On peut donc malheureusement penser qu'il n'est plus en vie. Agé d'à peine douze ans et paraissant plein de vitalité, il est fort possible que sa disparition ne soit pas naturelle. Cet oiseau avait manifesté les années précédentes sa propension à aller pêcher de temps en temps, certainement dans des bassins ou étangs privés, des poissons d'ornement aux couleurs vives. C'est peut-être ce ''délit'' qui lui a été fatal…

Reformant un couple de circonstance et bien que s'accouplant fréquemment, ''02'' et ''8Z'' ont paru évoluer les premiers jours avec des attitudes de concurrence sur le nid, mais leur partenariat paraît maintenant renforcé. Ils continuent le réaménagement de l'aire et la femelle y stationne longuement. Nous guettons maintenant le début de la couvaison, qui devrait survenir dans les tous prochains jours.

Le 7 avril: De toute évidence, la ponte et la couvaison viennent de commencer sur le nid visible de l'observatoire. La femelle ''02'' reste maintenant couchée, et on ne voit le plus souvent que sa tête dépassant des branches bordant la partie supérieure de l'aire. Selon sa position, elle est même parfois invisible. Le mâle ''8Z'' l'a relayée en milieu d'après-midi, pendant une courte pose. Commence donc maintenant la longue période d'incubation de 35 à 40 jours. Espérons qu'elle sera cette année couronnée de succès, nous apportant les indices d'une première éclosion vers la mi-mai.

Du 8 au 13 avril: La couvaison, maintenant bien établie, se poursuit dans une apparente sérénité. Comme l'an passé avec l'ancien mâle, la femelle ''02'' paraît portée naturellement à se faire remplacer pour couver par ''8Z'', dès qu'il est présent à proximité de l'aire. Heureusement, il semble assez enclin à prendre son relais. Il la remplace donc assez souvent, dès qu'elle va se nourrir du poisson qu'il lui a rapporté, ou lorsque qu'elle part se donner un peu d'exercice, puis entretenir longuement son plumage.

Les affrontements entre le couple de balbuzards et les corneilles semblent avoir pris fin, car ces dernières paraissent avoir finalement renoncé à utiliser le nid productif de 2007, situé à une soixantaine de mètres de celui des rapaces.

Depuis que ''8Z'' l'a délaissée le 31 mars, la plateforme sur laquelle il s'était reproduit en 2007 avec la femelle ''20'' n'a pas été réoccupée par d'autres balbuzards. A ce jour, cette femelle n'a pas été localisée sur un autre site de la forêt par Rolf Wahl, qui, comme chaque année depuis 1995, effectue le suivi de la population de balbuzards en région centre.

Du 14 au 22 avril: Très bien secondée par le mâle, la femelle ''02'' paraît maintenant être très assidue à la couvaison, encore effectuée fréquemment ces derniers jours sous les intempéries.

Bon pêcheur, le mâle ''8Z'' rapporte souvent de beaux poissons. Doté lui-même d'un solide appétit, il en consomme en général une bonne moitié avant de les apporter sur le nid à la femelle. Le 21, à 16H15, c'est escorté de près par deux corneilles qu'il est arrivé avec une belle proie. Elles rôdent parfois près de lui quand il mange, toujours promptes à s'octroyer des chutes de nourriture.

Il est observé de temps en temps en station sur le perchoir de son ancien nid de reproduction 2007, toujours inoccupé.

Episodiquement, l'approche d'un balbuzard étranger déclenche l'émission d'une série de brefs sifflements d'alarme par ''02'' ou ''8Z''. Souvent, le mâle vient alors sur le nid et agite ses ailes légèrement écartées. Il peut prendre aussi son envol, venant évoluer près de l'intrus jusqu'à ce qu'il se soit éloigné.

Les visiteurs venant à l'observatoire peuvent aussi observer, assez fréquemment, le bain toujours spectaculaire de l'un ou l'autre des oiseaux près des rives de l'étang.

Du 23 Avril au 1er Mai : La couvaison se poursuit avec régularité, la femelle étant rapidement remplacée par le mâle pendant ses pauses. Patientons encore une quinzaine de jours, et nous devrions savoir si cette apparente assiduité sera récompensée…

Les deux oiseaux semblent assez peu sensibles aux averses, encore nombreuses ces derniers jours, et aux fortes rafales de vent qui font osciller leur aire, située au sommet d'un très grand pin.

De temps en temps, un héron cendré, commettant l'imprudence de s'arrêter sur l'étang ou de passer trop près du nid des balbuzards, se fait rapidement éconduire par une attaque en piqué  de ''02'' ou ''8Z''.

Devant l'observatoire, on peut maintenant observer quelques foulques, canards colvert et deux ou trois couples de grèbes huppés, ces derniers paraissant toujours en parade nuptiale et en compétition territoriale.

Parfois aussi, quand le silence règne, une grande aigrette, gracieuse, s'aventure à proximité de l'observatoire, cherchant sa nourriture près de la rive.

Du 2 au 11 Mai : Le comportement du couple de balbuzards, se relayant apparemment sans interruption à la couvaison, paraît toujours prometteur d'un début d'éclosion, qui devrait intervenir dans les prochains jours.

Le 17 Mai : Changement de comportement observé ce matin vers11H00 sur l'aire des balbuzards, indiquant qu'au moins un poussin est né. En effet, alors qu'habituellement, lorsque le mâle apportait une proie sur le nid à la femelle, elle s'en emparait et allait la consommer sur un de ses perchoirs habituels, elle est cette fois restée la manger sur le nid. Elle s'est nourrie et  de temps en temps, s'est penchée vers le fond du nid, commençant visiblement à donner la becquée au premier poussin déjà né, vraisemblablement et selon toute logique la nuit du 16 au 17 Mai. Elle s'est ensuite remise à couver rapidement, sans avoir consommé tout le poisson qui est resté sur le nid.

Selon le nombre d'œufs, les éclosions peuvent s'étaler sur plusieurs jours. A cause de la hauteur du nid, ce n'est sans doute pas avant trois semaines, lorsque le (ou les) poussins auront grandi, que nous pourrons essayer d'en déterminer le nombre, en voyant la (ou les) petites têtes dépasser simultanément des branches périphériques protégeant la cuvette centrale de l'aire.

Cette éclosion est probablement une ''première'' pour la jeune femelle 02, maintenant âgée de cinq ans, puisque qu'elle avait échoué dans sa tentative de reproduction l'an passé avec l'ancien mâle, et ne s'était pas reproduite avec ''8Z'' en 2006, année de sa première apparition observée sur la forêt (voir rubrique 2007).

Rappelons que ''8Z'', lui, a déjà élevé deux jeunes l'an passé sur une autre aire, avec une autre jeune femelle (voir également rubrique 2007).

On peut aussi observer maintenant un couple de hérons qui commence très tardivement à couver sur un nid situé au ras de l'eau, enclavé dans des troncs d'arbres morts, assez loin en face de l'observatoire.

On peut également observer au moins deux couples de foulques en train de couver, et un couple de grèbes huppés, qui vient lui aussi de commencer à couver sur un nid d'herbes, très près de celui des hérons.

Du 18 au 22 Mai : Depuis la naissance du premier jeune, la femelle ''02'' ne quitte pratiquement pas l'aire, protégeant ou couvant sa nichée en permanence. Elle ne se relève que pour se nourrir et donner la becquée à son (ou ses) poussins nouveaux nés.

Le mâle ''8Z'', lui, assure avec zèle l'approvisionnement en poissons, dont il consomme en général la tête avant de les apporter sur le nid. Il revient quelquefois chercher celui que la femelle n'a pas terminé pour finir de se nourrir lui-même. Souvent, il reste à ses côtés quand elle nourrit. Scène touchante et rare, il donne parfois lui-même quelques becquées à la femelle quand elle est couchée.

Il est aussi très déterminé pour protéger le nid, effectuant notamment des piqués impressionnants sur les hérons ou corneilles s'en approchant de trop près. Il continue également à ''l'entretenir'', en y apportant de temps en temps une branche ou de l'herbe.

Agréable ambiance de calme et sérénité à cette période sur l'étang, sur lequel par ailleurs le couple de hérons, ainsi que ceux de foulques et de grèbes huppés continuent leur couvaison récemment débutée.

Du 23 au 28 Mai : On sait maintenant que les balbuzards élèvent au moins deux poussins sur le nid de l'observatoire. En effet, le 28 vers 15H00, un nourrissage a été donné sur le côté gauche du nid, où les branches périphériques sont un peu moins hautes. Nous avons ainsi pu voir la petite tête dressée d'un jeune réclamant et prenant la becquée, alors que la femelle se penchait également vers le fond de la cuvette de l'aire pour nourrir au moins un autre petit. Très rapidement, ce sont même deux petites têtes qui ont été vues simultanément. Espérons qu'une troisième sera également visible dans les prochains jours.

Toujours très présente sur le nid, la femelle ne s'octroie que de très courtes absentes pour se dégourdir les ailes et se percher à proximité, et seulement quand le mâle est lui-même posé sur l'aire pour protéger les jeunes.

Les fortes précipitations du 27 Mai ont fait monter le niveau de l'étang, ce qui a été fatal à un nid de foulques qui couvaient assez près de la rive de l'observatoire, ainsi qu'à celui des grèbes huppés qui s'étaient installés et couvaient à proximité des hérons. Ces derniers ont été eux-mêmes épargnés, mais couvent maintenant sur la petite partie de leur nid qui reste encore émergente…

Du 29 Mai au 2 Juin : Les poussins grossissent et deviennent un peu plus visibles, notamment lors des nourrissages. Les observations faites de l'observatoire, conjuguées aux images produites en direct par la caméra et visibles sur écran dans la Maison forestière du carrefour de la Résistance (ouverte au public les dimanches après-midi), confirment que ce sont bien deux jeunes que le couple de balbuzards est en train d'élever. La présence d'un troisième, qui serait resté invisible à ce jour, constituerait à présent une agréable surprise.

La femelle ''02'' est toujours très présente à leur côté sur l'aire, mais s'autorise maintenant des  absences de quelques minutes, soit pour aller se toiletter dans un pin proche, soit pour aller chercher de nouveaux ingrédients servant à ''l'entretien'' du nid (touffes d'herbe notamment). Le mâle ''8Z'', lui, continue avec efficacité l'approvisionnement en  poissons. Les conditions de pêche n'étant  peut-être pas optimales en ces périodes de hauts niveaux d'eau, ce n'est parfois qu'après une assez longue absence qu'il apparaît avec son fardeau vital (plus de 4h d'absence le 31 mai après-midi). Souvent, il apporte le poisson entier sur l'aire, puis vient le rechercher pour s'alimenter lui-même après la becquée donnée aux jeunes. Quand le poisson est très beau, ce qui arrive assez souvent, il rapporte ensuite l'excédent à la femelle, qui le distribue à nouveau aux poussins. Ils sont à l'évidence très bien nourris !

Persévérants, les foulques dont le nid avait été submergé le 27 mai, en reconstruisent un, exactement sur la même souche qui émerge à nouveau. Espérons qu'une nouvelle montée des eaux ne le détruira pas une nouvelle fois…

La couvaison du couple de hérons paraît se poursuivre sans encombre.

Du 3 au 10 Juin : Les deux jeunes balbuzards sont maintenant âgés de plus de trois semaines, et sont assez souvent visibles lorsqu'ils bougent et se dressent sur le nid.

A ce stade de leur développement, leur plumage commence à pousser et leur tête change d'aspect. Elle commence à blanchir et les bandes latérales noires au niveau des yeux sont déjà apparentes.

 La femelle, toujours vigilante, reste encore très présente sur le nid à leurs côtés.

Accaparé par ses longues parties de pêche, le mâle est souvent absent. Son arrivée nous est fréquemment signalée par la femelle, qui se met à crier dès qu'elle le voit apparaître au loin avec le repas.

Profitant d'une cavité crée à l'intérieur de l'enchevêtrement des branches constituant l'aire des balbuzards, un couple de bergeronnettes grises s'activait ces derniers jours à l'apport de matériaux pour y construire son propre nid. Cette cohabitation est assez fréquemment observée lorsque les nids de balbuzards sont occupés. Peut-être bénéficient-elles ainsi de la protection involontaire mais efficace de leurs illustres voisins du dessus contre les prédateurs. Spectacle sympathique et un peu insolite que de voir ces graciles petits oiseaux s'affairer très près des grands rapaces qu'ils laissent indifférents, allant même parfois jusqu'à se poser à leurs côtés.

Ailleurs sur l'étang, le couple de hérons et au moins quatre couples de foulques continuent leur couvaison.

Du 11 au 20 Juin : La croissance des jeunes balbuzards se poursuit. Leur plumage paraît encore brun clair sur le dessus du corps, mais le contraste avec le blanc du dessous s'accentue. Au hasard de leurs mouvements, on peut parfois voir leurs ailes se déplier. Elles paraissent alors déjà proportionnellement très longues.

La femelle les laisse maintenant plus souvent seuls sur le nid, mais reste perchée à proximité, toujours prompte à éloigner une buse ou des corneilles s'approchant trop près de l'aire.

Le mâle multiplie les parties de pêche (3 apports de poisson en trois heures le 18, par ex)

Depuis peu, quand ils ne sont pas encore protégés par un adulte ou lors d'un nourrissage, on peu apercevoir sur le nid des hérons cendrés la tête ''hirsute'' des jeunes qui s'agitent. Peu visibles encore, ils sont au moins trois.

Trois poussins de foulques ont également été vus, au milieu de l'étang, suivant leurs deux parents. Les deux couples de ces oiseaux dont les nids sont proches de l'observatoire continuent à couver.

Du 21 au 25 Juin : La chaleur se faisant plus forte ces derniers jours, on a pu voir les deux jeunes balbuzards, ouvrant déjà le bec pour se rafraîchir, tenter de se glisser sous le corps de leur mère pour se protéger des rayons du soleil. Elle s'est alors mise dos à l'astre en écartant un peu les ailes, leur procurant ainsi pendant des heures une ombre salvatrice.

Quand la faim les tenaille, les cris qu'ils poussent commencent à être audibles de l'observatoire.

Les jeunes hérons commencent également à se faire entendre lors des nourrissages.

Des naissances on eu lieu sur le nid de foulques situé le plus près devant l'observatoire. Le 25, ce sont quatre petites boules noires avec une tête rouge orange vif que l'on a vus faire une excursion sur l'eau, serrant de près leur deux parents, avant de revenir rapidement sur le nid caché dans les herbes.

Du 26 Juin au 02 Juillet : Les deux jeunes balbuzards ont maintenant une ''identité''!

En effet, le 30 Juin, en début de matinée, ils ont d'abord entendu ''02'' et ''8Z'' pousser des cris d'alarme en volant au dessus d'eux à l'approche d'un groupe de personnes, ce qui les a sans doute incités à s'aplatir sur l'aire et à ne plus bouger. Environ 20 minutes plus tard, ils ont eu la désagréable surprise de voir apparaître à leur niveau un jeune grimpeur professionnel sympathique (il ne l'a certainement pas été pour eux …), qui les a le plus délicatement possible enfermés dans un sac de voyage et descendus au sol à l'aide d'une corde. Ensuite, Rolf Wahl, qui effectue le baguage des jeunes balbuzards nés en région centre depuis 1995, leur a posé sur la patte droite une bague métallique fournie par le Muséum National d'Histoire naturelle, et sur la patte gauche une bague en PVC de couleur orange, sur laquelle est gravé un code à deux caractères (R1 pour l'un, et R2 pour l'autre) lisible à assez grande distance avec une longue-vue. Il a ensuite pris leurs mensurations (longueur de l'aile pliée et du bec) et il les a pesés. Après une courte séance photographique, à des fins scientifiques, ils ont été remontés dans leur nid, environ 30 minutes après leur descente.

Bien nourris par les beaux poissons qu'apporte avec diligence le mâle 8Z, ces deux magnifiques jeunes oiseaux pesaient respectivement 1700 grammes pour R1 et 1900 grammes pour R2. Prompts à se défendre à coups de bec, ce qui est peut-être un bon gage de survie, ils ont dus être encapuchonnés pour le baguage proprement dit, afin de préserver les mains de Rolf.

Grâce à leur bague de couleur, nous aurons peut-être le plaisir d'avoir dans le futur de leurs nouvelles, s'ils sont identifiés lors de leurs haltes migratoires ou sur un site d'hivernage. Peut-être aussi pourrons nous les localiser dans quelques années, adultes et se reproduisant à leur tour en région centre.

Pendant toute l'opération, les deux adultes ont survolé le site en poussant souvent des cris d'alerte, accompagnés un moment par un troisième balbuzard, peut-être intrigué par ce remue-ménage. De temps en temps, ils amorçaient un piqué et s'approchaient un peu du grimpeur, espérant sans doute ainsi le faire partir.

Quand l'équipe de baguage a été suffisamment éloignée, et après s'être assurés qu'aucun danger ne subsistait, ils sont revenus à proximité du nid, reprenant le cours normal de leurs activités.

 Le 2 Juillet, nous avons observés avec plaisir toute la famille en début d'après-midi, calme et sereine. ''02'' se toilettait sur le perchoir du nid après un bain. Les deux jeunes se toilettaient également consciencieusement pour parfaire leur plumage encore en pousse. Assez souvent ils battaient des ailes, préparant déjà leurs muscles à leur futur envol. ''8Z'', lui, était perché un peu à l'écart, se reposant sans doute d'une précédente pêche très fructueuse, car personne ne criait pour l'inciter à repartir pêcher.

 Dans le nid des balbuzards, les bergeronnettes grises élèvent elles aussi maintenant des petits, car on les voit très souvent rentrer et sortir sur la gauche de l'aire (vue de l'observatoire), le bec chargé de nourriture à l'arrivée.

 Devant l'observatoire, les jeunes foulques des deux nids les plus proches, maintenant toutes nées, apprennent à se nourrir, nageant dans les herbes bordant la rive sous la surveillance rapprochée de leurs parents.

 Les trois jeunes hérons grossissent et sont maintenant bien visibles quand ils sont debout sur leur nid.

Du 3 au 6 Juillet : Les deux jeunes balbuzards ''R1'' et ''R2'' continuent les exercices de préparation à l'envol, en battant souvent et vigoureusement des ailes, face au vent. Encore quelques jours, et c'est le grand saut …

Ils savent maintenant manger seuls, l'un deux s'appropriant parfois le poisson apporté par ''8Z'' avant que ''02'' ait eu le temps de s'en saisir. Quand elle le prend et mange elle-même, elle continue cependant à leur donner la becquée.

Elle continue également l'entretien de l'aire et fait preuve d'opportunisme. En effet, le 5, des observateurs l'ont vue y déposer le monticule d'herbes quelle est allée récupérer sur la souche émergente située à droite de l'observatoire, et qui constituait le nid des foulques, maintenant vide… Ceux-ci, peut-être en prévision d'une seconde nichée, et bien qu'élevant cinq poussins encore petits, ont aussitôt entrepris la reconstruction de ce nid sur cette même souche.

Du 7 au 14 Juillet : Bonne et mauvaise nouvelle !

Nous guettions avec impatience les premiers vols des deux jeunes balbuzards, qui ''s'entraînaient'' encore de concert sur le nid dans la soirée du 10.

Le 11 au matin, lors d'une première visite sous la pluie battante, nous pensions que cet envol était effectif pour ''R1'', qui n'était plus visible sur le nid, et que l'on croyait perché aux alentours, masqué par la végétation.

C'est finalement dans la soirée de cette journée du 11 que nous nous sommes rendu compte qu'il était en fait couché sur le nid, totalement inerte, seules quelques plumes de son dos et l'extrémité d'une de ses ailes étant visibles lorsque le vent les agitaient. Cette inertie inquiétante, même lors des apports de poisson par ''8Z'', s'est prolongée le 12 et le 13, confirmant hélas qu'il n'est vraisemblablement plus en vie.

Bien nourri et mangeant déjà seul, ''R1'' s'est peut-être étouffé en voulant avaler un trop gros morceau de poisson. Toute autre cause ayant provoqué sa mort est évidemment aussi envisageable (maladie, anomalie constitutionnelle, etc…), sachant que la disparition d'un jeune sur le nid à tout stade de son développement n'est sans doute pas exceptionnelle.

 Quand à ''R2'', c'est le 14, vers 16H30, qu'il a pris son premier envol. Il a par la suite effectué plusieurs vols autour de son nid, revenant à chaque fois se poser dessus, ou sur la branche qui sert de perchoir juste à côté de l'aire, près de sa mère.  

 Les jeunes bergeronnettes grises nées dans une cavité à l'intérieur du nid des balbuzards ont du prendre leur envol, car les allers et retours des adultes ont cessé.

 Par ailleurs, sur l'étang, l'effectif des poussins élevé par les foulques qui ont niché sur la droite de l'observatoire est passé de cinq à deux, sans doute à cause d'une prédation. Le couple qui nichait à gauche très près de l'observatoire a toujours trois poussins, assez gros maintenant. Seul, leur bec est encore de couleur rouge.

 Toujours sur leur nid, les trois jeunes hérons deviennent de plus en plus bruyants lors de l'apport de nourriture par les parents.

Le 15 Juillet :

 Le cadavre du jeune ''R1'' a été collecté ce matin sur l'aire (voir photo), et transporté par une personne habilitée au Muséum d'histoire naturelle d'Orléans, où il sera autopsié.

Il ne présentait aucune particularité externe permettant de privilégier dès maintenant une hypothèse sur la cause de sa mort.

 Encore un peu maladroit pour se percher dans les arbres, le jeune ''R2'' a effectué dans l'après-midi plusieurs vols aux alentours du nid, sous la surveillance rapprochée de sa mère qui volait parfois de concert avec lui, ou se perchait assez près de lui quand il était posé.

Du 16 au 21 Juillet : Le jeune ''R2'' découvre l'étang.

 Utilisant les arbres situés autour de l'étang, le jeune change souvent de perchoir, mais reste encore cantonné dans la zone en face de l'observatoire, à proximité de l'aire. La femelle ''02'', paraissant très protectrice, n'est jamais perchée bien loin de lui.

Quand il vole, les deux adultes montent parfois haut dans le ciel, utilisant les ascendances, peut-être pour l'inciter à s'approprier lui aussi cette composante du vol, ou à étendre son champ d'action.

Alors qu'il ne le faisait que très rarement auparavant, le mâle ''8Z'' plonge souvent dans l'étang, dans le secteur où ''R2'' est perché, sans attraper de poisson. On peut penser que déjà, il l'initie à l'action de pêche.

Bien que largement nourri (trois apports de poisson dans l'après-midi du 20 par ex), ''R2'' passe beaucoup de temps à quémander, criant parfois même lorsqu'il est en possession d'une proie, qu'il mange encore sur le nid.

On continue à voir, près de l'observatoire, les jeunes foulques qui grossissent rapidement, alors que plus loin, les trois jeunes hérons ne semblent pas encore près à quitter leur nid.

Du 22 au 28 Juillet : Le jeune ''R2'' prend son temps pour s'affranchir…

 Bien qu'il effectue parfois un vol prolongé au dessus de l'étang en prenant de l'altitude, le jeune ''R2'' ne paraît pas encore s'éloigner du secteur de l'aire, revenant finalement se percher assez près de sa mère, souvent après une rapide descente en piqué. Ils affectionnent un pin mort, assez peu visible, et situé sur la rive gauche de l'étang, environ 300 mètres devant l'observatoire. Souvent, la femelle est perchée au sommet, vigilante, et le jeune quelques mètres en dessous.

C'est encore sur le nid que ''R2'' mange les poissons que ''8Z'' lui apporte.

 Toujours très protectrice et attentionnée, ''02'', aidée par le mâle quand il est présent, continue à attaquer avec virulence tout rapace ou héron qui s'approche trop près de l'aire.

Elle nous a offert le 22 un spectacle rarement observé chez les balbuzards, en venant avec un poisson entamé rejoindre son jeune perché dans un arbre et lui donner la becquée. En général, l'apport de proies s'effectue sur l'aire jusqu'à la complète autonomie des jeunes.

 Encore incapable d'attraper un poisson, ''R2'' a été vu le 28 effectuer un  plongeon dans l'étang. L'entraînement à la pêche commence…

 Sur le nid de hérons, seuls deux jeunes sont encore présents. Invisible aux alentours et lors des nourrissages, le troisième a peut-être été tué ou éjecté hors du nid par ses frères ou soeurs, ce qui est assez fréquent chez cette espèce.

 Tôt le matin du 28, et le silence régnant, une chevrette est passée sur la rive de l'étang, environ 25 mètres devant l'observatoire. Dans le contre-jour du soleil levant, cette gracieuse silhouette s'est éloignée sans tarder, alertée dès le premier déclenchement de l'appareil photos…

Du 29 Juillet au 5 Août : Le jeune ''R2'' progresse tranquillement.

 Toujours bien nourri et recevant les proies apportées par ''8Z'' sur le nid, le jeune ''R2'' commence à les emporter de temps en temps sur un perchoir pour les manger. Choisissant des branches parfois trop petites, sur lesquelles le poisson a tendance à basculer quand il est de belle taille, il paraît encore un peu malhabile pour se stabiliser sur une serre, l'autre tenant la proie.

 Il change souvent de perchoir, et commence à utiliser les différents gros piquets se dressant au milieu de l'étang.

 Bien que volant parfois haut et longuement au dessus du site qui l'a vu naître, il ne semble pas encore enclin à trop s'en éloigner.

 Il évolue encore sous la surveillance de la femelle ''02'', toujours présente, perchée dans le secteur. Elle sollicite toujours ''8Z'', qui continue apparemment à l'approvisionner elle aussi en poissons.  

 A noter que les fortes bourrasques de vent qui ont accompagné l'orage dans la soirée du 31 juillet ont créé une brèche dans la partie périphérique supérieure de l'aire. Un amas de branches pend maintenant sur la partie gauche du nid vu de l'observatoire, mais la structure principale ne semble pas avoir été ébranlée.

 Les deux jeunes hérons, qui commencent à voler, se perchent maintenant sur les piquets aux alentours de leur nid, mais reviennent souvent sur celui-ci, notamment lors des nourrissages.

Les jeunes foulques ont grossi, arborant maintenant le blanc caractéristique des juvéniles sur le devant du cou et la gorge.

Du 6 au 10 Août : Sains et saufs après l'orage !

 Inquiétude le matin du 7 août après le très violent orage qui a traversé le secteur vers 5H00. En effet, dans le silence inhabituel qui règne sur l'étang après le déluge, aucun balbuzard n'est visible…

Soulagement l'après-midi car la jeune femelle ''R2'' est là, perchée dans un pin, puis ''02'' apparaît vers 15H20, avec un poisson partiellement consommé qu'elle dépose sur l'aire. ''R2'' l'y rejoint aussitôt et commence à manger. ''8Z'', non vu ce jour là, est bien présent le lendemain, se faisant admirer après un bain sur un piquet de l'étang.

 Cette fois, ce sont visiblement toutes les branches périphériques supérieures de l'aire qui ont été arrachées par les violentes rafales de vent, la structure principale ayant apparemment à nouveau bien résisté.

 Les grands pins visibles de l'observatoire semblent indemnes, à l'exception de celui qui s'avance le plus vers l'étang sur la rive gauche. Plusieurs de ses branches sont cassées, dont celle qui constituait un des perchoirs favoris aux balbuzards.

 Deux nids naturels ont été détruits en forêt par la force du vent (bilan communiqué par Rolf Wahl). L'un a disparu du sommet du pin qui le portait, et c'est le pin porteur lui-même qui s'est couché pour l'autre. Heureusement, les deux jeunes nés sur chacun d'eux étaient volants depuis plus de cinq semaines pour le premier, et depuis environ deux semaines pour le deuxième.  

Du 11 au 16 Août : Maintenant nourrie par les deux adultes, et bien qu'ayant pris son premier envol depuis plus d'un mois, la jeune femelle ''R2'' ne paraît pas pressée de s'émanciper.

 Ces derniers jours, en effet, la femelle ''02'' s'est remise à pêcher. Efficace, elle revient souvent en début d'après-midi avec un beau poisson, dont elle apporte plus tard sur le nid une bonne partie non consommée. ''8Z'' continuant lui aussi à apporter régulièrement des proies, la jeune femelle ''R2'' a largement de quoi satisfaire son appétit, et pourra sans doute partir prochainement en migration avec de bonnes réserves énergétiques…

Ce départ ne paraît pas encore imminent car bien qu'effectuant fréquemment des plongeons d'entraînement dans l'étang, elle ne semble pas encore apte à se nourrir par ses propres moyens et reste encore cantonnée sur le site.

 Suivant l'exemple des adultes, et peut-être un peu par jeu, elle prend elle-même en chasse les buses ou bondrées s'aventurant dans le secteur, effectuant à ces occasions quelques acrobaties en vol. 

 La concurrence pour la possession des nids paraît perdurer car les deux adultes continuent à avoir assez fréquemment la visite de congénères ''étrangers'' qu'ils s'évertuent, par leurs cris et leurs attitudes, à éloigner de leur territoire.

 Les deux jeunes hérons paraissent avoir définitivement  pris leur indépendance, car on ne les voit plus revenir sur le nid où ils sont nés.

 Les jeunes foulques, par contre, reviennent encore fréquemment se reposer sur le nid situé sur la souche émergente à droite de l'observatoire. Il a été encore reconstruit par les adultes après une nouvelle destruction due à la montée des eaux consécutive à l'orage du 7 Août.

Du 17 au 24 Août : ''R2'' ne paraît toujours pas pressée de prendre son indépendance.

 Cette jeune femelle reste visiblement encore cantonnée sur l'étang, et continue à se faire nourrir par ''8Z', et parfois par ''02'' quand elle est présente.

 Pourtant le 21, le mâle lui a donné sur place une leçon de pêche, en attrapant deux poissons dans l'étang, fait exceptionnel de sa part cette année. Plongeant directement du pin dans lequel il était perché, il a d'abord attrapé vers 14H10 une petite proie qu'il a apportée sur le nid à ''R2''. Il a récidivé un peu plus tard à partir du même perchoir, sur lequel il est revenu, gardant cette fois le poisson de taille moyenne pour sa consommation personnelle.

 Peut-être en prémices à un départ en migration proche, la femelle ''02'' semble maintenant s'absenter longuement du site. Présente régulièrement jusqu'au 19, elle n'a été vue depuis que dans l'après-midi du 22.

 ''8Z'' a offert aux visiteurs un spectacle inédit le dimanche 22 vers 15H00. En effet, arrivant avec un gros poisson, il s'est d'abord perché dans un de ses pins favoris. Eprouvant ensuite quelques difficultés à stabiliser cette proie imposante sur son perchoir, il s'est laissé glisser au sol pour la consommer sur la rive de l'étang, qui a été notablement élargie ces derniers jours par la mise en baisse du niveau de l'eau. Il a pu ainsi s'éloigner suffisamment de la végétation bordant l'étang, peut-être conscient que sa sécurité était de cette façon assurée vis-à-vis de prédateurs potentiels. Il est resté à cet endroit pendant environ quarante cinq minutes pour consommer toute la tête de ce gros poisson, qu'il a apporté ensuite sur le nid à la jeune femelle ''R2''.

 Depuis quelques jours, on entend fréquemment les cris de deux jeunes faucons hobereaux qui se font nourrir par les adultes dans les pins situés en arrière de l'observatoire. On les voit de temps en temps faire une incursion sur l'étang, venant même parfois se percher tout près du nid des balbuzards.

Du 25 Août au 5 Septembre : Au revoir et longue vie à ''R2''.

 Plus de six semaines après son premier envol, et y étant probablement suffisamment préparée, c'est le 27 Août que la jeune femelle ''R2'' semble avoir pris brusquement son indépendance. Encore observée ce jour là quémandant de la nourriture tôt le matin, puis prenant un bain dans l'étang l'après-midi, elle n'a plus été observée sur le site depuis cette date. Souhaitons lui longue vie, en espérant avoir un jour de ses nouvelles grâce à sa bague orange codée…

 Jusqu'au 5 septembre inclus, ''02'' et ''8Z'' étaient toujours présents, mais étaient moins visibles, paraissant s'absenter assez longtemps, ou se perchant parfois à plus grande distance de l'aire, cachés par la végétation.

 Profitant d'une de leurs absences, c'est un balbuzard non bagué qui a été observé pendant plus d'une heure le 4 septembre, stationnant en soirée sur un piquet près de la rive gauche opposée à l'observatoire. Nous ne saurons jamais d'où venait cet oiseau qui, gorge gonflée après un repas, s'était peut-être octroyé sur l'étang une halte réparatrice au cours de sa migration…

Du 6 au 17 Septembre : De toute évidence, ''02" et ''8Z" ont à leur tour quitté les lieux.

 Encore observée tôt le matin du 7 Septembre perchée sur un gros piquet au milieu de l'étang, la femelle "02" parait avoir quitté définitivement le site du Ravoir à ce moment, car elle n'a plus été observée depuis cette date.

 Quand à "8Z" c'est sensiblement plus tôt que les deux années précédentes qu'il semble avoir quitté définitivement le secteur, car il a été vu pour la dernière fois tôt le matin du 15 Septembre. Pour mémoire, il avait encore été observé en ''retardataire'' sur le site le 4 Octobre en 2006, et le 25 Septembre en 2007 (voir rubrique 2007).

 Souhaitons leur des trajets migratoires sans encombre et un bon séjour sur leurs quartiers d'hivernage. .

Le 16 Septembre, après le départ apparent de "8Z", c'est un nouveau balbuzard adulte non bagué qui a été observé en soirée, perché vers le déversoir de l'étang. Il s'agissait probablement encore de l'un des nombreux migrateurs qui traversent notre région à cette époque de l'année, et qui a choisi le site pour s'arrêter et se sustenter avant de poursuivre son voyage.

 Ces derniers jours, ce sont les faucons hobereaux qui ont fait le spectacle en poursuivant les insectes au dessus de l'étang, rasant fréquemment l'eau de leur vol rapide et capricieux.

Du 18 au 21 Septembre : Réapparition de ''8Z''!

 Il était resté invisible lors des visites faites à différentes heures chaque jour depuis le 15 Septembre. La surprise fut donc grande de retrouver ''8Z'' à nouveau présent le 19 à 17H15, perché avec un poisson entier dans le pin qui s'avance le plus dans l'étang, sur la rive gauche opposée à l'observatoire.

 La gorge déjà gonflée, signe d'un précédent repas récent, c'est en deux périodes entrecoupées d'une longue pause qu'il a consommé cette proie, à l'évidence un  brochet de taille modeste.

 Il n'a pas été revu les 20 et 21 Septembre. Etait-ce sa dernière apparition avant un départ en migration cette fois effectif ? Gageons en tous cas qu'il partira en ayant accumulé de bonnes réserves…

Du 22 au 28 Septembre : Ils vont nous manquer…

 Le mâle "8Z" a paru totalement absent les jours suivant sa courte réapparition du 19 Septembre. Il faudra à l'évidence maintenant attendre plus de cinq longs mois pour revoir cette silhouette familière, trônant sur un de ses perchoirs favoris…

 Avec les balbuzards, les faucons hobereaux semblent également avoir entrepris depuis peu leur voyage vers des contrées plus chaudes, et, sans les foulques qui s'y sont rassemblées en grand nombre ces dernières semaines, l'étang paraîtrait bien désert en ce début d'automne...

 Par ailleurs, René Rosoux, directeur scientifique au Muséum des Sciences naturelles d'Orléans, nous a informés que l'autopsie pratiquée sur le jeune ''R1'' n'a pas mis en évidence d'anomalie physique pouvant expliquer sa mort sur le nid, alors qu'il était sur le point de prendre son premier envol.

 Il faut maintenant attendre les résultats des analyses toxicologiques sur les organes prélevés au cours de cette autopsie pour espérer connaître la cause du décès. Ces analyses, effectuées sur tous les oiseaux morts recensés, font partie du programme de recherches inclus dans le plan national de restauration de l'espèce.

 Nos chers balbuzards nous ayant apparemment définitivement quittés, cette rubrique va maintenant prendre fin pour la saison 2008. Elle pourra être réactivée ponctuellement pour indiquer les résultats complets de l'autopsie du juvénile ''R1'' quand ils seront connus.

 Espérons qu'ayant échappé à tous les dangers qui les guettent au cours de leurs migrations et sur leurs lieux d'hivernage, "02" et "8Z" reviendront l'an prochain nous gratifier de leurs évolutions et d'une reproduction totalement réussie sur le nid de l'observatoire, sans qu'ils aient à déplorer cette fois la mort d'un de leurs jeunes avant envol.

 Je tenais à remercier Francis Couton, qui m'a permis d'alimenter cette rubrique sur son site internet. Nous espérons tous les deux avoir ainsi fait partager un peu de l'intérêt que nous portons à ces magnifiques rapaces.

 Remerciements aussi à Rolf Wahl, qui, grâce aux bagues qu'il pose sur les pattes des jeunes balbuzards depuis 1995, nous a permis ''d'identifier'' les oiseaux acteurs de ce récit, et de connaître leur historique.

 Grand merci également à l'ONF, gestionnaire des lieux et à l'origine de la construction de l'observatoire, sous l'abri duquel ces nombreuses heures d'observation ont été possibles sans perturber les balbuzards.

 Une pensée amicale, enfin, à toutes les personnes sympathiques, habitués ou visiteurs occasionnels, avec lesquelles il m'a été agréable de partager souvent ces observations et cette passion.