Ces caractéristiques correspondant au seul oiseau
reproducteur que nous connaissons en forêt d’Orléans comme porteur d’une
bague jaune, il sera intéressant d’essayer d’identifier cette visiteuse dans
les jours suivants si elle réapparaît…
Mardi 25 février :
c’était bien ‘’Panchita’’, déjà revenue de sa villégiature hivernale en côte
nord de l’Espagne…
Après pas mal d’heures d’attente et d’observation, nous avons enfin
pu vérifier aujourd’hui le code de la bague jaune que porte sur la patte
droite la belle qui visite depuis plusieurs jours l’étang du Ravoir.
Apparaissant vers 17H00, elle s’est perchée sur un piquet court situé loin
vers la droite de l’étang vu de l’observatoire. Malgré la distance et les
conditions d’éclairage médiocres, le code 82, gravé de bas en haut sur sa
bague, à pu être lu grâce à une longue-vue.
Comme nous le pressentions, il s’agit de ‘’Panchita’’, baptisée ainsi
par des ornithologues d’une fondation de protection des animaux sauvages du
nord de l’Espagne. Ce sont eux en effet qui l’ont capturée pour la baguer en
février 2011, alors qu’elle séjournait dans l’estuaire du fleuve EO, à la
limite des provinces de la Galice et des Asturies. Elle arborait encore à
l’époque un plumage de juvénile, indiquant qu’elle était née en 2010, en un
lieu qui restera hélas inconnu…
C’est en 2012, à l’âge de 2 ans, qu’elle est apparue en forêt
d’Orléans, venant rejoindre sur un nid vacant un mâle non bagué qui
cherchait à attirer une femelle. Probablement encore trop immature, ce
nouveau couple ne s’est pas reproduit cette année là mais en 2013 (c’était à
priori le même mâle non bagué…), il a réussi à élever jusqu’à émancipation
deux jeunes.
Observée jusqu’au 12 août, et partie apparemment en migration l’an
dernier avant même l’émancipation de ses jeunes qu’elle a laissé alors
totalement à la charge du mâle,’’Panchita’’ est allée comme en 2012 passer
l’hiver dans la zone où elle avait été baguée en février 2011. La distance
réduite de ce lieu d’hivernage par rapport à son site de nidification
(environ 900 kms à vol d’oiseau) et le climat particulièrement clément de
cet hiver font peut-être partie des paramètres l’ayant incitée à revenir si
précocement en forêt d’Orléans cette année…
Comme elle est probablement encore esseulée, l’étang du Ravoir semble
constituer actuellement pour cette femelle un lieu attractif de repos, de
baignade et de possibilités de pêche… L’aire visible de l’observatoire, sur
laquelle nous l’avons vue se poser, ne lui est peut-être pas non plus
totalement indifférente…
Mercredi 26 février : ‘’Panchita’’ n’est
déjà plus seule sur le Ravoir…
Cet
après-midi vers 17H15, c’est un mâle non bagué qui est venu se percher sur
un des plus gros piquets de l’étang. Presqu’au même moment, ‘’Panchita’’ est
apparue, venant trôner sur un autre perchoir plus éloigné. C’est peut-être
la présence du mâle qui l’a incitée peu après à aller chasser une corneille
venue sur l’aire, puis à se poser sur une branche qui la jouxte. Les deux
rapaces étaient encore dans cette position à notre départ en soirée…
La
gorge gonflée d’un repas pris avant son arrivée, le mâle est resté très
apathique, récupérant probablement d’un voyage au long court… L’absence de
bague sur ses tarses laisse évidemment planer un doute, mais il nous a paru
ressembler à l’individu non marqué qui fréquente très tôt l’étang depuis
trois ans, et qui avait même dans le passé conté fleurette à ‘’02’’ avant le
retour de ‘’8Z’’…
Le nid visible de l’observatoire étant apparemment très attractif pour les
balbuzards, la suite des évènements s’annonce intéressante…
Vendredi 28 février : ‘’Panchita’’ semble vouloir s’approprier le nid
visible de l’observatoire…
Ce
sont maintenant trois femelles déjà reproductrices en forêt d’Orléans qui
sont à ce jour répertoriées revenues de leurs quartiers d’hiver. Du jamais
vu auparavant un 28 février…
Après
‘’Panchita’’ qui les a largement devancées, l’une d’elles est ‘’8V’’. Ayant
dans le passé fait des incursions sur le Ravoir, elle était déjà
régulièrement citée en début de saison dans nos rubriques comme une habituée
des retours précoces (notamment le 1er mars en 2010). Arrivant les années
précédentes très peu de temps après son partenaire habituel ‘’8R’’, elle
semble cette fois l’avoir précédé en étant observée seule sur son nid
aujourd’hui. Espérons que ce valeureux mâle ne tardera pas à la rejoindre…
L’autre,
observée dès hier, est la jeune partenaire d’un mâle non bagué qui est
probablement celui que nous voyons fréquenter le Ravoir depuis le 26
février. S’il s’agit bien de lui, c’est le seul que nous avons observé à ce
jour et la présence de sa femelle habituelle ne l’empêche pas de renouveler
ses incursions sur l’étang. Il est en effet encore venu cet après-midi se
percher sur son piquet-perchoir favori devant l’observatoire…
Sous
l’œil apparemment indifférent de ce mâle, c’est peu après que ‘’Panchita’’
est apparue pour se poser dans l’aire visible de l’observatoire, puis juste
à côté sur une branche. A l’évidence ce nid l’intéresse de plus en plus car
hier, elle y a passé aussi une bonne partie de l’après-midi, stoïque sous
les rafales de vent et les averses. Nous l’avons même vue commencer à y
déplacer des branches…
‘’Panchita’’ avait réussi en 2012 à évincer une autre femelle qui s’était
installée avant elle sur l’aire sur laquelle elle s’est reproduite l’an
dernier. A l’époque seulement âgée de deux ans, elle avait néanmoins semblé
très pugnace… La confrontation risque donc d’être assez violente pour la
propriété du nid du Ravoir au retour espéré de ‘’02’’… ‘’Panchita’’
sera-t-elle avant rejointe par un mâle, et lequel ?...
Vendredi 7 mars : ‘’Panchita’’ se fait discrète, puis revient
défendre le nid…
Alors
qu’elle avait paru la semaine dernière stationner de plus en plus longtemps
sur l’aire de ‘’02’’ et ‘’8Z’’, ‘’Panchita’’ n’y avait plus été observée
depuis dimanche 2 mars inclus, au grand dam des visiteurs que le retour du
beau temps à incités à venir de plus en plus nombreux à l’observatoire…
Seul, le mâle non bagué observé depuis le 26 février assurait de temps en
temps le spectacle par ses incursions sur l’étang…
Nous
nous demandions donc où elle était passée mais aujourd’hui, ‘’Panchita’’
s’est rappelée à notre bon souvenir vers 14H30 en venant subitement chasser
une ‘’étrangère’’… C’est en effet une autre femelle caractérisée par le port
d’une seule bague métallique sur la patte droite que nous avions trouvée une
demi-heure plus tôt en train de manger un poisson juste à côté du nid. Après
avoir rôdé un instant autour de l’aire dans laquelle s’était installée
‘’l’intruse’’ à son approche, ‘’Panchita’’ l’a subitement attaquée par un
piqué en vol foudroyant, l’incitant ainsi à s’envoler. Après avoir volé un
moment de concert, les deux femelles se sont éloignées. Plus tard, c’est ‘’Panchita’’
qui est revenue fêter sa victoire en mangeant elle aussi un poisson à
proximité du nid…
Comme
c’est assez courant en début de saison pour des femelles esseulées, ‘’Panchita’’
s’était peut-être absentée plusieurs jours pour aller se faire offrir
quelques poissons par un mâle encore célibataire sur un autre nid plus ou
moins éloigné… Peut-être aussi surveillait-elle tout simplement le site du Ravoir
à distance, n’y venant que de temps en temps hors de notre présence, mais
prompte à intervenir lors de l’intrusion d’une autre femelle sur l’aire
convoitée…
Si
l’on s’en réfère à l’an passé, le retour de ‘’02’’ devrait être proche. Il
sera alors beaucoup plus difficile à la
jeune ‘’Panchita’’ de se maintenir sur l’étang…
Aujourd’hui
encore, le mâle non bagué s’est manifesté, passant devant l’observatoire
avec dans les serres un poisson qu’il venait juste de pêcher dans l’étang et
qu’il allait peut-être offrir à sa femelle. Observée en couple avec lui
depuis le 27 février, cette femelle sera probablement la plus précoce à
pondre en forêt d’Orléans…
‘’8V’’ ne tardera alors sans doute pas à l’imiter, car c’est avec plaisir
que nous avons pu constater le 2 mars que ‘’8R’’ l’avait rejointe…
Lundi 10 mars : exit ‘’Panchita’’, ‘’02’’ est arrivée !
Le très
beau temps printanier a incité hier un nombre important de visiteurs à venir
à l’observatoire, et c’est seulement en fin d’après-midi que nous nous
sommes aperçus que la femelle dont ils admiraient les évolutions et que nous
leur présentions comme étant encore ‘’Panchita’’ était en fait ‘’02’’…
C’est
donc en début d’après-midi qu’une femelle, que nous pensions être ‘’Panchita’’,
a tout d’abord pris un bain avant d’aller se sécher sur un gros piquet au
fond de l’étang. Après avoir pris de l’altitude en planant, elle a semblé
partir en direction de la Loire vers 15H00. ‘’Elle’’ est pourtant revenue
peu après se poser à côté du nid, et c’est de là qu’elle est allée
directement attraper un poisson tout près de la rive sur la droite de
l’observatoire. Elle l’a consommé au sommet d’un vieux tronc d’arbre mort
cassé, partiellement cachée par la végétation. Ce n’est que lorsqu’elle est
venue plus tard se percher juste à côté du nid qu’il nous est apparu que
cette femelle ressemblait plus à ‘’02’’ qu’à "Panchita"… Les conditions
d’observation et le jour déclinant ne nous ont pas permis ensuite de
vérifier que la bague qu’elle portait sur la patte droite était bien de
couleur orange…
Il
nous a donc fallu attendre ce lundi pour pouvoir confirmer le retour
effectif de ‘’02’’. Elle est en effet restée cet après-midi longtemps
perchée à côté de son nid, cette fois en bonne position pour nous permettre
de vérifier la couleur de sa bague et d’en lire le code…
Elle
est donc probablement arrivée samedi en fin d’après-midi ou dans la matinée
de dimanche, sans que l’on sache de quelle façon ‘’Panchita’’ à laissé la
place… Il n’est pas impossible aussi que ce soit ‘’Panchita’’ que nous
avions vue partir en direction de la Loire dimanche vers 15H00, et que ce
soit ‘’02’’ qui soit arrivée peu après sur son nid. Dans ce cas, ‘’Panchita’’
n’est pas revenue en notre présence tenter de se maintenir sur l’aire du
Ravoir… Elle trônait d’ailleurs ce matin près de celle sur laquelle elle
s’était reproduite pour la première fois l’an passé. Espérons qu’elle
retrouvera bientôt son partenaire de 2013 pour tenter de perpétuer à nouveau
l’espèce…
Quant
à ‘’02’’, elle a déjà repris ses habitudes sur le Ravoir, nous gratifiant
cet après-midi du spectacle d’un vigoureux bain pris sous les cris
réprobateurs de quelques goélands qui fréquentent actuellement l’étang.
Hier, elle déplaçait déjà les branches dans son nid.
Vivement que ‘’8Z’’ arrive…
Samedi 15 mars : à nouveau réunis !
Chaque
année à cette époque, en guettant le retour des balbuzards en forêt
d’Orléans, revient en filigrane la crainte de constater au fil des jours que
certains ne rejoindront plus jamais leur site de reproduction…
Notre joie fut donc grande aujourd’hui en arrivant à l’observatoire
vers 15H30 de constater qu’ayant lui aussi passé sans encombre la période
hivernale, le mâle ‘’8Z’’ avait rejoint la femelle ‘’02’’ sur le nid
emblématique de l’étang du Ravoir…
Arrivé
probablement la veille au soir ou dans la matinée, il a paru peu éprouvé par
son voyage, développant dans l’après-midi une belle énergie....
Il
a tout d’abord effectué une tentative d’accouplement avec sa partenaire,
avant de faire ce qui pourrait paraître pour un ‘’tour du propriétaire’’,
allant et venant sur différents perchoirs qu’il fréquente habituellement
autour de l’étang. Déjà, ‘’02’’ le sollicitait par ses cris pour l’apport
d’un repas…
Après
une altercation avec trois corneilles qu’il a tenté de chasser avec
conviction, le mâle nouvellement arrivé est allé pêcher, revenant vers 17H30
sur le nid avec un beau poisson. Bien que ‘’02’’ ait tenté de s’en emparer,
il est parti commencer à le manger sur un perchoir caché à la vue par la
végétation. Une demi-heure plus tard, il revenait l’offrir partiellement
consommé à sa femelle, Une fois celle-ci partie se nourrir au sommet du
tronc cassé d’un arbre mort qu’elle affectionne pour cette opération, il a
aussitôt entrepris un grand ménage dans le nid en y bougeant les branches et
en y grattant énergiquement le fond…
Peut-être
satisfait de son travail, il est enfin venu se percher sur une branche
jouxtant l’aire, nous permettant alors de vérifier le code gravé sur sa
bague de couleur.
Voici donc ce couple attachant reformé une nouvelle fois pour tenter de
perpétuer l’espèce. Puissent-ils y parvenir cette année comme de 2010 à
2012…
Vendredi 21 mars : les arrivées se poursuivent…
Après
les quelques oiseaux revenus très tôt en avant-garde cette année, le retour
des balbuzards en forêt d’Orléans se poursuit sans que l’on note une
généralisation des arrivées plus précoces que celles des saisons
précédentes… Une douzaine de couples sont maintenant formés ou reformés,
mais plusieurs individus manquent encore à l’appel… A noter cependant que
l’un de ces couples, reconstitué dès le 27 février, en est au stade de la
couvaison depuis plusieurs jours…
Quant
à ‘’Panchita’’, évincée du Ravoir au retour de ‘’02’’, elle semblait ce
matin attendre encore près de son nid un mâle pour s’y reproduire à nouveau.
Pour l’anecdote, son partenaire non bagué de l’an passé était encore présent
en forêt d’Orléans le 21 septembre 2013, ce qui explique peut-être qu’il la
fasse patienter encore un peu…
Sur
le Ravoir, la période d’accouplements et de préparation de l’aire bat son
plein pour ‘’02’’ et ‘’8Z’’, et le spectacle est permanent… Avec le vent, la
dépose de grandes branches sur le nid n’est pas toujours simple pour nos
deux bâtisseurs (Voir à ce sujet ‘’02’’ faisant du ‘’saut à la perche’’ sur
son aire dans la galerie photos…).
Lorsqu’ils
volent, il faut être attentif à ne pas les confondre avec les quelques
goélands qui continuent à rôder sur l’étang. D’envergure à peine inférieure,
ces laridés présentent en effet des silhouettes et des battements d’ailes
assez similaires à ceux des balbuzards. D’humeur belliqueuse et poussant des
cris puissants, ils harcèlent volontiers ‘’02’’ ou ‘’8Z’’ quand ils
descendent de leurs perchoirs pour se baigner. Nous ne les avons toutefois
pas observés essayant de parasiter les rapaces en tentant de leur subtiliser
leurs poissons, bien qu’ils soient réputés pour ces voies de fait…
Si ces redoutables écumeurs des eaux persistent à fréquenter l’étang, les
grèbes, foulques et canards qui en sont les hôtes habituels auront bien du
mal à mener à bien leurs éventuelles tentatives de reproduction. En
attendant, ils s’y préparent par des affrontements spectaculaires entre
couples pour délimitation des territoires, ou, pour les canards colvert,
entre mâles pour la possession des femelles. Le printemps est bien là…
Samedi 29 mars : ‘’02’’ et
‘’8Z’’ en pleine ‘’lune de miel’’…
Alors
que deux des couples de balbuzards qui occupent ou réoccupent maintenant une
grande partie des nids de la forêt d’Orléans en sont au stade de la
couvaison, la préparation à cette période occupe les autres…
C’est
avec plaisir que nous avons constaté qu’après avoir attendu longtemps un
partenaire, ‘’Panchita’’ est maintenant elle aussi entrée dans cette phase
active menant à la ponte. Elle a en effet été rejointe il y a quelques jours
sur son aire par un mâle non bagué qui est probablement celui avec lequel
elle s’était reproduite pour la première fois l’an passé…
Sur
l’étang du Ravoir, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ sont également très impliqués pour
parvenir à cet évènement. Les apports de branches se succèdent sur leur nid
et hier, le mâle y apportait déjà de l’herbe pour en améliorer le confort…
C’est
bien stabilisée dans l’aire que ‘’02’’ accepte la plupart des nombreux
accouplements. Nous l’avons vue en effet éconduire ‘’8Z’’ qui tentait cet
exercice acrobatique alors qu’elle était perchée sur une branche, puis venir
peu après le solliciter dans le nid. Une fois l’acte accompli, elle
retournait sur son perchoir, apparemment satisfaite…
Si
la régularité constatée les années précédentes pour ce couple dans les dates
jalonnant sa reproduction perdure, ces activités nuptiales devraient le
conduire à un début de ponte et de couvaison vers le 6 avril.
Notre prochain rendez-vous sera probablement pour vous l’annoncer…
Vendredi 4 avril : ne les dérangeons pas…
Un
jour plus tôt que l’an passé, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ entament aujourd’hui la phase
délicate de l’incubation d’une ponte que vient à l’évidence de commencer la
femelle.
A
notre arrivée en milieu d’après-midi à l’observatoire, le mâle trônait sur
le bord du nid, gorge bien gonflée. Nous pensions alors que ‘’02’’ mangeait
sa part du poisson dans un arbre, mais c’est quand ‘’8Z’’ a voulu prendre sa
place que nous nous sommes aperçus qu’elle était auparavant couchée dans
l’aire, parfaitement invisible… Peu encline à le laisser la remplacer, c’est
finalement elle qui s’est recouchée sur le premier œuf pondu. Peut-être
dépité, le mâle est allé se percher dans un pin de la rive gauche…
Si
aucun avatar ne vient perturber le bon déroulement de cette incubation,
c’est normalement dans 37 ou 38 jours que nous devrions assister aux toutes
premières becquées données à un poussin déjà né…
C’est
en bonne compagnie que ‘’02’’ et ‘’8Z’’ vont couver car comme les années
précédentes, un couple de bergeronnettes grises profite d’une cavité ménagée
dans l’aire des rapaces et de leur protection rapprochée pour engager son
propre cycle de reproduction. On voyait cet après-midi les deux graciles
passereaux virevolter autour de l’amas de branches et y rentrer le bec
chargé de brindilles pour construire leur nid….
Ailleurs en forêt d’Orléans, plusieurs autres couples de balbuzards en sont
également au stade de la couvaison. Rappelons que ces oiseaux
particulièrement sensibles et dotés d’une vue exceptionnelle abandonnent
très vite leur nichée lors d’une intrusion humaine à moins de 300 mètres de
leur nid. Respectons-les et laissons-les couver en paix…
Dimanche 13 avril : ils couvent le plus souvent à l’abri des
regards…
Installée
depuis l’an dernier sur une plateforme (voir rubrique 2013) et avec les
apports de branches effectués à nouveau cette année par les deux rapaces,
l’aire de ‘’02’’ et ‘’8Z’’ paraît devenue un peu plus large que par le
passé. Il faut donc généralement être assez patient pour détecter un
mouvement de tête ou d’aile garantissant que l’un d’eux est bien en train de
couver, couché et caché à la vue au centre de la cuvette qu’ils y ont
aménagée …
A
l’instar des années précédentes, les relais à la couvaison entre les deux
partenaires sont particulièrement courts et le mâle en effectue une part non
négligeable. Ce fut par exemple le cas cet après-midi durant lequel c’est
lui qui a assuré la majeure partie de l’incubation de la ponte…
En
ce début de printemps doux et peu pluvieux, la Loire et les nombreux étangs
du secteur présentent probablement des niveaux d’eau très favorables à la
pêche, car la femelle ‘’02’’ est le plus souvent silencieuse, signe qu’elle
est bien approvisionnée en poissons par son valeureux partenaire…
En
forêt d’Orléans, la période de couvaison bat maintenant son plein sur une
bonne partie des nids de balbuzards, et c’est avec plaisir que nous avons
constaté que ‘’Panchita’’ et son compagnon sont eux aussi entrés dans cette
phase de leur reproduction…
Avec
quelques hérons et canards colvert, les grèbes huppés et les foulques
continuent à fréquenter en petit nombre le Ravoir. Néanmoins, et peut-être à
cause d’un niveau d’eau maintenu assez haut et peu favorable à l’émergence
de supports permettant d’y construire un nid, les prémices d’une prochaine
reproduction engagée et visible de l’observatoire par l’une ou l’autre de
ces espèces tardent à venir…
Le spectacle de la nature est cependant toujours renouvelé, telle cette
scène récente et peu ordinaire d’un canard colvert avalant en entier une
belle grenouille près de la rive de l’étang…
Samedi 26 avril : des congénères agressifs et déterminés…
Après
le retour dès fin février et courant mars de la plupart des adultes déjà
précédemment reproducteurs, c’est apparemment avec un temps de retard que
d’autres balbuzards investissent la forêt d’Orléans. Le baguage effectué
depuis 1995 en région Centre par Rolf Wahl a permis de déterminer que
beaucoup de ces ‘’retardataires’’ sont des jeunes oiseaux qui atteignent
leur maturité sexuelle et reviennent pour la première fois tenter de se
reproduire dans la région où ils sont nés (comportement appelé Philopatrie
très répandu chez les balbuzards). Agés généralement de trois ou quatre ans,
ils cherchent alors à s’installer sur un site de nidification, et les
tentatives visant à évincer d’une aire ancienne ses occupants habituels font
partie des stratégies qu’ils développent pour essayer d’y parvenir…
C’est
donc principalement à partir d’avril, puis tout au long de la saison de
reproduction, que les adultes en pleine activité de couvaison ou d’élevage
d’une progéniture doivent fréquemment faire face à ces perturbateurs parfois
très déterminés.
Installés
sur un nid à l’évidence très convoité par les balbuzards de par sa situation
privilégiée (position dominante et bien dégagée sur une rive d’un étang très
attractif, fleuve Loire peu éloigné, zone assez tranquille…), ‘’02’’ et
‘’8Z’’ doivent donc fréquemment réaffirmer leur dominance territoriale sur
le Ravoir…
Ce
fut le cas de façon très spectaculaire l’après-midi du 24 avril, quand deux
de leurs congénères apparemment en couple sont venus les provoquer et les
affronter à deux reprises pendant près d’une heure (voir dans la galerie
photos un montage de vidéos réalisées en digiscopie par Francis Couton lors
de ces confrontations).
Très
déterminés et agressifs, les deux intrus allaient jusqu’à raser en vol,
serres ouvertes projetées en avant, la pauvre ‘’02’’ qui, relevée de sa
couvaison mais sans jamais prendre son envol, avait bien du mal à éviter les
attaques… Par moments, l’un d’eux n’hésitait également pas à se poser
quelques instants tout près du nid sur une des deux branches qui le
jouxtent, provoquant alors un élan de la femelle pour le chasser… C’est lors
de ces courtes stations que la bague de couleur orange que portait sur la
patte gauche cet oiseau à pu être décodée, indiquant qu’il s’agissait d’un
jeune mâle né en 2010 sur le massif forestier…
Quant
à ‘’8Z’’, c’est en vol, en poussant de brefs et puissants cris aigus mais
sans montrer une très forte agressivité, qu’il a fini par éconduire
définitivement ses deux adversaires.
Espérons
que la couvée n’aura pas souffert de cet épisode épique et ne pâtira pas non
plus des suivants qui ne manqueront probablement pas de se renouveler…
Ailleurs en forêt d’Orléans, un couple de balbuzards reformé dès le 27
février vient de commencer les tous premiers nourrissages d’un jeune déjà
né. S’ils parviennent à ce stade malgré les perturbations qu’ils subissent,
‘’02’’ et 8Z devraient nous offrir ce spectacle vers la mi-mai…
Mardi 6 mai : quelle rapidité dans les relais à la couvaison !
En
forêt domaniale d’Orléans, un deuxième couple vient à son tour de voir
naître son premier poussin et de commencer à le nourrir. Cet évènement
devrait se généraliser dans le courant du mois de mai pour ceux qui auront
réussi à mener à terme la délicate et laborieuse période de couvaison…
Pour
‘’02’’ et ‘’8Z’’, et s’ils n’ont pas été trop perturbés par les intrusions
de certains de leurs congénères ‘’étrangers’’, cette échéance devrait
arriver vers le 14 du mois. Nous avons en effet encore observé plusieurs de
ces intrusions, un mâle allant même le 1er mai jusqu’à se poser un instant
sur le nid à côté de la femelle qui couvait…
En
attendant et en dehors de ces périodes agitées, l’assiduité et le zèle dont
ils font preuve pour se remplacer très rapidement pour assurer l’incubation
de leurs œufs sont remarquables…
Il
suffit en exemple de regarder dans la galerie photos le montage vidéo de
l’un de ces relais ayant eu lieu dans l’après-midi du 5 mai, après un apport
de poisson partiellement consommé par le mâle. Il ne manque à ce montage
chronologique de trois petites vidéos que très peu de temps pour relater la
totalité de l’action qui ne dépasse pas 50s…
Espérons
que nous pourrons annoncer dans une huitaine de jours qu’ils ont obtenu la
récompense que méritent cette abnégation et cette complémentarité…
A noter également qu’à l’étage inférieur du nid des rapaces, les
bergeronnettes en sont déjà au stade de l’élevage de ce qui doit être leur
première nichée. On les voit en effet depuis quelques jours aller et venir
autour de l’aire, le bec chargé d’un amalgame d’insectes…
Mercredi 14 mai : une des toutes premières becquées observée en
mauvaise visibilité…
Ce
matin, de grosses nappes de brouillard se déplaçaient lentement au dessus de
l’étang du Ravoir, rendant le nid des balbuzards à peine visible à notre
arrivée à l’observatoire… C’est dans cette froide ambiance que nous avons
constaté un peu plus tard avec plaisir qu’au moins un poussin venait d’y
naître…
‘’8Z’’
est tout d’abord apparu subitement sur l’aire vers 9H00. Venant probablement
d’apporter un poisson, il s’est aussitôt mis en demeure de donner la becquée
à ‘’02’’ restée couchée. Quelques minutes plus tard, elle s’est relevée pour
manger seule, et nous l’avons alors vue se pencher plusieurs fois pour
présenter à un poussin quelques fragments de nourriture. Après cette courte
séquence de nourrissage, elle est allée se percher dans un pin proche du
nid, permettant au brave mâle de venir aussitôt se coucher pour couver. Il
n’a hélas pu profiter plus de cinq minutes de ce qui devait être pour lui
une aubaine, car comme c’est généralement la règle chez les balbuzards dès
qu’un poussin est né, la femelle est vite revenue assurer elle-même le
réchauffement de la nichée.
Cet
épisode n’aura duré en tout et pour tout qu’une vingtaine de minutes,
accompagné des allées et venues virevoltantes des bergeronnettes grises qui
nourrissent elles aussi leur progéniture dans la partie inférieure de l’aire
des rapaces.
Espérons
que cette année, les visiteurs venant à l’observatoire admirer le couple de
balbuzards le verront nourrir deux ou trois jeunes…
C’est
dans environ trois semaines que nous devrions pouvoir le vérifier…
Dimanche 25 mai : une nichée bien protégée…
La
plupart des couples de balbuzards se reproduisant en forêt d’Orléans et sa
périphérie élèvent maintenant des jeunes. Les intempéries de la semaine
écoulée n’ont hélas pas facilité la tâche des femelles qui doivent faire
preuve d’une abnégation sans faille pour assurer leur survie dans les jours
qui suivent leur naissance…
Depuis
celle de son premier poussin et comme ses congénères, ‘’02’’ a du en effet
passer beaucoup de temps couchée sous la pluie, et même parfois la grêle,
pour protéger et réchauffer une nichée encore très fragile. Ce n’est que
lors des accalmies qu’elle a pu la nourrir et s’octroyer quelques excursions
hors de son nid pour aller rapidement se dégourdir et se toiletter…
Le
mâle ‘’8Z’’ assure comme à son habitude un approvisionnement régulier en
poissons. Nous l’avons vu hier apporter une belle prise qui est restée
ensuite en réserve sur le nid pour une future becquée…
En
dehors de ses expéditions de pêche, il ne stationne jamais bien loin de
l’aire, complétant ainsi la surveillance assurée en permanence par ‘’02’’
sur leur progéniture qui bénéficie ainsi de soins particulièrement
attentionnés. De combien de poussins est-elle composée ? Nous espérons
bientôt le savoir car à ce jour, aucune petite tête n’a pu être aperçue
dépassant le dessus des branches qui constituent la barrière périphérique du
nid…
Quant
à ‘’Panchita’’, que ‘’02’’ avait évincée du Ravoir à son retour le 8 ou le 9
mars, elle élève elle aussi depuis quelques jours un ou des jeune (s) sur
son aire de l’an dernier…
En
dehors de quelques intrusions de balbuzards étrangers qui mettent à chaque
fois ‘’8Z’ et ‘’02’’ en émoi, c’est donc le calme qui règne le plus souvent
sur l’étang. On peut regretter que son niveau maintenu assez haut soit peu
propice à l’émergence de quelques souches qui permettraient à un ou deux
couples de grèbes huppés ou de foulques d’y construire un nid…
Le
spectacle de la nature y est néanmoins fréquemment ravivé. Citons par
exemple ce héron cendré qui passait lentement en arrière des aulnes en
repousse devant l’observatoire, prêt à se détendre brusquement pour capturer
une proie, ou ce faucon hobereau venu chasser à toute allure les insectes au
ras de l’eau…
Aujourd’hui en fin d’après-midi, quatre biches sont venues brouter et
s’abreuver près d’une rive de l’étang. La plus grande, qui semblait diriger
le groupe, avait le ventre bien gonflé. Elle s’isolera probablement
rapidement de cette petite harde pour renouveler elle aussi la vie…
Jeudi 5 juin : un descendant unique pour ‘’02’’ et ‘’8Z’’…
En
tout début d’après-midi et sous un soleil enfin revenu, c’est le calme qui
régnait sur l’étang du Ravoir, à peine interrompu un instant par le passage
bruyant de deux hérons se chamaillant en vol…
Après
y avoir apporté une touffe d’herbe, ‘’02’’ trônait sur la droite de son
aire. A sa gauche, c’est la tête d’un poussin qui apparaissait fréquemment
au dessus des branches. Perché un peu en contrebas juste devant le nid,
‘’8Z’’ faisait sa toilette. Plus tard, il s’est envolé pour aller se poser
sur la branche d’un pin proche, puis a disparu…
Durant
la longue attente qui a suivi, ‘’02’’ a replacé quelques branches pour
renforcer la barrière de protection destinée à éviter une chute à son
rejeton. Elle lui a ensuite prodigué une ombre salvatrice en se plaçant
devant lui, dos au soleil et ailes légèrement écartées.
C’est
peu après 17H00 que le mâle est réapparu, lesté d’un poisson entier qu’il a
apporté à la femelle. Lors de la becquée aussitôt dispensée, on pouvait
percevoir à travers les branches supérieures de l’aire que ‘’02’’ ne
nourrissait qu’un seul petit bec…
Après
celles qui ont été effectuées ces tous derniers jours, cette observation
confirme que le couple emblématique du Ravoir n’élève à nouveau cette année
qu’un jeune. Bénéficiant ainsi en totalité des soins prodigués par des
parents zélés et expérimentés, sa croissance devrait se dérouler de façon
optimale…
En soirée, ce sont deux poussins qui ont pu être rapidement observés
ensemble sur l’aire de ‘’Panchita’’. La présence d’un troisième n’y est
cependant là pas encore à exclure…
Lundi 16 juin : macabre découverte sous le nid de
‘’02’’ et ‘’8Z’’…
La
visite à l’observatoire commencée en tout début d’après-midi ce lundi a
progressivement été empreinte d’une forte inquiétude sur le sort du jeune
élevé par ‘’02’’ et ‘’8Z’’. Encore observé bien vivant sur le nid la veille
au soir, il restait invisible et c’est tout d’abord le comportement du mâle
qui nous a semblé un peu étrange. Nous l’avons en effet observé projetant
des matériaux hors de l’aire en y grattant le fond avec énergie, et sans que
le jeune qui devait logiquement s’y trouver se manifeste. Cela nous a paru
anormal car cette activité se déroule généralement pour préparer le nid
avant la ponte, mais pas à ce stade de la reproduction…
C’est
ensuite la femelle qui est venue apporter plusieurs branches sur le nid, se
déplaçant beaucoup pour les disposer sans que cela entraine encore le
moindre mouvement visible de son petit. De plus en plus inquiétant…
Les
heures d’observation qui on suivi n’ont fait qu’amplifier le doute quant à
la survie du jeune balbuzard, et c’est la visite effectuée en soirée sous
l’aire qui a hélas confirmé qu’il était bien mort. Nous avons en effet
découvert au sol son aile droite, détachée par un prédateur du reste de son
corps qu’une prospection effectuée ensuite aux alentours n’a pas permis de
retrouver…
L’aile
a été collectée par le Muséum d’Orléans pour y être examinée par des
spécialistes. La zone dans laquelle elle était située paraissait intacte,
sans trace de repas effectué à proximité par un prédateur. Il n’est donc pas
possible à ce stade de déterminer si la prédation a eu lieu dans le nid, ou
au sol après la chute du jeune oiseau…
C’est donc avec tristesse que nous allons maintenant suivre jusqu’en fin de
saison le comportement de ‘’02’’ et ‘’8Z’’, une nouvelle fois stoppés
brutalement dans l’accomplissement de leur reproduction… Probablement
perturbés et peut-être par frustration, ils semblent avoir entrepris de
réaménager très vite leur aire…
Mardi 24 juin : un couple très attaché à son territoire…
Trois
jours après le constat de la mort du jeune élevé par ‘’02’’ et ‘’8Z’’, un
grimpeur est monté examiner leur nid. Aucun reste du corps de l’oiseau ni
aucun autre indice (poils ou fèces d’un prédateur par exemple) n’y a été
trouvé. Seules, quelques plumes ont cette fois été découvertes au sol, à
faible distance de l’endroit où l’aile avait été abandonnée après avoir été
détachée du cadavre…
L’état
légèrement rongé du bout de l’humérus qui ressortait de l’aile permet de
déduire que le prédateur était un carnivore, mais différentes hypothèses
concernant la façon dont il s’est approprié le jeune oiseau restent
ouvertes. Une martre est-elle allée le tuer ou le chercher dans l’aire ? Ce
mustélidé ou un autre carnassier (renard, chat sauvage…), l’a-t-il
simplement attrapé vivant ou trouvé mort après qu’il soit tombé au sol ?
Nous ne le saurons jamais…
Malgré
ce nouveau coup du sort, le couple continue à occuper son site de
reproduction. Il est seulement un peu moins visible car s’ils surveillent
toujours leur nid, les deux rapaces le font à distance, posés sur différents
perchoirs dont certains sont masqués par la végétation. C’est bien souvent
au passage d’un congénère étranger qu’ils révèlent soudainement leur
présence, venant alors sur l’aire pour la défendre, ou raccompagnant en vol
l’intrus hors de leur territoire…
Pour qui sait être patient, il est aussi à un moment ou un autre possible de
les admirer devant l’observatoire, notamment quand ils viennent prendre un
bain près d’une rive, puis se sèchent et se toilettent longuement sur un des
piquets de l’étang. L’apport d’un poisson ou d’une branche sur le nid est
également observable à tout instant, de même que l’attaque en vol d’une
corneille ou d’une buse s’en étant trop approchée…
Mercredi 2 juillet : ‘’02’’ et ‘’8Z’’ transportent beaucoup de bois…
Le
mois de juillet est celui qui voit une grande partie des jeunes balbuzards
nés en région Centre prendre leur premier envol. En forêt d’Orléans, ceux
qui sont issus des premiers couples à s’être reproduits ont franchi cette
étape cruciale pour la suite de leur existence dès la dernière semaine de
juin…
Sur
le nid de Panchita, ce sont cette année trois jeunes qui ont été bagués le
26 juin. Ils se préparent maintenant à leurs premiers vols que nous devrions
les voir effectuer dans quelques jours…
Sur
l’étang du Ravoir, on remarque depuis quelques temps que ‘’02’’ et ‘’8Z’’
transportent beaucoup de branches. Ils ont en effet entrepris de construire
une ébauche de nid dans la partie sommitale et quasiment horizontale d’un
grand pin situé à environ 170 mètres sur la gauche
de celui qui porte leur aire habituelle (voir photos dans la galerie
photos).
Les
balbuzards accumulent souvent des branches sur leur aire après un échec.
Cela leur permet peut-être de compenser la frustration qu’il génère et de
continuer ainsi à exprimer leur instinct de reproduction. Parfois, ils
construisent aussi dans le même secteur l’ébauche d’un nouveau nid. Il est
possible que ce comportement soit lié entre autres causes à celle de l’échec
(prédation, dérangements prolongés ou fréquents…), l’instinct leur dictant
peut-être alors de changer d’emplacement pour leurs futurs cycles de
reproduction… L’année suivante, ils peuvent alors s’installer sur le nouveau
nid, ou revenir sur leur aire habituelle…
N’oublions
pas que ‘’02’’ et ‘’8Z’’ ont vu mourir ces deux dernières années l’unique
jeune élevé sur le nid qu’ils occupent depuis 2008… C’est donc avec intérêt
que nous allons suivre l’évolution de cette ébauche située sur un support
qui paraît de loin (environ 380 mètres de l’observatoire) assez peu propice
pour supporter le poids important d’une aire de balbuzards…
Pour
l’anecdote, cet emplacement avait été utilisé en 2011 par des corneilles
pour y construire un nid sur lequel elles avaient élevé des jeunes. En 2012,
c’est un couple de faucons hobereaux qui y avait échoué dans sa tentative de
reproduction…
Utilisant
maintenant fréquemment un perchoir peu visible dans un pin situé sur la
droite de cette ébauche, la femelle ‘’02’’ continue à surveiller et à
défendre son territoire contre toute intrusion. Lundi dernier, elle a
cependant mis une heure avant de se décider à venir chasser une femelle non
baguée qui stationnait sur son nid actuel (voir vidéo-digiscopie).
Auparavant, ‘’8Z’’ s’était posé près de l’intruse, lui tournant le dos ailes
légèrement écartées, attitude typique qui semble destinée à attirer une
femelle sur une aire…
Les trois oiseaux ont ensuite volé de concert un moment, jusqu’à ce que
‘’l’étrangère’’ disparaisse…
Vendredi 18 juillet : vie tranquille près d’un nouveau nid qui prend de l’ampleur…
Ce
sont maintenant les derniers des jeunes balbuzards à être nés cette année en
forêt domaniale d’Orléans qui commencent à voler. Les premiers-nés en sont
eux au stade où ils vont bientôt réussir à capturer des poissons, ce qui les
incitera à prendre rapidement leur autonomie et à partir en migration. La
saison de reproduction s’avance…
Quant
aux trois juvéniles élevés par ‘’Panchita’’ et son partenaire non bagué, ils
volent depuis environ 8 jours et mangent encore sur le nid. Leur
émancipation n’est donc pas encore d’actualité…
Sur
le Ravoir, la vie s’écoule tranquillement pour ‘’02’’ et ‘’8Z’’. Entre de
longues stations où ils restent soit cachés en arrière de la végétation,
soit au contraire bien visibles sur les piquets de l’étang, ils continuent à
apporter des branches sur l’ébauche de nid qu’ils ont commencé à construire
après la mort de leur unique jeune (voir texte du 2 juillet). A l’évidence,
c’est pour le moment cette nouvelle aire qu’ils privilégient pour continuer
à exprimer leur instinct de bâtisseurs. Elle commence de ce fait à prendre
de l’épaisseur...
Notons également que c’est sur elle que ‘’8Z’’ offre maintenant des poissons
à ‘’02’’. Il faut cependant être très patient pour assister à l’un de ces
apports, car il semble maintenant attendre longtemps avant de céder aux
longues séries de cris aigus que pousse la femelle quand la faim la
tenaille…
Lundi 11 août : ‘’8Z’’ semble refaire la cour à ‘’02’’…
Les
uns après les autres, les jeunes balbuzards nés en forêt d’Orléans prennent
leur autonomie et disparaissent de leur site de reproduction
pour entreprendre en solitaire leur
premier périple migratoire. Grâce au baguage, certains seront peut-être
localisés sur des lieux propices à une halte (côtes atlantiques du sud-ouest
de la France, rives ou estuaires des fleuves de la péninsule ibérique…). Ce
voyage en emmènera beaucoup jusque dans les zones sub-sahariennes de l’ouest
africain. Là, sur des secteurs favorables à la pêche, la plupart des
survivants attendront l’âge de trois ou quatre ans pour revenir le plus
souvent dans la région où ils sont nés et tenter eux-mêmes de se reproduire…
Bien
que probablement sur le point de prendre eux aussi leur indépendance, les
trois jeunes élevés par Panchita étaient encore hier regroupés près de leur
nid. Invisible depuis fin juillet, leur mère semble par contre avoir déjà
quitté les lieux, les laissant ainsi totalement à charge de leur père. Les
naturalistes du nord de l’Espagne qui l’avaient capturée et baguée en
février 2011 dans l’estuaire du fleuve EO ne tarderont donc peut-être pas à
la revoir, stationnant à nouveau dans ce secteur qu’elle fréquentait déjà
les hivers précédents…
Sur
le Ravoir, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ sont eux toujours bien présents. On remarque
depuis quelques jours que s’ils continuent à fréquenter l’ébauche d’un
nouveau nid élaborée après la mort de leur unique jeune, ils manifestent à
nouveau de l’intérêt pour leur aire habituelle. C’est maintenant souvent
perchée juste à côté d’elle que ‘’02’’ crie longuement pour inciter le mâle
à lui apporter un poisson et ce matin, c’est lui qui y déposait une nouvelle
branche…
On
remarque par ailleurs que lorsqu’ils se retrouvent ensemble sur l’une ou
l’autre de ces aires, ‘’8Z’’ adopte une attitude que l’on observe le plus
souvent en début ou en cours de saison de reproduction lorsqu’un mâle encore
esseulé paraît essayer d’attirer une femelle sur un nid. Il lui tourne alors
le dos, se tenant corps incliné en baissant un peu la tête, ailes et queue
légèrement écartées (voir vidéo). Bien qu’elle se manifeste vis à vis de sa
femelle habituelle, cette attitude stéréotypée du mâle est peut-être
destinée à maintenir l’attrait de la belle pour le site qu’il affectionne en
perspective d’un nouveau partenariat l’an prochain…
Sur
l’étang, et bien qu’aucun nid n’ait été observé devant l’observatoire, on
remarque la présence d’un couple de grèbes huppés accompagnés d’un jeune
déjà assez gros. Ses pépiements insistants pour leur réclamer pitance se
confondent parfois avec les cris de ‘’02’’ lorsqu’elle est perchée invisible
au loin et réclame un poisson à ‘’8Z’’…
De temps en temps, ce sont les cris puissants et répétés d’un faucon
hobereau qui se font entendre. Un de ces élégants petits rapaces stationne
souvent perché dans le pin de la rive gauche qui s’avance le plus vers
l’étang. Il est probable qu’un couple soit installé et élève des jeunes dans
l’un des grands arbres situés dans cette zone, car tout autre rapace s’en
approchant subit aussitôt les attaques en piqués de l’une ou l’autre des ces
flèches volantes. Nos chers balbuzards n’y échappent pas et l’autre jour,
c’est un aigle botté qui se retournait brusquement en vol pour parer ces
attaques et présenter ses serres au petit assaillant…
Lundi 25 août : ‘’8Z’’ déjà redevenu célibataire ?
En
cette fin août, certains mâles balbuzard n’en ont toujours pas fini avec
l’apport de poissons à leur progéniture. On note en effet que quelques uns
des jeunes nés en forêt d’Orléans et sa périphérie mettent du temps à
acquérir leur autonomie et réclament encore pitance à leur père nourricier
en criant à proximité du nid sur lequel ils sont nés…
C’est
notamment le cas pour l’un des trois juvéniles élevés par ‘’Panchita’’. Il
trônait encore cet après-midi près de son aire, attendant que son géniteur
lui procure un énième repas, environ un mois et demi après son premier
envol…
Quant
à sa mère, nos amis espagnols ne l’ont pas encore localisée revenue sur son
site habituel d’hivernage situé au nord de la péninsule ibérique. Il n’est
pourtant pas très éloigné au regard de la capacité des balbuzards à
effectuer d’une seule traite des vols au très long cours. Elle s’attarde
peut-être sur un site favorable à la pêche, prenant des forces avant
d’entreprendre réellement ou de poursuivre son périple migratoire…
Comme
elle, et bien souvent avant que leur progéniture soit devenue autonome,
plusieurs femelles semblent s’être éloignées dès fin juillet ou début août
du site sur lequel elles se sont reproduites…
Sur
l’étang du Ravoir, et alors qu’elle nous avait habitués à pouvoir l’observer
les années précédentes jusque début septembre, la femelle ‘’02’’ paraît
avoir elle aussi quitté les lieux. Cela fait en effet plus d’une semaine
qu’elle ne s’est pas montrée devant l’observatoire et qu’on ne l’entend plus
crier comme elle le faisait avec insistance pour inciter le brave ‘’8Z’’ à
lui apporter un poisson. Le mauvais temps et la répétition d’un échec à la
reproduction ont peut-être contribué à anticiper un peu cette année le
déclenchement de son départ en migration automnale…
Le
mâle ‘’8Z’’ est lui toujours présent, mais il faut parfois être bien patient
pour le voir apparaître. Hier après-midi, c’est avec un beau poisson entamé
dans les serres que nous l’avons vu survoler seulement un instant l’étang
avant d’aller se percher invisible derrière des grands pins. N’ayant plus
d’autre bec à nourrir que le sien, il est probable qu’il aura ensuite
attendu sur ce perchoir que la faim revienne et d’avoir consommé en totalité
cette prise avant de se montrer à nouveau… Aujourd’hui par contre, il est
resté perché juste à côté de son nid habituel une bonne partie de
l’après-midi…
Il se
confirme qu’un couple de faucons hobereaux s’est bien reproduit dans le
secteur. Les jeunes sont maintenant volants et on peut de temps en temps les
apercevoir voler ou se percher dans les grands pins situés de part et
d’autre du chemin qui mène à l’observatoire. Ce sont malgré tout le plus
souvent les cris puissants qu’ils poussent pour être nourris par les adultes
qui signalent leur présence…
Depuis
quelques temps, on remarque sur l’étang une forte concentration de canards
colvert et leurs cris deviennent parfois assourdissants. L’ouverture récente
de la chasse à certains gibiers d’eau n’est sans doute pas étrangère à
l’arrivée massive de ces oiseaux sur un site où elle n’est pas autorisée…
Lundi 15 septembre : quand ‘’8Z’’ mettra-t-il le cap vers le sud ?
Au
cours de la première quinzaine de septembre, ce sont seulement quelques
balbuzards mâles adultes qui ont encore pu être observés ponctuellement près
de leur nid en forêt d’Orléans… Ce fut notamment le cas le neuf du mois pour
le partenaire de ‘’Panchita’’, dont nos amis espagnols ont pu vérifier
récemment qu’elle était bien arrivée dans l’estuaire du fleuve EO qui
constitue son lieu habituel d’hivernage… Apparemment, et comme c’est souvent
le cas chez ces oiseaux, la séparation du couple était effective bien avant
l’émancipation des jeunes car nous n’avions plus vu cette femelle depuis fin
juillet…
Comme
les années précédentes, le mâle ‘’8Z’’ sera probablement un des tous
derniers balbuzards de la forêt à partir en migration. Il s’y prépare
tranquillement car on le voit stationner parfois longtemps perché en bordure
de l’étang du Ravoir dont on a pu remarquer qu’il a été mis depuis quelques
temps en vidange lente. La baisse du niveau d’eau semble lui favoriser une
bonne constitution de réserves sans dépense d’énergie inutile car nous
l’avons vu à plusieurs reprises pêcher sur place, et c’est souvent avec la
gorge bien gonflée qu’il apparaît. Il devrait entamer son voyage en super
forme…
La
défense du territoire est toujours pour lui d’actualité et le Ravoir ne peut
constituer en sa présence un lieu de halte migratoire prolongée à tout
balbuzard mâle étranger venu du nord… Il en a notamment fait la
démonstration le 13 septembre en début d’après-midi quand un congénère est
apparu pour entamer une action de pêche en vol au dessus de l’étang. ‘’8Z’’
est alors arrivé en poussant des ‘’coups de sifflet’’ puissants, puis a
éconduit l’intrus en volant un bon moment avec lui. Il est ensuite allé se
percher près de son nid habituel pour entamer une digestion que sa gorge
particulièrement gonflée annonçait prolongée…
Les
faucons hobereaux agressifs qui défendaient le secteur englobant la rive
gauche opposée à l’observatoire semblent être maintenant partis après avoir
mené à l’émancipation leurs jeunes. ‘’8Z’’ réutilise donc depuis quelques
temps le perchoir qu’il affectionne dans le pin de cette rive qui s’avance
le plus vers l’étang, et sur lequel on peut particulièrement bien l’admirer.
On
peut donc espérer faire de belles observations en continuant à venir à
l’observatoire lors de la deuxième quinzaine de septembre. Ce mois étant
encore celui de la migration pour de nombreux oiseaux, la surprise de
trouver sur l’étang ou de voir s’y arrêter quelque (s) voyageur (s) ailé (s)
dont l’observation est inhabituelle sur le site est toujours possible…
Citons en exemple l’apparition le 8 septembre en fin d’après-midi d’un
pygargue à queue blanche qui est allé se percher au loin dans le dernier
chêne visible de la rive droite. C’est la panique qu’elle a déclenchée chez
les canards et les foulques qui nous a signalé son arrivée. Nous tournant
malheureusement le dos et presque complètement masqué par les feuilles de
l’arbre, l’imposant rapace est resté sur son perchoir une vingtaine de
minutes avant de s’envoler et de disparaître au fond de l’étang. Après leur
mouvement de panique, tous les oiseaux d’eau étaient devenus silencieux et
invisibles pendant la présence de cet aigle puissant aussi bien pêcheur que
chasseur ou charognard…
Lundi 29 septembre : squatters inattendus sur des nids de balbuzards
en fin de saison…
C’est
le 15 septembre que nous avons observé pour la dernière fois le mâle ‘’8Z’’.
Il était perché à côté de son nid habituel. Comme sa partenaire ‘’02’’ un
mois avant lui, il semble donc avoir quitté l’étang du Ravoir un peu plus
tôt que les années précédentes… Souhaitons qu’après avoir passé sans
encombre la période hivernale, ces deux oiseaux se retrouveront à nouveau en
mars prochain sur leur site de reproduction. Espérons également que le
mauvais sort qui frappe trop souvent ce couple s’estompera et qu’il pourra
alors élever jusqu’à émancipation un ou plusieurs jeunes, comme ce fut le
cas en 2008 et de 2010 à 2012…
Comme
celui du Ravoir, les autres nids de balbuzards situés en partie est de la
forêt d’Orléans nous ont paru assez rapidement désertés par les quelques
mâles qui étaient encore présents en début de mois…
C’est
probablement cette défection apparente qui nous a permis d’observer à
plusieurs reprises en septembre sur d’eux d’entre eux la présence insolite
de jeunes aigles bottés. Comme ceux des balbuzards, mais visiblement un peu
plus tard en saison, les juvéniles de cette espèce
bien représentée en forêt d’Orléans semblent rester cantonnés plusieurs
semaines dans le secteur de l’aire sur laquelle ils sont nés avant de
prendre leur autonomie et de partir en migration. Durant cette période, ils
poussent souvent de longues séries de cris sifflants en attendant perchés
l’apport d’une proie par un adulte.
Le
nid de l’aigle botté n’est généralement pas construit en situation dominante
comme celui des balbuzards et est de taille bien inférieure. On peut donc
supposer que lorsqu’il est proche et devenu vacant, ce dernier constitue par
sa largeur et sa hauteur un poste idéal d’attente et de repos pour les
jeunes, ce qui expliquerait ces observations plaisantes et inattendues…
C’est peut-être aussi dans le but d’exercer ses serres à la préhension qu’un
de ces apprentis chasseur semblait ‘’jouer’’ avec les branches que contenait
celui qu’il squattait le 8 septembre (voir vidéo)…
Notre
dernière observation de l’un des juvéniles de cette petite espèce d’aigle
date du 24 septembre… Après celui de ‘’02’’ et ‘’8Z’’, le départ probable en
migration de ce jeune rapace nous incite à conclure cette rubrique pour
l’année 2014. Nous la réactiverons dès l’apparition l’an prochain des tous
premiers balbuzards revenant tenter de se reproduire en forêt d’Orléans.
C’est
peut-être ‘’Panchita’’ qui détiendra à nouveau la palme du retour le plus
précoce…
Nous espérons que vous serez à nouveau nombreux à nous lire pour
le savoir…
Au revoir et à bientôt !