Malgré le froid vif et les vents contraires, la
saison des retours est lancée…
Jeudi 1er mars : l’étang du Ravoir toujours très attractif pour ‘’Panchita’’…
Nos amis espagnols ne la voyaient
plus dans l’estuaire du fleuve EO depuis lundi et malgré les températures
hivernales, la neige et les vents du nord de ces derniers jours, ‘’Panchita’’
n’aura pas tardé à rejoindre la forêt d’Orléans…
C’est en effet aujourd’hui vers 15H00
que nous l’avons vue venir se percher juste à côté du nid visible de
l’observatoire. Elle a été peu après identifiée grâce à la bague jaune
gravée 82 qu’elle porte sur la patte droite.
A peine était-elle arrivée qu’un mâle
non bagué est venu tourner autour d’elle avec un poisson fraichement pêché.
Prenant ensuite son repas perché quelque part invisible en retrait de
l’étang, il est réapparu plus tard avec sa prise partiellement consommée
avant de disparaitre à nouveau, mais en ayant déclenché des cris de famine
de la part de la belle…
Il s’agissait probablement du mâle de
l’aire la plus proche qui fait régulièrement des incursions devant
l’observatoire depuis que nous l’avons observé pour la première fois le 22
février…
Rappelons que dans ce cas, c’est le
‘’casanova’’ avec lequel ‘’Panchita’’ avait déjà entamé en 2016 une
‘’idylle’’ sur le Ravoir avant de s’en faire évincer au retour de ‘’02’’
(voir début de rubrique 2016) …
Il est bien possible que ce scénario
se reproduise et qu’elle soit à nouveau contrainte de laisser la place,
peut-être au retour de ’’02’’, ou plus sûrement à celui de ‘’Zora’’ …
Nous en saurons plus dans les jours qui viennent…
Dimanche 11 mars : Nous
attendons "8Z" et "Zora"
Observée dès le 2 mars et bien
qu’elle fasse de temps en temps des apparitions sur le Ravoir, la femelle
‘’02’’ semble attendre près de son nouveau nid son partenaire de l’an
dernier…
Régulièrement, soit en partant ou
revenant de la pêche, le mâle non bagué qui fréquentait l’étang dès le 22
février fait une courte halte sur l’aire emblématique du Ravoir…
Quant à ‘’Panchita’’, elle semble
avoir quitté les lieux peu après son arrivée. Nous n’avons pu vérifier à ce
jour si c’est elle qui a rejoint sur son territoire ce mâle non bagué ou si
c’est sa partenaire des années précédentes. Habituellement, cette dernière
était déjà arrivée à cette date…
Aucun balbuzard ne s’était donc
encore vraiment approprié l’aire visible de l’observatoire jusqu’à cet
après-midi.
Patience, ‘’Zora’’ et ‘’8Z’’ ne
devraient pas tarder…
Dimanche 18 mars : en attendant le couple de l’an
dernier…
Lundi 12 mars, la femelle ‘’02’’ est
venue se baigner dans le Ravoir, accompagnée d’un mâle portant une bague
orange sur la patte gauche. Différent de celui qu’elle avait définitivement
rejoint le 9 avril en 2017, ce nouveau compagnon est resté perché au fond de
l’étang, ce qui nous a empêchés de pouvoir l’identifier. Ce couple, qui ne
sera peut-être que temporaire, est rapidement reparti vers le nid
qu’occupait ‘’02’’ l’an dernier…
Le lendemain, elle est encore
apparue, mais pour venir chasser ‘’Panchita’’ qui stationnait à côté du nid
visible de l’observatoire après s’y être accouplée avec le mâle non bagué de
l’aire la plus proche…
A l’évidence et en l’absence de ‘’Zora’’, ‘’02’’
considère le site du Ravoir comme faisant encore partie de son territoire…
Depuis, et même s’il fait toujours
des apparitions sur l’étang (notamment le 14 mars en compagnie de ‘’02’’…),
le casanova non bagué a retrouvé sa partenaire des années précédentes et à
nouveau, il va nous falloir retrouver ‘’Panchita’’. Elle n’était apparemment
pas vendredi 16 mars en compagnie de son partenaire de l’an dernier, mais il
venait probablement seulement d’arriver sur son aire située à environ 7 km
de l’étang…
Hier après-midi vers 15H00, un couple
s’est posé ponctuellement sur le nid visible de l’observatoire sans que nous
ayons eu le temps d’essayer de l’identifier…
Au même moment, un jeune cerf traqué
apparu de la droite longeait en courant dans l’eau la rive de l’étang. Ayant
rejoint en nageant au loin l’autre rive, il l’a également parcourue tout du
long avant de disparaitre sur la gauche de l’observatoire. Il avait
apparemment réussi à semer la meute avant d’arriver car elle ne s’est pas
manifestée après son passage…
Avec les grandes aigrettes, les
cygnes et quelques autres oiseaux d’eau qui s’y mettent également en scène,
le spectacle sur l’étang est donc assuré pour qui sait être patient…
Nous aimerions cependant y
voir
maintenant un couple de balbuzards entamer une nouvelle saison de
reproduction sur l’aire emblématique…
Samedi 24 mars : "Panchita"
a retrouvé son partenaire de l'an dernier...
C’est hier que nous avons constaté
que ‘’Panchita’’ était revenue sur le nid sur lequel elle s’est reproduite
les trois dernières années. Nous ignorons quel périple elle a effectué après
avoir quitté le Ravoir mais elle paraît maintenant bien stabilisée pour se
reproduire à nouveau cette année…
Quant au mâle non bagué en compagnie
duquel elle avait débuté la saison, il vient de commencer à relayer à la
couvaison sa femelle habituelle sur leur aire située à quelques encablures
de l’étang…
Ça ne l’empêche pas de faire souvent
une pause sur le nid visible de l’observatoire et en l’absence de ‘’8Z’’, il
semble vouloir le défendre vis-à-vis de tout autre prétendant… Il n’est pas
rare en effet qu’un balbuzard continue à exprimer son droit de propriété sur
une aire qu’il vient de délaisser après en avoir construit une nouvelle, ou
qu’il fasse valoir ce droit sur une qu’il convoite et qui devient vacante.
Deux ou trois nids disponibles valent sans doute mieux qu’un sur un même
territoire…
Rappelons-nous à ce sujet ‘’8Z’’ qui
venait défendre en 2007 l’aire visible de l’observatoire devenue vacante
vers la mi-mai, tout en réussissant à se reproduire sans doute pour la
première fois sur une autre située à deux kilomètres de là (voir notre
première chronique de 2007) …
Associé au plaisir de le revoir,
c’est donc le retour de ce dernier fort de sa territorialité sur le nid
emblématique du Ravoir qui conforterait notre espoir d’y voir cette année
une nouvelle tentative de reproduction.
Mais il commence à être en retard et Zora se fait aussi attendre…
Si le non-retour de ‘’8Z’’ se
confirme dans les tous
prochains jours, espérons que ce nouveau couple se consolidera pour une
tentative de reproduction effective…
Mardi 10 avril : le nouveau compagnon de
‘’Zora’’ serait-il un peu dilettante ?
Depuis qu’il a pris auprès de
‘’Zora’’ la place de ‘’8Z’’ (dont il est hélas maintenant quasiment acquis
qu’on ne le reverra plus…), le mâle ‘’6∙A’’ nous intrigue par son
comportement qui paraît un peu ambigu…
Nous l’avons vu en début de semaine
dernière très bon pêcheur et très porté sur les accouplements (voir galerie
photos et vidéos), mais il est actuellement assez peu visible et semble peu
enclin à préparer l’aire et à la défendre vis-à-vis de congénères intrus,
tâche dont semble s’acquitter seule ‘’Zora’’…
Il est peut-être perturbé par les
apparitions d’un mâle non bagué, probablement celui qui est apparu en
premier cette année sur l’étang (voir précédentes informations), qui
n’hésite pas à venir encore de temps en temps se poser carrément sur l’aire
avant de s’en faire chasser par la femelle…
Espérons que le
nouveau partenaire de
‘’Zora’’ va maintenant affirmer sa mainmise sur le site et que la cohésion
du couple se renforcera pour aboutir à un début de ponte et de couvaison
dans quelques jours….
Cette étape est maintenant entamée sur une grande partie des autres nids de
la forêt d’Orléans et sa périphérie, dont notamment ceux de ‘’Panchita’’ et
de ‘’02’’…
Samedi 14 avril : le nouveau mâle de ‘’Zora’’ est-il pressé de couver ?
Le couple formé par ‘’Zora’’ et
‘’6∙A’’ parait maintenant stable et progresser normalement vers la ponte du
premier œuf.
S’il semble plus présent, le mâle
continue cependant à nous intriguer car depuis quatre ou cinq jours et
lorsqu’il vient d’apporter un poisson à la femelle, il gratte du bec sous
lui le fond du nid et se couche en adoptant le ‘’dandinement’’ classique
d’un oiseau qui cherche à se positionner pour réchauffer au mieux sa
nichée... Il reste ensuite couché jusqu’au retour de ‘’Zora’’ qui elle reste
debout sur l’aire ou se perche juste à côté après un nouvel accouplement…
Le 11 avril, lors de la première
observation le de ce comportement, nous nous sommes demandés si malgré un
délai paraissant trop court après la formation du couple, la femelle n’avait
pas déjà pondu son premier œuf… Il n’en est visiblement rien et ce mâle est
peut-être simplement très impatient de commencer à couver, ou c’est sa façon
à lui de se reposer, confortablement installé…
Quoi qu’il en soit, le début réel de
ponte et de couvaison ne devrait maintenant plus tarder…
En attendant, le couple doit faire face à de nombreuses intrusions de
congénères étrangers sur son territoire. Cet après-midi par exemple,
‘’Zora’’ a eu bien du mal à éloigner une rivale qui est venue
plusieurs fois
se poser sur son nid décidemment très convoité…
Dimanche 22 avril : ‘’Zora’’ a commencé à pondre…
Peu empressés à apporter des branches ou de
l’herbe sur leur aire, ‘’Zora’’ et ‘’6∙A’’ ne nous donnaient pas ces
derniers jours l’impression que la ponte et la couvaison étaient imminente…
Il faut croire qu’ils la jugeaient
suffisamment prête car c’est aujourd’hui que les signes d’une première ponte
déposée par la femelle ont été détectés. Bien que restant parfois debout
assez longtemps, elle se couchait ensuite, visiblement pour couver…
Ce constat a été confirmé le
lendemain, notamment lorsque le mâle est venu la remplacer l’après-midi vers
16H00 après lui avoir apporté un poisson consommé partiellement sur le
piquet horizontal qu’il affectionne pour cet usage...
Notons quand même que ce jeune oiseau
né en forêt d’Orléans en 2012 découvre peut-être la couvaison car il a mis
beaucoup de temps à préparer le nid autour de l’œuf avant de se coucher
ensuite ‘’mollement’’ dessus…
Parti pour renouveler pendant 35 à 40
jours cette activité, il devrait vite en acquérir les automatismes…
Mercredi 2 mai : un couple maintenant bien rôdé…
Si depuis qu’il est arrivé sur le
Ravoir le mâle ‘’6∙A’’ nous avait démontré à maintes reprises ses talents de
pêcheur, on le découvre maintenant bon couveur…
Dimanche dernier par exemple, c’est
lui qui a assuré dans l’après-midi deux longues sessions d’incubation des
œufs, commençant la deuxième en s’imposant résolument pour prendre la place
de la femelle… Aujourd’hui vers 15H00, il était couché sur la nichée à peine
une minute après lui avoir apporté un poisson.
‘’Zora’’ a trouvé un bon partenaire…
Ailleurs en forêt, la couvaison bat
son plein mais les deux couples les plus précoces que nous connaissons
donnent déjà les toutes premières becquées à un premier poussin nouveau-né…
D’autres, dont ‘’02’’ et son compagnon, devraient les imiter dans une
dizaine de jours…
Samedi 12 mai :
‘’02’’ a réussi sa couvaison…
C’est
maintenant la période où les naissances se succèdent sur les aires de
balbuzards de la région Centre.
‘’02’’,
par exemple, élève déjà un ou plusieurs poussin (s). Cet après-midi vers
17H00, elle donnait en effet la becquée à sa progéniture avec un poisson
resté sur le nid, sous l’œil de son partenaire venu terminer une autre proie
à son côté...
‘’Panchita’’
devrait l’imiter dans le courant de la semaine prochaine, mais il faudra
attendre la fin du mois pour que ‘’Zora’’ et ‘’6∙A’’ rejoignent à leur tour
le clan des parents nourriciers…
En
attendant, ils couvent sereinement. Ne les dérangeons surtout pas…
Mercredi 30 mai : premières becquées
sur le nid de ‘’Zora’’ et ‘’6∙A’’…
A
notre arrivée à l’observatoire ce matin vers 9H00, le mâle ‘’6∙A’’ était
posé sur le piquet horizontal qu’il affectionne pour se nourrir, tenant par
une serre un beau poisson partiellement consommé. Une heure trente plus
tard, il se décidait enfin à l’apporter à ‘’Zora’’ qui couvait…
Se
l’étant aussitôt accaparé, la femelle se mit alors à manger tout en se
penchant de temps en temps vers le fond de l’aire pour y présenter quelques
becquées, montrant ainsi qu’un premier poussin était né et apte à être
nourri… Une douzaine de minutes plus tard, elle se recouchait après avoir
réaménagé quelques branches entourant sa nichée…
Resté à son
côté pendant ce nourrissage, le mâle reprenait alors la proie pour aller se
percher à côté du nid et finir de se sustenter…
Heureuse
nouvelle pour ce couple qui est à notre connaissance le dernier de la forêt
d’Orléans à voir naître sa progéniture. Dans dix à quinze jours, nous
devrions savoir de combien de jeunes elle est composée…
C’est
déjà le cas pour ‘’Panchita’’ dont nous avons pu vérifier récemment qu’elle
élève trois poussins.
Il
semble que ce soit trois aussi pour ‘’02’’, mais ça reste à confirmer…
Mardi 12 juin :
‘’Zora’’ et ‘’6∙A ’’élèvent au moins deux jeunes…
Ce
n’est maintenant que lorsque les conditions météorologiques le dictent que
‘’Zora’’ se couche sur sa nichée pour la réchauffer ou la protéger de la
pluie. Sinon, elle reste vigilante debout sur le nid, dos au soleil pour lui
faire de l’ombre quand c’est nécessaire…
De
temps en temps, elle apporte une branche, sans doute pour renforcer la
barrière protectrice de l’aire, ou va chasser un héron qui passe…
Quand
le mâle est présent, elle s’autorise aussi parfois une courte absence pour
aller se désaltérer ou se baigner dans l’étang…
Depuis
quelques jours, on peut apercevoir fugitivement la tête d’un poussin qui se
dresse au-dessus du nid et l’espace d’un instant hier, nous avons eu la
chance d’en voir deux en même temps…
Lorsqu’elle
donne la becquée, le comportement de la femelle confirme qu’elle nourrit au
moins deux petits, mais comme ça se passe le plus souvent au centre de
l’aire, les branches les masquent encore trop pour que nous puissions les
apercevoir simultanément à ces occasions…
Laissons-les grossir un peu et dans quelques jours, nous devrions être fixés
sur le nombre de jeunes élevés par ‘’Zora’’ et son compagnon…
A noter que comme d’autres avant eux, les deux juvéniles élevés par ‘’02’’
ont déjà franchi ce cap délicat…
Mardi 10 juillet :
baguage des deux jeunes de ‘’Zora’’ et ‘’6∙A’’…
C’est ce matin,
41 jours après le constat des toutes premières becquées données au premier
né, que Rolf Wahl a bagué les deux jeunes balbuzards nés sur le nid visible
de l’observatoire.
Pesant
respectivement 1500 g et 1450 g, ce sont à priori deux mâles qui ont été
équipés sur la patte droite d’une bague de couleur orange gravée ‘’FF∙’’
pour le plus lourd, et ‘’FG∙’’ pour l’autre.
Comme on l’avait
constaté à distance auparavant, la différence de développement est assez
significative entre les deux frères, la pousse des plumes étant notamment
plus avancée pour ‘’FF∙’’...
Cette différence,
probablement liée au décalage de leurs dates de naissance, s’est aussi
manifestée dans leur comportement lors de la pose des bagues, ‘’FF∙’’
faisant preuve d’une belle agressivité alors que ‘’FG∙’’ préférait rester
couché sans bouger…
Cette opération, durant
laquelle les adultes ont survolé le site sans jamais oser s’approcher du
grimpeur venu à hauteur de leur nid, permettra peut-être d’avoir des
nouvelles de ces jeunes oiseaux quand ils auront pris leur indépendance…
Dans l’immédiat, ils doivent parfaire la pousse de leurs plumes et entrainer
leur musculature avant de prendre leur premier envol…
Mardi 17 juillet :
bientôt l’envol…
Aujourd’hui,
après l’apport d’un poisson vers 14H00, les deux jeunes élevés par ‘’Zora’’
et ‘’6∙A’’ ont alterné prises de becquées et exercices d’entrainement au
vol...
C’est tout
d’abord probablement ‘’FG∙’’ qui a commencé à battre des ailes, avant de
s’approcher de sa mère pour avaler quelques morceaux de poisson. Pour lui,
le premier envol ne semble cependant pas imminent car ses exercices nous ont
paru manquer encore de rapidité, de coordination et d’équilibre…
Les battements
d’ailes de son frère ont été à l’évidence plus énergiques quand il a pris le
relais, effectuant en plus quelques sauts et s’élevant même par instants sur
place au-dessus du nid… Le
premier envol est probablement pour lui assez proche…
Ces deux
juvéniles seront les derniers parmi ceux que nous connaissons en forêt
d’Orléans et sa périphérie à effectuer leur premier grand saut dans les
airs…
Pour les tous premiers,
l’apprentissage de la pêche a peut-être déjà commencé…
Vendredi 20 juillet : un jeune prend enfin son
envol du nid visible de l’observatoire…
Hier déjà, le jeune ‘’FF∙’’ avait tenu en haleine les
visiteurs en venant d’un saut se poser sur la branche qui jouxte le nid…
Il a fait mieux aujourd’hui puisque vers 14H30, et
après encore quelques exercices d’entrainement, il s’est élancé pour son
premier vrai vol dans l’espace. A l’issue de quelques cercles aux alentours
de l’aire, il s’y reposait ensuite un peu brutalement…
Il a renouvelé trois fois l’expérience et c’est sur le
deuxième perchoir proche du nid qu’il s’est finalement posé…
Son père ayant apporté un poisson, c’est un peu plus
tard et après un temps d’hésitation que le jeune intrépide est revenu sur
l’aire pour y recevoir une nouvelle becquée…
Quant à son frère ‘’FG∙’’, il a effectué quelques
séries de battements d’ailes, mais il ne semble pas encore au top pour voler
avec lui…
Après cinq années de frustration (voir rubriques des années précédentes),
c’est un réel plaisir de voir enfin un jeune balbuzard survoler l’aire du
Ravoir. Rapidement sans doute, son frère l’imitera et ils nous régaleront
ensuite pendant au moins un mois de leurs évolutions au-dessus de l’étang,
jusqu’à leur départ en migration…
Samedi 28 juillet : le jeune ‘’FG∙’’ se lance à
son tour dans les airs…
Probablement moins âgé et apparemment moins téméraire,
c’est plus d’une semaine après son frère que le jeune ‘’FG∙’’ a effectué
aujourd’hui son premier vol.
Hier encore, nous ne l’avions vu faire que quelques
exercices d’entrainement peu intenses, mais c’était sous une très forte
chaleur et en absence de vent…
Aujourd’hui, les conditions météorologiques étant
beaucoup plus favorables, c’est vers 15H00 qu’il a commencé à montrer des
velléités d’envol, écartant les ailes face au vent et semblant prêt à
s’élancer...
Forte émotion ensuite quand nous l’avons vu s’élever
au-dessus du nid, mais c’était pour se poser au sommet du mât qui porte la
caméra… Ayant du mal à se maintenir sur ce perchoir peu ‘’ergonomique’’ pour
un jeune oiseau inexpérimenté et rendu instable par les rafales de vent, il
est redescendu sur l’aire, retardant encore un peu l’échéance…
Une petite période de repos ayant suivi ces premières
péripéties, c’est finalement à 15H44 qu’il s’est élancé pour son premier
vol…
Revenu sur le nid, il a renouvelé deux fois l’aventure,
testant encore maladroitement le perchoir que constitue le mât de la caméra
avant de venir attendre à côté de sa mère qui criait l’arrivée d’une énième
proie…
Entre temps, son frère ‘’FF∙’’ était venu se percher
sur un piquet de l’étang. Il n’en est pas pour l’heure aux premiers essais
de pêche, mais il semblait déjà très intéressé par les poissons qu’il devait
voir évoluer autour de lui…
Avant-hier, ‘’Zora’’ était venue dégoulinante d’eau se
sécher après un bain sur un autre gros piquet, et le mâle ‘’6∙A’’ pêche
maintenant de temps en temps en face de l’observatoire…
Que du beau spectacle !
Mercredi 1er août : c’est encore ‘’Zora’’ qui
distribue les repas…
La période des premiers vols est toujours dangereuse
pour les jeunes balbuzards qui maîtrisent parfois mal l‘action de se
percher, ou même parfois de se poser sur l’aire…
C’est ainsi que le jeune ‘’FF∙’’ nous a donné des
sueurs froides le dimanche 22 juillet vers 16H20, soit deux jours après son
envol, quand il a voulu se poser trop près du bord gauche de son nid vu de
l’observatoire. Il est alors parti en dégringolade avec quelques branches
qui se sont écroulées sous son poids. Heureusement, il a pu se rétablir et
c’est avec soulagement que nous l’avons vu ressortir de la végétation une
dizaine de mètres plus bas…
Comment serait-il sorti de cette aventure si ses
capacités de vol avaient été atteintes en percutant des branches lors de
cette chute ?...
Il s’est depuis bien aguerri et n’hésite pas maintenant
à se poser sur la pointe hérissée de certains piquets de l’étang...
Son frère ‘’FG∙’’ parait avoir aussi bien passé cette
période délicate mais ses atterrissages sur l’aire sont encore un peu
brusques...
Il semble se cantonner longuement invisible à l’extrême
droite de l’observatoire car c’est souvent de cette zone qu’il apparait pour
venir manger…
A ce stade, ces deux juvéniles sont en principe et très
certainement parfaitement capables de manger seuls, mais leur mère ‘’Zora’’
semble jouer les prolongations dans son rôle de donneuse de becquées...
Elle se précipite en effet toujours vers le mâle quand
il se pose sur l’aire avec un poisson pour se l’approprier et le protéger
avec autorité… Ses deux jeunes n’ayant de ce fait pas eu l’opportunité de
s’en saisir, c’est elle qui leur distribue ensuite leur repas…
Ils sont en tous cas bien nourris, leur gorge bien souvent très gonflée en
témoigne…
Dimanche 5 août : deux jeunes qui progressent
vite…
Doté apparemment comme elle d’un fort tempérament, le
jeune ‘’FF∙’’ nous a montré hier en début d’après-midi que la tutelle
exercée par ‘’Zora’’ pour le nourrir se prolongeait anormalement à son goût…
Il s’est en effet approprié avec autorité le beau poisson que venait
d’apporter le mâle sur le nid et a éconduit avec agressivité sa mère quand
elle a essayé de s’en emparer (voir vidéo) …
Peut-être conforté par cette ‘’victoire’’, et après
avoir mangé un moment seul, il n’a pas hésité à s’envoler avec la proie pour
aller continuer à la consommer dans le dernier pin visible sur la droite de
l’aire…
D’un coup, ce jeune oiseau venait de franchir deux
étapes vers son émancipation : manger seul, puis transporter une proie et la
consommer perché dans un arbre…
Nous n’étions pas au bout de nos surprises car
aujourd’hui vers 16H00, son frère ‘’FG∙’’ a aussi franchi ces deux étapes
alors qu’il avait pris son premier envol 8 jours plus tard et nous avait
paru jusqu’alors plus ‘’timoré’’…
Cette fois, ‘’Zora’’, qui était allée auparavant se
percher quelque part invisible vers la partie droite de l’étang, ne s’est
pas manifestée… Sans doute a-t-elle aussi franchi un palier vers la fin de
sa saison de reproduction….
Les deux juvéniles devraient rapidement essayer de
pêcher et, dès cette capacité acquise, suivre ou devancer leur mère pour un
départ en migration automnale qui peut donc être assez proche…
C’est donc le moment de venir à l’observatoire admirer
la famille encore au complet…
Dimanche 12 août :
mission accomplie pour ‘’Zora’’…
C’est le mercredi 8 août que nous avons observé
‘’Zora’’ pour la dernière fois, Elle venait de recevoir un poisson de son
partenaire et mangeait sur le nid, profitant de l’occasion pour distribuer
encore quelques becquées à ses deux jeunes….
Elle brille depuis par son absence, ce qui laisse à
penser qu’elle s’est définitivement éloignée de son site de reproduction
pour entamer sa migration vers les lieux où elle passera la période
hivernale…
Beaucoup s’en étonnent, mais n’étant plus utiles à
leurs jeunes après les avoir si longtemps nourris et protégés avec
abnégation des intempéries et des prédateurs, il n’est pas exceptionnel que
déjà soumises à la pulsion migratoire, certaines femelles les
‘’abandonnent’’ avant qu’ils soient totalement autonomes. ‘’Panchita’’ en
est l’exemple chaque début de mois d’août…
Chez les balbuzards, c’est en effet au mâle qu’est
dévolu le rôle d’approvisionner les juvéniles en poissons jusqu’à ce qu’ils
soient eux-mêmes capables de pêcher et acquièrent ainsi leur indépendance...
On a pu constater ce jour que ‘’6∙A’’ continue à
s’acquitter de cette tâche avec célérité, apportant vers 18H00 un brochet
fraîchement pêché dans l’étang au jeune ‘’FF∙’’ qui criait famine sur le nid
depuis un bon moment…
Peu après, c’est ‘’FG∙’’ qui est venu se poser sur un
piquet, tenant dans une serre une belle proie partiellement consommée…
Il était resté invisible auparavant et on ne sait donc
pas s’il l’avait attrapée lui-même ou s’il attendait que la faim revienne
après l’avoir reçue de son père en début d’après-midi…
Il est probable que dans quelques jours, nous ne nous poserons plus cette
question…
Samedi 18 août : ‘’Panchita’’ entame ses six
mois de ‘’farniente’’ en Espagne…
Après avoir élevé cette année trois jeunes en forêt
d’Orléans et comme à son habitude, c’est dans l’estuaire du fleuve Eo, entre
Galice et Asturies, que ‘’Panchita’’ va passer la période hivernale. Nos
amis espagnols ont en effet pu vérifier le 16 août qu’elle était déjà de
retour dans ce lieu qu’elle affectionne pour y reprendre des forces et
préparer la saison de reproduction suivante (voir vidéo de Carlos Sanjurjo)
... Dès la mi-février 2019, nous guetterons son retour…
Hier en début d’après-midi sur le Ravoir, les deux
jeunes balbuzards criaient à qui mieux-mieux, perchés l’un près de l’autre à
côté de leur nid. Un peu plus tard, ‘’FG∙’’ s’envolait, prenait beaucoup
d’altitude en planant dans les ascendances, puis amorçait une longue
glissade avant de disparaître en direction apparente vers la Loire…
Cet après-midi, seul ‘’FF∙’’ était visible, réclamant
avec énergie pitance à son père perché en affût au bord de l’étang…
Contrairement à ce que l’on pouvait supposer, le plus
jeune pourrait bien devancer le plus âgé dans la prise d’autonomie…
Mercredi dernier vers 14H30, cinq cigognes noires
survolaient le site en prenant de l’altitude. A notre arrivée à peu près à
la même heure hier, quatre de ces magnifiques échassiers s’envolaient de la
rive droite de l’étang.
La période des migrations postnuptiales est bien
lancée…
Dimanche 26 août : le mâle ‘’6∙A’’ n’est pas
encore dégagé de ses obligations paternelles…
Quand leur prise d’indépendance approche, les jeunes
balbuzards peuvent s’éloigner assez longtemps ou rester perchés invisibles
et silencieux à quelques distances de leur nid, par exemple en tenant un
poisson entamé dans une serre en attendant que la faim revienne…
Il est donc irréaliste quand on ne les observe plus
depuis plusieurs jours au cours de visites somme toute assez courtes de
déduire qu’ils ont pris leur autonomie et quitté définitivement leur site de
naissance...
C’est cette incertitude qui prédomine actuellement sur
la situation du jeune ‘’FG∙’’ que nous avons observé pour la dernière fois
sur l’étang le 19 août… Attendons quelques jours de plus pour prendre son
absence comme définitive…
Aucune ambiguïté par contre sur le cas de son frère
ainé ‘’FF∙’’ qui est lui encore bien présent. Cet après-midi, il est en
effet apparu vers 17H00 pour venir attendre à côté de son nid l’apport par
son père d’un énième poisson...
Heureusement pour ce dernier, le niveau actuel assez
bas de l’étang lui offre de belles opportunités pour continuer à contenter
sans trop se fatiguer l’appétit de son rejeton…
Bientôt sans doute, il n’aura que le sien à satisfaire…
Lundi 3 septembre :
souhaitons-leur une belle vie de balbuzard…
Ça fait maintenant trois jours que le jeune ‘’FF∙’’ ne
donne plus signe de présence. Il ne s’est notamment pas manifesté samedi
après-midi lorsque que son père est resté très longtemps perché dans un pin
du bord de l’étang, attendant avec un gros poisson dans une serre que la
faim revienne…
On peut donc supposer que comme son frère ‘’FG∙’’ avant
lui et sans que l’on sache si c’était sur le Ravoir ou ailleurs, ce jeune
balbuzard a réussi à prendre ses premiers poissons, ce qui l’a incité à
s’éloigner définitivement de son site de naissance…
Ces deux juvéniles ont peut-être même déjà entamé le
périple qui les mènera à plus ou moins long terme sur un lieu d’hivernage
qui deviendra habituel pour eux, en Afrique ou en péninsule ibérique…
Grâce à leur bague codée, ils seront peut-être
localisés au cours de ce voyage, mais il faudra sinon attendre probablement
au moins trois ans pour espérer qu’ils puissent être identifiés revenus dans
nos contrées pour tenter à leur tour de s’y reproduire (quelques rares
immatures rôdent déjà près des nids dès l’âge de deux ans…) …
Le mâle ‘’6∙A’’ se retrouve donc
maintenant seul sur son site de reproduction. Pour combien de temps ?
Mystère, car nous ne connaissons pas encore ses penchants en matière de
dates de départ en migration…
Lundi 17
septembre : Ils nous manquent déjà …
Notre dernière vision du mâle ‘’6∙A’’
date du lundi 10 septembre. Il faisait alors sa toilette sur un de ses
perchoirs habituels du bord de l’étang. Il est donc fort probable que plus
d’un mois après sa partenaire ‘’Zora’’ et une dizaine de jours après leurs
deux juvéniles, il ait à son tour quitté définitivement le site pour
entreprendre sa migration automnale…
Malgré la présence du couple de
grèbes huppés qui finit d’élever ses trois jeunes, des foulques, cygnes,
hérons et quelques autres oiseaux d’eau qui continuent à l’animer, le Ravoir
parait maintenant un peu vide sans la silhouette familière d’un balbuzard
perché au sommet d’un piquet ou dans un des pins qui bordent ses rives…
Il est donc temps pour nous de mettre
fin pour cette année à cette rubrique…
Elle
restera marquée par le regret de ne pas avoir vu revenir le mâle ‘’8Z’’, qui
occupait le site depuis 10 ans et était devenu pour nous un ‘’rapace
familier’’, puis par le plaisir que nous ont apporté son valeureux
successeur ‘’6∙A’’ et l’énergique femelle ‘’Zora’’ en réussissant enfin une
reproduction sur l’aire visible de l’observatoire ouvert au public, ce qui
n’était plus arrivé depuis 2012...
Puisse se couple se reformer et faire
de même en 2019…
A bientôt !