‘’8Z’’ devancera-t-il lui aussi l’appel pour
rejoindre très tôt cette année ‘’02’’ sur l’étang du Ravoir ?...
Vendredi 10 mars : à peine
arrivé sur son cher étang, ‘’8Z’’ fait la cour à…. ‘’Panchita’’ !
Jusqu’à hier, le ‘’casanova’’ non bagué
faisait de nombreuses apparitions devant l’observatoire, se perchant souvent
sur un gros piquet de l’étang ou venant y faire ses ablutions près d’une
rive. Ce matin, les choses ont changé pour lui car lorsqu’il est apparu vers
10H00, c’est ‘’8Z’’, sorti de nulle part, qui l’a accueilli en criant et l’a
raccompagné en vol en dehors de son territoire…
Hélas pour le valeureux mâle, aucune
femelle n’était là pour l’accueillir à son retour de migration prénuptiale.
Seule après son arrivée précoce du 1er mars, ‘’02’’ semble en effet s’être
éloignée momentanément du Ravoir car nous ne l’avons plus observée sur le
site depuis trois jours. Peut-être est-elle partie se faire offrir des
poissons par un individu encore seul sur un nid éloigné du sien,
comme
ça lui est déjà arrivé en pareilles circonstances ou juste après un échec à
la reproduction…
Heureusement pour ‘’8Z’’, son célibat n’aura
pas duré longtemps car cet après-midi, c’est avec surprise que nous avons
identifié ‘’Panchita’’ en train de crier perchée à côté de l’aire
emblématique… Peu après, le maitre des lieux lui a apporté un beau poisson
entamé qu’elle lui a arraché des serres avec avidité...
‘’Panchita’’, dont nous nous demandions bien
ce qu’elle était devenue après son éviction du Ravoir le 1er mars, semble
décidemment profiter de toutes les opportunités pour tenter de s’installer
sur l’étang et sur le nid visible de l’observatoire…
Nul doute que sauf accident ou revirement comportemental étonnant, ‘’02’’
viendra rapidement rappeler à la belle ‘’espagnole’’ les règles de la
territorialité chez les balbuzards…
Samedi 11 mars : pauvre ‘’Panchita’’, ‘’02’’ est revenue de son escapade…
Comme il fallait s’y attendre, ‘’Panchita’’
n’aura pas profité longtemps des talents de pêcheur du mâle ‘’8Z’’. En début
d’après-midi, c’est en effet ‘’02’’ qui trônait sur un gros piquet du milieu
de l’étang. Sa patte droite était alors invisible, mais son identité a pu
être vérifiée plus tard quand elle est venue se percher dans le gros pin
tortueux situé sur la gauche de l’aire habituelle, tandis que son compagnon
s’affairait à la réaménager…
Voilà donc ce couple reconstitué pour
la dixième année consécutive sur le nid emblématique. Il est gratifiant de
revoir ces deux oiseaux attachants à nouveau réunis, mais compte tenu de
leurs quatre précédents échecs consécutifs, nous ne pouvons qu’être
pessimistes sur leur capacité à mener à bien ensemble une nouvelle tentative
de reproduction …
Quant à ‘’Panchita’’, en quels lieux la mènera sa recherche d’un partenaire
disponible ? Finira-t-elle par retrouver celui avec lequel elle s’est
reproduite les deux années précédentes et qui est généralement de retour
vers le 20 mars ?...
Mercredi 22 mars : ‘’Panchita’’ a retrouvé son compagnon des deux
dernières années…
Le
16 mars, l’ancien partenaire de ‘’Panchita’’ semblait être seul à réaménager
son aire. Le lendemain, il y était posé en tout début d’après-midi en
compagnie d’une femelle dont nous avons pu voir lorsqu’elle s’est envolée
qu’elle n’était pas baguée. Une heure plus tard, cette prétendante se
faisait attaquer en piqué par une autre femelle.
Après
une vingtaine de minutes durant lesquelles on a pu voir à plusieurs reprises
les deux belligérantes se poursuivre en vol, c’est ‘’Panchita’’ qui est
revenue se percher à proximité du nid, bague jaune patte droite bien
visible…
Depuis,
c’est elle qui tient la place en compagnie du mâle avec lequel elle a déjà
élevé 4 jeunes. Commencée de façon chaotique comme les trois précédentes,
cette nouvelle saison de reproduction devrait maintenant se dérouler pour
elle sous de meilleurs auspices…
Ailleurs
en forêt, les arrivées de migration prénuptiale se poursuivent mais quelques
nids paraissent encore vides…
C’est
pourtant déjà le début de la délicate période de couvaison pour le mâle non
bagué qui avait été observé sur le Ravoir dès le 27 février en même temps
que ‘’Panchita’’. Rien d’étonnant puisque sa partenaire habituelle l’avait
rejoint tout début mars sur le site de reproduction qu’ils occupent ensemble
depuis 2015…
Quant
à ‘’02’’ et ‘’8Z’’, ils sont en pleine phase d’accouplements et de
préparation de leur aire. On remarque que déjà, ils doivent défendre
fréquemment leur territoire vis-à-vis de congénères qui semblent le trouver
très attractif…
La ponte et la phase d’incubation de leur (s) œuf (s) devraient commencer
pour eux tout début avril…
Jeudi 6 avril : ‘’02’’ va-t-elle pondre ?
Ça fait
maintenant 26 jours que le couple emblématique s’est reformé sur l’aire
visible de l’observatoire et alors que la couvaison devrait maintenant être
effective, le comportement des deux oiseaux nous intrigue car il ne semble
pas annoncer l’imminence de cet évènement…
Ces
derniers jours, ils paraissaient en effet très perturbés et on les voyait
fréquemment partir et disparaître plus ou moins longtemps derrière les
frondaisons du fond de l’étang... Quand elle était présente sur le nid,
‘’02’’ semblait systématiquement refuser les accouplements que tentait
‘’8Z’’, et lui continuait quand il était avec elle à écarter un peu les
ailes et à les agiter en lui tournant le dos. Généralement, ce comportement
qui semble être destiné à fixer une partenaire sur l’aire ne dure que
quelques jours après la formation ou la reformation du couple…
Mardi
après-midi, et alors que la femelle était invisible, nous avons pu voir le
mâle partir du nid et y revenir à de nombreuses reprises avec un poisson dans
les serres, se dirigeant en partant toujours dans la même direction. Ce
n’est que bien plus tard que la femelle est apparue pour lui subtiliser sa
prise…
Mercredi
matin, une étrangère portant une bague orange sur la patte gauche
stationnait sur l’aire en compagnie de ‘’8Z’’, et ce n’est qu’en début
d’après-midi que ‘’02’’ est revenue et à mis fin à cette permission
étonnante et prolongée…
Nous
soupçonnons donc ‘’02’’ d’être allée rejoindre à plusieurs reprises un mâle
encore seul sur son nid situé à quelques encablures de l’étang. Nous avons
en effet observé plusieurs fois cet individu en compagnie d’une femelle
portant comme elle une bague orange sur la patte droite et paraissant lui
ressembler. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à lire le code de cette
bague pour le vérifier…
Cette hypothèse pourrait expliquer
les nombreuses joutes en vol observées au loin et le comportement intriguant
des oiseaux, chacun des deux mâles cherchant peut-être à attirer et
maintenir la belle sur son aire…
Ce
n’est qu’une hypothèse et l’avenir nous dira si ‘’02’’ est encore apte et
disposée à tenter de se reproduire une nouvelle fois avec ‘’8Z’’ après les
échecs de leurs quatre dernières tentatives…
Aujourd’hui
en début d’après-midi et dans une ambiance paraissant cette fois sereine,
seul le mâle est apparu par deux fois sur l’aire…
Ailleurs en forêt, ‘’Panchita’’ vient de rejoindre le cercle des quelques
femelles qui ont déjà commencé à pondre et à couver…
Mercredi 12 avril : ‘’02’’ laisse une congénère prendre sa place auprès de ‘’8Z’’ !
Nous
n’avions jamais observé auparavant une femelle délaisser vers la fin de la
période d’accouplements son aire et son partenaire des années précédentes
pour aller rejoindre sur un autre site un nouveau mâle disponible et
commencer à couver avec lui… C’est pourtant à ce scénario improbable que
‘’02’’ vient vraisemblablement de nous faire assister…
Depuis
dimanche dernier inclus, c’est en effet une femelle non baguée qui campe et
semble maintenant bien installée sur le nid visible de l’observatoire en
compagnie de ‘’8Z’’…
Paraissant
peu perturbé par ce changement de compagne, le mâle a proposé aussitôt à la
nouvelle venue une belle série d’accouplements qu’elle a visiblement
acceptés et dont certains nous ont paru déjà très aboutis…
Nous
nous étonnions depuis cet évènement de ne pas voir ‘’02’’ venir chasser
cette intruse de l’aire qu’elle occupait depuis neuf ans, puis nous avons
constaté avec surprise hier matin que c’est probablement elle qui commence à
couver sur le nid du mâle célibataire auquel elle semblait faire de
nombreuses visites ces derniers temps…
Précisons
cependant que nous observons ce couple à plus de 300 mètres de distance pour
ne pas le perturber et que nous n’avons pas encore pu vérifier avec
certitude l’identité de la couveuse…
Si
donc il s’agit bien de ‘’02’’, ces constatations constituent l’épilogue
d’une saga printanière riche en rebondissements sur l’aire visible de
l’observatoire…
Nous
ne pouvons qu’émettre des suppositions sur la cause du comportement
exceptionnel de cette femelle emblématique, mais rien n’interdit de penser
qu’il puisse être la conséquence d’une série de quatre échecs consécutifs
l’incitant peut-être instinctivement à changer de partenaire pour tenter de
réussir à nouveau une reproduction…
Espérons que nous la verrons atteindre cet objectif cet été et qu’il en sera
de même pour ‘’8Z’’ avec sa nouvelle compagne…
Jeudi 20 avril : ‘’8Z’’ et Zora en pleine ‘’lune de miel’’…
Le couple
formé par ‘’8Z’’ et sa nouvelle partenaire (que nous avons prénommée Zora)
semble maintenant bien consolidé et se prépare avec harmonie à la période de
ponte et de couvaison. Zora semble très motivée pour y parvenir car si elle
passe une grande partie de son temps perchée juste à côté de l’aire, elle y
vient fréquemment pour inciter ‘’8Z’’ à l’accouplement et participer à son
réaménagement.
Quant
au valeureux mâle, il répond toujours présent à ces sollicitations et parait
aussi très actif à la préparation du nid. L’étang ayant été à l’évidence
bien réempoisonné cet hiver, il pêche très souvent sur place et n’a donc
aucun mal à assurer l’approvisionnement en nourriture de sa belle…
La
ponte intervenant généralement entre 15 et 25 jours après la formation des
couples de balbuzards, l’heureuse conséquence de cette ‘’lune de miel’’
devrait se situer courant semaine prochaine ou tout début mai, à moins que
Zora ait déjà copulé avec un autre mâle avant de venir rejoindre ‘’8Z’’ sur
l’étang du Ravoir…
A
quelques encablures de là, la couvaison parait maintenant bien établie sur
l’aire qu’occupe cette année ‘’02’’, mais son début a été un peu difficile.
Nous avons en effet constaté que son nouveau compagnon n’a commencé à la
relayer que plusieurs jours après la dépose du premier œuf. La
‘’défaillance’’ temporaire de ce mâle était peut-être due à une période
d’accouplements encore insuffisamment longue lorsque la vénérable femelle a
commencé à pondre, mais les choses semblent maintenant rentrées dans
l’ordre…
Ailleurs en forêt, l’incubation des œufs bat son plein sur une grande
majorité des aires de balbuzards. N’oublions donc pas qu’ils sont très
sensibles à l’approche humaine et ont besoin de la plus grande tranquillité
pour mener à bien cette tâche délicate…
Dimanche 23 avril : Zora a pondu un premier œuf !
Deux
semaines seulement après avoir remplacé ‘’02’’ auprès de ‘’8Z’’, Zora a
commencé à pondre. Nous l’avons en effet trouvée couchée dans l’aire en
début d’après-midi et c’est elle qui a assuré jusqu’en soirée la majorité de
ce début de couvaison.
Le mâle l’a
seulement remplacée un court instant lorsqu’elle est allée manger et elle a
paru à ce stade peu disposée à céder la place, lui manifestant parfois une
certaine agressivité quand il se posait à côté d’elle…
Les voilà partis pour plus de cinq semaines délicates de couvaison…
Samedi 6 mai : ‘’Zora’’ et ‘’8Z’’ couvent maintenant en totale harmonie…
Peut-être
totalement convaincue par ses prestations de mâle reproducteur, ‘’Zora’’
semble devenue placide vis-à-vis de ‘’8Z’’. Elle le laisse maintenant la
remplacer longuement à la couvaison et leurs relais sont des modèles de
rapidité. Citons par exemple celui observé cet après-midi sous une pluie
battante et qui a duré à peine 30 secondes (voir vidéo) …
Pour
les visiteurs du site du Ravoir, signalons qu’elle va souvent consommer les
proies que le mâle lui apporte sur une grosse branche d’un pin situé loin
sur la droite du nid et que l’on ne peut voir qu’à partir de la fenêtre
ménagée à l’extrême gauche de l’observatoire.
C’est
vers la toute fin du mois de mai que nous espérons assister à la réussite de
la collaboration harmonieuse de ces oiseaux…
Ailleurs
en forêt, les deux couples habituellement les plus précoces élèvent déjà des
poussins et dans une semaine, ‘’Panchita’’ devrait voir également ses œufs
commencer à éclore…
Quant à ‘’02’’, elle continue elle aussi à couver sereinement avec son
nouveau compagnon, mais ce n’est qu’après le 20 mai que nous saurons si son
début de couvaison chaotique n’a pas eu de conséquences néfastes sur sa
ponte…
Mardi 16 mai : heureux évènement sur le nid de ‘’Panchita’’…
Les
naissances se succèdent maintenant sur les nids de balbuzards et sauf pour
ceux qui sont surveillés par l’œil indiscret d’une caméra (voir notamment
sur le site www.sfe-france.com/balbuzards.html
celui situé sur un pylône HT en Sologne et qui contient déjà trois jeunes),
c’est le comportement de la femelle suite à l’apport d’une proie par le mâle
qui nous indique qu’un premier poussin est né...
Elle
se restaure en effet à partir de ce moment sur l’aire et nous la voyons au
cours de ses repas se pencher de temps en temps pour présenter des petits
morceaux de poisson à sa progéniture... Les toutes premières becquées ne
durent en général que quelques minutes et sont souvent données en présence
du mâle resté en surveillance à côté de sa compagne. Elle se recouche
ensuite rapidement pour réchauffer à nouveau sa nichée.
C’est
ce que nous avons constaté ce matin sur le nid de ‘’Panchita’’, 39 jours
après qu’elle ait commencé à pondre et à couver…
Espérons
que les pluies conséquentes annoncées par la météo pour ces tous prochains
jours ne viendront pas compromettre la survie des nombreux poussins déjà nés
en région Centre comme ça avait été le cas l’an dernier à cause de celles
qui s’étaient abattues de façon diluvienne et sans discontinuer les 30 et 31
mai…
Sur l’étang
du Ravoir ‘’Zora’’ et ‘’8Z’’ surmonteront probablement sans trop de
difficultés ces intempéries car ils n’auront encore que des œufs à protéger
et à couver…
Il n’en sera peut-être pas de même pour ‘’02’’ qui pourrait voir son premier
poussin naître dans deux ou trois jours si sa couvaison s’est bien passée…
Lundi 22 mai : ‘’02’’ a réussi sa couvaison…
Bien
que le nouveau partenaire de ‘’02’’ n’ait consenti à la relayer à la
couvaison que plusieurs jours après son début de ponte, le couple a réussi à
la mener à bien et vient de voir éclore au moins un de ses œufs. Nous avons
en effet observé pour la première fois dans la matinée du 19 mai la femelle
donner une très courte becquée à un poussin premier-né. Celle à laquelle
nous avons assisté à notre passage devant cette aire aujourd’hui vers 17H00
a été beaucoup plus longue…
Nous
suivrons bien entendu avec intérêt le devenir de cette nichée et dans
environ une semaine, ça devrait être au tour de ‘’Zora’’ de commencer à
nourrir sa progéniture sur le nid de l’étang du Ravoir…
A noter pour les visiteurs qui viendront avec l’espoir d’assister à ces
scènes de vie qu’un couple de faucons hobereaux semble s’installer dans la
zone des grands pins situés sur la rive gauche en face de l’observatoire. Il
est toujours plaisant d’observer ces magnifiques petits rapaces perchés ou
volant à allure vertigineuse quand ils chassent les insectes au-dessus de
l’étang…
Mercredi 31 mai : naissance sur l’aire de ‘’Zora’’ et ‘’8Z’’ !
Déjà
ce matin, les signes que l’éclosion d’un œuf était en cours ou déjà
effective étaient manifestes, mais ‘’Zora’’ ne s’était pas encore penchée
vers le fond du nid en mangeant le poisson que venait de lui apporter
‘’8Z’’. Ce fut fait à deux reprises cet après-midi, indice évident qu’un
premier poussin était né et pouvait déjà être alimenté…
Après
cette deuxième becquée, la femelle est allée se rafraichir près d’une rive
de l’étang, puis est revenue couver sa nichée tandis que le mâle se
restaurait à son tour sur l’aire…
Ce
couple est parmi ceux que nous connaissons en forêt domaniale d’Orléans et
sa périphérie le dernier à voir naitre sa progéniture. Espérons maintenant
qu’il pourra la voir voler vers fin juillet et que le valeureux ‘’8Z’’ aura
pu vers début septembre l’emmener jusqu’à émancipation…
Signalons également que tout semble aller pour le mieux sur les nids de
‘’02’’ et de ‘’Panchita’’, et que nous avons déjà pu vérifier que cette
dernière élève au moins deux jeunes…
Vendredi 9 juin : ‘’02’’ élève trois jeunes !
Le
changement de partenaire et de site de reproduction semble avoir été
bénéfique à ‘’02’’ puisque nous avons pu vérifier qu’elle élève cette année
trois poussins. Agés maintenant d’environ 19 jours pour le premier né, ils
paraissent pleins de vie…
Il
se confirme également que ce sont deux jeunes qui grossissent sur le nid de
‘’Panchita’’. A ce stade d’à peu près trois semaines après éclosions, la
surprise d’en découvrir un troisième s’amenuise mais reste cependant
toujours possible…
Il est par contre encore un peu trop tôt pour apercevoir celui ou ceux
élevés par ‘’Zora’’ et ‘’8Z’’ sur l’aire visible de l’observatoire. Nous
avons pu observer aujourd’hui en soirée une becquée après l’apport d’un
poisson par le mâle au moment où passaient des intrus, mais aucune petite
tête ne s’est encore montrée à cette occasion à travers les branches bordant
le haut du nid. Patience donc…
Mercredi 14 juin : au moins deux
poussins sur l’aire de ‘’Zora’’ et ‘’8Z’’ !
Quatorze
jours après l’observation des toutes premières becquées, nous avons enfin vu
aujourd’hui la tête d’un poussin dépasser du dessus de l’aire du couple
emblématique et pu vérifier en même temps qu’il a au moins un frère ou une
sœur…
La
petite tête d’un jeune se dressait en effet sur la gauche de Zora qui
stationnait sur le nid à notre arrivée vers 14H00. ‘’8Z’’ qui était perché
est venu les rejoindre et a commencé à donner la becquée à au moins un autre
poussin caché par les branches. Alors qu’il avait entrepris de nourrir
également celui qui était visible, le mâle a dû céder la place à la femelle
qui lui a subtilisé le poisson et a continué le nourrissage de la nichée…
Nous
ne devrions pas tarder à apercevoir simultanément les deux petites têtes, et
qui sait peut-être une troisième…
A noter que cette année, c’est un couple de grimpereaux qui a probablement
élu domicile dans la partie inférieure de l’aire des balbuzards ou juste
au-dessous. Ils doivent nourrir eux aussi leurs jeunes car on les aperçoit
très fréquemment arriver à leur nid en grimpant le long du tronc du grand
pin…
Lundi 26 juin : nouvelle consternante…
Pour
la cinquième année consécutive, un sort funeste vient de frapper les jeunes
balbuzards qui grandissaient sur le nid emblématique de l’étang du Ravoir !
Alors
que nous assistions encore samedi après-midi à une becquée donnée à au moins
deux petits, les personnes qui effectuaient dimanche l’accueil du public à
l’observatoire ont constaté que la femelle ne protégeait plus sa nichée et
restait en permanence perchée à distance de l’aire…
A
la suite de ce constat désolant, une prospection a été effectuée en soirée
sous le pin qui porte cette aire. Elle s’est avérée infructueuse et un
grimpeur qui l’a visitée aujourd’hui l’a trouvée vide…
Le
changement de femelle cette année n’a donc pas mis fin à la série noire qui
frappe ce nid et une nouvelle fois, nous ne pouvons qu’émettre des
hypothèses sur les causes de la disparition des jeunes qui étaient âgés d’un
peu plus de trois semaines…
Une
mort ‘’naturelle’’ est évidemment possible mais la femelle aurait-elle dans
ce cas évacué du nid les deux ou trois cadavres ? Peu probable, mais un
prédateur ailé s’en est peut être chargé…
L’attaque par un autre rapace comme le très téméraire autour des palombes
parait plus plausible, mais l’énigme reste entière…
Jeudi 7 juillet : c’est la période des premiers envols…
Les
jeunes balbuzards nés des deux couples particulièrement précoces à se
reproduire en forêt d’Orléans volent depuis déjà une quinzaine de jours,
mais c’est maintenant et jusque vers la fin du mois de juillet que vont se
succéder les premiers envols sur les autres nids de la région Centre…
Ce
matin, les deux juvéniles élevés par ‘’Panchita’’ et son partenaire nous ont
paru très proches de franchir cette étape capitale et toujours risquée. Lun
d’eux s’entrainait à battre des ailes malgré la forte chaleur, tandis que
l’autre criait famine et que ‘’Panchita’’ apportait encore des branches sur
l’aire en attendant l’arrivée du mâle avec un poisson…
A
notre visite hier vers 9H00, les trois jeunes engendrés par ‘’02’’ et son
nouveau compagnon recevaient la becquée de leur mère. Ils nous ont paru en
pleine forme et s’approchent eux aussi de leur premier envol…
A
noter que ces jeunes oiseaux ont été bagués respectivement les 27 et 30 juin
et qu’ils pourront peut-être ainsi nous donner de leurs nouvelles dans le
futur…
Sur
l’étang du Ravoir, ‘‘Zora’’ et ‘’8Z’’ semblent avoir surmonté la frustration
liée à la disparition de leur nichée. Comme ça arrive quelquefois juste
après une interruption brutale de la reproduction, la femelle a paru absente
pendant quelques jours, mais elle attendait hier sur le nid un poisson que
le mâle lui a apporté vers 11H00…
Pour le moment, le couple en échec semble se contenter d’apporter quelques
nouvelles branches sur son aire habituelle pour continuer à exprimer son
instinct de reproduction car aucune nouvelle ébauche de nid n’est visible de
l’observatoire…
Jeudi 13 juillet : ‘’02’’ voit enfin voler sa progéniture…
C’est
hier matin que nous avons constaté que les jeunes élevés par ‘’02’’ et son
nouveau partenaire ‘’3J’’ (jeune mâle de 6 ans né en forêt d’Orléans)
avaient pris leur premier envol. Nous n’avions cependant pas la certitude
que les trois juvéniles avaient franchi sans encombre cette étape délicate
car deux seulement étaient venus ensemble à plusieurs reprises sur l’aire et
avaient reçu une courte becquée de leur mère…
Ce
fut encore le cas lors d’une station d’observation de plus de deux heures ce
matin mais en soirée, les trois jeunes étaient présents lors de l’apport
d’une nouvelle proie par leur père nourricier…
Quel
beau spectacle ensuite quand la brave femelle ‘’02’’ a nourri ses trois
rejetons maintenant volants alignés à sa gauche dans le nid…
Le
changement de partenaire et de site de reproduction qu’elle a effectué fin
mars lui a donc été bénéfique après les quatre années noires qu’elle a connu
auparavant sur l’aire ‘’maudite’’ du Ravoir…
A
peu près en même temps ‘’Panchita’’ a vu elle aussi sa nouvelle descendance
voler pour la première fois. Un de ses jeunes était en effet volant et
l’autre s’entrainait activement à battre des ailes lors de notre dernière
visite à ce site le 11 juillet…
Même si
elles donnent encore la becquée à leurs juvéniles, ils sont probablement
déjà capables de se nourrir seuls et ces femelles en ont maintenant presque
fini pour cette année avec leur ‘’mission’’ de reproduction...
Il n’en est pas de même pour les mâles qui devront assurer
l’approvisionnement en poissons aux jeunes oiseaux jusqu’à ce qu’ils
s’émancipent, un mois à un mois et demi après leur premier envol…
Vendredi 28 juillet : des jeunes qui crient
beaucoup…
La
plupart des jeunes balbuzards nés en forêt d’Orléans et sa périphérie sont
maintenant volants et il est même probable que le temps de l’indépendance
soit déjà effectif pour certains parmi les plus âgés…
Ceux
élevés par ‘’Panchita’’ et ‘’02’’ n’en sont pas encore à ce stade et passent
la majeure partie de leur temps à attendre en criant aux alentours de leur
nid l’apport du prochain poisson. Lorsqu’il arrive, la compétition pour se
l’approprier est parfois assez rude et c’est alors le plus rapide ou le plus
agressif, donc souvent le plus affamé, qui gagne la partie…
S’il
mange ensuite encore sur l’aire, c’est souvent en continuant à pousser de
longs cris aigus et en protégeant la proie sous l’œil envieux d’un autre
affamé resté à son côté. Ce dernier attendra qu’il soit repu pour se nourrir
à son tour, ou la prochaine livraison…
Quand
le poisson n’est pas trop lourd, les juvéniles commencent aussi à l’emporter
pour le manger perché dans un arbre. Attention alors à ne pas le laisser
tomber comme il nous est déjà arrivé de le filmer dans le passé sur l’étang
du Ravoir (voir vidéo ‘’histoires de poissons’’ dans la galerie photos de
2011) ou comme la jeune femelle élevée l’an dernier par ‘’Panchita’’ nous
avait donné l’occasion de l’observer le 23 août…
A
noter qu’hier vers 18H00, c’est ‘’02’’ qui a apporté une proie entière à ses
jeunes (voir vidéo). Le poisson ne lui ayant pas été transmis par le mâle
auparavant, on ne peut que déduire que c’est elle qui est allée le pêcher.
Une fois n’est pas coutume…
Ce
soir sur l’étang du Ravoir, ‘’Zora’’ attendait perchée près de son aire que
‘’8Z’’ lui apporte un poisson. Le faucon hobereau trônait à l’extrémité
horizontale du pin qui portait les anciennes ébauches de nid des balbuzards,
prêt à attaquer tout rapace s’approchant de son territoire de nidification.
Deux petits grèbes huppés suivaient un adulte en pépiant…
Le spectacle est donc toujours assuré en venant à l’observatoire…
Mercredi 16 août : la période des départs en migration automnale
est lancée…
Observée
très tôt dès le 27 février en forêt d’Orléans, ‘’Panchita’’ est probablement
déjà retournée sur son site d’hivernage situé dans l’embouchure du fleuve Eo,
au nord de l’Espagne. Les chances sont grandes en effet pour que ce soit
elle que nos amis espagnols ont photographiée de très loin le 13 août sur un
des perchoirs qu’elle fréquente habituellement en hiver dans cet immense
estuaire. Ils espèrent pouvoir l’approcher prochainement de plus près,
peut-être en bateau, pour essayer de le vérifier par la lecture du code de
la bague de couleur jaune que portait sur la patte droite la femelle
observée…
Si
c’est bien elle, ‘’Panchita’’ a comme à son habitude laissé son partenaire
de reproduction assurer l’approvisionnement en poissons de leurs jeunes
jusqu’à ce qu’ils soient eux-mêmes capables de pêcher… L’un d’eux était en
effet encore présent ce matin en forêt d’Orléans, criant à proximité de son
nid en espérant l’arrivée d’un énième poisson. Il aura cependant dû attendre
un certain temps avant de pouvoir satisfaire son appétit car son père se
contentait à ce moment de faire sa toilette, perché au loin au sommet d’un
arbre mort…
Nous
avons pu observer également ce matin qu’un juvénile criait aussi non loin de
l’aire de ‘’02’’. A moins d’être chanceux ou très patient, il est difficile
à ce stade de savoir si les trois qu’elle a élevé avec succès cette année
fréquentent encore leur site de naissance ou si une partie de la fratrie a
déjà pris son indépendance… Elle-même se fait très discrète car nous ne
l’avons pas vue depuis plusieurs jours. Si l’on s’en réfère aux années
précédentes, il est cependant fort possible qu’elle fasse toujours acte de
présence mais reste longuement perchée invisible à bonne distance de son
nid…
Cette
situation est d’ailleurs celle de nombreuses aires qui à cette époque
peuvent paraître désertées alors qu’elles continuent à être surveillées par
les adultes encore présents et servent toujours à l’apport des poissons aux
jeunes ou aux femelles qui n’ont pas quitté définitivement les lieux…
Dimanche
dernier sur l’étang du Ravoir, ‘’Zora’’ et ‘’8Z’’ occupaient ensemble
l’espace devant l’observatoire, en vol ou stationnant sur différents
perchoirs. Aujourd’hui, seul le mâle a été visible, posé près de son aire
lors d’une visite matinale, puis prenant un bain cet après-midi avant de
faire sa toilette sur un gros piquet de l’étang… Il est donc possible que
comme beaucoup de femelles, ‘’Zora’’ subisse sa pulsion migratoire
postnuptiale en août et qu’elle ait quitté le site tout récemment. Ça reste
cependant à confirmer car nous n’avons pour elle aucune date de dernière
observation en référence…
Quant à ‘’8Z’’, il devrait se faire admirer sur l’étang pendant encore plus
d’un mois…
Samedi 2 septembre : ‘’8Z’’
a encore l’esprit bâtisseur…
Peut-être
‘’rassérénée’’ par une reproduction enfin réussie avec un nouveau
partenaire, la femelle ‘’02’’ semble avoir quitté cette année la forêt
d’Orléans plus tôt qu’à son habitude car nous ne l’avons plus observée
depuis plus de trois semaines. L’un de ses jeunes criait encore le 16 août à
proximité de son aire mais depuis cette date, plus aucun membre de la
famille n’a été vu ni entendu dans son environnement… Il est cependant
possible que comme d’autres en ce début de mois de Septembre, le mâle
fréquente et surveille encore son site de reproduction mais dans ce cas, nos
récentes visites à son nid ne correspondaient pas aux siennes, ou il était
perché invisible à quelques distances…
Sur
l’étang du Ravoir, ‘’Zora’’ brille aussi par son absence apparente depuis le
16 août inclus mais ‘’8Z’’ est lui encore bien présent. Pêchant souvent sur
place et n’ayant ainsi pas besoin de beaucoup se déplacer, il trône
fréquemment en sentinelle sur un de ses perchoirs favoris…
Depuis
que les faucons hobereaux qui se sont reproduits dans le secteur ne le
défendent plus, c’est la cime très inclinée du pin sur lequel il avait
construit des ébauches de nid les années précédentes après la mort de ses
jeunes qui semble avoir sa préférence. Il y était perché ce jour en fin
d’après-midi avant d’y apporter ensuite trois branches…
Son
instinct bâtisseur semble donc toujours très vif et ne le quittera sans
doute qu’au moment de son départ en migration. Nous pourrions donc bien voir
d’ici une quinzaine de jour une nouvelle belle ébauche de nid à cet
emplacement…
Le
spectacle offert par ce magnifique oiseau est ainsi prévisible pour encore
deux à trois semaines…
Samedi 16 septembre :
‘’8Z’’ se prépare tranquillement au départ…
Grâce
à nos amis espagnols de l’association Fapas (www.fapas.es),
nous savons que ‘’Panchita’’ profite pleinement de la ressource en poissons
que lui offre l’embouchure du Fleuve Eo où elle passe l’hiver. Il suffit
pour s’en convaincre de visionner la vidéo qu’ils viennent de nous envoyer
et qui la montre amorçant à grande hauteur une descente en piqué
spectaculaire et réussir une belle pêche dans cet estuaire (voir vidéo dans
la galerie photos). …
Il
nous tarde déjà de la revoir probablement très tôt l’an prochain mais en
attendant, nous pouvons encore admirer ‘’8Z’’ qui prolonge comme il en a
l’habitude son séjour sur l’étang du Ravoir…
N’ayant
apparemment pas réussi à faire tenir suffisamment de premières branches pour
amorcer la construction d’une ébauche de nid dans la partie sommitale très
inclinée du pin qu’il affectionne pour cet usage, il semble avoir abandonné
ce projet... C’est maintenant à côté de son aire habituelle qu’on le voit
assez souvent perché en sentinelle sur son territoire, seulement perturbé
par les corneilles que sa présence semble parfois importuner…
Pêchant
souvent sur place, il parait se constituer sereinement de bonnes réserves en
énergie pour son prochain voyage.
Avant-hier
en début d’après-midi, il attendait en effet sur le poteau horizontal qu’il
utilise souvent pour se sustenter que la faim revienne pour continuer à
dépecer le beau poisson entamé qu’il tenait dans une serre. Aujourd’hui,
nous l’avons vu décoller de ce même perchoir pour aller finir un repas dans
un arbre invisible de l’observatoire…
Profitons du spectacle car il ne devrait se renouveler que quelques jours
encore…
Vendredi 29 septembre : clap de fin de saison…
Il
sera probablement encore possible d’observer début octobre quelque balbuzard
en action de pêche sur la Loire ou les plans d’eau de la région. Il s’agira
alors d’un oiseau en halte migratoire cherchant à s’alimenter avant de
poursuivre son voyage vers la péninsule ibérique ou l’Afrique, à moins qu’un
résident local tarde particulièrement à quitter son secteur de reproduction…
Dans
ce cas, ça ne sera certainement pas ‘’8Z’’ car nous ne l’avons plus observé
sur l’étang du Ravoir depuis le 16 septembre…
Comme
d’habitude, il a probablement été l’un des derniers à quitter la forêt
d’Orléans et nous sommes déjà impatients de le revoir en mars l’an prochain…
Espérons que comme les autres protagonistes dont nous avons relaté les
aventures dans cette rubrique, il reviendra sain et sauf d’une période
hivernale et de parcours de migration toujours semés d’embûches…
‘’Panchita’’
sera-t-elle encore la première à ouvrir le bal en 2018 et connaitra-t-elle
un nouveau printemps compliqué ? ‘’02’’ manifestera-t-elle l’envie de
revenir sur l’étang du Ravoir ou ira-t-elle directement attendre ou
rejoindre le partenaire avec lequel elle a enfin pu à nouveau se reproduire
avec succès cette année ? A quelle date ‘’Zora’’ arrivera-t-elle pour tenter
elle aussi d’y parvenir et verrons-nous enfin des jeunes prendre leur envol
de l’aire visible de l’observatoire ?
Autant de questions parmi d’autres dont nous essayerons de vous apporter les
réponses dès fin février 2018…