8Z PERCHE                                 

                  Bienvenue pour la nouvelle saison 2016, par Gilles Perrodin.    

   Mardi 16 février : petit état des lieux avant l’arrivée des balbuzards…

 Une visite effectuée récemment sur une douzaine de nids occupés l’an dernier et situés en partie est de la forêt d’Orléans nous a permis de constater que la plupart ont été peu dégradés par les fortes rafales de vent qui ont balayé la région ces derniers jours. Les balbuzards sont de bons bâtisseurs…

 Sur l’étang du Ravoir, l’aire habituelle de ‘’02’’ et ‘’8Z’’ parait intacte. S’ils reviennent, ils ne retrouveront cependant presque plus rien de la belle ébauche d’un deuxième nid qu’ils avaient construite en 2015 après la mort de leurs deux jeunes sur un pin à la cime fine et très inclinée (voir rubrique 2015). La situation de cette ébauche nous avait paru peu fiable au cas où les oiseaux l’auraient choisie pour tenter d’y effectuer leur prochaine saison de reproduction. ‘’Eole’’ nous a donné raison car il n’en subsiste plus que quelques branches enclavées dans la touffe sommitale de l’arbre… Espérons néanmoins qu’ils ne tenteront pas de la reconstituer et s’installeront à nouveau sur leur aire emblématique établie depuis 2013 sur une plateforme artificielle large et solide (voir début de rubrique 2013).

 Si l’on excepte cette ébauche, c’est le nid utilisé par ‘’Panchita’’ pour se reproduire en 2015 qui nous a paru le plus dégradé par les intempéries hivernales. Il en reste cependant suffisamment de branches pour inciter un couple de balbuzards à y reconstruire une belle aire s’il choisit cet emplacement pour se reproduire.

 Nous avons donc hâte de savoir si ‘’Panchita’’, qui est une adepte des retours très précoces, reviendra attendre sur ce site son partenaire de l’an passé, ou si elle fréquentera l’étang du Ravoir pour tenter de s’y installer comme elle l’avait fait en 2014 et 2015 (voir rubriques correspondantes). Dans ce cas, le mâle ‘’8R’’, lui aussi habituellement prompt à rejoindre la forêt, viendra-t-il reprendre avec elle une idylle ‘’extra conjugale’’ brutalement interrompue l’an dernier à l’arrivée de ‘’02’’ et ‘’8Z’’, et après laquelle il était allé rejoindre sa femelle habituelle ‘’8V’’ ?

 Nous savons que ‘’Panchita’’ stationnait encore ce jour  au nord de l’Espagne dans l’estuaire du fleuve EO (photo envoyée par nos amis espagnols), mais tous les acteurs ayant participé à son printemps très chaotique de 2015 auront-ils survécu aux nombreux dangers qui les guettent en migration et sur leurs lieux d’hivernage ? 

Nous vous invitons à lire prochainement cette rubrique pour en être informés…

Mardi 23 février : déjà de retour en forêt d’Orléans, ’’Panchita’’ reprend des forces sur l’étang du Ravoir…

 Hier, nos amis espagnols nous avaient informés ne plus observer ‘’Panchita’’ sur son lieu d’hivernage. Elle l’avait effectivement quitté car après une visite infructueuse faite ce matin sur son site de reproduction de 2015, nous l’avons retrouvée en début d’après-midi, perchée à côté du nid visible de l’observatoire et tenant dans ses serres un beau poisson à moitié consommé. Nous avons pu peu après vérifier que c’était bien elle, en arrivant à lire grâce à une longue-vue le code ‘’82’’ gravé sur la bague de couleur jaune qu’elle porte sur la patte droite.

 Cette femelle semble donc une nouvelle fois attirée par l’aire emblématique de l’étang qu’elle avait déjà tenté de s’approprier en 2014 et 2015 avant de s’en faire évincer à l’arrivée de ‘’02’’. Nous verrons dans les prochains jours si comme c’est probable ce penchant se confirme...

 Nouvelle surprise vers 17H00 quand un mâle non bagué est venu un instant rôder autour d’elle avant de repartir vers la gauche de l’étang !

Il s’agit peut-être d’un individu que nous connaissons bien, nicheur habituel sur un autre nid pas très éloigné du Ravoir et lui aussi adepte des retours très précoces. Nous ne l’avions cependant jamais vu fréquenter si tôt l’étang… 

S’il ne s’agit effectivement pas d’un oiseau en halte migratoire, sa présence et celle de ‘’Panchita’’ annoncent peut-être le début d’une série d’arrivées plus rapides cette année qu’à l’ordinaire…

25 février : ‘’Panchita’’ a de la compagnie…

 Ça fait maintenant trois jours que ‘’Panchita’’ occupe le site emblématique de l’étang du Ravoir et elle semble en ce tout début de saison à nouveau décidée à s’approprier le nid visible de l’observatoire. Elle parait en effet passer une grande partie de son temps perchée sur la branche qui le jouxte et y mange ses poissons…

 Cet après-midi, elle stationnait encore sur ce perchoir à notre arrivée vers 15H00, mais ce n’est pourtant pas elle que nous avons remarqué en premier car un mâle était posé au sommet d’un des plus gros piquets du milieu de l’étang. Les caractéristiques de cet individu non bagué nous incitent à penser qu’il s’agit probablement du mâle d’un nid proche qui vient depuis plusieurs années stationner devant l’observatoire avant le retour de ‘’8Z’’… Un peu plus tard, ‘’Panchita’’ est venue elle aussi se faire admirer sur un des nombreux troncs d’arbres morts hérissant la pièce d’eau…

 Pour le moment, ces deux oiseaux cohabitent sur l’étang sans donner l’impression de vouloir entreprendre ensemble un partenariat à la reproduction…

Lundi 29 février : le mâle non bagué de plus en plus présent aux côtés de ‘’Panchita’’…

 ‘’Panchita’’ et son compagnon non bagué occupent toujours l’étang devant l’observatoire, mais ils donnent maintenant l’impression d’être un nouveau couple en début de formation… On voit en effet ce mâle venir fréquemment près d’elle sur l’aire et depuis hier, elle le sollicite par ses cris pour qu’il lui apporte un poisson… Rappelons cependant que si l’on s’en réfère aux années précédentes, la femelle habituelle du mâle devrait arriver très rapidement, ce qui pourrait bien mettre un terme à ces nouvelles ‘’fiançailles’’ pour la belle ‘’Panchita’’...

 A noter également que le mâle ‘’8R’’, qui avait été l’an dernier son premier partenaire temporaire lors de son printemps très agité (voir rubrique 2015), est lui aussi de retour et encore seul depuis le 26 février sur son aire habituelle…

 Les jours qui viennent seront donc peut-être riches en rebondissements… 

Mercredi 2 mars : ‘’Panchita’’ va devoir trouver un nouveau prétendant…

 Hier, l’harmonie régnait encore au sein du couple que formait ‘’Panchita’’ avec le compagnon non bagué qu’il l’avait rejointe depuis plusieurs jours sur le nid visible de l’observatoire. Certains visiteurs nous avaient notamment indiqué avoir vu le mâle lui apporter un poisson et elle semblait sur le point d’accepter ses tentatives d’accouplement…

 Tout a changé aujourd’hui car cet après-midi, nous avons pu observer que c’est très vraisemblablement à sa femelle habituelle que le mâle a apporté une proie sur l’aire qu’ils occupaient ensemble l’an dernier. Peu de doute en effet sur l’identité de cette femelle arrivée précisément sur ce nid à une date précoce concordante avec celles des années précédentes, mais elle ne sera validée que si nous arrivons à lire le code gravé sur la bague de couleur orange qu’elle porte sur la patte droite…

 Après l’apport du poisson et tandis que la femelle était partie manger perchée dans un arbre, le mâle a entrepris de rénover l’aire et y a déjà apporté une touffe d’herbe. Comme les années précédentes, ce couple sera probablement le premier, ou l’un des tous premiers à se reproduire en forêt d’Orléans…

 Quant à ‘’Panchita’’, elle était en milieu d’après-midi posée seule sous une forte averse au sommet de l’un des piquets de l’étang, et ce matin, le mâle ‘’8R’’ était lui aussi apparemment encore célibataire sur le site qu’il occupe depuis une dizaine d’années à quelques kilomètres du Ravoir…  

Ces deux oiseaux se rejoindront-ils comme l’an passé à la même époque si la partenaire habituelle du mâle, la femelle ‘’8V’’, tarde encore un peu à revenir de son lieu d’hivernage ?

Samedi 5 mars : un mâle qui mène une ‘’double vie’’…

 Contrairement à ce que nous avions déduit un peu trop rapidement le 2 mars, le mâle non bagué n’a pas encore délaissé ‘’Panchita’’ après le retour de sa présumée partenaire habituelle sur leur aire de l’an passé située à quelques encablures de l’étang…

 Nous avons pu en effet constater ces trois derniers jours qu’il se consacre aux deux femelles, passant alternativement d’un nid à l’autre pour leur apporter des proies et tenter de s’accoupler avec chacune d’elles… Nous l’avons par exemple vu lundi après-midi apporter un poisson entamé à ‘’Panchita’’, réaménager ensuite les branches sur l’aire visible de l’observatoire, puis repartir en direction de son nid habituel tandis que la belle mangeait posée au sommet d’un piquet de l’étang.

Hier, elle criait sur l’aire emblématique et il est venu vers 15H30 la rejoindre pour un accouplement rapide avant de disparaître… Une heure plus tard, nous l’avons retrouvé commençant à consommer un beau poisson, perché à proximité de son nid de 2015 près de sa femelle habituelle. Celle-ci restant silencieuse car sans doute déjà rassasiée, il est fort probable que c’est à ‘’Panchita’’ qu’il aura apporté ensuite une part de cette nouvelle prise…

Aujourd’hui, il était à notre arrivée posé dans l’aire visible de l’observatoire, puis a tenté de s’accoupler avec ‘’Panchita’’ perchée juste à côté. Il est reparti aussitôt en direction de son nid de l’an passé près duquel nous l’avons retrouvé plus tard en compagnie de sa partenaire habituelle...

 Les quelques jours passés auparavant avec la seule ‘’Panchita’’ et l’attrait du nid visible de l’observatoire particulièrement bien situé et assez peu éloigné du sien ne sont sans doute pas étrangers au comportement de ce mâle… Il montre une fois de plus qu’en cette période des retours de migration et selon les circonstances, la fidélité n’est pas systématiquement la règle chez les balbuzards qui recherchent avant tout un partenaire performant et à s’approprier le meilleur emplacement pour entamer une nouvelle saison de reproduction… 

On ne peut savoir si ce mâle continuera à mener cette ‘’double vie’’ avec ‘’02’’ si elle arrive avant ‘’8Z’’ et après qu’elle aura très probablement évincé ‘’Panchita’’ du site du Ravoir. Dans tous les cas, gageons que le retour espéré dans quelques jours du maître des lieux mettra définitivement fin au choix cornélien auquel cet individu non bagué est confronté et à sa tendance actuelle à la bigamie…

Mardi 8 mars : exit ‘’Panchita’’, ‘’02’’ est arrivée !

 C’est hier que nous nous sommes aperçus en arrivant à l’observatoire que ce n’était plus ‘’Panchita’’ qui était perchée à côté du nid, mais très probablement ‘’02’’, déjà de retour du Sénégal… Un doute subsistait cependant car à cause des positions prises par l’oiseau et des conditions très médiocres d’observation, nous n’avions pu à aucun moment vérifier le code de la bague orange qu’il portait sur la patte droite et seulement aperçue… Cette vérification a pu être effectuée aujourd’hui, et il s’agit bien de la femelle ‘’02’’, arrivée cette année un peu plus tôt que les saisons précédentes...

 Nous avons pu nous rendre compte hier et aujourd’hui que ce changement de femelle sur le nid visible de l’observatoire n’a pas modifié le comportement du mâle non bagué qui faisait preuve d’une belle vitalité en apportant des poissons aussi bien à ‘’Panchita’’ qu’à sa partenaire habituelle, et renouvelait les tentatives d’accouplements avec les deux belles… Hier en effet, nous l’avons vu apporter une proie à ‘’02’’ qui paraissait affamée après son long voyage, puis essayer un peu plus tard de copuler avec elle… Aujourd’hui encore, c’est dès qu’elle est apparue vers 17H00 après une longue absence apparente qu’il est venu aussitôt tenter un nouvel accouplement sur l’aire emblématique. Comme ce mâle semble actuellement exercer un droit de propriété sur cette aire en même temps que sur la sienne, ce n’est peut-être que le retour de ‘’8Z’’ qui mettra fin à ses désirs de conquêtes… 

Quant à ‘’Panchita’’, qu’une visite à ses deux anciens nids ne nous a pas permis de revoir, nous essayerons dans les prochains jours de savoir ce qu’elle est devenue…

Mercredi 9 mars : Reprise d’une ‘’idylle’’ interrompue brutalement il y a un an…

 Compte tenu de ses dates habituelles d’arrivées les années précédentes, nous espérions hier soir que c’était la femelle habituelle du mâle ‘’8R’’, la femelle ‘’8V’’, qui l’avait rejoint sur son aire. Nous avons pu vérifier ce matin que c’est en fait ‘’Panchita’’, à nouveau en recherche d’un partenaire, qui est venue reprendre avec lui une relation soudainement interrompue l’an dernier sur le nid visible de l’observatoire au retour le 14 mars du couple ‘’légitime’’ (voir rubrique 2015).

 Gageons que s’il n’est rien arrivé à la femelle ‘’8V’’ au cours de son éclipse hivernale, ‘’Panchita’’ devra très rapidement aller une nouvelle fois chercher fortune ailleurs…

 Sur le Ravoir, il semble que le mâle non bagué n’apporte pas à ‘’02’’ de quoi satisfaire totalement son grand appétit, car cet après-midi, elle s’est absentée environ 15 mn pour revenir avec le fruit de sa propre pêche... Ce don juan commence peut-être à moins s’intéresser à elle et à son nid emblématique, ou peine à assurer l’approvisionnement en poissons pour deux femelles…

Lundi 14 mars : ‘’8Z’’ n’a pas été accueilli par ‘’02’’… 

C’est hier que nous nous sommes aperçus que la femelle qui était en compagnie du mâle non bagué sur le nid visible de l’observatoire n’était plus ‘’02’’, mais sa partenaire habituelle ‘’L4’’, porteuse elle aussi d’une bague orange sur la patte droite… Cette intrusion, sans doute favorisée par l’attrait de l’aire emblématique, ne peut s’expliquer que par une absence assez longue de ‘’02’’, dont on peut supposer qu’elle est allée rejoindre sur un autre site un mâle encore seul pour s’y faire offrir des poissons…

 Nouveau changement cet après-midi car c’est ‘’8Z’’ que nous avons trouvé vers 14H00 sur l’aire du Ravoir. Faisant preuve d’une belle ponctualité puisqu’il était déjà arrivé le 14 mars l’an dernier, il a aussitôt repris ses habitudes en allant se baigner dans l’étang, puis se sécher sur son perchoir favori…

 Avant notre arrivée, une observatrice l’avait pris en photo tentant déjà de s’accoupler sur le nid avec une femelle. Il s’agissait probablement de ‘’L4’’ qui a peut-être ensuite rejoint sur son aire de 2015 le mâle non bagué logiquement évincé du site par le maître des lieux. Nous n’avons en tous cas vu aucune femelle venir rejoindre ‘’8Z’’ jusqu’à notre départ vers 16H00…

 Reste maintenant à savoir quelle partenaire il trouvera pour tenter de se reproduire à nouveau sur l’aire de l’étang du Ravoir… 

S’il ne lui est rien arrivé de fâcheux, sera-ce ‘’02’’ revenant d’une supposée escapade "extra-conjugale" de début de saison ? Pourquoi pas ‘’Panchita’’, toujours en compagnie aujourd’hui de ‘’8R’’, si la femelle habituelle de ce dernier réapparait ? ‘’L4’’ attirée irrésistiblement par l’aire emblématique ? Une nouvelle prétendante ? 

Comme souvent en cette période d’arrivées, les balbuzards nous tiennent en haleine…

Mercredi 16 mars : ‘’02’’ rentre au bercail !

 Il n’est pas rare en tout début de saison que des femelles en attente de leur partenaire habituel aillent rejoindre sur une aire plus ou moins éloignée de la leur un mâle encore seul pour s’y faire offrir des poissons. Selon les circonstances (retour de l’ancienne maîtresse des lieux, attractivité de l’emplacement du nid, performances du mâle dans l’apport de proies…), et peut-être ‘’l’humeur’’ propre à chaque oiseau, ces escapades peuvent être momentanées ou se transformer en changement définitif de site de reproduction. ‘’Panchita’’ en est pour la troisième année consécutive un exemple flagrant…

 C’est probablement à ce genre de vagabondage que ‘’02’’ s’est adonnée pendant ses quelques jours d’absence… Dans son cas, ce sont peut-être l’attachement à son nid habituel et le constat du retour de son valeureux ‘’conjoint’’ des huit dernières années qui l’ont incitée à y revenir et à y rester…

 C’est pour nous une joie de constater qu’il ne lui est rien arrivé de fâcheux, mais nous allons une fois de plus être anxieux quant à la survie de la progéniture que ce couple reformé, mais à la fiabilité génétique peut-être sujette à caution, va à nouveau tenter d’engendrer…

 ‘’8Z’’ s’y est déjà employé dès le retour de ‘’02’’ en faisant preuve cet après-midi d’une activité particulièrement débordante. Manifestations de territorialité aux passages d’intrus, longs vols de parade en feston en criant au-dessus du site et ponctués de piqués vertigineux pour venir s’accoupler sur l’aire avec sa partenaire, apports de touffes d’herbe et de branches. Il est au top de sa forme…

 Ailleurs en forêt d’Orléans, les arrivées se succèdent et d’autres couples se forment ou se reforment…

Jeudi 17 mars : ‘’Panchita ‘’ de nouveau évincée…

 Compte tenu que nous l’avions toujours observée arrivée avant le 9 mars les années précédentes, l’espoir de revoir la femelle ‘’8V’’ s’amenuisait de jour en jour. C’est pourtant elle qui était ce matin posée sur son aire habituelle en compagnie du mâle ‘’8R’’...

 Quelle joie de la revoir, mais quelle déception pour ‘’Panchita’’, dont les printemps sont décidemment bien compliqués… Deux passages cet après-midi devant ce qui reste du nid sur lequel elle s’était reproduite l’an passé se sont avérés infructueux, et il semblait pour l’heure encore inoccupé… 

Espérons que nous pourrons la retrouver rapidement sur un des sites que nous connaissons, en compagnie d’un partenaire disponible avec lequel elle pourra à nouveau perpétuer l’espèce…

Samedi 26 mars : ‘’Panchita’’ est revenue sur le nid de ses premières ‘’amours’’…

 C’est le 21 mars que nous avons retrouvé ‘’Panchita’’ sur l’aire de ses reproductions réussies de 2013 à 2014 et que des aléas défavorables l’avaient poussée à abandonner fin avril 2015 (voir rubrique 2015) … Ce nid était pourtant occupé depuis le 15 mars par une femelle non baguée, comme celle du couple qui se l’était approprié l’an dernier après son départ, mais il est possible que ce soit l’instinct de propriété qu’elle éprouve peut-être encore pour ce site qui lui ait permis d’en chasser cette locataire…,

 Espérons que le périple printanier de la ‘’frivole’’ s’arrêtera là car depuis deux jours, un mâle porteur d’une bague de couleur orange sur la patte droite est observé en sa compagnie. Il s’agit probablement de celui qui s’était approprié l’aire à partir du mois de mai l’an passé, mais nous n’avons pas encore pu le vérifier par la lecture du code de cette bague...

 Le couple nous a paru en être seulement au stade de la formation, mais s’il est suffisamment performant dans l’apport de proies, c’est probablement avec ce nouveau partenaire et sur son ancienne aire que ‘’Panchita’’ tentera cette année de perpétuer à nouveau l’espèce…

 Si c’est le cas, le mâle avec lequel elle s’était reproduite en 2015 devra trouver une autre compagne… Nous ne l’avons pas encore vu mais l’apport de branches effectué depuis quelques jours sur ce qui restait de son nid après les intempéries hivernales laisse en effet supposer qu’il est revenu et attend une partenaire…

 Sur l’étang du Ravoir, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ continuent à préparer une nouvelle ponte. Accouplements répétés, apports de branches et d’herbe, baignades près des rives, le spectacle est garanti pour les visiteurs venant à l’observatoire…

 A noter également que le ‘’don juan’’ non bagué qui n’hésitait pas à venir tenter de s’accoupler avec ‘’Panchita’’, puis avec ‘’02’’ sur l’aire du Ravoir avant l’arrivée de ‘’8Z’’, relaie à la couvaison depuis le 20 mars sa partenaire habituelle ‘’L4’’… Encore cette année, ce couple sera probablement le premier parmi ceux que nous connaissons à voir naître sa progéniture.

 Ailleurs en forêt d’Orléans, la plupart des nids sont maintenant occupés ou réoccupés et déjà, les intrus viennent déranger les couples installés. 

La saison de reproduction des balbuzards est bien lancée…

Mardi 5 avril : ‘’02’’ et ‘’8Z’’ entament une nouvelle couvaison...

 Se couchant déjà hier en fin d’après-midi dans le nid, c’est probablement à ce moment ou un peu plus tard dans la nuit que ‘’02’’ a pondu son premier œuf. Elle couvait en tous cas ce matin avant que ‘’8Z’’ la remplace vers 11H00 après lui avoir apporté un poisson partiellement consommé.

 Ce couple vient donc d’entamer comme déjà plusieurs autres en forêt d’Orléans la période délicate d’incubation de la ponte. Citons par exemple ‘’8V’’et ’’8R’’ qui ont précédé ‘’02’’ et ‘’8Z’’ de deux jours… 

Quant à ‘’Panchita’’, nous allons devoir encore essayer de la retrouver car il s’est avéré ce soir que ce n’est plus elle qui occupe son ancien nid des années 2012 à 2014… C’est en effet à nouveau une femelle non baguée, mais cette fois, c’est très certainement celle qui se l’était approprié en mai l’an dernier et qui, revenue assez tardivement de migration, a réussi à reprendre son bien…

Samedi 9 avril : ‘’Panchita’’ de retour sur son aire de 2015…

 Cette fois, le périple printanier à nouveau très agité de ‘’Panchita’’ semble enfin terminé. Elle vient en effet de rejoindre sur son aire le mâle avec lequel elle avait niché l’an passé, arrivé lui vers le 18 mars…

 Rappelons que cette femelle, probablement pressée de se reproduire mais seule après son retour de migration très précoce, s’était auparavant installée successivement sur trois autres nids et en compagnie de trois mâles différents... A chaque fois, elle avait été contrainte de s’en éloigner à l’arrivée de la ‘’propriétaire’’ habituelle des lieux.

 Avec bien d’autres exemples observés précédemment, ce parcours illustre une nouvelle fois que la territorialité acquise l’année d’avant sur un site de reproduction rend la plupart des balbuzards dominants et vainqueurs à l’issue de la lutte qui peut les opposer à un congénère du même sexe désireux de prendre la place… Cette suprématie devrait maintenant permettre à ‘’Panchita’’ de ne plus abdiquer face à une éventuelle rivale et de rester sur l’aire qu’elle vient de rejoindre…

 Encore cette année, ce couple reconstitué sera probablement l’un des derniers à commencer à couver…

Jeudi 21 avril : deux ex rivales synchrones pour commencer à pondre…

 C’est en effet hier en fin d’après-midi que nous avons observé ‘’Panchita’’ commençant à couver sur son aire rénovée de 2015. Un peu plus tôt, nous avions constaté que celle qui l’avait empêchée début avril de se réinstaller sur le nid qu’elle occupait de 2012 à 2014 venait d’en faire autant…

 Ces deux femelles font partie des toutes dernières en forêt d’Orléans à entamer la délicate période d’incubation de leurs œufs…

 Sur l’étang du Ravoir, et dans une ambiance maintenant très printanière, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ continuent à se dévouer à cette tâche en se relayant comme à leur habitude sans le moindre temps mort… Il faut toutefois être souvent patient pour apercevoir de l’observatoire le sommet de la tête de l’oiseau couché qui couve, et parfois très attentif pour ne pas rater un furtif changement de partenaire sur le nid…

Lundi 2 mai : début des naissances en forêt d’Orléans…

 Le mois de mai est celui durant lequel une grande partie des couples de balbuzards nichant en France continentale voient naître leurs poussins, et pour la troisième année consécutive, c’est celui formé par la femelle ‘’L4’’ et son volage partenaire non bagué (voir informations de début de saison) qui est le premier parmi ceux que nous connaissons en forêt d’Orléans à vivre cet heureux évènement…

 Ce matin, nous avons en effet pu observer vers 8H15 la femelle manger sur le nid tout en se penchant de temps en temps pour nourrir un poussin nouveau-né. Il faisait encore bien froid en forêt à cette heure et cette mère expérimentée s’est dépêchée d’accomplir cette tâche, se recouchant au bout d’à peine huit minutes pour réchauffer sa nichée…

 Dans une douzaine de jours et après quelques autres, ‘’02’’ devrait en faire autant sur l’étang du Ravoir…

 Hier, les visiteurs venus à l’observatoire admirer le couple n’ont pas été déçus. Repas de la femelle dans un arbre, relais à la couvaison, bains respectifs des deux oiseaux près d’une rive de l’étang, intrusions de congénères étrangers, vols de buses et d’aigles bottés, le spectacle fut permanent… 

A noter que cette année encore, deux bergeronnettes grises semblent avoir trouvé le gite dans l’aire des balbuzards. On voit en effet souvent ces graciles passereaux virevolter autour de l’amas de branches et même parfois s’aventurer tout près du grand rapace qui couve. Les insectes attirés sur le nid par les restes de poissons n’auront qu’à bien se tenir…

Mercredi 18 mai : une couvaison qui devient bien longue à porter ses fruits…

 Ça fait maintenant 43 jours que ’’02’’ et ‘’8Z’’ ont commencé à couver sur le nid visible de l’observatoire, et nous attendons toujours de voir la femelle donner une des toutes premières becquées à un poussin nouveau-né… Aujourd’hui encore, c’est dans un pin qu’elle est allée manger le poisson apporté vers 10H00 par le mâle, tandis qu’il s’était couché à sa place dans l’aire… Elle n’est revenue le relayer que vers 15H00 et nous n’avons ensuite observé jusque tard en soirée aucun signe indiquant qu’un œuf pouvait être en train d’éclore sous son corps…

 En général, c’est entre le 37ème et le 40ème jour après le début de couvaison qu’un changement dans le comportement du couple nous signale qu’un premier poussin est en train de sortir de sa coquille ou est déjà né. A partir de ce moment, la femelle ne quitte presque plus l’aire et change fréquemment de position pour se repositionner au mieux sur sa nichée. Le plus souvent, le mâle n’est à ce stade plus enclin ni ‘’autorisé’’ à la remplacer à la couvaison…

 La réalité de cette première naissance est ensuite confirmée par l’observation d’une becquée quand le poussin nouveau-né devient apte à manger. La femelle se nourrit alors sur le nid et se penche plusieurs fois pour lui présenter des petits morceaux d’un poisson apporté par le mâle. Lors des tous premiers nourrissages, qui ne durent que quelques minutes, ce dernier reste souvent en sentinelle à côté de sa partenaire…

 Rien de tout ça encore sur l’aire de ‘’02’’ et ‘’8Z’’ et le délai de couvaison du premier œuf pondu est maintenant largement dépassé pour croire encore à sa viabilité… Tout espoir de voir un élevage de jeune (s) sur le nid du couple emblématique n’est cependant pas encore perdu car on sait que les deux ou trois œufs généralement produits par une femelle balbuzard sont souvent pondus à trois jours d’intervalle, mais couvés dès l’apparition du premier…

Jeudi 19 mai : ‘’02’’ et ‘’8Z’’ commencent enfin à donner des becquées…

 C’est à notre arrivée vers midi que nous avons rapidement pu constater qu’un poussin était né sur l’aire visible de l’observatoire. Le mâle a en effet apporté un poisson juste à ce moment, et la femelle a commencé aussitôt à le manger tout en se penchant de temps en temps vers le centre du nid. Le nouveau-né n’a probablement absorbé que très peu des menus morceaux que lui a présentés sa mère au cours de cet épisode, car elle était recouchée au bout de 5 mn…

 Un peu plus tard, c’est ‘’8Z’’ qui a profité d’une courte absence de ‘’02’’ pour tenter lui aussi de nourrir le poussin, puis il a fallu attendre jusque vers 19H00 pour assister à un nouveau nourrissage…

Espérons que malgré le temps de couvaison inhabituellement long pour la survenue de cette première naissance, elle sera suivie au moins d’une deuxième. Il faudra attendre début juin pour le savoir…

Lundi 30 mai : nouvel échec à la reproduction pour ‘’02’’ et ‘’8Z’’…

 Seulement 10 jours après l’observation des toutes premières becquées données à au moins un poussin sur le nid visible de l’observatoire, nous avons hélas constaté hier après-midi qu’il n’en contient plus aucun encore en vie… La femelle est en effet allée manger perchée en dehors de l’aire les deux poissons apportés successivement par le mâle à 15H00 et 18H00, et n’y est pas revenue entre-temps protéger sa nichée, ce qui est tout à fait anormal à ce stade de croissance du ou des jeunes. Confirmation de cet échec ce matin à notre passage vers 10H00, car le nid était vide sous une pluie torrentielle et aucun des deux adultes n’était visible…

 Pour la quatrième saison consécutive, il n’y aura donc aucun jeune à l’envol sur cette aire en juillet. Une fois de plus, plusieurs hypothèses peuvent être avancées sur les causes de ce nouvel échec, mais celle consistant à penser que la progéniture de ce couple est peut-être affectée d’une anomalie génétique générée par l’un ou l’autre des adultes ou de leur association pour la reproduction n’en prend que plus d’importance. Les années à venir nous éclaireront peut-être sur le sujet…

 Ailleurs en forêt d’Orléans, la plupart des nids contiennent des jeunes nés récemment, et certains encore des œufs sur le point d’éclore. On ne peut donc qu’être inquiet des conséquences néfastes que pourraient avoir sur ces nichées les pluies diluviennes qui s’abattent depuis ce matin sur la région, et qui doivent selon les météorologues perdurer sans interruption jusqu’à demain dans la nuit…

 Les femelles arriveront-elles à protéger et tenir au sec leur (s) poussin (s) en bas âge, pourront-elles les nourrir si aucune accalmie salvatrice ne le leur permet, les mâles parviendront-ils à les approvisionner suffisamment en poissons dans ces conditions défavorables ?... 

Nous verrons après cet épisode exceptionnel d’intempéries ce qu’il en est, et notamment pour les œufs couvés par ‘’Panchita’’ qui en sont en principe au stade de l’éclosion… Ce matin, nous avons vu la pauvre femelle s’accorder deux très courts vols pour se dégourdir quand la pluie avait un peu baissé en intensité, et revenir aussitôt se coucher avec abnégation sur sa nichée…

Dimanche 5 juin : ‘’Panchita’’ mère courage parmi d’autres…

 Nous avons pu effectuer ces tous derniers jours une visite à une dizaine d’aires situées en zone Est de la forêt d’Orléans, et qui contenaient des nichées à différents stades d’avancement lorsque les pluies diluviennes se sont abattues sur elles sans discontinuer les 30 et 31 mai.

 On ne peut qu’être étonné et admiratif de la capacité des balbuzards à résister pour se reproduire à des conditions climatiques extrêmes, car aucune de ces nichées n’était en état d’échec au moment de ces observations…

 Couchées pendant des heures et trempées sous une pluie battante, les femelles ont visiblement réussi à protéger tout ou partie de leur progéniture, et sans doute aussi à la nourrir de becquées probablement très espacées et données le plus rapidement possible pour ne pas trop l’exposer aux précipitations… Que dire également des mâles qui sont arrivés à attraper des poissons dans ces conditions très défavorables à la pêche…

 On peut cependant craindre que les plus faibles ou les plus petits des poussins n’aient pu résister à une froide humidité et peut-être aussi à un certain manque de nourriture. Le taux de productivité des couples de balbuzards sera donc peut-être cette année inférieur à la moyenne…

 A cause de son printemps encore bien compliqué, ‘’Panchita’’ avait commencé à couver un peu tardivement et ce n’est que le 2 juin que nous avons observé qu’elle donnait une des toutes premières becquées à au moins un poussin nouveau-né. Aura-telle réussi à préserver de la pluie la totalité d’une ponte arrivée les 30 et 31 mai au stade de l’éclosion et dont on peut supposer qu’elle était encore cette année de trois œufs ? Nous en saurons plus dans deux à trois semaines… 

Sur le Ravoir, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ n’ont hélas pas eu à protéger une nichée de ces intempéries exceptionnelles. Nous avons constaté aujourd’hui qu’ils continuent à exprimer leur instinct de reproduction en construisant pour la troisième année consécutive une ébauche de nid sur la même cime très inclinée d’un pin situé à environ 170m sur la gauche de leur aire habituelle. Décidemment, cet emplacement qui nous paraît peu fiable leur plait…

Mercredi 22 juin : l’ébauche est devenue une nouvelle aire…

 Sur l’étang du Ravoir, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ ne relâchent pas leurs efforts pour charger en branches le nouveau nid qu’ils ont commencé à construire après la mort de leur (s) poussin (s). Il est maintenant de taille respectable et bien qu’elle semble résister à cette charge croissante, la cime du pin qui le porte parait s’être encore un peu inclinée…

 C’est lors de ces apports de branches ou lorsqu’ils viennent se baigner dans l’étang que les deux oiseaux sont le plus visibles, car ils se reposent souvent sur des perchoirs éloignés masqués par la végétation… C’est donc la chance ou la patience qui récompenseront les visiteurs qui espèrent les voir en venant à l’observatoire…  

 Ce sont aussi parfois les apparitions de congénères ‘’étrangers’’ qui les font sortir de leur réserve. Ce fut par exemple le cas cet après-midi quand un intrus non bagué est carrément venu se poser sur la nouvelle aire à côté de ‘’8Z’’ qui venait d’y apporter une branche. Les deux mâles sont restés ainsi un bon moment à se jauger avant que l’intrus se décide à quitter les lieux… Un peu plus tard, ‘’8Z’’ a paru partir en direction de la Loire pour une nouvelle partie de pêche. Ainsi va la vie d’un couple de balbuzards après l’échec de sa reproduction… 

Ailleurs en région Centre, les adultes poursuivent l’élevage des jeunes qui ont passé sans encombre la période des pluies diluviennes des 30 et 31 mai.  

C’est le cas pour ‘’Panchita’’, mais elle n’a peut-être pas réussi à préserver la totalité de sa progéniture naissante à ces dates, car il se confirme à chaque fois qu’on l’observe donnant une becquée qu’elle ne nourrit cette année qu’un poussin (voir vidéo) …

 Heureusement, certains couples dont les jeunes étaient déjà assez gros au moment de cet épisode de précipitations exceptionnelles ont pu en maintenir plusieurs en vie. C’est le cas par exemple pour la femelle ‘’L4’’ et son compagnon non bagué qui avaient fréquenté le Ravoir au début du mois de mars (voir les infos de cette période), et dont les trois juvéniles sont maintenant proches de l’envol…

Mardi 19 juillet : un ancien nid qui semble bien délaissé…

 Nombreux sont les jeunes balbuzards nés cette année qui ont déjà pris leur premier envol, sept à huit semaines après leur naissance. Ce n’est pas encore le cas de celui élevé par ‘’Panchita’’ puisqu’il vient seulement d’être bagué par Rolf Wahl. Dans une huitaine de jours, cette jeune femelle devrait à son tour se lancer pour la première fois dans les airs...

 Commencera alors la période d’un mois à un mois et demi à l’issue de laquelle elle devrait arriver à pêcher elle-même ses poissons, ce qui l’incitera à prendre son autonomie et à partir en migration vers le sud à la recherche d’un site d’hivernage qui sera situé en Afrique de l’ouest ou peut-être en péninsule ibérique comme l’est celui de sa mère… Elle y passera probablement les deux ou trois premières années de sa vie. Espérons que la bague de couleur orange codée qu’elle porte maintenant sur une patte permettra si elle survit de la relocaliser dans le futur, soit sur ce site ou un lieu de halte migratoire, soit revenue adulte dans trois ou quatre ans dans sa région de naissance ou sa périphérie pour essayer à son tour de se reproduire…

 Depuis l’observatoire, on peut voir que ‘’02’’ et ‘’8Z’’ continuent à profiter pleinement de l’étang du Ravoir. Ils apparaissent souvent pour se poser sur un des piquets qui le hérissent ou se percher dans un des arbres qui l’entourent, ou bien pour venir s’y baigner et boire. Nous avons même vu hier ‘’8Z’’ y plonger deux fois sans succès pour essayer d’attraper un poisson.

 C’est la nouvelle aire qu’ils ont commencé à construire après la mort de leur (s) jeune (s) qui semble constituer à présent le centre de leur territoire. C’est sur elle que le mâle apporte maintenant des proies à la femelle et on ne les voit quasiment plus fréquenter leur nid habituel dans lequel on a d’ailleurs pu remarquer que l’herbe avait bien poussé après les pluies diluviennes des 30 et 31 mai...

 Ce sont toujours aussi souvent les incursions de congénères ‘’étrangers’’ qui les font se manifester pour affirmer leur mainmise sur le site du Ravoir. On remarque que les trois juvéniles élevés sur l’aire la plus proche par la femelle ‘’L4’’ et son partenaire non bagué font parfois partie de ces intrus.

 Nés les premiers parmi ceux que nous connaissons en forêt d’Orléans et volants depuis environ trois semaines, ces jeunes oiseaux devraient bientôt prendre les uns après les autres leur autonomie et partir en migration automnale.  

Certaines femelles les auront peut-être déjà précédés ou les imiteront rapidement. La saison de reproduction est déjà bien avancée…

Mardi 9 août : elle a enfin pris son envol…

 Alors que certains des jeunes balbuzards nés en début de cette saison ont probablement déjà acquis leur autonomie et entamé leur migration vers leurs futurs lieux d’hivernage, la jeune femelle élevée par ‘’Panchita’’ et son compagnon a attendu le 5 août pour prendre son premier envol… Elle était en effet ce jour là encore en phase d’entrainement sur son nid le matin, et n’y était plus l’après-midi…

 Cette étape cruciale a été franchie par ce jeune oiseau 64 jours après que nous ayons observé les toutes premières becquées données par sa mère, ce qui paraît exceptionnellement long par rapport à une moyenne d’environ 55 jours… Peut-être n’était-il que le cadet et seul survivant d’une nichée de trois poussins, nés comme c’est généralement le cas avec un décalage de deux ou trois jours… Jeune unique et visiblement très bien nourri par des parents zélés, il a peut-être aussi eu du mal à descendre par les exercices de battements d’ailes à un poids de forme propice à l’envol… A moins qu’il ait tout simplement eu un développement un peu lent ou ait attendu d’être largement au top de ses capacités de vol pour se lancer une première fois dans le vide…

 Peu importe finalement, l’essentiel étant qu’il ait réussi à se percher correctement dans un arbre à l’issue de ce premier vol, puis revienne ensuite régulièrement sur l’aire pour y recevoir ses repas. C’est très probablement le cas car nous l’avons entendu aujourd’hui crier longuement, attendant un poisson posé quelque part invisible à proximité du nid… Il ne lui reste plus maintenant qu’à acquérir la totale maitrise du vol, apprendre un peu plus tard à transporter les proies apportées par le mâle et à les consommer perché sur une branche, puis encore plus tard à les attraper lui-même pour prendre son autonomie…

 Ces deux dernières étapes se feront peut-être sans la présence de ‘’Panchita’’, car si l’on s’en réfère aux années précédentes, elle devrait bientôt partir vers l’Espagne, devoir de reproduction accompli…

 Sur le Ravoir, la femelle ‘’02’’ nous a montré dimanche dernier que même un adulte peut parfois rater complètement un perchage avec un poisson dans les serres. Elle est d’abord apparue vers 15H30 en se branchant juste à côté de son aire habituelle avec une grosse prise qu’elle avait apparemment pêché elle-même, et c’est vers 17H30, après en avoir consommé une partie, qu’elle n’a pas réussi à se poser sur un piquet horizontal situé juste au-dessus de la surface de l’étang (voir mauvaises images de cette scène dans la galerie photos). Ayant malencontreusement lâché sa proie dans l’action, elle est restée ensuite longtemps les pieds dans l’eau pour boire et se rafraîchir… 

Quant à ‘’8Z’’, il avait semblé très intéressé par le poisson pêché par sa partenaire en venant dans l’aire habituelle, puis sur une branche située juste à sa droite pendant qu’elle commençait à le manger. Voyant plus tard que la femelle n’était probablement pas disposée à inverser les rôles en lui apportant le reste de la proie, il s’est envolé, a pris de l’altitude dans les ascendances d’air chaud, puis est parti apparemment en direction de la Loire…

Jeudi 25 août : des transferts de poissons effectués de façon singulière…

 Après nous avoir fait languir en prenant tardivement son premier envol le 5 août, la fille de ‘’Panchita’’ nous gratifie maintenant d’un comportement très particulier dans la façon qu’elle a de recevoir les proies que lui procure son père…

 Malgré des temps d’observation conséquents, nous ne comprenions pas pourquoi nous ne la voyions jamais après cet envol revenir sur son nid pour y attendre les poissons apportés par le mâle, comme c’est la règle chez les balbuzards… Une longue recherche nous a permis il y a quelques jours de localiser dans une zone de grands arbres proche de l’aire le sommet cassé d’un pin qu’elle affectionne et sur lequel elle crie longuement famine. Un peu de patience (et de chance) nous a permis ensuite de lever le mystère en découvrant que c’est aussi sur ce perchoir qu’elle reçoit les proies pêchées pour elle par l’adulte…

 S’il est évident que ça doit bien se produire quand le nid est détruit alors que des juvéniles volants sont encore dépendants de leur père nourricier, nous n’avions jamais observé auparavant un apport de poisson par un mâle ailleurs que sur ce large support quand il est disponible, aussi bien pour son ou ses jeune (s), que pour sa femelle…

 Ce comportement particulier n’est probablement pas sans inconvénient pour la fille de ‘’Panchita’’, car nous l’avons vue avant-hier sur son perchoir favori et, encore maladroite, lâcher un petit poisson à peine saisi des griffes de son père… Elle s’en est mieux sortie hier, mais il s’en est fallu de bien peu pour qu’elle récidive avec cette fois une grosse prise (voir vidéo dans la galerie photos) …

 Quant à sa mère, nous ne la voyons plus depuis une dizaine de jours. Il est probable que nos amis espagnols la localiseront bientôt dans l’estuaire du fleuve EO…  

La fin de saison approche mais sur le Ravoir, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ se donnent encore en spectacle pour les visiteurs qui viennent à l’observatoire. Comme les années précédentes, la femelle devrait bientôt partir vers la côte sénégalaise où elle avait été photographiée en février 2015, mais le mâle attendra peut-être encore trois ou quatre semaines pour entreprendre son voyage vers un lieu que lui seul connait…

Dimanche 18 septembre : comme les années précédentes, ‘’8Z’’ joue les prolongations…

 C’est le 4 septembre que nos amis espagnols nous ont informés avoir pu vérifier que ‘’Panchita’’ était déjà revenue passer la période hivernale dans l’estuaire du fleuve EO (voir photo).

 Deux jours plus tard, le seul jeune qu’elle a pu élever cette année recevait encore un poisson de son père en forêt d’Orléans, et c’était toujours au sommet du même pin cassé qui lui servait de perchoir favori à proximité de son aire de naissance … Bien qu’encore un peu maladroit, il paraissait avoir assez bien acquis la maîtrise du maintien d’une belle proie pour la manger sur une branche sans la laisser tomber (voir vidéo) …

 Cette jeune femelle a paru avoir quitté définitivement le site peu après cette date car nous ne l’avons plus revue par la suite. Impossible donc de savoir si le mâle a continué à la nourrir un certain temps ailleurs, ou si elle a franchi rapidement à ce moment l’étape de la première pêche réussie et pris son indépendance…

 Comme la plupart des autres juvéniles avant elle, il est probable qu’elle est maintenant en route vers un zone propice à devenir par la suite son secteur d’hivernage habituel…

 La période des départs en migration automnale approche donc de son terme pour les balbuzards, mais comme à son habitude, le mâle ‘’8Z’’ sera probablement l’un des tous derniers à quitter la forêt d’Orléans...

 Il y a trois jours, nous avions pu constater à sa gorge démesurément gonflée qu’il accumulait de bonnes réserves d’énergie pour son futur voyage, mais il stationnait encore ce matin près de son nid habituel…

 Hier c’est un faucon hobereau qui l’occupait en criant, apparemment un jeune s’en servant de mirador en attendant les proies que lui transféraient encore en vol ses parents…  

Bientôt, cette aire et la nouvelle construite par le couple emblématique de l’étang du Ravoir nous paraitront bien vides…

Dimanche 2 octobre : dernières nouvelles…

 Ce sont deux juvéniles élevés par ‘’Panchita’’ depuis qu’elle se reproduit en forêt d’Orléans qui sont à l’honneur de cette rubrique de fin de saison...

 Le premier est l’oiseau bagué ‘’32∙’’ qui a été photographié le 24 juillet par Gilles Tricheux alors qu’il venait d’attraper un poisson en Loire au niveau de Chatillon sur Loire (voir photo). Il faisait partie de la nichée de trois jeunes que ‘’Panchita’’ et son partenaire non bagué de l’époque avaient élevés en 2014 sur l’aire qu’ils avaient colonisée ensemble deux ans auparavant. Avec d’autres avant elle, cette observation confirme que quelques balbuzards sont de retour dans leur région de naissance dès l’âge de deux ans. Bien qu’encore subadultes, ils cherchent peut-être déjà à se trouver un futur site de reproduction. Ils font en effet souvent partie des intrus que nous voyons venir perturber fréquemment les couples mâtures bien installés et en train de couver ou d’élever une progéniture…    

 Le deuxième est l’oiseau bagué ‘’9∙F’’ qui faisait partie de la première nichée de deux jeunes engendrés en 2013 par ‘’Panchita’’ et son compagnon non bagué. Comme l’an dernier à la même époque, il vient d’arriver pour y passer l’hiver dans la réserve naturelle de Castro Marin, au sud du Portugal. Cette information nous a été communiquée par nos amis espagnols et est consultable sur le site de l’association FAPAS consacré aux balbuzards : http://alertapescadora.com . On ne sait si cet oiseau qui a atteint l’âge de la maturité sexuelle a déjà réussi à se reproduire en France cette année, ou s’il s’est à minima approprié un territoire pour pouvoir le faire ultérieurement. L’avenir nous en apprendra peut-être plus sur sa situation en période de reproduction…

 Le 23 septembre en forêt d’Orléans, un balbuzard perché au sommet d’un chêne plongeait au fond du Ravoir et attrapait un petit poisson. Il était allé aussitôt le consommer rapidement sur un perchoir éloigné caché par la végétation. Deux jours plus tard, le même individu reconnaissable à l’échancrure qu’il portait dans le plumage de l’aile gauche stationnait dans un pin surplombant l’étang. Bien que semblant très intéressé par la surface de l’eau, il s’était finalement envolé pour prendre de l’altitude et disparaitre dans les nuages bas…

 Ce mâle non bagué était probablement un voyageur venu du nord qui avait trouvé sur l’étang un lieu propice à une halte migratoire réparatrice en énergie…

 Quant au maître des lieux ‘’8Z’’, qui ne s’était d’ailleurs pas manifesté lors de cette intrusion d’un congénère sur son territoire, nous ne l’avons plus observé depuis le 18 septembre. On peut donc en déduire qu’il est maintenant loin de la forêt, et peut-même déjà arrivé sur son lieu d’hivernage habituel…

 Comme d’habitude, c’est le départ tardif de cet oiseau emblématique qui nous incite à conclure maintenant cette rubrique pour l’année 2016…

 Lui est la femelle ‘’02’’ se retrouveront-t-ils l’an prochain sur le site du Ravoir pour y entreprendre une nouvelle reproduction malgré le mauvais sort qui a semblé s’acharner sur leurs quatre dernières tentatives effectuées en commun ?

 Si c’est le cas, le feront ils s’il résiste aux intempéries hivernales sur le nouveau nid qu’ils ont construit après la mort de leur (s) jeune (s) ?

 ‘’PANCHITA’’ investira-t-elle à nouveau l’étang dès son retour dont on peut supposer qu’il sera encore très précoce ? Vivra-t-elle ensuite un printemps encore bien compliqué avant de pouvoir recommencer à se reproduire ?

 Le mâle non bagué du nid le plus proche qui l’avait rejointe dès son arrivée sur le Ravoir tout en s’accouplant ensuite également avec sa femelle habituelle récidivera-t-il dans sa propension à mener une ‘’double-vie’’ comme il l’a fait cette année jusqu’au retour de ‘’8Z’’ ? 

 Autant de questions qui nous inciteront probablement à ré ouvrir cette rubrique en début de saison prochaine pour en apporter les réponses…