Nous vous invitons à lire prochainement cette
rubrique pour en être informés…
Mardi 23 février : déjà de retour en forêt d’Orléans, ’’Panchita’’
reprend des forces sur l’étang du Ravoir…
Hier,
nos amis espagnols nous avaient informés ne plus observer ‘’Panchita’’ sur
son lieu d’hivernage. Elle l’avait effectivement quitté car après une visite
infructueuse faite ce matin sur son site de reproduction de 2015, nous
l’avons retrouvée en début d’après-midi, perchée à côté du nid visible de
l’observatoire et tenant dans ses serres un beau poisson à moitié consommé.
Nous avons pu peu après vérifier que c’était bien elle, en arrivant à lire
grâce à une longue-vue le code ‘’82’’ gravé sur la bague de couleur jaune
qu’elle porte sur la patte droite.
Cette
femelle semble donc une nouvelle fois attirée par l’aire emblématique de
l’étang qu’elle avait déjà tenté de s’approprier en 2014 et 2015 avant de
s’en faire évincer à l’arrivée de ‘’02’’. Nous verrons dans les prochains
jours si comme c’est probable ce penchant se confirme...
Nouvelle
surprise vers 17H00 quand un mâle non bagué est venu un instant rôder autour
d’elle avant de repartir vers la gauche de l’étang !
Il s’agit
peut-être d’un individu que nous connaissons bien, nicheur habituel sur un
autre nid pas très éloigné du Ravoir et lui aussi adepte des retours très
précoces. Nous ne l’avions cependant jamais vu fréquenter si tôt l’étang…
S’il ne s’agit effectivement pas d’un oiseau en halte migratoire, sa
présence et celle de ‘’Panchita’’ annoncent peut-être le début d’une série
d’arrivées plus rapides cette année qu’à l’ordinaire…
25 février : ‘’Panchita’’ a de la compagnie…
Ça
fait maintenant trois jours que ‘’Panchita’’ occupe le site emblématique de
l’étang du Ravoir et elle semble en ce tout début de saison à nouveau
décidée à s’approprier le nid visible de l’observatoire. Elle parait en
effet passer une grande partie de son temps perchée sur la branche qui le
jouxte et y mange ses poissons…
Cet
après-midi, elle stationnait encore sur ce perchoir à notre arrivée vers
15H00, mais ce n’est pourtant pas elle que nous avons remarqué en premier
car un mâle était posé au sommet d’un des plus gros piquets du milieu de
l’étang. Les caractéristiques de cet individu non bagué nous incitent à
penser qu’il s’agit probablement du mâle d’un nid proche qui vient depuis
plusieurs années stationner devant l’observatoire avant le retour de ‘’8Z’’…
Un peu plus tard, ‘’Panchita’’ est venue elle aussi se faire admirer sur un
des nombreux troncs d’arbres morts hérissant la pièce d’eau…
Pour
le moment, ces deux oiseaux cohabitent sur l’étang sans donner l’impression
de vouloir entreprendre ensemble un partenariat à la reproduction…
Lundi 29 février : le mâle non bagué de plus en plus présent aux
côtés de ‘’Panchita’’…
‘’Panchita’’
et son compagnon non bagué occupent toujours l’étang devant l’observatoire,
mais ils donnent maintenant l’impression d’être un nouveau couple en début
de formation… On voit en effet ce mâle venir fréquemment près d’elle sur
l’aire et depuis hier, elle le sollicite par ses cris pour qu’il lui apporte
un poisson… Rappelons cependant que si l’on s’en réfère aux années
précédentes, la femelle habituelle du mâle devrait arriver très rapidement,
ce qui pourrait bien mettre un terme à ces nouvelles ‘’fiançailles’’ pour la
belle ‘’Panchita’’...
A
noter également que le mâle ‘’8R’’, qui avait été l’an dernier son premier
partenaire temporaire lors de son printemps très agité (voir rubrique 2015),
est lui aussi de retour et encore seul depuis le 26 février sur son aire
habituelle…
Les
jours qui viennent seront donc peut-être riches en rebondissements…
Mercredi 2 mars : ‘’Panchita’’ va devoir trouver un nouveau
prétendant…
Hier,
l’harmonie régnait encore au sein du couple que formait ‘’Panchita’’ avec le
compagnon non bagué qu’il l’avait rejointe depuis plusieurs jours sur le nid
visible de l’observatoire. Certains visiteurs nous avaient notamment indiqué
avoir vu le mâle lui apporter un poisson et elle semblait sur le point
d’accepter ses tentatives d’accouplement…
Tout
a changé aujourd’hui car cet après-midi, nous avons pu observer que c’est
très vraisemblablement à sa femelle habituelle que le mâle a apporté une
proie sur l’aire qu’ils occupaient ensemble l’an dernier. Peu de doute en
effet sur l’identité de cette femelle arrivée précisément sur ce nid à une
date précoce concordante avec celles des années précédentes, mais elle ne
sera validée que si nous arrivons à lire le code gravé sur la bague de
couleur orange qu’elle porte sur la patte droite…
Après
l’apport du poisson et tandis que la femelle était partie manger perchée
dans un arbre, le mâle a entrepris de rénover l’aire et y a déjà apporté une
touffe d’herbe. Comme les années précédentes, ce couple sera probablement le
premier, ou l’un des tous premiers à se reproduire en forêt d’Orléans…
Quant
à ‘’Panchita’’, elle était en milieu d’après-midi posée seule sous une forte
averse au sommet de l’un des piquets de l’étang, et ce matin, le mâle ‘’8R’’
était lui aussi apparemment encore célibataire sur le site qu’il occupe
depuis une dizaine d’années à quelques kilomètres du Ravoir…
Ces deux oiseaux se rejoindront-ils comme l’an passé à la même époque si la
partenaire habituelle du mâle, la femelle ‘’8V’’, tarde encore un peu à
revenir de son lieu d’hivernage ?
Samedi 5 mars : un mâle qui mène une ‘’double vie’’…
Contrairement
à ce que nous avions déduit un peu trop rapidement le 2 mars, le mâle non
bagué n’a pas encore délaissé ‘’Panchita’’ après le retour de sa présumée
partenaire habituelle sur leur aire de l’an passé située à quelques
encablures de l’étang…
Nous
avons pu en effet constater ces trois derniers jours qu’il se consacre aux
deux femelles, passant alternativement d’un nid à l’autre pour leur apporter
des proies et tenter de s’accoupler avec chacune d’elles… Nous l’avons par
exemple vu lundi après-midi apporter un poisson entamé à ‘’Panchita’’,
réaménager ensuite les branches sur l’aire visible de l’observatoire, puis
repartir en direction de son nid habituel tandis que la belle mangeait posée
au sommet d’un piquet de l’étang.
Hier, elle
criait sur l’aire emblématique et il est venu vers 15H30 la rejoindre pour
un accouplement rapide avant de disparaître… Une heure plus tard, nous
l’avons retrouvé commençant à consommer un beau poisson, perché à proximité
de son nid de 2015 près de sa femelle habituelle. Celle-ci restant
silencieuse car sans doute déjà rassasiée, il est fort probable que c’est à
‘’Panchita’’ qu’il aura apporté ensuite une part de cette nouvelle prise…
Aujourd’hui, il était à notre arrivée posé dans l’aire visible de
l’observatoire, puis a tenté de s’accoupler avec ‘’Panchita’’ perchée juste
à côté. Il est reparti aussitôt en direction de son nid de l’an passé près
duquel nous l’avons retrouvé plus tard en compagnie de sa partenaire
habituelle...
Les
quelques jours passés auparavant avec la seule ‘’Panchita’’ et l’attrait du
nid visible de l’observatoire particulièrement bien situé et assez peu
éloigné du sien ne sont sans doute pas étrangers au comportement de ce mâle…
Il montre une fois de plus qu’en cette période des retours de migration et
selon les circonstances, la fidélité n’est pas systématiquement la règle
chez les balbuzards qui recherchent avant tout un partenaire performant et à
s’approprier le meilleur emplacement pour entamer une nouvelle saison de
reproduction…
On ne peut savoir si ce mâle continuera à mener cette ‘’double vie’’ avec
‘’02’’ si elle arrive avant ‘’8Z’’ et après qu’elle aura très probablement
évincé ‘’Panchita’’ du site du Ravoir. Dans tous les cas, gageons que le
retour espéré dans quelques jours du maître des lieux mettra définitivement
fin au choix cornélien auquel cet individu non bagué est confronté et à sa
tendance actuelle à la bigamie…
Mardi 8 mars : exit ‘’Panchita’’, ‘’02’’ est
arrivée !
C’est
hier que nous nous sommes aperçus en arrivant à l’observatoire que ce
n’était plus ‘’Panchita’’ qui était perchée à côté du nid, mais très
probablement ‘’02’’, déjà de retour du Sénégal… Un doute subsistait
cependant car à cause des positions prises par l’oiseau et des conditions
très médiocres d’observation, nous n’avions pu à aucun moment vérifier le
code de la bague orange qu’il portait sur la patte droite et seulement
aperçue… Cette vérification a pu être effectuée aujourd’hui, et il s’agit
bien de la femelle ‘’02’’, arrivée cette année un peu plus tôt que les
saisons précédentes...
Nous
avons pu nous rendre compte hier et aujourd’hui que ce changement de femelle
sur le nid visible de l’observatoire n’a pas modifié le comportement du mâle
non bagué qui faisait preuve d’une belle vitalité en apportant des poissons
aussi bien à ‘’Panchita’’ qu’à sa partenaire habituelle, et renouvelait les
tentatives d’accouplements avec les deux belles… Hier en effet, nous l’avons
vu apporter une proie à ‘’02’’ qui paraissait affamée après son long voyage,
puis essayer un peu plus tard de copuler avec elle… Aujourd’hui encore,
c’est dès qu’elle est apparue vers 17H00 après une longue absence apparente
qu’il est venu aussitôt tenter un nouvel accouplement sur l’aire
emblématique. Comme ce mâle semble actuellement exercer un droit de
propriété sur cette aire en même temps que sur la sienne, ce n’est peut-être
que le retour de ‘’8Z’’ qui mettra fin à ses désirs de conquêtes…
Quant à ‘’Panchita’’, qu’une visite à ses deux anciens nids ne nous a pas
permis de revoir, nous essayerons dans les prochains jours de savoir ce
qu’elle est devenue…
Mercredi 9 mars : Reprise d’une ‘’idylle’’ interrompue brutalement
il y a un an…
Compte
tenu de ses dates habituelles d’arrivées les années précédentes, nous
espérions hier soir que c’était la femelle habituelle du mâle ‘’8R’’, la
femelle ‘’8V’’, qui l’avait rejoint sur son aire. Nous avons pu vérifier ce
matin que c’est en fait ‘’Panchita’’, à nouveau en recherche d’un
partenaire, qui est venue reprendre avec lui une relation soudainement
interrompue l’an dernier sur le nid visible de l’observatoire au retour le
14 mars du couple ‘’légitime’’ (voir rubrique 2015).
Gageons
que s’il n’est rien arrivé à la femelle ‘’8V’’ au cours de son éclipse
hivernale, ‘’Panchita’’ devra très rapidement aller une nouvelle fois
chercher fortune ailleurs…
Sur
le Ravoir, il semble que le mâle non bagué n’apporte pas à ‘’02’’ de quoi
satisfaire totalement son grand appétit, car cet après-midi, elle s’est
absentée environ 15 mn pour revenir avec le fruit de sa propre pêche... Ce
don juan commence peut-être à moins s’intéresser à elle et à son nid
emblématique, ou peine à assurer l’approvisionnement en poissons pour deux
femelles…
Lundi 14 mars :
‘’8Z’’ n’a pas été accueilli par ‘’02’’…
C’est hier
que nous nous sommes aperçus que la femelle qui était en compagnie du mâle non
bagué sur le nid visible de l’observatoire n’était plus ‘’02’’, mais sa
partenaire habituelle ‘’L4’’, porteuse elle aussi d’une bague orange sur la
patte droite… Cette intrusion, sans doute favorisée par l’attrait de l’aire
emblématique, ne peut s’expliquer que par une absence assez longue de
‘’02’’, dont on peut supposer qu’elle est allée rejoindre sur un autre site
un mâle encore seul pour s’y faire offrir des poissons…
Nouveau
changement cet après-midi car c’est ‘’8Z’’ que nous avons trouvé vers 14H00
sur l’aire du Ravoir. Faisant preuve d’une belle ponctualité puisqu’il était
déjà arrivé le 14 mars l’an dernier, il a aussitôt repris ses habitudes en
allant se baigner dans l’étang, puis se sécher sur son perchoir favori…
Avant
notre arrivée, une observatrice l’avait pris en photo tentant déjà de
s’accoupler sur le nid avec une femelle. Il s’agissait probablement de
‘’L4’’ qui a peut-être ensuite rejoint sur son aire de 2015 le mâle non
bagué logiquement évincé du site par le maître des lieux. Nous n’avons en
tous cas vu aucune femelle venir rejoindre ‘’8Z’’ jusqu’à notre départ vers
16H00…
Reste
maintenant à savoir quelle partenaire il trouvera pour tenter de se
reproduire à nouveau sur l’aire de l’étang du Ravoir…
S’il ne lui
est rien arrivé de fâcheux, sera-ce ‘’02’’ revenant d’une supposée escapade
"extra-conjugale" de début de saison ? Pourquoi pas ‘’Panchita’’, toujours en
compagnie aujourd’hui de ‘’8R’’, si la femelle habituelle de ce dernier
réapparait ? ‘’L4’’ attirée irrésistiblement par l’aire emblématique ? Une
nouvelle prétendante ?
Comme souvent en cette période d’arrivées, les balbuzards nous tiennent en
haleine…
Mercredi 16 mars : ‘’02’’ rentre au bercail !
Il
n’est pas rare en tout début de saison que des femelles en attente de leur
partenaire habituel aillent rejoindre sur une aire plus ou moins éloignée de
la leur un mâle encore seul pour s’y faire offrir des poissons. Selon les
circonstances (retour de l’ancienne maîtresse des lieux, attractivité de
l’emplacement du nid, performances du mâle dans l’apport de proies…), et
peut-être ‘’l’humeur’’ propre à chaque oiseau, ces escapades peuvent être
momentanées ou se transformer en changement définitif de site de
reproduction. ‘’Panchita’’ en est pour la troisième année consécutive un
exemple flagrant…
C’est
probablement à ce genre de vagabondage que ‘’02’’ s’est adonnée pendant ses
quelques jours d’absence… Dans son cas, ce sont peut-être l’attachement à
son nid habituel et le constat du retour de son valeureux ‘’conjoint’’ des
huit dernières années qui l’ont incitée à y revenir et à y rester…
C’est
pour nous une joie de constater qu’il ne lui est rien arrivé de fâcheux,
mais nous allons une fois de plus être anxieux quant à la survie de la
progéniture que ce couple reformé, mais
à la fiabilité génétique peut-être sujette à caution, va à
nouveau tenter d’engendrer…
‘’8Z’’
s’y est déjà employé dès le retour de ‘’02’’ en faisant preuve cet
après-midi d’une activité particulièrement débordante. Manifestations de
territorialité aux passages d’intrus, longs vols de parade en feston en
criant au-dessus du site et ponctués de piqués vertigineux pour venir
s’accoupler sur l’aire avec sa partenaire, apports de touffes d’herbe et de
branches. Il est au top de sa forme…
Ailleurs
en forêt d’Orléans, les arrivées se succèdent et d’autres couples se forment
ou se reforment…
Jeudi 17 mars : ‘’Panchita ‘’ de nouveau évincée…
Compte
tenu que nous l’avions toujours observée arrivée avant le 9 mars les années
précédentes, l’espoir de revoir la femelle ‘’8V’’ s’amenuisait de jour en
jour. C’est pourtant elle qui était ce matin posée sur son aire habituelle
en compagnie du mâle ‘’8R’’...
Quelle
joie de la revoir, mais quelle déception pour ‘’Panchita’’, dont les
printemps sont décidemment bien compliqués… Deux passages cet après-midi
devant ce qui reste du nid sur lequel elle s’était reproduite l’an passé se
sont avérés infructueux, et il semblait pour l’heure encore inoccupé…
Espérons que nous pourrons la retrouver rapidement sur un des sites que nous
connaissons, en compagnie d’un partenaire disponible avec lequel elle pourra
à nouveau perpétuer l’espèce…
Samedi 26 mars : ‘’Panchita’’
est revenue sur le nid de ses premières ‘’amours’’…
C’est
le 21 mars que nous avons retrouvé ‘’Panchita’’ sur l’aire de ses
reproductions réussies de 2013 à 2014 et que des aléas défavorables
l’avaient poussée à abandonner fin avril 2015 (voir rubrique 2015) … Ce nid
était pourtant occupé depuis le 15 mars par une femelle non baguée, comme
celle du couple qui se l’était approprié l’an dernier après son départ, mais
il est possible que ce soit l’instinct de propriété qu’elle éprouve
peut-être encore pour ce site qui lui ait permis d’en chasser cette
locataire…,
Espérons
que le périple printanier de la ‘’frivole’’ s’arrêtera là car depuis deux
jours, un mâle porteur d’une bague de couleur orange sur la patte droite est
observé en sa compagnie. Il s’agit probablement de celui qui s’était
approprié l’aire à partir du mois de mai l’an passé, mais nous n’avons pas
encore pu le vérifier par la lecture du code de cette bague...
Le
couple nous a paru en être seulement au stade de la formation, mais s’il est
suffisamment performant dans l’apport de proies, c’est probablement avec ce
nouveau partenaire et sur son ancienne aire que ‘’Panchita’’ tentera cette
année de perpétuer à nouveau l’espèce…
Si
c’est le cas, le mâle avec lequel elle s’était reproduite en 2015 devra
trouver une autre compagne… Nous ne l’avons pas encore vu mais l’apport de
branches effectué depuis quelques jours sur ce qui restait de son nid après
les intempéries hivernales laisse en effet supposer qu’il est revenu et
attend une partenaire…
Sur
l’étang du Ravoir, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ continuent à préparer une nouvelle
ponte. Accouplements répétés, apports de branches et d’herbe, baignades près
des rives, le spectacle est garanti pour les visiteurs venant à
l’observatoire…
A
noter également que le ‘’don juan’’ non bagué qui n’hésitait pas à venir
tenter de s’accoupler avec ‘’Panchita’’, puis avec ‘’02’’ sur l’aire du
Ravoir avant l’arrivée de ‘’8Z’’, relaie à la couvaison depuis le 20 mars sa
partenaire habituelle ‘’L4’’… Encore cette année, ce couple sera
probablement le premier parmi ceux que nous connaissons à voir naître sa
progéniture.
Ailleurs
en forêt d’Orléans, la plupart des nids sont maintenant occupés ou réoccupés
et déjà, les intrus viennent déranger les couples installés.
La saison de reproduction des balbuzards est bien lancée…
Mardi 5 avril : ‘’02’’ et ‘’8Z’’ entament une nouvelle couvaison...
Se
couchant déjà hier en fin d’après-midi dans le nid, c’est probablement à ce
moment ou un peu plus tard dans la nuit que ‘’02’’ a pondu son premier œuf.
Elle couvait en tous cas ce matin avant que ‘’8Z’’ la remplace vers 11H00
après lui avoir apporté un poisson partiellement consommé.
Ce
couple vient donc d’entamer comme déjà plusieurs autres en forêt d’Orléans
la période délicate d’incubation de la ponte. Citons par exemple ‘’8V’’et
’’8R’’ qui ont précédé ‘’02’’ et ‘’8Z’’ de deux jours…
Quant à ‘’Panchita’’, nous allons devoir encore essayer de la retrouver car
il s’est avéré ce soir que ce n’est plus elle qui occupe son ancien nid des
années 2012 à 2014… C’est en effet à nouveau une femelle non baguée, mais
cette fois, c’est très certainement celle qui se l’était approprié en mai
l’an dernier et qui, revenue assez tardivement de migration, a réussi à
reprendre son bien…
Samedi 9 avril : ‘’Panchita’’ de retour sur son aire de 2015…
Cette
fois, le périple printanier à nouveau très agité de ‘’Panchita’’ semble
enfin terminé. Elle vient en effet de rejoindre sur son aire le mâle avec
lequel elle avait niché l’an passé, arrivé lui vers le 18 mars…
Rappelons
que cette femelle, probablement pressée de se reproduire mais seule après
son retour de migration très précoce, s’était auparavant installée
successivement sur trois autres nids et en compagnie de trois mâles
différents... A chaque fois, elle avait été contrainte de s’en éloigner à
l’arrivée de la ‘’propriétaire’’ habituelle des lieux.
Avec
bien d’autres exemples observés précédemment, ce parcours illustre une
nouvelle fois que la territorialité acquise l’année d’avant sur un site de
reproduction rend la plupart des balbuzards dominants et vainqueurs à
l’issue de la lutte qui peut les opposer à un congénère du même sexe
désireux de prendre la place… Cette suprématie devrait maintenant permettre
à ‘’Panchita’’ de ne plus abdiquer face à une éventuelle rivale et de rester
sur l’aire qu’elle vient de rejoindre…
Encore
cette année, ce couple reconstitué sera probablement l’un des derniers à
commencer à couver…
Jeudi 21 avril : deux ex
rivales synchrones pour commencer à pondre…
C’est
en effet hier en fin d’après-midi que nous avons observé ‘’Panchita’’
commençant à couver sur son aire rénovée de 2015. Un peu plus tôt, nous
avions constaté que celle qui l’avait empêchée début avril de se réinstaller
sur le nid qu’elle occupait de 2012 à 2014 venait d’en faire autant…
Ces
deux femelles font partie des toutes dernières en forêt d’Orléans à entamer
la délicate période d’incubation de leurs œufs…
Sur
l’étang du Ravoir, et dans une ambiance maintenant très printanière, ‘’02’’
et ‘’8Z’’ continuent à se dévouer à cette tâche en se relayant comme à leur
habitude sans le moindre temps mort… Il faut toutefois être souvent patient
pour apercevoir de l’observatoire le sommet de la tête de l’oiseau couché
qui couve, et parfois très attentif pour ne pas rater un furtif changement
de partenaire sur le nid…
Lundi 2 mai : début des naissances en forêt d’Orléans…
Le
mois de mai est celui durant lequel une grande partie des couples de
balbuzards nichant en France continentale voient naître leurs poussins, et
pour la troisième année consécutive, c’est celui formé par la femelle ‘’L4’’
et son volage partenaire non bagué (voir informations de début de saison)
qui est le premier parmi ceux que nous connaissons en forêt d’Orléans à
vivre cet heureux évènement…
Ce
matin, nous avons en effet pu observer vers 8H15 la femelle manger sur le
nid tout en se penchant de temps en temps pour nourrir un poussin
nouveau-né. Il faisait encore bien froid en forêt à cette heure et cette
mère expérimentée s’est dépêchée d’accomplir cette tâche, se recouchant au
bout d’à peine huit minutes pour réchauffer sa nichée…
Dans
une douzaine de jours et après quelques autres, ‘’02’’ devrait en faire
autant sur l’étang du Ravoir…
Hier,
les visiteurs venus à l’observatoire admirer le couple n’ont pas été déçus.
Repas de la femelle dans un arbre, relais à la couvaison, bains respectifs
des deux oiseaux près d’une rive de l’étang, intrusions de congénères
étrangers, vols de buses et d’aigles bottés, le spectacle fut permanent…
A noter que cette année encore, deux bergeronnettes grises semblent avoir
trouvé le gite dans l’aire des balbuzards. On voit en effet souvent ces
graciles passereaux virevolter autour de l’amas de branches et même parfois
s’aventurer tout près du grand rapace qui couve. Les insectes attirés sur le
nid par les restes de poissons n’auront qu’à bien se tenir…
Mercredi 18 mai : une couvaison qui devient bien longue à porter
ses fruits…
Ça
fait maintenant 43 jours que ’’02’’ et ‘’8Z’’ ont commencé à couver sur le
nid visible de l’observatoire, et nous attendons toujours de voir la femelle
donner une des toutes premières becquées à un poussin nouveau-né…
Aujourd’hui encore, c’est dans un pin qu’elle est allée manger le poisson
apporté vers 10H00 par le mâle, tandis qu’il s’était couché à sa place dans
l’aire… Elle n’est revenue le relayer que vers 15H00 et nous n’avons ensuite
observé jusque tard en soirée aucun signe indiquant qu’un œuf pouvait être
en train d’éclore sous son corps…
En
général, c’est entre le 37ème et le 40ème jour après le début de couvaison
qu’un changement dans le comportement du couple nous signale qu’un premier
poussin est en train de sortir de sa coquille ou est déjà né. A partir de ce
moment, la femelle ne quitte presque plus l’aire et change fréquemment de
position pour se repositionner au mieux sur sa nichée. Le plus souvent, le
mâle n’est à ce stade plus enclin ni ‘’autorisé’’ à la remplacer à la
couvaison…
La
réalité de cette première naissance est ensuite confirmée par l’observation
d’une becquée quand le poussin nouveau-né devient apte à manger. La femelle
se nourrit alors sur le nid et se penche plusieurs fois pour lui présenter
des petits morceaux d’un poisson apporté par le mâle. Lors des tous premiers
nourrissages, qui ne durent que quelques minutes, ce dernier reste souvent
en sentinelle à côté de sa partenaire…
Rien
de tout ça encore sur l’aire de ‘’02’’ et ‘’8Z’’ et le délai de couvaison du
premier œuf pondu est maintenant largement dépassé pour croire encore à sa
viabilité… Tout espoir de voir un élevage de jeune (s) sur le nid du couple
emblématique n’est cependant pas encore perdu car on sait que les deux ou
trois œufs généralement produits par une femelle balbuzard sont souvent
pondus à trois jours d’intervalle, mais couvés dès l’apparition du premier…
Jeudi 19 mai : ‘’02’’ et ‘’8Z’’ commencent enfin à
donner des becquées…
C’est
à notre arrivée vers midi que nous avons rapidement pu constater qu’un
poussin était né sur l’aire visible de l’observatoire. Le mâle a en effet
apporté un poisson juste à ce moment, et la femelle a commencé aussitôt à le
manger tout en se penchant de temps en temps vers le centre du nid. Le
nouveau-né n’a probablement absorbé que très peu des menus morceaux que lui
a présentés sa mère au cours de cet épisode, car elle était recouchée au
bout de 5 mn…
Un
peu plus tard, c’est ‘’8Z’’ qui a profité d’une courte absence de ‘’02’’
pour tenter lui aussi de nourrir le poussin, puis il a fallu attendre jusque
vers 19H00 pour assister à un nouveau nourrissage…
Espérons que malgré le temps de couvaison inhabituellement long pour la
survenue de cette première naissance, elle sera suivie au moins d’une
deuxième. Il faudra attendre début juin pour le savoir…
Lundi 30 mai : nouvel échec à la reproduction pour ‘’02’’ et ‘’8Z’’…
Seulement
10 jours après l’observation des toutes premières becquées données à au
moins un poussin sur le nid visible de l’observatoire, nous avons hélas
constaté hier après-midi qu’il n’en contient plus aucun encore en vie… La
femelle est en effet allée manger perchée en dehors de l’aire les deux
poissons apportés successivement par le mâle à 15H00 et 18H00, et n’y est
pas revenue entre-temps protéger sa nichée, ce qui est tout à fait anormal à
ce stade de croissance du ou des jeunes. Confirmation de cet échec ce matin
à notre passage vers 10H00, car le nid était vide sous une pluie
torrentielle et aucun des deux adultes n’était visible…
Pour
la quatrième saison consécutive, il n’y aura donc aucun jeune à l’envol sur
cette aire en juillet. Une fois de plus, plusieurs hypothèses peuvent être
avancées sur les causes de ce nouvel échec, mais celle consistant à penser
que la progéniture de ce couple est peut-être affectée d’une anomalie
génétique générée par l’un ou l’autre des adultes ou de leur association
pour la reproduction n’en prend que plus d’importance. Les années à venir
nous éclaireront peut-être sur le sujet…
Ailleurs
en forêt d’Orléans, la plupart des nids contiennent des jeunes nés
récemment, et certains encore des œufs sur le point d’éclore. On ne peut
donc qu’être inquiet des conséquences néfastes que pourraient avoir sur ces
nichées les pluies diluviennes qui s’abattent depuis ce matin sur la région,
et qui doivent selon les météorologues perdurer sans interruption jusqu’à
demain dans la nuit…
Les
femelles arriveront-elles à protéger et tenir au sec leur (s) poussin (s) en
bas âge, pourront-elles les nourrir si aucune accalmie salvatrice ne le leur
permet, les mâles parviendront-ils à les approvisionner suffisamment en
poissons dans ces conditions défavorables ?...
Nous verrons après cet épisode exceptionnel d’intempéries ce qu’il en est,
et notamment pour les œufs couvés par ‘’Panchita’’ qui en sont en principe
au stade de l’éclosion… Ce matin, nous avons vu la pauvre femelle s’accorder
deux très courts vols pour se dégourdir quand la pluie avait un peu baissé
en intensité, et revenir aussitôt se coucher avec abnégation sur sa nichée…
Dimanche 5 juin : ‘’Panchita’’ mère courage parmi d’autres…
Nous
avons pu effectuer ces tous derniers jours une visite à une dizaine d’aires
situées en zone Est de la forêt d’Orléans, et qui contenaient des nichées à
différents stades d’avancement lorsque les pluies diluviennes se sont
abattues sur elles sans discontinuer les 30 et 31 mai.
On
ne peut qu’être étonné et admiratif de la capacité des balbuzards à résister
pour se reproduire à des conditions climatiques extrêmes, car aucune de ces
nichées n’était en état d’échec au moment de ces observations…
Couchées
pendant des heures et trempées sous une pluie battante, les femelles ont
visiblement réussi à protéger tout ou partie de leur progéniture, et sans
doute aussi à la nourrir de becquées probablement très espacées et données
le plus rapidement possible pour ne pas trop l’exposer aux précipitations…
Que dire également des mâles qui sont arrivés à attraper des poissons dans
ces conditions très défavorables à la pêche…
On
peut cependant craindre que les plus faibles ou les plus petits des poussins
n’aient pu résister à une froide humidité et peut-être aussi à un certain
manque de nourriture. Le taux de productivité des couples de balbuzards sera
donc peut-être cette année inférieur à la moyenne…
A
cause de son printemps encore bien compliqué, ‘’Panchita’’ avait commencé à
couver un peu tardivement et ce n’est que le 2 juin que nous avons observé
qu’elle donnait une des toutes premières becquées à au moins un poussin
nouveau-né. Aura-telle réussi à préserver de la pluie la totalité d’une
ponte arrivée les 30 et 31 mai au stade de l’éclosion et dont on peut
supposer qu’elle était encore cette année de trois œufs ? Nous en saurons
plus dans deux à trois semaines…
Sur le
Ravoir, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ n’ont hélas pas eu à protéger une nichée de ces
intempéries exceptionnelles. Nous avons constaté aujourd’hui qu’ils
continuent à exprimer leur instinct de reproduction en construisant pour la
troisième année consécutive une ébauche de nid sur la même cime très
inclinée d’un pin situé à environ 170m sur la gauche de leur aire
habituelle. Décidemment, cet emplacement qui nous paraît peu fiable leur
plait…
Mercredi 22 juin : l’ébauche est devenue une
nouvelle aire…
Sur
l’étang du Ravoir, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ ne relâchent pas leurs efforts pour
charger en branches le nouveau nid qu’ils ont commencé à construire après la
mort de leur (s) poussin (s). Il est maintenant de taille respectable et
bien qu’elle semble résister à cette charge croissante, la cime du pin qui
le porte parait s’être encore un peu inclinée…
C’est
lors de ces apports de branches ou lorsqu’ils viennent se baigner dans
l’étang que les deux oiseaux sont le plus visibles, car ils se reposent
souvent sur des perchoirs éloignés masqués par la végétation… C’est donc la
chance ou la patience qui récompenseront les visiteurs qui espèrent les voir
en venant à l’observatoire…
Ce
sont aussi parfois les apparitions de congénères ‘’étrangers’’ qui les font
sortir de leur réserve. Ce fut par exemple le cas cet après-midi quand un
intrus non bagué est carrément venu se poser sur la nouvelle aire à côté de
‘’8Z’’ qui venait d’y apporter une branche. Les deux mâles sont restés ainsi
un bon moment à se jauger avant que l’intrus se décide à quitter les lieux…
Un peu plus tard, ‘’8Z’’ a paru partir en direction de la Loire pour une
nouvelle partie de pêche. Ainsi va la vie d’un couple de balbuzards après
l’échec de sa reproduction…
Ailleurs en
région Centre, les adultes poursuivent l’élevage des jeunes qui ont passé
sans encombre la période des pluies diluviennes des 30 et 31 mai.
C’est le
cas pour ‘’Panchita’’, mais elle n’a peut-être pas réussi à préserver la
totalité de sa progéniture naissante à ces dates, car il se confirme à
chaque fois qu’on l’observe donnant une becquée qu’elle ne nourrit cette
année qu’un poussin (voir vidéo) …
Heureusement,
certains couples dont les jeunes étaient déjà assez gros au moment de cet
épisode de précipitations exceptionnelles ont pu en maintenir plusieurs en
vie. C’est le cas par exemple pour la femelle ‘’L4’’ et son compagnon non
bagué qui avaient fréquenté le Ravoir au début du mois de mars (voir les
infos de cette période), et dont les trois juvéniles sont maintenant proches
de l’envol…
Mardi 19 juillet : un ancien nid qui semble bien délaissé…
Nombreux
sont les jeunes balbuzards nés cette année qui ont déjà pris leur premier
envol, sept à huit semaines après leur naissance. Ce n’est pas encore le cas
de celui élevé par ‘’Panchita’’ puisqu’il vient seulement d’être bagué par
Rolf Wahl. Dans une huitaine de jours, cette jeune femelle devrait à son
tour se lancer pour la première fois dans les airs...
Commencera
alors la période d’un mois à un mois et demi à l’issue de laquelle elle
devrait arriver à pêcher elle-même ses poissons, ce qui l’incitera à prendre
son autonomie et à partir en migration vers le sud à la recherche d’un site
d’hivernage qui sera situé en Afrique de l’ouest ou peut-être en péninsule
ibérique comme l’est celui de sa mère… Elle y passera probablement les deux
ou trois premières années de sa vie. Espérons que la bague de couleur orange
codée qu’elle porte maintenant sur une patte permettra si elle survit de la
relocaliser dans le futur, soit sur ce site ou un lieu de halte migratoire,
soit revenue adulte dans trois ou quatre ans dans sa région de naissance ou
sa périphérie pour essayer à son tour de se reproduire…
Depuis
l’observatoire, on peut voir que ‘’02’’ et ‘’8Z’’ continuent à profiter
pleinement de l’étang du Ravoir. Ils apparaissent souvent pour se poser sur
un des piquets qui le hérissent ou se percher dans un des arbres qui
l’entourent, ou bien pour venir s’y baigner et boire. Nous avons même vu
hier ‘’8Z’’ y plonger deux fois sans succès pour essayer d’attraper un
poisson.
C’est
la nouvelle aire qu’ils ont commencé à construire après la mort de leur (s)
jeune (s) qui semble constituer à présent le centre de leur territoire.
C’est sur elle que le mâle apporte maintenant des proies à la femelle et on
ne les voit quasiment plus fréquenter leur nid habituel dans lequel on a
d’ailleurs pu remarquer que l’herbe avait bien poussé après les pluies
diluviennes des 30 et 31 mai...
Ce
sont toujours aussi souvent les incursions de congénères ‘’étrangers’’ qui
les font se manifester pour affirmer leur mainmise sur le site du Ravoir. On
remarque que les trois juvéniles élevés sur l’aire la plus proche par la
femelle ‘’L4’’ et son partenaire non bagué font parfois partie de ces
intrus.
Nés
les premiers parmi ceux que nous connaissons en forêt d’Orléans et volants
depuis environ trois semaines, ces jeunes oiseaux devraient bientôt prendre
les uns après les autres leur autonomie et partir en migration automnale.
Certaines femelles les auront peut-être déjà précédés ou les imiteront
rapidement. La saison de reproduction est déjà bien avancée…
Mardi 9 août : elle a enfin pris son envol…
Alors
que certains des jeunes balbuzards nés en début de cette saison ont
probablement déjà acquis leur autonomie et entamé leur migration vers leurs
futurs lieux d’hivernage, la jeune femelle élevée par ‘’Panchita’’ et son
compagnon a attendu le 5 août pour prendre son premier envol… Elle était en
effet ce jour là encore en phase d’entrainement sur son nid le matin, et n’y
était plus l’après-midi…
Cette
étape cruciale a été franchie par ce jeune oiseau 64 jours après que nous
ayons observé les toutes premières becquées données par sa mère, ce qui
paraît exceptionnellement long par rapport à une moyenne d’environ 55 jours…
Peut-être n’était-il que le cadet et seul survivant d’une nichée de trois
poussins, nés comme c’est généralement le cas avec un décalage de deux ou
trois jours… Jeune unique et visiblement très bien nourri par des parents
zélés, il a peut-être aussi eu du mal à descendre par les exercices de
battements d’ailes à un poids de forme propice à l’envol… A moins qu’il ait
tout simplement eu un développement un peu lent ou ait attendu d’être
largement au top de ses capacités de vol pour se lancer une première fois
dans le vide…
Peu
importe finalement, l’essentiel étant qu’il ait réussi à se percher
correctement dans un arbre à l’issue de ce premier vol, puis revienne
ensuite régulièrement sur l’aire pour y recevoir ses repas. C’est très
probablement le cas car nous l’avons entendu aujourd’hui crier longuement,
attendant un poisson posé quelque part invisible à proximité du nid… Il ne
lui reste plus maintenant qu’à acquérir la totale maitrise du vol, apprendre
un peu plus tard à transporter les proies apportées par le mâle et à les
consommer perché sur une branche, puis encore plus tard à les attraper
lui-même pour prendre son autonomie…
Ces
deux dernières étapes se feront peut-être sans la présence de ‘’Panchita’’,
car si l’on s’en réfère aux années précédentes, elle devrait bientôt partir
vers l’Espagne, devoir de reproduction accompli…
Sur
le Ravoir, la femelle ‘’02’’ nous a montré dimanche dernier que même un
adulte peut parfois rater complètement un perchage avec un poisson dans les
serres. Elle est d’abord apparue vers 15H30 en se branchant juste à côté de
son aire habituelle avec une grosse prise qu’elle avait apparemment pêché
elle-même, et c’est vers 17H30, après en avoir consommé une partie, qu’elle
n’a pas réussi à se poser sur un piquet horizontal situé juste au-dessus de
la surface de l’étang (voir mauvaises images de cette scène dans la galerie
photos). Ayant malencontreusement lâché sa proie dans l’action, elle est
restée ensuite longtemps les pieds dans l’eau pour boire et se rafraîchir…
Quant à ‘’8Z’’, il avait semblé très intéressé par le poisson pêché par sa
partenaire en venant dans l’aire habituelle, puis sur une branche située
juste à sa droite pendant qu’elle commençait à le manger. Voyant plus tard
que la femelle n’était probablement pas disposée à inverser les rôles en lui
apportant le reste de la proie, il s’est envolé, a pris de l’altitude dans
les ascendances d’air chaud, puis est parti apparemment en direction de la
Loire…
Jeudi 25 août : des transferts de poissons effectués de façon singulière…
Après
nous avoir fait languir en prenant tardivement son premier envol le 5 août,
la fille de ‘’Panchita’’ nous gratifie maintenant d’un comportement très
particulier dans la façon qu’elle a de recevoir les proies que lui procure
son père…
Malgré
des temps d’observation conséquents, nous ne comprenions pas pourquoi nous
ne la voyions jamais après cet envol revenir sur son nid pour y attendre les
poissons apportés par le mâle, comme c’est la règle chez les balbuzards… Une
longue recherche nous a permis il y a quelques jours de localiser dans une
zone de grands arbres proche de l’aire le sommet cassé d’un pin qu’elle
affectionne et sur lequel elle crie longuement famine. Un peu de patience
(et de chance) nous a permis ensuite de lever le mystère en découvrant que
c’est aussi sur ce perchoir qu’elle reçoit les proies pêchées pour elle par
l’adulte…
S’il
est évident que ça doit bien se produire quand le nid est détruit alors que
des juvéniles volants sont encore dépendants de leur père nourricier, nous
n’avions jamais observé auparavant un apport de poisson par un mâle ailleurs
que sur ce large support quand il est disponible, aussi bien pour son ou ses
jeune (s), que pour sa femelle…
Ce
comportement particulier n’est probablement pas sans inconvénient pour la
fille de ‘’Panchita’’, car nous l’avons vue avant-hier sur son perchoir
favori et, encore maladroite, lâcher un petit poisson à peine saisi des
griffes de son père… Elle s’en est mieux sortie hier, mais il s’en est fallu
de bien peu pour qu’elle récidive avec cette fois une grosse prise (voir
vidéo dans la galerie photos) …
Quant
à sa mère, nous ne la voyons plus depuis une dizaine de jours. Il est
probable que nos amis espagnols la localiseront bientôt dans l’estuaire du
fleuve EO…
La fin de saison approche mais sur le Ravoir, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ se donnent
encore en spectacle pour les visiteurs qui viennent à l’observatoire. Comme
les années précédentes, la femelle devrait bientôt partir vers la côte
sénégalaise où elle avait été photographiée en février 2015, mais le mâle
attendra peut-être encore trois ou quatre semaines pour entreprendre son
voyage vers un lieu que lui seul connait…
Dimanche 18 septembre : comme les années précédentes, ‘’8Z’’ joue les
prolongations…
C’est
le 4 septembre que nos amis espagnols nous ont informés avoir pu vérifier
que ‘’Panchita’’ était déjà revenue passer la période hivernale dans
l’estuaire du fleuve EO (voir photo).
Deux
jours plus tard, le seul jeune qu’elle a pu élever cette année recevait
encore un poisson de son père en forêt d’Orléans, et c’était toujours au
sommet du même pin cassé qui lui servait de perchoir favori à proximité de
son aire de naissance … Bien qu’encore un peu maladroit, il paraissait avoir
assez bien acquis la maîtrise du maintien d’une belle proie pour la manger
sur une branche sans la laisser tomber (voir vidéo) …
Cette
jeune femelle a paru avoir quitté définitivement le site peu après cette
date car nous ne l’avons plus revue par la suite. Impossible donc de savoir
si le mâle a continué à la nourrir un certain temps ailleurs, ou si elle a
franchi rapidement à ce moment l’étape de la première pêche réussie et pris
son indépendance…
Comme
la plupart des autres juvéniles avant elle, il est probable qu’elle est
maintenant en route vers un zone propice à devenir par la suite son secteur
d’hivernage habituel…
La
période des départs en migration automnale approche donc de son terme pour
les balbuzards, mais comme à son habitude, le mâle ‘’8Z’’ sera probablement
l’un des tous derniers à quitter la forêt d’Orléans...
Il
y a trois jours, nous avions pu constater à sa gorge démesurément gonflée
qu’il accumulait de bonnes réserves d’énergie pour son futur voyage, mais il
stationnait encore ce matin près de son nid habituel…
Hier
c’est un faucon hobereau qui l’occupait en criant, apparemment un jeune s’en
servant de mirador en attendant les proies que lui transféraient encore en
vol ses parents…
Bientôt, cette aire et la nouvelle construite par le couple emblématique de
l’étang du Ravoir nous paraitront bien vides…
Dimanche 2 octobre : dernières nouvelles…
Ce
sont deux juvéniles élevés par ‘’Panchita’’ depuis qu’elle se reproduit en
forêt d’Orléans qui sont à l’honneur de cette rubrique de fin de saison...
Le
premier est l’oiseau bagué ‘’32∙’’ qui a été photographié le 24 juillet par
Gilles Tricheux alors qu’il venait d’attraper un poisson en Loire au niveau
de Chatillon sur Loire (voir photo). Il faisait partie de la nichée de trois
jeunes que ‘’Panchita’’ et son partenaire non bagué de l’époque avaient
élevés en 2014 sur l’aire qu’ils avaient colonisée ensemble deux ans
auparavant. Avec d’autres avant elle, cette observation confirme que
quelques balbuzards sont de retour dans leur région de naissance dès l’âge
de deux ans. Bien qu’encore subadultes, ils cherchent peut-être déjà à se
trouver un futur site de reproduction. Ils font en effet souvent partie des
intrus que nous voyons venir perturber fréquemment les couples mâtures bien
installés et en train de couver ou d’élever une progéniture…
Le
deuxième est l’oiseau bagué ‘’9∙F’’ qui faisait partie de la première nichée
de deux jeunes engendrés en 2013 par ‘’Panchita’’ et son compagnon non
bagué. Comme l’an dernier à la même époque, il vient d’arriver pour y passer
l’hiver dans la réserve naturelle de Castro Marin, au sud du Portugal. Cette
information nous a été communiquée par nos amis espagnols et est consultable
sur le site de l’association FAPAS consacré aux balbuzards :
http://alertapescadora.com . On ne sait si cet oiseau qui a
atteint l’âge de la maturité sexuelle a déjà réussi à se reproduire en
France cette année, ou s’il s’est à minima approprié un territoire pour
pouvoir le faire ultérieurement. L’avenir nous en apprendra peut-être plus
sur sa situation en période de reproduction…
Le
23 septembre en forêt d’Orléans, un balbuzard perché au sommet d’un chêne
plongeait au fond du Ravoir et attrapait un petit poisson. Il était allé
aussitôt le consommer rapidement sur un perchoir éloigné caché par la
végétation. Deux jours plus tard, le même individu reconnaissable à
l’échancrure qu’il portait dans le plumage de l’aile gauche stationnait dans
un pin surplombant l’étang. Bien que semblant très intéressé par la surface
de l’eau, il s’était finalement envolé pour prendre de l’altitude et
disparaitre dans les nuages bas…
Ce
mâle non bagué était probablement un voyageur venu du nord qui avait trouvé
sur l’étang un lieu propice à une halte migratoire réparatrice en énergie…
Quant
au maître des lieux ‘’8Z’’, qui ne s’était d’ailleurs pas manifesté lors de
cette intrusion d’un congénère sur son territoire, nous ne l’avons plus
observé depuis le 18 septembre. On peut donc en déduire qu’il est maintenant
loin de la forêt, et peut-même déjà arrivé sur son lieu d’hivernage
habituel…
Comme d’habitude, c’est le départ
tardif de cet oiseau emblématique qui nous incite à conclure maintenant
cette rubrique pour l’année 2016…
Lui
est la femelle ‘’02’’ se retrouveront-t-ils l’an prochain sur le site du
Ravoir pour y entreprendre une nouvelle reproduction malgré le mauvais sort
qui a semblé s’acharner sur leurs quatre dernières tentatives effectuées en
commun ?
Si
c’est le cas, le feront ils s’il résiste aux intempéries hivernales sur le
nouveau nid qu’ils ont construit après la mort de leur (s) jeune (s) ?
‘’PANCHITA’’
investira-t-elle à nouveau l’étang dès son retour dont on peut supposer
qu’il sera encore très précoce ? Vivra-t-elle ensuite un printemps encore
bien compliqué avant de pouvoir recommencer à se reproduire ?
Le
mâle non bagué du nid le plus proche qui l’avait rejointe dès son arrivée
sur le Ravoir tout en s’accouplant ensuite également avec sa femelle
habituelle récidivera-t-il dans sa propension à mener une
‘’double-vie’’ comme il l’a fait cette année jusqu’au retour de ‘’8Z’’ ?
Autant
de questions qui nous inciteront probablement à ré ouvrir cette rubrique en
début de saison prochaine pour en apporter les réponses…