Quant à ‘’02’’ et ‘’8Z’’, ils sont en pleine ‘’lune de miel’’ sur l’étang du
Ravoir. Accouplements fréquents, apports de branches sur le nid, baignades
près des rives sont notamment au programme…
Samedi 31
mars :
la ponte approche pour ‘’02’’…
En
forêt domaniale d’Orléans, les couples de balbuzards sont à présent
constitués ou reconstitués sur les 16 nids sur lesquels une reproduction
avait été effective l’an passé. Certains en sont maintenant au stade de la
couvaison et la palme de la précocité revient encore cette année au couple
‘’8R’’ et ‘’8V’’ qui accomplit cette tâche cruciale depuis déjà une dizaine
de jours…
S’étant
retrouvés le 17 mars et continuant à s’accoupler fréquemment, ‘’02’’ et
‘’8Z’’ devraient bientôt les imiter sur le nid visible de l’observatoire. La
femelle passe beaucoup de temps sur son aire et cet après-midi, sous un
brouillard tenace, elle préparait cet évènement en déplaçant avec énergie de
grosses touffes d’herbe…
A
l’exception des balbuzards, l’activité reproductrice paraît pour le moment
assez peu effective pour les oiseaux que l’on peut observer sur l’étang. Un
ou deux couples de grèbes huppés manifestent bien quelques velléités de
défense d’un territoire et de parades nuptiales, mais elles tardent à se
concrétiser…
Peut-être
à cause des variations de niveau de l’étang, les brindilles que les foulques
avaient commencé à amasser sur une souche émergeante près de l’observatoire
ont disparu…
Il
est possible par contre que le couple de cygnes ait commencé à couver
quelque part à l’abri des regards car c’est maintenant séparément que l’on
peut voir l’un ou l’autre de ces gracieux palmipèdes venir se nourrir et
faire sa toilette près de la rive à proximité de notre abri...
A noter également que depuis deux ou trois semaines, on peut observer sur
l’étang un binôme de magnifiques sarcelles d’été mâles, probablement en
halte migratoire…
Vendredi 6 avril :
quelle régularité dans les dates de début de ponte !
C’est
en effet pour la troisième année consécutive que débute le 6 avril pour
‘’02’’ et ‘’8Z’’ la longue et fastidieuse période de couvaison…
Lors
d’une visite effectuée en début de matinée, nous avions trouvé les deux
oiseaux perchés à l’écart du nid et cet après-midi à notre arrivée vers
17H00, il paraissait encore vide. C’est peu après, lorsque ‘’8Z’’ est venu
s’y poser, que ‘’02’’ a bougé, nous révélant qu’elle y était aussi présente.
Elle était en fait couchée et rendue quasiment invisible par les branches
amassées en partie médiane du bord du nid vu de l’observatoire. Seules, les
extrémités de ses ailes et de sa queue pouvaient parfois être aperçues vers
la partie droite de l’aire…
A
notre surprise, ‘’8Z’’ s’est aussitôt mis à manger sur le nid un poisson
qu’il avait dû apporter précédemment à sa partenaire. Par deux fois lors de
cet épisode, ‘’02’’ s’est légèrement relevée, pour aussitôt se ‘’dandiner’’
afin de couvrir au mieux un premier œuf à l’évidence déjà pondu…
Espérons
maintenant que pour ces oiseaux comme pour tous leurs congénères, aucune
intrusion humaine un tant soit peu prolongée à moins de 300m de leur nid ne
viendra réduire à néant la volonté et la constance dont ils vont devoir
faire preuve pour mener à bien cette phase délicate de la reproduction…
Sur le nid N° 7, la vénérable femelle citée dans la rubrique du 22 mars a
elle aussi entrepris une nouvelle fois cette tâche…
Vendredi 13 avril :
couvaison entrée en régime de croisière…
Le
week-end dernier, le couple ‘’02’’ et ‘’8Z’’ paraissait parfois couver de
façon un peu inconstante, nous faisant craindre à ces moments qu’il soit
perturbé par une menace non identifiable de l’observatoire (approche humaine
par exemple…).
Heureusement,
nous constatons que cette couvaison se déroule maintenant de façon très
assidue sur une ponte qui n’a probablement été complète qu’en début de
semaine. On sait en effet que lorsque la femelle pond plusieurs œufs
(jusqu’à 3 et très exceptionnellement 4), elle le fait en principe à
intervalles de deux jours (réf : ‘’A
life of Ospreys’’, document rédigé par Roy Dennis qui œuvre depuis plus de
50 ans à la restauration de l’espèce balbuzard en Ecosse)…
Comme
généralement chez ces oiseaux, la femelle ‘’02’’ paraît assurer la plus
grande part de l’incubation des œufs mais le mâle ‘’8Z’’ la remplace très
rapidement et longuement lorsqu’elle s’absente pour aller manger ou pour se
détendre et entretenir son plumage…
Lorsqu’il
ne couve pas, chacun des deux oiseaux (quand il n’est pas parti pêcher en ce
qui concerne ‘’8Z’’) monte une garde vigilante à
proximité du nid. Ce sont les corneilles effrontées qui en font le
plus souvent les frais, subissant alors une attaque spectaculaire en piqué
de la part de l’un des rapaces quand elles s’approchent trop de l’aire.
Il
est fort probable que cette année encore, un couple de bergeronnettes grises
profite de l’habitat et de la protection offerts par le nid des balbuzards
pour se reproduire. On voit en effet depuis quelques temps ces élégants
petits oiseaux virevolter autour de l’amas de branches et y pénétrer souvent
dans sa partie inférieure gauche…
Sur l’étang, et alors que les frondaisons qui le bordent prennent une belle
couleur vert-tendre, c’est dans une ambiance agréable et sereine que l’on
peut observer les premiers accouplements de grèbes huppés ou de foulques. Le
printemps est bien là…
Lundi 23 avril :
des œufs couvés sans temps mort…
C’est
sous un régime d’averses et par des températures parfois bien basses que
‘’02’’ et ‘’8Z’’ ont assuré ces derniers jours l’incubation de leurs œufs
(on supposera qu’il y en a plusieurs…). Heureusement, la précieuse ponte n’a
apparemment pas à souffrir de
ces conditions peu favorables tant le zèle que mettent les deux oiseaux à se
relayer pour couver sans interruption semble grand…
De
l’observatoire, les visiteurs peuvent parfois penser que le nid est vide
mais s’ils sont équipés d’une longue-vue et font preuve de patience, ils
pourront apercevoir par moments une tête ou un bout d’aile bouger dans une
des petites trouées existant dans les branches supérieures bordant l’aire.
De
temps en temps également, l’oiseau assurant la couvaison se relève, puis se
recouche après avoir changé d’orientation ou bougé les œufs pour en
homogénéiser la température, trahissant ainsi sa présence.
Pour
information, un œuf de balbuzard est légèrement plus gros que celui d’une
poule. Ses mensurations sont en
moyenne de 62 x 46 mm et son poids frais de 72 g (Roy Dennis). Il est de
couleur blanc crème et présente de nombreuses taches brun rouge.
.
A
noter que la répartition et la forme de ces taches est spécifique aux œufs
produits par chaque femelle (voir en galerie photos celle fournie par le
Muséum d’Orléans montrant trois œufs pondus par des
femelles différentes).
Devant
l’observatoire, le spectacle est permanent. Foulques et grèbes huppés
s’affrontent en limites de territoires entre des accouplements encore
sporadiques… Après avoir prélevé sa nourriture au fond de l’étang parfois de
façon acrobatique, un cygne nage majestueusement, ou s’envole bruyamment…
Allant et venant dans les branches d’aulnes coupées pour dégager la vue
devant l’abri, les bergeronnettes grises chassent énergiquement les
insectes… A peine revenus de leur migration prénuptiale, les faucons
hobereaux reprennent leurs passages en flèche au ras de l’eau…
Sans que la clameur d’une meute ne détruise maintenant la magie de ces
moments privilégiés, quelques cervidés apparaissent de temps en temps sur
les rives de l’étang. Sereinement, ils viennent s’abreuver ou brouter…
Dimanche 29 avril :
‘’8Z’’ nous a inquiété…
Alors
que le couple ‘’8V’’ et ‘’8R’’ en est déjà au stade des tous premiers
nourrissages de poussin (s), ça
fait maintenant plus de trois semaines que ‘’02’’ et ‘’8Z’’ ont entamé sur
leur nid la phase de couvaison.
Ils
ont subi encore ces derniers jours de fortes périodes pluvieuses et dans ces
conditions, c’est apparemment la
femelle qui assure la part prépondérante de la tâche, passant de longues
heures couchées sans bouger. A la faveur d’une éclaircie, elle se relève et
effectue un court vol de dégourdissement autour du nid… Pendant ce temps,
‘’8Z’’ reste souvent perché à proximité, faisant
sa toilette en attendant sa prochaine expédition pour la pêche.
C’est
au cours d’une de ces périodes de repos prolongé, dans l’après-midi du
vendredi 27 avril, qu’il a provoqué l’inquiétude des observateurs présents
dans l’observatoire. Francis l’a notamment observé en proie pendant plus
d’une heure à ce qui ressemblait à une forte indisposition digestive.
S’agitant beaucoup et pris de ’’haut-le-corps’’ il a même à plusieurs
reprises régurgité des matières digestives (voir extrait des vidéos faites
en digiscopie par Francis lors de cet épisode).
Ces
régurgitations ou ‘’vomissements’’ sont d’autant plus anormaux chez les
balbuzards qu’ils n’émettent pas de pelote de réjection comme la plupart des
autres rapaces. Secrétant des sucs digestifs très puissants, ils assimilent
généralement en totalité la proie ingérée. Tout au plus peuvent-ils
parfois rejeter une petite partie d’un poisson particulièrement coriace…
Nous
craignions donc pour lui soit l’ingestion en même temps qu’un morceau de
chair d’un corps étranger dangereux (hameçon ou plomb de pêche par ex), soit
la consommation d’un poisson contaminé par un produit toxique, ou toute
autre cause pouvant nuire à son intégrité physique (maladie…) mais
heureusement, il avait apparemment retrouvé sa sérénité dans la soirée.
Hier et aujourd’hui, il paraissait de nouveau en pleine santé et cet
après-midi, nous l’avons vu chasser avec beaucoup de conviction une
corneille s’approchant trop près du nid dans lequel ‘’02’’ couvait…
Dimanche
6 mai :
deux nids bien proches pour des ennemis jurés…
Nous
avions bien repéré ce nid érigé en partie haute d’un pin situé à environ 30m
sur la gauche de celui qui porte l’aire des balbuzards, mais sans lui
accorder d’intérêt… Il nous paraissait en effet trop proche de celui des
grands rapaces pour pouvoir être réellement occupé par les corvidés qui
l’avaient probablement construit…
Nous
avions tort car sa présence explique les nombreuses et virulentes
escarmouches remarquées après leur arrivée entre les balbuzards et un couple
de corneilles, car nous nous sommes aperçus que ces dernières, non seulement
l’occupent, mais y élèvent déjà plusieurs jeunes… A l’aide d’une longue vue,
on aperçoit en effet sans ambiguïté à travers les branches les oiseaux noirs
qui protègent des intempéries une progéniture née apparemment récemment et
lui donnent de temps en temps la becquée…
Malgré
des affrontements qui perdurent, un modus vivendi semble s’être établi entre
les deux parties pour gérer cette proximité gênante pour les balbuzards.
Gageons que forts de leur expérience, ‘’8Z’’, et surtout ‘’02’’ qui reste
seule quand le mâle est parti pêcher, ne commettront pas d’erreur pour
continuer à protéger leurs œufs, et bientôt leurs poussins, face à
l’intelligence et l’opportunisme des corvidés…
Espérons
surtout qu’aucun dérangement humain ne les incitera à s’éloigner de leur
précieuse nichée, la laissant alors la merci de ces inquiétants voisins…
Pour
le moment, ils continuent à se relayer sans relâche à la couvaison, toujours
sous de fortes pluies intermittentes…
Encore un peu plus d’une semaine à attendre pour les observer donnant les
toutes premières becquées…
Mardi 15
mai :
heureux évènement sur le nid de ‘’02’’ et ‘’8Z’’ !
Dans
la continuité des années précédentes, c’est dans l’après-midi du 14 mai que
‘’02’’ a commencé à bouger plus que d’ordinaire en couvant, se relevant
assez souvent pour changer de position et envelopper au mieux une nichée
dans laquelle un poussin commençait probablement à s’extraire de sa
coquille…
Vers
18H30, juste après l’apport d’un poisson par le mâle qui l’avait aussitôt
relayée à la couvaison, nous avions noté également un comportement
particulier de sa part. En effet, après avoir consommé rapidement hors du
nid une petite partie de la proie, elle y était revenue très vite et de
façon surprenante, avait agressé ‘’8Z’’, l’obligeant ainsi à se relever pour
lui céder à nouveau la place après ce relais inhabituellement très court…
Ces
prémices d’une naissance en cours ou déjà effective se sont concrétisés ce
matin à 7H30 suite à l’apport d’un nouveau poisson déjà entamé par le mâle.
Cette fois, ‘’02’’ est restée manger sur le nid, et nous l’avons vue se
pencher à plusieurs reprises pour présenter une becquée au poussin (s) déjà
né (s), en présence du mâle resté en vigilance à son côté.
A
ce stade, il est probable qu’un seul jeune soit né car le décalage existant
entre la ponte de chacun des œufs peut se répercuter tout ou partie sur le
déroulement des éclosions…
Les poussins naissent déjà recouverts d’un duvet
fin et serré qui sèche rapidement dès
la sortie de l’œuf. De couleur variable selon les individus, ce duvet, dont
le ventre est dépourvu les tous premiers jours, est blanc ou gris-brun clair
sur le dessus du corps, la tête portant déjà un masque noir visible. Ces
nouveau-nés sont très vulnérables et c’est maintenant à ‘’02’’ qu’est
entièrement dévolue la charge de les protéger et de les réchauffer en
permanence…
Quant à ‘’8Z’’, il va devoir progressivement consacrer plus de temps à son
rôle de pourvoyeur de poissons…
Lundi 21
mai :
des parents très zélés et le retour précoce d’un jeune…
Ces
derniers jours, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ nous ont montré à quel point ils
s’investissent dans l’élevage de leur nouvelle progéniture.
Comme
les années précédentes, le mâle ne manque pas d’apporter régulièrement des
poissons, si bien qu’il en reste parfois en surplus sur le nid. Dans ce cas,
il est possible alors d’observer les deux adultes donner conjointement la
becquée. C’est quand même le plus souvent la femelle qui s’acquitte de cette
tâche, et à des intervalles qui paraissent assez réduits. Les visiteurs
venus à l’observatoire ont ainsi pu voir trois nourrissages en l’espace de
trois heures dans l’après-midi d’hier… A ce rythme, la croissance des jeunes
doit être idéale…
Juste
après une becquée et lorsque ‘’8Z’’ reste sur le nid, ‘’02’’ s’accorde
souvent un court vol de dégourdissement qu’elle termine fréquemment par
l’apport d’une branche. Après avoir ainsi renforcé la barrière de sécurité
autour de l’aire, elle se recouche bien vite pour protéger des poussins
encore très fragiles… Lors des courtes absences de sa partenaire, ‘’8Z’’
commence souvent à s’installer pour protéger à son tour la précieuse nichée,
mais la femelle l’oblige bien vite à lui céder à nouveau la place. Pauvre
mâle frustré…
Ce
peut-il que ce couple emblématique ait eu, ou puisse avoir, la visite de
l’un de ses tous premiers jeunes déjà de retour ou en villégiature dès l’âge
de deux sur sa forêt natale ? Ce n’est pas impossible car grâce à la bague
colorée qu’il lui a posée quand elle avait environ six semaines, Rolf Wahl a
pu identifier il y a quelques jours la jeune femelle ‘’2B’’, élevée en 2010
par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ (voir rubrique 2010), comme
faisant partie des intrus venus perturber un des autres couples se
reproduisant sur la forêt.
Il
est en effet très fréquent actuellement que des oiseaux non encore
reproducteurs, probablement à la
recherche d’un partenaire ou d’un nid disponible, viennent rôder à proximité
des aires occupées en région Centre ou ailleurs, allant même parfois jusqu’à
s’y poser ponctuellement avant de s’en faire chasser par l’un des
‘’propriétaires’’ (voir vidéo ‘’l’agressivité des intrus sur les nids’’ dans
la galerie photos). Nul doute dans ce cas que
‘’02’’, qui n’est elle aussi pas épargnée par ce genre d’intrusion,
n’ait éprouvé ou n’éprouverait aucun état d’âme pour éloigner cette jeune
femelle qu’elle ne peut vraisemblablement reconnaître que comme une nouvelle
rivale potentielle…
Vendredi 25 mai :
on sait qu’ils sont trois !
C’est encore grâce aux images retransmises à la
Maison forestières du carrefour de la Résistance par la caméra située à
l’arrière de leur nid que l’on a pu vérifier aujourd’hui que ‘’02’’ et
‘’8Z’’ élèvent cette année trois jeunes.
Bien qu’elles soient encore bien petites, c’est en effet trois têtes
qui ont pu être observées ensemble lors d’une becquée donnée à 15H00 par la
femelle, après l’apport d’un énième poisson par son valeureux partenaire...
Rappelons que cette caméra est installée au sommet d’un pin, à peu
près à la même hauteur que l’aire des balbuzards et à une distance d’environ
25 mètres. Elle est totalement invisible de l’observatoire. La maison
forestière n’étant ouverte au public que le dimanche après-midi de 15H00 à
19H00 lorsque des animateurs sont disponibles, les images sont retransmises
également et en permanence au Muséum des sciences naturelles d’Orléans.
De l’observatoire, il faudra probablement attendre encore quelques
jours avant de pouvoir observer ces trois poussins, d’autant plus que ‘’02’’
et ‘’8Z’’ continuent à apporter régulièrement des branches, renforçant ainsi
une barrière de protection bien utile pour la sécurité de leur progéniture,
mais un peu gênante pour des observateurs avides de nouvelles scènes vie…
Avant l’arrivée du poisson, ‘’02’’ tournait le dos au soleil,
alternant toilette et position ‘’parasol’’ pour protéger de l’astre
aujourd’hui particulièrement ardent ses jeunes, dont l’hydratation ne peut
être assurée que par la chair des proies consommées.
Jeudi 31
mai :
on commence à voir des petites têtes…
16
jours après le constat des toutes premières becquées, on peut par moments
voir subitement se dresser la tête de l’un ou l’autre des poussins au dessus
des branches qui bordent le nid des balbuzards. Parfois, c’est un petit
derrière qui apparaît et propulse vers l’extérieur de l’aire une longue
giclée blanche…. Probablement consciente du risque inhérent à cette pratique
pour ses jeunes, ‘’02’’ continue à apporter fréquemment de nouvelles
branches pour renforcer l’efficacité de la barrière anti-chutes autour de
son nid.
Lorsqu’ils
sont visibles, on se rend compte que les poussins sont maintenant
recouverts d’un duvet gris brun foncé et portent sur les côtés de la tête
des bandes sombres bien marquées.
Ils
sont apparemment bien nourris, car ‘’8Z’’ assure toujours avec régularité
l’approvisionnement en poissons. Econome de son énergie, il ne rate pas une
occasion de se servir sur place dans l’étang. Ce fut par exemple le cas vers
19H00 le 29 mai, quand, plongeant directement de la branche coudée jouxtant
le nid sur laquelle il était perché, il a sorti de l’eau sans coup férir une
brème de taille moyenne. Rapidement apporté sur le
nid, ce poisson a aussitôt été utilisé par ‘’02’’ pour donner une
nouvelle becquée à ses jeunes…
Depuis
lundi, les deux adultes sont sans doute plus sereins car ils n’ont plus à
subir d’attaque quand ils passent à proximité du nid sur lequel les
corneilles se sont reproduites, à environ 35 mètres du leur. En effet, les
corvidés juvéniles ont pris leur envol et la famille l’a visiblement
abandonné…
A noter que sur l’étang, on peut enfin observer un couple de grèbes huppés
en train de couver. Le nid est construit sur une souche immergée située au
milieu des piquets, sur la gauche de l’observatoire.
Vendredi
8 juin :
‘’02’’ toujours très protectrice...
En
forêt domaniale d’Orléans, seize couples de balbuzards ont finalement
entrepris de se reproduire. Alors que le plus précoce d’entre eux (pour
rappel ‘’8V’’ et ‘’8R’’) élève deux jeunes déjà âgés d’environ 40 jours, la
ponte du plus tardif n’en est qu’au stade de l’éclosion imminente…
Nous
venons de constater qu’hélas et sans que l’on en connaisse la raison, un de
ces couples a perdu sa nichée. Les deux oiseaux stationnent maintenant
longuement à proximité de leur nid vide de vie. Il ne sert plus qu’à la
transmission des poissons que le mâle continue à apporter à sa partenaire…
Sur
le nid N°7, ce sont encore deux jeunes qui ont pu être observés en même
temps à différentes reprises. Nés il y a environ un mois, ils bénéficient de
toute la sollicitude et de l’expérience de leur mère âgée de 20 ans…
Sur
celui de ‘’02’’ et ‘’8Z’’, ce n’est encore qu’au moment des nourrissages que
l’on a le plus de chance d’apercevoir leurs trois oisillons. Visiblement
toujours bien nourris, ils passent à l’évidence beaucoup de temps à digérer
en position couchée, ce qui les rend alors totalement invisibles…
Bien
qu’ils soient maintenant âgés de plus de trois semaines, ‘’02’’ veille en
permanence sur eux et ne quitte pratiquement pas le nid quand ‘’8Z’’ est
absent. Tout juste s’octroie-t-elle de temps en temps un vol de courte durée
qu’elle termine souvent par l’apport d’une branche. Sécurité oblige…
Quand
le mâle est présent, elle s’éloigne parfois un peu du nid pour se percher ou
s’adonner à un bain salutaire près d’une rive de l’étang. Ca ne dure jamais
bien longtemps et elle revient vite se poser à côté de sa progéniture…
Malgré
des conditions météos plutôt défavorables ces derniers jours (vent et
pluie), et un niveau de Loire encore élevé après une forte crue, le
valeureux ‘’8Z’’ ne semble pas éprouver trop de difficultés pour pêcher…
Quand ce n’est pas tout simplement sur place dans l’étang du Ravoir, il sait
où s’approvisionner lorsque la bredouille le guette sur le grand fleuve. Il
faut dire que les pièces d’eau ne manquent
pas dans le secteur…
En faisant varier le niveau de l’étang, les pluies récentes ont provoqué
l’immersion et la destruction partielle du nid sur lequel les grèbes huppés
avaient commencé à couver, au milieu des piquets sur la gauche de
l’observatoire. Après avoir entrepris de le reconstruire sur la même souche,
ils semblent maintenant avoir renoncé à ce support à l’émergence aléatoire…
Vendredi 15 juin :
ils s’emplument…
Comme
ils passent encore beaucoup de temps couchés dans leur nid, il faut parfois
être patient pour observer les jeunes balbuzards élevés par ‘’02’’ et
‘’8Z’’. Agés de près d’un mois, ils ont bien grossi et on se rend compte que
leur duvet de poussin fait place à un plumage de juvénile. Leur tête est
maintenant blanche, striée de noir sur le dessus, avec les bandeaux noirs
latéraux typiques déjà très bien marqués. Sur les parties supérieures du
corps et des ailes, leurs plumes en pleine croissance sont d’une couleur
brune encore assez peu foncée, mais présentent déjà les liserés clairs qui
permettront durant plusieurs mois de les distinguer des adultes ou des
subadultes. Quand ils les agitent, leurs ailes paraissent déjà d’une
longueur disproportionnée…
Leur
mère ne relâche pas sa surveillance, mais l’effectue maintenant souvent
perchée à une certaine distance du nid. Régulièrement, elle continue à
apporter sur sa périphérie de nouvelles branches protectrices…
C’est
bien souvent elle qui assure la défense du territoire, toujours prompte à
décoller pour aller chasser avec énergie les balbuzards étrangers ou les
oiseaux indésirables qui s’approchent trop de son nid.
Quant
à ‘’8Z’’, il assure toujours avec efficacité son rôle de pourvoyeur de
poissons. Nous l’avons ainsi vu en rapporter trois en l’espace de cinq
heures dans l’après-midi du dimanche 10 juin. De ce fait, il est
parfois invisible assez longtemps… Il n’est pas de tout repos de nourrir une
famille ‘’nombreuse’’…
Sur l’étang,
les grèbes huppés ont finalement reconstruit sur la souche immergée au pied
d’un piquet leur nid endommagé par les variations de niveau consécutives aux
pluies. Ils y couvent depuis peu une ponte de remplacement…
Signalons
également la découverte sympathique d’un couple de faucons hobereaux qui a
entrepris de se reproduire au sommet d’un pin situé à environ 120 mètres sur
la gauche de celui qui porte le nid des balbuzards. Ils utilisent à cet
effet un nid que des corneilles avaient construit l’an passé. Ces petits
rapaces à la reproduction généralement tardive n’en sont qu’au stade de la
couvaison. Ils sont très discrets et compte tenu de la distance (env. 350
m), il faut être très attentif pour détecter à l’aide d’une longue-vue la
présence de l’oiseau qui couve…
Nul doute que si la couvaison réussit, le spectacle sera assuré lorsque ces
chasseurs au vol rapide et acrobatique poursuivront les insectes au dessus
de l’étang pour nourrir leur progéniture…
Samedi 23
juin :
premiers battements d’ailes…
Agés
de plus de cinq semaines, les trois jeunes élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’
approchent de leur développement optimum et commencent à faire battre leurs
ailes. Elles sont déjà très longues mais paraissent pour le moment bien
lourdes pour des muscles alaires encore peu puissants… Le premier envol
n’est pas pour tout de suite…
Entre
deux apports de poisson suivis de becquées, les adultes passent maintenant
beaucoup de temps perchés à distance d’un nid qui devient un peu étroit. La
femelle fréquente à nouveau les piquets de l’étang et a repris ses ablutions
régulières près des rives.
La
vie de ‘’02’’ et ‘’8Z’’ serait donc apparemment sereine s’ils ne
continuaient pas à être fréquemment
confrontés à l’approche de congénères étrangers en mal d’acquisition d’un
partenaire ou d’un nid… Il semble que ces oiseaux soient assez nombreux car
ces perturbations se répètent également autour de la plupart des autres nids
occupés de la région. Certains de ces importuns sont particulièrement
audacieux et n’hésitent pas à se poser ou à stationner sur un nid, même
lorsqu’il contient des jeunes.
Une
nouvelle vidéo en galerie photos relate une de ces intrusions. On y voit une
femelle venir chasser une étrangère qui s’était posée sur son nid à côté de
sa progéniture. Elle apporte en même temps le poisson qu’elle consommait
perchée dans un arbre. On remarque alors que l’un des jeunes ne
facilite pas la tâche de sa mère en
voulant s’approprier tout de suite le poisson, car elle éprouve quelques
difficultés à en décrocher ses serres tout en essayant de repousser l’autre
femelle…
Toujours
très discrets, les faucons hobereaux continuent à couver dans l’ancien nid
de corneilles. Le plus souvent, ce n’est qu’au passage de l’une d’elles ou
d’un autre rapace qu’ils se manifestent. Ce sont alors des cris et des
attaques en piqués excessivement rapides à l’encontre du malheureux intrus
qui s’éloigne rapidement…
Sur l’étang, les grèges huppés continuent aussi à couver sur leur nid situé
au pied d’un piquet, près de la rive gauche faisant face à l’observatoire..
Jeudi 28 juin : bagués, mesurés, et pesés…
Les trois jeunes élevés par ‘’02’’ et
‘’8Z’’ ont subi hier matin la traditionnelle séance de baguage, 43 jours
après l’observation des toutes premières becquées sur leur nid.
A l’évidence, les adultes assurent avec
célérité leur rôle de parents nourriciers car deux d’entre eux, baptisés
‘’7H’’ et ‘’7J’’, pesaient respectivement 1,960 kg et 2,020 kg. Compte tenu
de ce poids et de leurs mensurations, ce sont
vraisemblablement des femelles. Le troisième, plus petit et pesant 1,440 kg,
est probablement un mâle. Il a été équipé d’une bague orange portant le code
‘’7K’’. Seul, ce dernier a montré un peu d’agressivité, donnant deux ou
trois coups de bec sur les mains de son bagueur…
Apparemment, les deux adultes, qui
subissent ce genre d’intrusion pour la cinquième fois pour ‘’02’’ et la
sixième fois pour ‘’8Z’’, n’ont pas été trop perturbés par l’arrivée et le
stationnement du grimpeur juste à côté de leur nid. La femelle a tout
d’abord volé un bon moment assez haut au dessus du site en poussant des cris
d’alarme, puis s’est perchée en attendant la fin des évènements. Quant au
mâle, qui a peut-être tiré la leçon des années précédentes, il est resté en
permanence perché à distance respectable, sans manifester aucune velléité à
voler pour venir essayer d’éloigner le grimpeur. Il a même paru plus
perturbé par l’arrivée d’un congénère étranger (cris aigus brefs typiques),
que par l’intrusion humaine…
Souhaitons maintenant à ces trois
magnifiques jeunes oiseaux un premier envol sans encombre, probablement dans
8 à 15 jours…
Espérons également que la bague de couleur qui leur a été posée permettra de
les relocaliser dans le futur. Ca pourrait être prochainement lors de leur
première migration ou sur un lieu d’hivernage, mais ça sera peut-être
seulement dans quelques années si, ayant échappé à la forte mortalité qui
touche les juvéniles, ils reviennent adultes pour essayer à leur tour de se
reproduire dans leur région de naissance…
Jeudi 5
juillet :
préparation à l’envol…
Devenus
maintenant de magnifiques oiseaux au plumage apparemment presque abouti, les
trois jeunes balbuzards approchent de leur premier envol.
Ils
s’y préparent par de longues séances de toilettage au cours desquelles ils
nettoient et lissent méticuleusement leurs plumes, et par des exercices
d’entraînement à l’envol de plus en plus fréquents et significatifs…
C’était
notamment aujourd’hui en milieu d’après-midi un vrai plaisir de les voir
tous les trois sauter et battre longuement des ailes, face au vent et sous
une pluie battante… Paraissant un peu maladroits et vite déstabilisés par
les rafales, ils ne s‘élevaient pas encore à la verticale au dessus du nid,
mais ça ne saurait tarder…
Quant
aux adultes, c’est maintenant le plus souvent perchés à l’écart qu’ils
assistent à la progression de leur progéniture sur une aire devenant un peu
exigüe lors de ces exercices en
commun…
Semblant
peu fatigué malgré ses nombreuses parties de pêche, ‘’8Z’’ continue à
apporter régulièrement des branches sur le nid. Il paraît également toujours
animé d’un fort instinct de mâle nourricier car bien que ses jeunes soient
probablement capables de manger seuls, nous l’avons observé il y a trois
jours leur donner encore longuement
la becquée…
Les nouvelles naissances annoncées se font attendre car dans l’ancien nid de
corneilles qu’ils se sont appropriés, les faucons hobereaux semblent
toujours couver, et il en est de même
sur l’étang pour le couple de grèbes huppés sur son nid visible de
l’observatoire…
Samedi 7
juillet :
le jeune ‘’7K’’ prend son envol.
Sans
avoir auparavant donné l’impression d’être tout à fait prêt à le faire, le
présumé jeune mâle baptisé ‘’7K’’ nous a un peu surpris en prenant son
premier envol aujourd’hui en fin d’après-midi. Se relevant après une période
d’apathie au cours de laquelle il était resté longuement couché avec ses
deux sœurs, il a soudain écarté les ailes et a décollé sans coup férir,
effectuant ensuite une grande boucle en vol avant de revenir se poser sur le
nid.
Peu
après, c’est le poisson apporté par ‘’8Z’’ qui est devenu son centre
d’intérêt…
Contrairement
à ce qui avait été constaté pour lui au moment du baguage, les deux
présumées femelles ‘’7H’’ et ‘’7J’’ semblaient avoir un certain embonpoint à
éliminer avant de l’imiter… A
quand leur tour ?
Samedi
14 juillet :
désormais, l’espace aérien leur appartient…
Sept
jours après son premier envol, le
jeune mâle ‘’7K’’ effectue maintenant de longs vols au dessus de l’étang. Il
semble prendre parfois plaisir à tester et améliorer ses capacités de vol.
Il effectue alors quelques figures acrobatiques aériennes spectaculaires
(décrochages et freinages subits, piqués, vrilles, etc.). Il commence
également à effectuer face au vent quelques ‘’trempettes’’ ponctuelles et
rafraîchissantes à la surface de l’eau… Une longue branche bien dégagée de
l’un des derniers pins visibles à l’extrême droite de l’étang paraît être
devenue son perchoir favori…
Trois
jours après lui, dans l’après-midi du 10 juillet, c’est la
jeune femelle ‘’7J’’ qui a pris à son tour son essor et quitté pour
la première fois le nid. Elle semble depuis plus éclectique dans le choix de
ses perchoirs et commence comme son frère à élargir le cercle de ses
excursions en vol autour du nid. Elle y revient toutefois encore souvent
pour s’y coucher et se reposer…
Quant
à l’autre jeune femelle ‘’7H’’, elle a paru peu téméraire et c’est seulement
aujourd’hui en soirée qu’elle a
franchi le pas, sept jours après ‘’7K’’…
C’est tout d’abord vers 16H00, à l’issue d’une séance de surplace
face au vent, qu’elle s’est aventurée sur une branche située à proximité et
sur la droite du nid. Elle est restée longtemps en position peu assurée sur
ce perchoir de fortune, subissant de plus les intempéries liées au passage
d’un bel orage. C’est seulement vers 19H30, sous un soleil retrouvé et après
pas mal d’hésitations, qu’elle s’est enfin élancée pour effectuer un vol
assez court avant de revenir retrouver la sécurité du nid sur lequel un
autre jeune consommait alors un poisson…
Commence
maintenant la période d’un mois à un mois et demi pendant laquelle les
visiteurs venant à l’observatoire vont pouvoir admirer ces trois jeunes
oiseaux progresser vers leur autonomie. Evolutions en vol au dessus de
l’étang, stationnements et toilettages sur les piquets, baignades près des
rives, premiers transports de poisson, premiers plongeons et tentatives de
pêche, etc. Le spectacle est garanti !
Hier
après-midi, c’est la femelle
‘’02’’ qui se faisait admirer, faisant sa toilette sous la pluie, perchée
sur le plus gros piquet de l’étang après en avoir chassé le cormoran qui
l’occupait auparavant. Un peu plus tôt, elle donnait encore la becquée sur
le nid à deux de ses jeunes pourtant bien capables
de dépecer seuls un poisson…
Depuis
quelques jours, on remarquait une activité croissante sur le nid des faucons
hobereaux. A l’évidence, des poussins y étaient nés car malgré la distance
d’observation importante, on pouvait apercevoir un adulte, la femelle
probablement, arriver très vite avec une proie et donner la becquée avant de
se recoucher. Malheureusement, et depuis hier en début d’après-midi, plus
aucun des deux petits rapaces ne stationne sur le nid, sans que l’on en
connaisse la raison…
Sur l’étang, le couple de grèbes huppés a abandonné son nid. On peut voir
maintenant assez fréquemment les deux
oiseaux nager devant l’observatoire, l’un portant sur son dos trois
poussins, tandis que l’autre s’acquitte de les nourrir.
Vendredi 20 juillet :
il faut en profiter…
Depuis
qu’ils volent, les trois jeunes balbuzards offrent aux visiteurs venant à
l’observatoire un spectacle permanent.
On
peut notamment les observer longuement posés sur le nid, attendant en criant
l’arrivée d’un repas. Parfois, c’est seulement quand ‘’8Z’’ revient de la
pêche qu’ils s’y précipitent. C’est alors le plus rapide, ou le plus affamé,
qui s’approprie le poisson et commence à le consommer sur l’aire. Les deux
autres restent bien souvent à ses côtés, attendant qu’il soit rassasié pour
manger à leur tour, ou la prochaine prise…
Quelquefois,
quand elle a bien faim, c’est leur mère qui les devance et vient
s’approprier avec autorité le fruit d’une des pêches du valeureux mâle. Elle
part alors avec le poisson pour en manger une partie dans un arbre, mais
revient ensuite bien vite sur le nid pour en faire profiter sa progéniture,
à qui elle donne même encore parfois la becquée…
Quand
ils ne sont pas sur l’aire ou posés sur un de leurs perchoirs favoris, les
trois jeunes se font admirer en vol. Ce sont alors de longues évolutions au
dessus de l’étang, au cours desquelles ils continuent à effectuer quelques
figures acrobatiques spectaculaires. Ils viennent également
fréquemment raser l’eau
en volant face au vent, s’y posant ponctuellement à plusieurs reprises pour
se rafraîchir ou se baigner.
Déjà, ils s’essaient à quelques plongeons spectaculaires…
Vendredi 27 juillet :
premiers transports de poissons…
Réclamer
l’apport sur le nid d’un nouveau repas en criant avec insistance semble être
actuellement un leitmotiv pour les trois jeunes balbuzards… Le mâle ‘’8Z’’
paraît pourtant couvrir plus que largement leurs besoins alimentaires par
des apports réguliers de poissons. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’un
jeune ‘’affamé’’ continue à crier tout en mangeant, ou bien qu’il
crie à côté d’un surplus de poisson qu’il consommera bien plus tard…
De
temps en temps, la femelle ‘’02’’ se joint au concert en criant encore plus
fort et plus rapidement que les jeunes. Peut-être ces séances sonores peu
discrètes sont-elles destinées à maintenir la motivation du mâle à aller
pêcher…
La
plupart des repas des jeunes s’effectuent encore sur le nid, mais hier, l’un
d’entre eux en est parti avec une proie de taille moyenne, et est allé la
manger dans un grand pin. Encore peu adroit, il a du s’y reprendre à trois
fois avant de réussir à se percher et se stabiliser sur la branche choisie
tout en tenant le poisson dans une de ses serres… Partiellement caché par la
végétation, il a paru ensuite arriver à le consommer en totalité sans le
laisser tomber…
Quand
ils ne mangent pas ou ne quémandent pas à manger, les trois jeunes oiseaux
ne semblent pas encore enclins à s’éloigner de l’étang. Ils sont en effet
très souvent visibles, perchés ou en vol. La baignade par plongées
successives en volant face au vent constitue toujours une de leurs activités
favorites. Souvent, ils viennent ensuite se sécher sur un des piquets en
face de l’observatoire. Difficile alors de ne pas rester l’œil rivé à
l’oculaire d’une longue-vue tant leur beauté resplendit…
Sur l’étang, la progéniture des grèbes huppés a probablement subi
l’implacable loi de la prédation car depuis quelques jours, un seul jeune
nage en compagnie des adultes. Espérons que sa taille déjà significative le
préserve maintenant de l’attaque d’un vorace…
Jeudi 2
août :
bientôt l’émancipation ?
Apparemment
peu pressés de s’en éloigner, les trois jeunes balbuzards semblent encore se
complaire sur l’étang du Ravoir…
Ce
n’est visiblement pas pour le moment une éventuelle restriction de
nourriture qui pourrait les inciter à le quitter, car le mâle ‘’8Z’’
continue à assurer avec constance son rôle de pourvoyeur de poissons.
Depuis
quelques jours, on remarque qu’en plus, et probablement seulement
ponctuellement, la femelle ‘’02’’ participe de temps en temps à la pêche
pour l’aider à nourrir leur progéniture… C’est ainsi qu’aujourd’hui par
exemple, alors que nous l’avions vue auparavant perchée dans un pin et
faisant sa toilette, elle a apporté sur le nid vers 16H00 un petit poisson
entier encore très frétillant. Un des jeunes se l’est aussitôt approprié
pour le manger sous le regard envieux des deux autres (voir vidéo jointe en
galerie photos).
C’est
ensuite ‘’8Z’’ qui a pris efficacement le relais en apportant deux nouvelles
belles prises, l’une vers 18H00, l’autre vers 19H00… Cette fois, c’est dans
un pin que la jeune femelle ‘’7H’’ a emporté ce dernier poisson pour le
consommer.
La
vie de la famille paraîtrait donc bien sereine si les adultes ne
continuaient à être souvent et
fortement perturbés par l’intrusion
sur leur territoire de congénères ‘’étrangers’’. On assiste alors
fréquemment au vol en commun de plusieurs oiseaux, parfois jusqu’à sept (!),
parmi lesquels il est bien difficile de discerner ‘’02’’ ou ‘’8Z’’ qui
manifestent leur mécontentement par de forts cris aigus et répétés…
Visiblement peu concernés par ses affrontements, les jeunes restent à ces
moments stoïquement perchés, ou continuent leur activité de baignade
par plongeons successifs dans l’étang …
Vendredi 10 août :
on peut encore admirer les jeunes femelles…
Le
temps des premières pêches réussies suivies de la prise d’indépendance est
maintenant d’actualité pour les trois jeunes élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’.
Cette
étape cruciale a peut-être déjà été franchie par le jeune mâle ‘’7K’’, car
il n’a plus été observé depuis mercredi 8 août inclus, un mois après son
premier envol du nid (7 juillet).
Les
deux jeunes femelles ‘’7J’’ et ‘’7H’’ n’ont pas encore passé ce cap et sont
toujours dépendantes de l’efficacité à la pêche de ‘’8Z’’…
Si
on peut parfois les voir évoluer ensemble en vol ou se percher proches l’une
de l’autre sur les piquets de l’étang, leur concurrence est évidente quand
la faim se fait sentir… On peut alors les observer s’affrontant pour tenter
d’effectuer l’attente du prochain poisson en solo sur le nid, et il arrive
même que l’une d’elle chasse et poursuive vigoureusement l’autre en vol pour
l’en éloigner…
On
a pu constater aujourd’hui que même leur mère n’est pas la bienvenue
lorsqu’elle veut elle aussi profiter de la prise et n’arrive pas la première
pour se l’approprier…
L’aire
semble un peu souffrir de ces allées et venues ainsi que de ces
affrontements car le niveau de ses branches périphériques supérieures à
notablement baissé…
Sur l’étang, on peut toujours observer devant l’observatoire le jeune grèbe
huppé quémandant sa nourriture aux adultes. Sa croissance est rapide mais il
porte encore sur la tête et le cou les rayures noires typiques des jeunes de
l’espèce.
Samedi 18 août :
‘’mission’’ accomplie pour ‘’02’’ et ‘’8Z’’ !
Quelques
jours après leur frère ‘’7K’’, les deux jeunes femelles ‘’7J’’ et ‘’7H’’
semblent avoir quitté brusquement et définitivement leur site de naissance
pour prendre leur indépendance.
C’est
le 13 août que ‘’7J’’ a été observée pour la dernière fois, mangeant un
poisson dans un pin sur la gauche de l’observatoire. Quant à ‘’7H’’, elle
prenait encore un bain près d’une
rive de l’étang le 15. Depuis, leurs cris ne résonnent plus sur un site
devenu subitement bien calme…
Souhaitons
que malgré leur inexpérience, ces trois jeunes magnifiques oiseaux
réussissent une prise totale d’autonomie et effectuent sans encombre leur
première migration vers leurs lieux de villégiature hivernale… S’ils
échappent au fort taux de mortalité qui touche les jeunes balbuzards au
début de leur existence (il serait d’environ 50% lors de la première année),
ce n’est probablement que dans trois ou quatre ans que l’on peut espérer les
revoir adultes, revenus dans leur région de naissance pour essayer de s’y
reproduire à leur tour. Exceptionnellement, ce sera peut-être déjà dans deux
ans, comme ça a été le cas cette année pour ‘’2B’’, élevée par ‘’02’’ et
‘’8Z’’ en 2010 (voir rubrique du 21 mai).
Que
les visiteurs venant à l’observatoire se rassurent car malgré le départ des
jeunes, ils devraient pouvoir encore observer les adultes un certain temps.
Le départ pour la migration postnuptiale est probablement déjà effectif pour
une partie des oiseaux nicheurs de la région Centre mais si l’on s’en réfère
aux années précédentes, la femelle ‘’02’’ devrait être encore visible jusque
vers la fin du mois d’août, et le mâle ‘’8Z’’, adepte des départ tardifs,
jusque vers fin septembre…
Il faudra
néanmoins être quelquefois assez patient pour les voir apparaître car à
cette époque de l’année, ils effectuent la surveillance de leur nid sur des
perchoirs qui en sont parfois un peu éloignés, et dont certains sont
invisibles de l’observatoire…
On a pu noter ces derniers jours que déjà, et au lieu de se reposer après
une reproduction totalement réussie, ils apportent de nouvelles branches
pour rénover ce nid mis un peu à mal par leur turbulente progéniture, et
auquel ils sont tellement attachés…
Samedi 25
août :
‘’8Z’’ transporte du bois…
Depuis le
départ des juvéniles, on constate que de nouvelles branches s’accumulent
régulièrement sur le nid des balbuzards. A l’évidence, le mâle ‘’8Z’’ tient
à le laisser remis à neuf quand il entamera sa migration automnale…
Ces
derniers jours, c’est en effet lui seul que nous avons pu observer
s’acquittant de ce labeur, le plus souvent en matinée. Comme elle ne donnait
plus aucun signe de présence depuis le 20 août, nous pensions même que la
femelle ‘’02’’ pouvait avoir définitivement quitté le site…
Nous
avons vu aujourd’hui qu’il n’en est rien car elle est subitement réapparue
sur le nid vers 15H30. Sorti de nulle part, ‘’8Z’’ est aussitôt venu la
rejoindre, prenant l’attitude typique qui s’apparente à de la ‘’séduction’’,
lui tournant le dos, corps écrasé et ailes écartées, comme s’il s’agissait
d’une nouvelle partenaire à courtiser…
Après
cet intermède et probablement motivé par la présence de la femelle, le mâle
a apporté coup sur coup trois
nouvelles branches sur l’aire… Quant à elle, c’est encore sur un perchoir
invisible qu’elle est allée crier pour solliciter l’apport d’un poisson…
Il
est possible que comme ça semble être le cas pour d’autres de ses congénères
en forêt d’Orléans, elle se soit éloignée de son site de reproduction
pendant plusieurs jours avant d’y refaire une ou plusieurs apparitions
ponctuelles. Ces absences apparentes constituent probablement les prémices à
un départ en migration qui devrait être réel pour elle dans les prochains
jours…
Grâce
à l’effectif des oiseaux encore présents dans la région et le renfort
ponctuel de ceux venus du nord qui la survolent ou s’y arrêtent pour une
halte migratoire, la Loire offre encore actuellement un cadre privilégié
permettant d’observer des balbuzards en action de pêche…
Avec un peu de chance et de la patience, ce spectacle magnifique peut être
observé un peu partout tout au long du grand fleuve, sachant que les
secteurs de basses eaux très larges semblent constituer surtout en début de
matinée et en soirée les zones les plus favorables à ces observations.
Citons à titre d’exemple les ports d’Ouzouer et de Saint Benoit sur Loire,
ou le large tronçon que traverse le pont de Sully sur Loire…
Lundi
3 septembre :
une ‘’famille’’ totalement dispersée…
Le
temps de la séparation et de l’indépendance semble venu pour ‘’02’’ et
‘’8Z’’. En effet, la femelle, qui était réapparue le 25 août après une
absence probable de quelques jours, ne donne à nouveau plus aucun signe de
présence depuis le 30 août inclus… Il est donc fort possible qu’elle ait
cette fois quitté définitivement son site de reproduction pour entreprendre
sa migration postnuptiale…
Comme
d’habitude au mois de septembre, le mâle se retrouve donc apparemment seul
sur l’étang redevenu bien calme sans les cris insistants de sa partenaire
lui réclamant l’apport d’un énième poisson… Si l’on est chanceux ou assez
patient, on peut encore le voir apparaître apportant quelques branches sur
son précieux nid, ou stationnant sur un de ses perchoirs favoris à partir
duquel il peut parfois plonger pour essayer d’attraper un poisson imprudent…
Ces
pêches opportunistes en local lui sont probablement plus faciles
actuellement car le niveau de l’étang a été ces derniers jours
significativement réglé à la baisse par l’ONF…
D’autres
oiseaux semblent également profiter de la manne offerte par cette baisse de
niveau, comme cette grande aigrette que nous avons vue mettre au moins 15
minutes avant d’avaler le beau poisson chat qu’elle avait facilement
attrapé.
En cette période de migration, quelques limicoles profitent également de
l’élargissement des rives pour venir s’y nourrir. Les repousses d’aulnes
devant l’observatoire ne facilitent pas en ce moment la vision sur l’étang
et ce sont surtout leurs coups de sifflet sonore ou leurs cris aigus qui
nous signalent soudainement la présence de chevaliers aboyeur, gambette ou
guignette… Parfois, on peut les apercevoir volant en flèche au ras de l’eau
pour changer de poste de nourrissage…
Jeudi 6 septembre :
elle réapparaît…
Nous
pensions que ‘’02’’ pouvait avoir pour cette année quitté définitivement
l’étang du Ravoir, mais sa nouvelle absence n’était en fait qu’apparente ou
temporaire…
En
effet, la surprise a été grande mardi 3 septembre vers 16H00 d’entendre à
nouveau les cris d’une femelle quémandant de la nourriture, postée invisible
quelque part dans la végétation en arrière du nid. A ce moment, ‘’8Z’’ était
aussi présent, perché dans un pin. Après le départ du mâle un peu plus tard,
ce n’est que lorsque des corneilles sont venues rôder autour de l’aire que
cette femelle est sortie de sa retraite pour les chasser, avant d’aller à
nouveau se percher vers le fond de l’étang, hélas trop loin pour pouvoir
vérifier son ‘’identité’’.
Vers
19H00, elle s’est enfin rapprochée pour rejoindre ‘’8Z’’ qui venait
d’apporter une branche sur le nid. Il nous a été facile ensuite lorsqu’elle
s’est perchée sur la branche coudée qui le jouxte de vérifier par la lecture
de sa bague de couleur que c’était bien ‘’02’’.
A
cette époque de l’année, cette vérification était nécessaire car la présence
d’une autre femelle venant rendre visite à ‘’8Z’’, autochtone ou voyageuse
venue du nord en halte migratoire, n’était pas à exclure. Des cas récents
sur d’autres nids nous l’ont montré…
Depuis
qu’elle a été localisée pour la première fois sur la forêt d’Orléans en 2006,
la date à laquelle nous l’avions observée le plus tardivement avant qu’elle
parte en migration était le 7 septembre 2008. Restera-t-elle encore plus
longtemps cette année ?
Quant à ‘’8Z’’, et comme c’est souvent le cas à cette époque, il vient
d’entamer la mue des 8èmes rémiges primaires de chacune de ses ailes (3ème
en partant du bout de l’aile). Son départ n’est donc probablement pas encore
imminent…
Samedi 15 septembre :
‘’02’’ parasitée par… une buse !
Après
une nouvelle absence apparente de trois jours, ‘’02’’ s’est à nouveau mise
en évidence le 10 septembre, et d’une incroyable façon…
C’est
en effet elle que nous avons retrouvée ce jour là vers 16H00, trônant sur la
branche coudée qui jouxte son nid, et criant pour inciter encore ‘’8Z’’,
alors probablement perché à proximité mais invisible, à lui apporter un
poisson…
Peut-être
lasse d’attendre, elle est allée plus tard se mettre en affût dans le chêne
situé à l’extrémité visible de la rive droite vers le fond de l’étang vu de
l’observatoire. Après un premier plongeon infructueux, elle a réussi vers
18H15 à capturer un poisson dans le peu d’eau qui subsiste actuellement dans
cette zone. Malgré la distance importante (environ 500 mètres), nous avons
pu l’observer n’arrivant pas à s’envoler avec cette prise très imposante et
la hissant finalement sur une souche pour commencer à la consommer…
A
peine avait-elle entamé son repas qu’un autre rapace est subitement venu
l’agresser. Peut-être décontenancée et surprise par tant d’audace et par la
rapidité de l’attaque, ‘’02’’ s’est montrée incapable de se défendre et
s’est envolée, abandonnant son butin à son agresseur… Celui-ci, une buse
variable selon la vidéo effectuée avec beaucoup de chance lors de cette
scène de la nature (voir galerie photos), a ensuite disparu très vite dans
la végétation en trainant le poisson au sol…
Nous
connaissions différents cas de parasitisme auxquels sont soumis les
balbuzards de la part d’autres oiseaux, corneilles, goélands, pygargues en
d’autres contrées, etc., mais celui occasionné par une buse variable
devenant en la circonstance momentanément piscivore est probablement peu
fréquent…
Après
cet avatar, ‘’02’’ est allée prendre un bain, puis est venue se sécher sur
un des plus gros piquets de l’étang. C’est à ce moment que ‘’8Z’’ est
apparu, apportant une nouvelle branche sur le nid…
Sa
gorge bien gonflée indiquait qu’une fois de plus en cette fin de saison, il
n’avait apparemment pas éprouvé le besoin de partager un repas pris
probablement plus tôt sous les cris insistants de sa partenaire habituelle…
Depuis,
la femelle ‘’02’’ a encore été observée jusqu’au 13 septembre. Fera-t-elle
une ultime réapparition cette année ?
Quant à ‘’8Z’’, il est toujours bien présent. Aujourd’hui en milieu
d’après-midi, il nous a offert le spectacle d’une pêche réussie dans le fond
de l’étang mais cette fois, au lieu de se mettre en affût sur un perchoir
comme à son habitude lorsqu’il pêche sur place, c’est après une prospection
en vol et plusieurs séances de surplace qu’il a capturé son poisson,
consommé hélas pour nous sur une branche invisible de l’observatoire…
Dimanche 23 septembre :
‘’8Z’’ s’attarde tandis que ‘’7J’’ visite le littoral Andalous…
Grâce
à la bague de couleur qu’il lui avait posée le 27 juin, Rolf Wahl a eu le
plaisir d’apprendre par ses correspondants Espagnols qu’un des trois jeunes
élevés cette année par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ a été observé et identifié le 10
septembre dans le sud de l’Espagne, stationnant en Andalousie dans la zone
marécageuse de l’estuaire du fleuve Odiel.
Il
s’agit de la jeune femelle ‘’7J’’, qui avait pris son premier envol le 10
juillet et avait été observée pour la dernière fois sur l’étang du Ravoir le
13 août. Elle a donc passé sans encombre le premier mois de son indépendance
au cours duquel elle a accompli un périple qui l’a amenée à environ 1500 kms
de son lieu de naissance. On ne sait pour le moment si ce site réputé très
favorable au stationnement des oiseaux migrateurs lui a seulement servi
d’étape avant de repartir vers des régions Africaines plus méridionales, ou
s’il peut devenir son secteur d’hivernage habituel. Le temps où elle
survolait l’étang et se disputait les poissons avec sa sœur ou son frère est
déjà loin…
Sur
le Ravoir, son père ‘’8Z’’ semble comme à son habitude se préparer
tranquillement à un départ en migration assez tardif. Lorsqu’il est visible,
il stationne fréquemment sur un de ses perchoirs favoris des bords de
l’étang, faisant sa toilette en attendant la bonne opportunité pour prélever
sur place sans fatigue de quoi se constituer de bonnes réserves énergétiques
pour son futur voyage. Ce fut le cas encore aujourd’hui en début
d’après-midi, lorsqu’il a plongé directement du gros pin tordu situé à
environ 80 mètres sur la gauche de son nid pour attraper un petit poisson
qu’il est allé consommer sur un autre perchoir plus éloigné.
On
remarque qu’en plus de deux rémiges primaires déjà bien repoussées, il a
également effectué une mue partielle des plumes qui constituent la
couverture de des ailes, car elles présentent actuellement une alternance de
teinte marquée entre brun foncé et brun nettement plus terne…
Quand
à la femelle ‘’02’’, elle est probablement déjà loin de son site de
reproduction car sa dernière observation sur l’étang date toujours du 13
septembre…
La famille semble bien cette fois totalement dissoute…
Mercredi 3 octobre :
souvenir d’une ultime observation…
Le
jour se lève sur l’étang du Ravoir et dans la froidure, un cerf lâche au
loin ses derniers raires après une nuit de brame... Lentement, les nappes de
brouillard s’élèvent et se dissipent, démasquant progressivement le paysage.
Déjà, les foulques barbotent et leurs cris perçants remplissent l’air.
Pépiant avec insistance, un jeune grèbe huppé né tardivement réclame encore
pitance à ses géniteurs. Au faîte d’un grand pin bordant la rive gauche, un
héron cendré côtoie une grande aigrette. Tête rentrée dans les épaules, tous
deux sont immobiles sur leurs longues jambes, comme pétrifiés…
Petit
à petit, les troncs d’arbres morts qui hérissent la surface de l’eau sortent
de la brume. Sur certains, se détachent les corps sombres et raides de
quelques grands cormorans. Plus loin, au sommet de l’un des plus gros,
s’anime une silhouette familière. Le soleil levant à contre-jour la borde
d’une frange brillante. Un balbuzard fait sa toilette…
C’est
dans cette atmosphère automnale que nous avons vu pour la dernière fois
‘’8Z’’, et c’était le 28 septembre…
Depuis,
il est resté invisible lors de nos visites, ce qui laisse supposer que
malgré l’attachement qu’il porte à son site de reproduction, l’irrépressible
pulsion migratoire l’a enfin incité à le quitter…
Après
celui de ‘’02’’, le départ probable de ‘’8Z’’ vers ses quartiers d’hiver
nous invite maintenant à conclure cette rubrique pour l’année 2012…
Espérons
qu’à nouveau, ces deux magnifiques rapaces se retrouveront sur l’étang au
printemps prochain pour une sixième saison de reproduction en commun… et
pour notre plus grand plaisir.
Nous les y attendrons.