8Z PERCHE                                  

                  2010,  une nouvelle saison par Gilles Perrodin.    

                                   Bienvenue pour de nouvelles aventures !

Lundi 22 février : une arrivée exceptionnellement précoce!

 Alors que l'apparition des premiers balbuzards se produit habituellement les tous premiers jours de mars, Rolf Wahl a observé le 22 février un oiseau déjà affairé à réaménager une aire de la forêt d'Orléans.

Il s'agit d'un nid dont nous avions déjà relaté l'an passé la situation particulière car il était resté improductif à cause du non retour de la femelle qui l'occupait auparavant. Seul en tout début de saison, le mâle, qui portait une bague verte patte gauche, était allé rejoindre la femelle du nid le plus proche situé sur un vieux chêne, avant de s'en faire évincer par un autre mâle arrivé tardivement (voir rubrique 2009). Revenu alors sur son nid habituel, il n'avait pu y attirer définitivement une des femelles qui lui avaient rendu visite par la suite. Rappelons qu'en fin de saison, c'est précisément la femelle du nid du vieux chêne qui était venue le rejoindre, assez longtemps après que ses poussins soient morts juste après leur naissance (voir également rubrique 2009).

Apparemment très mobile mais à nouveau observé posé ponctuellement sur le nid le 23, ce balbuzard n'a pas encore pu être identifié, à cause de la distance et des mauvaises conditions d'observation. Les prochains jours nous permettront peut-être de vérifier s'il s'agit de l'un des deux oiseaux précités ou d'un autre individu.

 Espérons qu'avec cette arrivée très précoce, débute le retour du plus grand nombre des oiseaux nicheurs connus…

 On sait déjà hélas que l'un d'eux manquera à l'appel, car un agent de l'ONF l'a découvert fin novembre, mort dans un arbre.

Accroché à une branche d'un chêne, l'hameçon triple d'une forte monture de ligne de pêche entortillée autour d'une des pattes de l'oiseau l'a condamné à mourir suspendu par cette patte. On peut supposer que soit le poisson carnassier qui avait cassé cette ligne, soit celui qui y était accroché pour servir de leurre avait constitué pour le balbuzard une proie affaiblie facile à attraper…

Il s'agissait d'un mâle bagué poussin par Rolf sur la forêt d'Orléans en 2001 et qui était revenu adulte y nicher à partir de 2005. Rolf nous a indiqué que depuis, il avait élevé sur le même nid dans la partie nord de la forêt, mais avec deux femelles différentes, 9 jeunes jusqu'à l'envol, dont deux en 2009. Le suivi effectué sur ce nid l'an passé laisse penser que cet accident fatal a pu avoir lieu en septembre 2009, alors que l'oiseau était sur le point de partir en migration…       

 L'étang du Ravoir n'offrira probablement cette année que peu d'occasions aux balbuzards pour pêcher sur place car il a été vidé fin 2009 pour exploitation piscicole. Il retrouve lentement son niveau habituel et est de nouveau occupé par quelques foulques.

       Après trois années chaotiques, l'année 2010 marquera t'elle la fin d'une série noire sur le  nid visible de l'observatoire?

 Que signifiaient les absences de la femelle "02", qui, après la mort de ses deux jeunes (toujours inexpliquée à ce jour) allait notamment en fin de saison 2009 se faire offrir des poissons par un nouveau jeune mâle sur le nid du vieux chêne? (voir rubrique 2009). N'étaient-elles qu'escapades et reviendra t'elle simplement rejoindre le mâle "8Z" sur son nid du Ravoir ?

 Dans ce cas, arriveront-ils enfin à élever plusieurs jeunes jusqu'à leur émancipation ?...

  

Vendredi 26 février : pour un nid attractif…

Le balbuzard observé par Rolf dès le 22 février occupant l'aire sur laquelle aucune reproduction n'avait été engagée l'an passé à cause du non retour de la femelle est apparemment bien le mâle qui s'y reproduisait auparavant depuis plusieurs années. La présence d'une bague verte sur sa patte gauche a pu en effet être vérifiée malgré les mauvaises conditions d'observation. Cette identification reste quand même à certifier par la lecture du code gravé sur cette bague. En cette période migratoire pendant laquelle beaucoup de balbuzards survolent notre territoire, on ne peut en effet totalement écarter la possibilité qu'un autre oiseau portant une bague verte patte gauche, et ils sont nombreux par exemple chez nos voisins britanniques, ait décidé par coïncidence de s'arrêter sur ce nid.…

Depuis qu'il est arrivé en avant-garde, ce mâle s'active à apporter des branches sur cette aire qu'il semble vouloir rendre encore plus volumineuse… Espérons pour lui que cette année, il arrivera à y attirer définitivement une femelle pour une reproduction effective…

Cette rubrique est principalement consacrée aux balbuzards de l'étang du Ravoir, mais nous avons été amenés à parler de ce nid qui, comme d'autres, est construit au sommet d'un pin tabulaire et ne présente pas de caractère particulier permettant de lui donner une dénomination spécifique. Aussi, pour continuer à l'évoquer facilement, nous l'appellerons dorénavant le nid n° 7, qui correspond à son ordre chronologique de construction dans la forêt d'Orléans depuis que les balbuzards s'y sont installés ou réinstallés pour s'y reproduire (info Rolf Wahl).

Le niveau de l'étang du Ravoir continue à se rétablir et deux ou trois couples de grèbes huppés sont venus se joindre aux foulques pour lui redonner vie avant l'arrivée des balbuzards.  

Lundi 1er mars : un couple déjà reconstitué !

 La précocité des arrivées cette année semble se confirmer car après la première observation par Rolf d'un balbuzard sur son nid le 22 février, il en a observé un deuxième le 27 février sur un autre nid dans la partie ouest de la forêt.

 Aujourd'hui, c'est cette fois un couple déjà reconstitué que nous avons observé sur un troisième nid, dans la partie est de la forêt. Ces oiseaux portant tous les deux une bague orange sur la patte gauche, c'est avec plaisir que nous avons pu les identifier, car il s'agit de la femelle "8V" et du mâle "8R", dont nous avions déjà évoqué les années précédentes les visites qu'ils faisaient juste après leur arrivée sur l'étang du Ravoir. Le mâle était notamment venu y prélever quelques brochets l'an passé dès le 2 mars (voir rubrique 2009).

 En 2009, c'est le 6 mars que la femelle avait été observée ayant déjà rejoint le mâle sur l'aire située à plusieurs kilomètres de l'étang, et ce couple avait vu la naissance de ses trois jeunes dès le 3 mai. Gageons que cette année, ils battront une nouvelle fois ce record de précocité…

 Sur l'étang, le nid visible de l'observatoire a parfaitement résisté à la tempête du 28 février et attend ses occupants. Rappelons qu'en 2009, c'est seulement les 20 et 21 mars que "02" et "8Z" étaient respectivement venus le réoccuper.

  Mardi 2 mars : une femelle apparaît sur le nid n° 7…

 C'est en fin d'après-midi que nous avons observé une femelle en compagnie du mâle qui occupe le nid n° 7 depuis le 22 février (bague verte patte gauche). Elle était occupée à manger un poisson sur le perchoir de ce nid, alors que le mâle s'affairait à le préparer en grattant vigoureusement la partie centrale avec ses griffes.

Une fois le poisson consommé, c'est à une tentative d'accouplement que nous avons assisté, puis le mâle est parti.

 Cette femelle portait une bague orange sur la patte droite, mais elle n'a malheureusement pas pu être lue pour l'identifier. 

Restera-t-elle ? Est-ce un nouvel oiseau ou une femelle d'un autre nid encore seule et venue se faire offrir un poisson par ce valeureux mâle ? Les jours prochains nous le diront probablement…

Samedi 6 mars : toujours le même couple sur le nid n° 7…

 Grâce à la lecture de sa bague, nous savons maintenant que c'est une jeune femelle née en 2006 sur un nid en région Centre qui accompagne depuis le 2 mars le mâle du nid n° 7. A noter que la bague verte de ce mâle a pu également être lue, confirmant qu'il s'agit bien de celui qui y nichait régulièrement par le passé avant le non retour de sa partenaire habituelle en 2009 (voir rubrique 2009).

 Nous avons été surpris d'apprendre par Rolf que l'an passé, cette jeune femelle avait rejoint en Sologne de l'est un jeune mâle sur un nid construit trop tardivement pour qu'ils puissent s'y reproduire. Lors de son retour précoce, c'est peut-être l'absence sur ce nid de son partenaire de l'an passé qui l'a incitée à venir prospecter la forêt d'Orléans située quelques 55 kms plus au nord. Il est possible aussi qu'encore instable, elle soit venue directement en forêt à son retour de migration… 

Nous saurons dans les prochains jours si la consolidation de ce couple se précise, ce que laissent espérer les premières tentatives d'accouplement, avec les apports de proies et de branches par le mâle…

 Attendons aussi le retour de la femelle du nid du vieux chêne, qui avait rejoint en fin de saison 2009 le mâle sur le nid n° 7… 

Pour le moment, avec le passage de nombreuses grues, ce sont surtout les évolutions des buses qui animent le ciel au dessus de l'étang du Ravoir…

Jeudi 11 mars : quel plaisir de revoir "8Z", si tôt de surcroît !

 Vers 14H30, c'est une femelle que nous avons trouvée en train de manger, posée sur le nid visible de l'observatoire. Peu de temps après, c'est un mâle portant un poisson partiellement consommé qui se pose à côté d'elle, puis repart finir sa proie caché à la vue dans un pin. C'est bien plus tard qu'il est allé se percher dans le nouveau pin de la rive gauche qui s'avance le plus vers l'étang, car celui que les oiseaux affectionnaient par le passé a subi cet hiver la loi des tronçonneuses. C'est là que bien éclairé par le soleil malgré une légère brume tenace, il nous a permis de l'identifier sans ambiguïté, sa bague orange patte gauche étant parfaitement visible.

 Quand à la femelle, elle est restée en permanence posée sur le nid, mangeant lentement son poisson. A l'observation du dessin caractéristique très "chargé" du dessus de sa tête et à son plastron très sombre, nous supposons fortement qu'il s'agit de la femelle du nid le plus proche. Elle arrive généralement assez tôt et est une adepte des incursions sur le nid visible de l'observatoire en début de saison, quand aucune autre femelle ne l'a encore investi et que son partenaire habituel n'est pas encore arrivé. Si c'est bien elle, elle ne porte qu'une bague métallique sur la patte droite, ce que nous arriverons peut-être à vérifier prochainement…

 A notre départ en soirée, ce couple probablement temporaire était réuni, immobile sur le nid et semblant récupérer des fatigues d'un long voyage de retour…      

  Sur le nid N° 7, la jeune femelle qui avait rejoint le mâle dès le 2 mars n'y a plus été observée depuis le 8 inclus. Les observateurs du nid de Sologne sur lequel elle avait été localisée l'an passé nous ont indiqué que ce nid était maintenant investi par un couple qui s'affairait déjà à le recharger. Si ces oiseaux peuvent être identifiés avec précision, nous saurons si cette femelle a pu parcourir à nouveau plus de 50 kms pour aller le visiter et y retrouver le mâle qui est peut-être son partenaire de 2009…

 C'est maintenant une femelle qui ne porte qu'une bague métallique sur la patte droite qui stationne sur le nid N° 7 depuis le 9 mars et s'y fait offrir des poissons par le mâle… L'avenir nous dira si cette nouvelle venue peut s'installer définitivement, sachant qu'il s'agit peut-être d'un oiseau dont la reproduction s'était interrompue lors de la couvaison l'an passé sur un nid distant d'environ 17 kilomètres et que de surcroît, ce nid vient d'être détruit par la tempête du 28 février dernier… C'est probablement elle qui avait été observée par Rolf dès le 5 mars, seule et perchée sur un arbre mort près de l'emplacement de son ancien nid…

 A noter également que sur le pylône THT situé en bordure de forêt et dont nous avions évoqué la situation dans la rubrique 2009, un balbuzard était posé aujourd'hui sur la corbeille qui remplace maintenant pour des raisons de sécurité de la ligne l'ancien nid qui était dangereusement imbriqué dans la structure métallique, juste au dessus d'un isolateur supportant un conducteur…

Samedi 13 mars : exit l’étrangère, ‘’02’’ est de retour !

 Hier en début d’après-midi, c’est encore la femelle déjà observée la veille qui arrive sur le nid visible de l’observatoire avec un beau poisson entier qu’elle a peut-être pêché elle-même, car ‘’8Z’’ est alors invisible.

 A peine commence t’elle à manger que quatre corneilles viennent la harceler, espérant probablement la perturber suffisamment pour la faire partir sans la proie qu’elles convoitent. L’une d’elles, plus téméraire que les autres, n’hésite même pas à l’approcher de très près et à venir l’agresser en volant, évitant avec dextérité les coups de bec et d’ailes du rapace excédé.

 Finalement, c’est emportée par son élan en tentant de se jeter sur son agresseur que la femelle balbuzard s’envole, avec son poisson qui pend, encore miraculeusement accroché par une ou deux griffes. Il s’en est fallu de peu que les corvidés parviennent à leur fin…

 Bien plus tard, nous l’avons vue revenir à nouveau sur le nid, avec sa proie partiellement consommée.

 Les photos faites au cours de cet épisode épique montrent que l’oiseau ne porte qu’une bague métallique sur la patte droite, ce qui conforte l’hypothèse qu’il s’agissait probablement de la femelle habituelle du nid le plus proche.

 Elle n’aura pu fréquenter le site que deux jours car aujourd’hui, en milieu d’après-midi, c’est une femelle avec un dessus de tête et un plastron nettement moins sombres que nous trouvons perchée sur la branche coudée près du nid visible de l’observatoire. Rapidement, la lecture de la bague orange qu’elle porte sur la patte droite confirme qu’il s’agit de ‘’02’’, revenue plus tôt que l’an passé rejoindre ‘’8Z’’ sur son territoire.

 Paraissant très motivé, ‘’8Z’’ a concrétisé ces retrouvailles en apportant deux nouvelles branches sur le nid et en venant déjà s’accoupler avec la femelle. 

 Les absences et les pérégrinations de la femelle ‘’02’’ en fin de saison 2009 après la mort de ses deux jeunes (voir rubrique 2009) n’étaient donc qu’anecdotiques et elle a opté pour un retour sur le nid visible de l’observatoire afin de tenter de s’y reproduire une nouvelle fois en partenariat avec ‘’8Z’’.

 Il est réjouissant de voir ce couple à nouveau reformé mais ce n’est pas sans appréhension que nous observerons au stade de l’envol imminent les jeunes qu’il engendrera probablement…

 Sur le nid N°7, c’est une troisième femelle différente qui stationnait aujourd’hui sur le perchoir du nid, tenant dans ses serres un poisson partiellement consommé. 

On peut espérer que celle-ci va rester définitivement car malgré de mauvaises conditions d’observation, plusieurs indices (dessus de tête et plastron très clairs, caractéristiques apparentes des deux bagues qu’elle porte) permettent d’avancer l’hypothèse qu’il s’agit de la femelle du nid du vieux chêne, ce que nous essayerons de vérifier rapidement. Rappelons qu’elle avait rejoint en fin de saison 2009 le mâle sur le nid N°7 après une deuxième année de reproduction catastrophique pour elle sur son nid habituel (voir rubrique 2009).

Mercredi 17 mars : ’’8Z’’ toujours bon pêcheur !          

 Un nouveau cycle de reproduction est donc maintenant bien entamé sur le nid visible de l’observatoire par ‘’02’’ et ‘’8Z’’.

 Comme toujours pendant cette première phase, il se concrétise par le réaménagement de l’aire, auquel participent les deux  oiseaux en y apportant de nouvelles branches cassées dans les arbres voisins, par de fréquentes phases d’accouplement, et par les apports de proies effectués exclusivement par le mâle, sensible aux cris de sollicitation émis avec insistance par la femelle.

 Le mardi 16 vers 16H20, ‘’8Z’’ a montré qu’il n’avait rien perdu de ses capacités à pêcher des proies conséquentes.

 Parti une heure plus tôt sur les sollicitations de ‘’02’’ vers la droite en arrière du nid, il est apparu au dessus des arbres, venant de la direction opposée, visiblement lourdement lesté. Harcelé par une corneille qui lui a fait perdre notablement de l’altitude, et probablement fatigué par l’effort accompli pour rapporter cette proie imposante, il a paru malgré de vigoureux battements d’ailes ne pas arriver à s’élever suffisamment pour revenir sur le nid ou se percher en hauteur. C’est finalement après une longue descente en glissade et apparemment de façon empirique qu’il s’est posé dans l’eau près de la rive de l’étang, un peu sur la droite du nid.

Il a ensuite traîné son poisson et l’a hissé sur une souche d’arbre proche. Peu après avoir commencé à manger sa proie, il n’a pu l’empêcher de glisser et de retomber dans l’eau, ce qui l’a obligé à la hisser à nouveau sur son promontoire.

 Evidemment, deux corneilles sont venues rôder autour de lui pour le ‘’féliciter’’ pour cette belle prise, mais sont reparties bredouilles après avoir évité deux ou trois coups d’ailes du rapace…

 Après s’être bien sustenté tandis que ‘’02’’ criait famine sur le nid, ‘’8Z’’ a décollé apparemment sans trop de difficulté et a apporté la belle partie qui restait du poisson à sa partenaire.

 Ailleurs sur l’étang, deux ou trois couples de grèbes huppés commencent à parader et certaines foulques en sont déjà au stade des accouplements…

 A noter que si un couple de hérons paraît stationner longuement parmi les piquets, le nid sur lequel étaient nés des jeunes l’an dernier a totalement disparu, sans doute balayé par la récente tempête…

Sur le nid N° 7, tous les indices concordent pour déduire que c’est bien l’ancienne femelle du nid du vieux chêne qui est observée depuis le 13 mars en compagnie du mâle, même si le code inscrit sur la bague de couleur vert sombre qu’elle porte sur la patte droite ne peut être lu de loin à cause de son mauvais état.

 Elle semble maintenant bien cantonnée sur le nid N°7 pour s’y reproduire avec ce mâle, mais Rolf a encore observé récemment les deux oiseaux perchés en visite près du nid du vieux chêne…

 Sur le pylône THT situé en bordure de forêt, il a pu être vérifié que c’est un mâle qui est présent depuis le 11mars et qui recharge le panier métallique dans lequel ont été transférées les branches qui constituaient l’ancien nid. Il ne peut être identifié avec certitude, mais cette année encore, il ne porte aucune bague… 

Il a été rejoint le 16 mars par une femelle, dont on ne peut dire pour le moment si elle présente les caractéristiques de celle des années précédentes.

Dimanche 21 mars : ponte très précoce sur le nid de ‘’8V’’ et ‘’8R’’ !

 Ce couple, observé reconstitué dès le 1er mars sur son nid situé à quelques kilomètres de l’étang confirme qu’il est engagé cette année dans un cycle de reproduction exceptionnellement précoce. En effet, le 20 mars, ‘’8V’’ était couchée en position de couveuse, signe d’un début de ponte peut-être déjà effectif ou imminent …

 Sur le nid visible de l’observatoire, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ n’en sont encore logiquement qu’aux préparatifs de cet heureux évènement, qui devrait survenir pour eux dans les tous premiers jours du mois d’avril.

 C’est également à cette période que devrait commencer à pondre la femelle du couple du nid N°7.

 Quand à son ancien nid du vieux chêne, deux mâles semblent être depuis peu en compétition pour se l’approprier. L’un est peut-être celui qui tentait en fin de saison 2009 d’y attirer une partenaire (voir rubrique 2009), mais la bague orange qu’il porte sur la patte droite n’a pu être lue à ce jour.

Samedi 27 mars : situation paraissant un peu confuse sur le nid du vieux chêne…

 Observée depuis le 23 mars, une nouvelle venue portant une bague orange sur la patte droite venait stationner sur le nid du vieux chêne. Elle paraissait intéressée par les parades spectaculaires et les apports de poissons effectués par celui des mâles qui semblait être en passe de se l'approprier…

 Mais voilà que le 26 mars au matin, c'est le couple apparemment engagé dans sa reproduction sur le nid N° 7 que nous retrouvons sur celui du vieux chêne, sans que les nouveaux prétendants se manifestent… S'ensuivront deux accouplements et un apport d'herbe par le mâle avant qu'il parte, probablement incité par les cris de la femelle à aller pêcher. Ce n'est qu'un long moment plus tard qu'elle est elle-même partie, pour stationner à nouveau sur le nid N°7 sur lequel nous l'avons retrouvée…

 Bien qu'elle soit venue cette saison rejoindre le mâle du nid N° 7, cette femelle, née en Allemagne et qui sera âgée de 18 ans cette année (info Rolf Wahl), montre sa tendance à venir aussi fréquenter et encore défendre son ancien nid du vieux chêne, qu'elle occupait auparavant chaque année depuis l'âge précoce de deux ans…

 Sur lequel des deux nids distants seulement de 3 kilomètres va-t-elle pondre ? Nous le saurons bientôt. Espérons toutefois que si c'est sur celui du vieux chêne, le mâle du nid N°7, dont le comportement montre qu'il voudra vraisemblablement continuer à se reproduire avec elle, arrivera cette fois à éviter que se renouvelle le scénario catastrophe de l'an passé, en résistant à une concurrence éventuelle pour un nid qui n'est pas habituel pour lui (voir rubrique 2009)…

 Cet épisode confirme que selon les circonstances et le vécu des oiseaux, la perception de la propriété chez les balbuzards évolue et ne reste pas forcément exclusive à un seul nid, ce que nous avait notamment déjà montré "8Z" en 2007…

 Entre accouplements et approvisionnements en proies, les apports de branches et maintenant d'herbe s'intensifient sur le nid visible de l'observatoire. La femelle "02" devient plus agressive vis-à-vis des corneilles importunes. La ponte approche… 

A noter également que la femelle du nid le plus proche, qui était venue manger des poissons sur le nid visible de l'observatoire les 11 et 12 mars, vient d'être rejointe sur son nid par un mâle, seulement entrevu un court moment. Nous essayerons de vérifier s'il s'agit bien de son partenaire des années précédentes, encore arrivé assez tard comme à son habitude.

Dimanche 4 avril : elles n'ont pas encore pondu…

 Alors que la couvaison est déjà effective sur au moins cinq nids en forêt domaniale d'Orléans (sur les quatorze qui paraissent réellement occupés par un couple formé ou reformé), "02" et sa congénère du nid N° 7 n'ont pas encore commencé à pondre.

 Etant pourtant toutes les deux en compagnie d'un partenaire attitré depuis 22 jours (dès le 13 mars), elles devraient maintenant le faire de façon imminente…

 Il est assez réconfortant de constater que ces tous derniers jours, l'ancienne femelle du nid du vieux chêne semble avoir renoncé à continuer à le défendre et paraît maintenant stationner en permanence sur le nid N° 7…

 De ce fait, son ancien nid est revisité par d'autres oiseaux, ce qui laisse l'espoir de voir un nouveau couple s'y installer de façon pérenne…

Lundi 5 avril : elle a choisi le nid N° 7 !

 Les impressions de ces derniers jours se sont confirmées, car l'ancienne femelle du nid du vieux chêne à finalement commencé à couver sur le nid N° 7. Ce choix paraît accroitre les chances qu'elle puisse cette année réussir à se reproduire sans perturbation liée à un éventuel changement de partenaire en début de période de couvaison…

 A noter également que cette couvaison est aussi maintenant effective sur le nid du pylône THT situé en bordure de forêt d'Orléans.

 Quand à "02", elle stationne longuement sur le nid visible de l'observatoire, mais n'avait pas encore commencé à couver ce jour en soirée…

 Mardi 6 avril : "02" fait maintenant elle aussi partie des couveuses !

 Ce matin, en milieu de matinée, nous l'avons trouvée couchée en position de couveuse, sa tête et une partie de son dos étant seulement visibles.

 Nul doute que "8Z", qui n'a pas manqué d'apporter rapidement une nouvelle touffe d'herbe, la secondera encore avec zèle cette année pendant les 35 à 40 jours que durera cette couvaison… 

A noter que comme les années précédentes, un couple de bergeronnettes grises profite d'une loge offerte sur la gauche du soubassement de l'énorme nid des balbuzards pour y construire le sien. Gracieuses et virevoltantes, elles s'affairaient ce matin dans l'apport d'herbes et de brindilles.

 Mardi 13 avril : couvaison bien établie !

 La couvaison est à ce jour effective sur 12 des 15 nids occupés maintenant par un couple en forêt domaniale d'Orléans.

 Comme l'an passé sur le nid visible de l'observatoire, "02" est efficacement relayée par "8Z", et les œufs restent très peu de temps découverts.

 Les deux oiseaux paraissent très vigilants à cause de la présence d'un couple de corneilles qui à construit un nid en partie sommitale d'un gros pin situé à environ 80 mètres sur la gauche de leur aire, vue de l'observatoire.

 Les affrontements sont fréquents, ce qui donne lieu à de spectaculaires figures acrobatiques en vol…

 La couvaison est également engagée sur le nid de la femelle qui venait consommer ses poissons les 11 et 12 mars sur le nid visible de l'observatoire, avant l'arrivée de "02".

 Quand au nid du vieux chêne, une femelle y stationne longuement depuis qu'il n'est plus  défendu par son ancienne occupante, elle-même accaparée par sa nouvelle couvaison sur le nid N° 7…

 Espérons que le mâle qui lui rend visite depuis peu et qui semble très actif dans la restauration de l'aire, les apports de proies et les tentatives d'accouplement saura se faire accepter pour constituer avec elle un seizième couple reproducteur en forêt d'Orléans cette année…

 La période de couvaison bat donc maintenant son plein et il paraît utile de rappeler que les balbuzards sont très sensibles aux intrusions humaines dans un rayon d'environ 300 mètres autour de leur aire. Dérangés ou se sentant observés, ils s'envolent immédiatement et ne reviendront couver qu'après l'éloignement significatif de l'intrus.

 Il est facile dans ces conditions d'imaginer que les éléments climatiques (froid, chaleur, pluie…) et les prédateurs (corneilles notamment…) auront rapidement raison de la viabilité des œufs ou des poussins nouveau-nés…

 L'attitude responsable de tout admirateur de balbuzards, promeneur ou parfois également photographe, est donc de ne pas s'approcher d'un nid, de renoncer à une aléatoire photo faite de près et de s'éloigner rapidement en cas de dérangement involontaire…

 En venant à l'observatoire de l'étang du Ravoir, il découvrira bien mieux la vie de ces superbes oiseaux  en pleine période de reproduction. 

Mercredi 21 avril : "8Z" est "aux petits soins" pour "02"…

 Ce n'est évidemment pas encore le moment des éclosions et pourtant, une becquée a déjà eu lieu le 20 en soirée sur le nid visible de l'observatoire…

 Ce soir là en effet, alors que "02" couve, "8Z" arrive sur le nid avec un poisson qu'il a déjà consommé partiellement. Il se remet à manger et de façon étonnante, donne plusieurs becquées à la couveuse… Ce spectacle touchant dure plusieurs minutes avant qu'enfin "02" se relève et parte avec le reste de la proie, immédiatement remplacée à l'incubation par ce mâle très attentionné et remarquable.

 Nous avions déjà vu l'an passé "8Z" donner quelques becquées à cette femelle, mais bien plus tard alors que les poussins venaient de naître et qu'il participait parfois aussi à leur nourrissage.

 La couvaison continue donc de façon apparemment très sereine sur le nid visible de l'observatoire, seulement encore de temps en temps ponctuée par les affrontements entre les  deux rapaces et les corneilles, dont on ne sait pour le moment si elles vont réellement tenter de se reproduire sur le nid construit au sommet du gros pin au tronc tordu.

 Les bergeronnettes grises sont probablement aussi en train de couver, car leurs allées et venues sont maintenant très sporadiques autour du gros nid de "02" et "8Z".

 A quelques kilomètres de là, l'espoir de voir se concrétiser une reproduction sur le nid du vieux chêne demeure, mais elle vient de subir un nouveau contretemps. En effet, la femelle porteuse d'une bague orange qui semblait s'y être bien installée depuis environ 15 jours vient d'être remplacée par une autre femelle qui ne porte  aucune bague…

 Il reste à vérifier que le mâle, qui porte toujours une bague orange sur la patte droite, est bien le même jeune individu âgé de 4 ans identifié précédemment. 

Cet épisode illustre une nouvelle fois la complexité du comportement et l'instabilité des balbuzards en période prénuptiale (compétition et dominance entre individus du même sexe, acceptation d'un partenaire et choix d'un site de reproduction par les femelles, etc.)…

Mardi 27 avril : première (s) naissance (s) très précoce (s) en forêt domaniale d'Orléans !

 C'est en effet avec environ 5 jours d'avance par rapport à l'an passé qu'un des tous premiers nourrissages a été observé aujourd'hui sur l'aire de "8V" et "8R", indiquant qu'ils ont déjà à minima un poussin capable d'être alimenté.

 Déjà l'an passé, ce couple formé depuis 2006 avait été le premier à se reproduire en forêt d'Orléans, et avait élevé trois magnifiques jeunes.

 Nés tous les deux en 2002 en région Centre, "8V" et "8R" paraissent constituer maintenant un couple reproducteur très mâture et semblent très solidaires.

 Une preuve nous en a été apportée le 25 avril par une scène touchante qui doit être assez rare.par son intensité et sa durée. Arrivant en effet sur le nid avec un poisson entamé, "8R" en a alimenté en totalité "8V" qui s'était relevée de sa couvaison, en lui donnant une becquée de 20 mn aussi énergique qu'efficace. A aucun moment elle n'a saisi la proie pour partir s'en nourrir elle-même, comme le font généralement les femelles durant cette période...

 Une fois rassasiée, "8V" est partie se percher dans un pin proche, et "8R" l'a aussitôt remplacée à la couvaison.

 Espérons que cet heureux évènement particulièrement précoce annonce une année très prolifique pour nos Balbuzards continentaux…

Jeudi 6 mai : nouvelles naissances en forêt d'Orléans !

 En ces premiers jours de mai et après "8V" et "8R", deux autres couples de la forêt domaniale distribuent déjà les premières becquées à leur (s) jeune (s).

 Sur le nid visible de l'observatoire, "02" et "8Z" continuent à se relayer assidûment à la couvaison et dans environ une semaine, comme d'ailleurs à peu près dans le même temps leurs congénères du nid N° 7 et ceux du pylône THT, ils devraient eux aussi voir naître leur premier poussin.

 Sur le nid du vieux chêne par contre, la consolidation du nouveau couple qui paraît s'y installer semble prendre du temps et aucune couvaison n'y est à ce jour commencée…

 Pour le moment, seul un nid de grèbes huppés, sur lequel la couvaison à commencé, est visible à travers les piquets au fond de l'étang du Ravoir.

 Le silence et le calme qui régnaient en soirée du 29 avril ont probablement favorisé la visite d'un élégant brocard, apparu discrètement près de la rive de l'étang, juste devant l'observatoire.

 Il est resté un bon moment dans les repousses d'arbres qu'il broutait, à peine visible. Rentré ensuite dans le sous bois sur la gauche de l'abri, il est réapparu peu après devant son entrée.

 A peine intrigué par instants par la forme accroupie et les déclenchements de l'appareil photo qui le fixaient dans la pénombre de l'observatoire, il a pris son temps pour brouter les pissenlits poussant au bord de la clairière d'accès, puis s'est éloigné tranquillement dans le chemin… 

     Vendredi 7 mai : début de couvaison sur le nid du vieux chêne, enfin…

 Alors qu'un quatrième couple commence à nourrir sa nichée en forêt domaniale d'Orléans, la couvaison vient seulement de commencer sur le nid du vieux chêne.

 Rappelons que depuis le début de saison, ce nid a été visité par plusieurs oiseaux, et que la femelle qui l'occupait les années précédentes avait apparemment persisté à venir le défendre jusque peu de temps avant qu'elle commence elle-même à pondre le 5 avril sur le nid N°7.

 Depuis, et après qu'elle ait supplanté vers le 18 avril une congénère portant une bague orange sur la patte gauche, c'est une femelle non baguée qui stationne sur le nid du vieux chêne et qui vient de commencer à pondre.

 D'âge et d'origine inconnue, elle a pour partenaire le jeune mâle âgé de 4 ans porteur d'une bague orange sur la patte droite occupant le site depuis environ un mois. 

Espérons que ce couple nouvellement constitué mènera à bien cette tentative de reproduction presque tardive…

   Vendredi 14 mai :  L'attente récompensée

   Quel  plaisir de voir  en début d'après midi 8Z apporter un poisson.  Aussitôt 02 se lève et se positionne à son côté. Elle  commence à manger pendant que le mâle fait la sentinelle. Lorsqu'elle réussit à arracher un petit morceau tendre, elle s’incline lentement vers le fond du nid pour donner la becquée. Ceci se fait une, deux ou trois fois au maximum, pour le nouveau né. Après ce nourrissage sur le nid, le mâle s'envole se percher avec le reste du  poisson, dans le groupe de quatre Pins, face à l’Observatoire. Il termine son repas,  se repose un moment avant  de descendre sur la rive,  nettoyer ses pattes et se rafraîchir. 
 Patience encore pour connaitre le nombre de jeunes....  Le couple de grèbe huppé couve maintenant assidûment sur l'étang. Le transport des  jeunes poussins sur le dos, spécifique à cet oiseau, sera peut être  prochainement une attraction supplémentaire de ce site passionnant.

Lundi  17 mai : week-end riche en naissances…

 A peu près dans le même temps que "02" et "8Z", les occupants du nid N° 7 et ceux du nid sur le pylône THT ont vu naitre leur premier poussin.

 Trois autres couples de la forêt domaniale d'Orléans ont rejoint le groupe des adultes nourriciers au cours du long week-end de l'Ascension, ce qui porte actuellement à onze le nombre de nids berceaux d'une couvaison réussie, celui du pylône inclus.

 Cette couvaison se poursuit sur cinq autres nids, dont celui du vieux chêne, mais elle s'est  malheureusement interrompue avant son terme sur le seizième nid occupé dans la forêt domaniale.

 De nombreuses heures d'observations permettent de déduire que c'est l'arrivée très tardive du mâle qui occupait ce nid l'an passé et son comportement qui sont les causes probables de cet échec.

 Ayant été précédé depuis environ trois semaines par un jeune mâle de quatre ans qui s'était normalement accouplé avec son ancienne femelle, il a réussi, après plusieurs jours passés en concurrence avec ce rival, à l'évincer et à reconquérir son nid. Malheureusement, la couvaison était déjà commencée depuis plusieurs jours et il a refusé d'y apporter sa contribution.

 Malgré les nombreuses perturbations engendrées tout d'abord par les conflits entre ces deux prétendants à la propriété du nid, puis par les nombreuses tentatives d'accouplement infructueuses de son ancien mâle visiblement décalé dans son processus de reproduction, la femelle a tenté quand même d'assumer seule l'incubation de ses œufs.

 Ayant été par la suite apparemment assez peu nourrie par son partenaire frustré qui semblait s'absenter très longuement, elle vient finalement de renoncer après plus d'un mois d'une couvaison en solo vouée à l'échec et harassante pour elle.

 Elle trône souvent maintenant sur le perchoir du nid, paraissant en petite forme physique et quémandant sans relâche des poissons que le mâle paraît toujours lui apporter avec assez de parcimonie…

 On sait maintenant que "8V" et "8R", qui forment le couple le plus précoce de la forêt, élèvent trois jeunes. Agés de presque trois semaines, ils sont à présent bien visibles quand ils se déplacent ou se dressent sur leur nid.

 Sur le nid visible de l'observatoire, "02" continue à protéger et réchauffer ses poussins, entre deux becquées et quelques vols d'attaques virulentes vis-à-vis des corneilles quand elles s'approchent trop près de son nid. On peut noter que peut-être à cause de l'agressivité des balbuzards, les corvidés ont apparemment renoncé à se reproduire dans le nid qu'ils avaient  construit en partie sommitale d'un gros pin tordu situé à environ 80 mètres sur la gauche du nid des rapaces.

Lundi 24 mai : combien sont-ils ?

 Il faut attendre encore quelques jours pour voir se dresser au dessus du nid la tête du (ou des) poussins élevés par "02" et "8Z". De plus, les adultes s'ingénient à ce stade de la reproduction à renforcer la hauteur du rempart de protection que constituent pour leurs petits les branches périphériques du dessus de l'aire, ce qui retardera encore un peu cette observation.

 A la façon dont la femelle donne ses becquées, ont peut actuellement seulement supposer qu'elle nourrit à minima deux jeunes…

 Stoïquement, elle les protège des rayons du soleil, déjà très ardent ces derniers jours.

Bec entrouvert pour lutter elle-même contre la chaleur, elle présente son dos à l'astre et suit sa rotation, offrant ainsi une ombre salvatrice à ses poussins recroquevillés sous son corps.

 Leur croissance doit être bonne car "8Z" paraît toujours aussi efficace dans l'approvisionnement en proies. Le 20 mai par exemple, deux apports de poisson se sont succédés en début d'après-midi à une heure d'intervalle… Un éventuel excédent reste alors sur le nid pour un prochain nourrissage.

 Près de la rive de l'étang, le couple de grèges huppés qui a construit son nid sur une souche à droite de l'observatoire continue à couver assidument. Trois œufs ont été aperçus ce jour lors d'une relève.

 Encore plus près, c'est un couple de foulques qui s'affaire actuellement à l'apport d'herbes, également sur une souche émergeante.

Espérons que les orages annoncés prochainement ne feront pas monter significativement le niveau de l'étang, réduisant ainsi leurs efforts à néant comme ce fut le cas l'an passé pour certains de ces oiseaux.

 A noter également que depuis plusieurs jours, quelques canards fuligules Milouin et Morillon en plumage nuptial se font admirer sur l'étang.

Vendredi 28 mai : ils sont au moins deux !

 Des mouvements sporadiques sont maintenant détectables à travers les branches périphériques supérieures du nid visible de l'observatoire et aujourd'hui, en début d'après-midi, ce sont deux petites têtes qui ont pu être observées se dressant simultanément.

 Réclamant la becquée, les jeunes ont été nourris peu après par "02", avec un poisson resté à disposition sur l'aire. Il s'est confirmé que ce nourrissage concernait bien deux jeunes. La présence d'un troisième n'ayant pas participé à cette distribution de nourriture est toutefois possible et constituerait une future agréable surprise…

 Toujours aussi vigilante, la femelle reste en permanence près de ses poussins, souvent postée sur le bord du nid, dos au soleil.

 Entre deux apports de poissons, "8Z" apporte parfois une branche sur l'aire, et se repose sur un de ses perchoirs favoris autour de l'étang.

 A distance du couple voisin de grèbes huppés, le couple de foulques commence maintenant à couver sur le nid construit sur une souche située près de la rive de l'étang, juste devant l'observatoire.  

Après l'avoir poursuivie rapidement pour un accouplement sur une autre souche, le mâle est venu remplacer la femelle pour couver. Avant de se coucher, il a lissé les plumes de son ventre, probablement pour en éliminer les gouttelettes d'eau et ne pas mouiller l'œuf ou les œufs déjà pondu (s).

Mercredi 2 juin : bonne surprise, ils sont trois !

 En milieu d'après-midi aujourd'hui, et alors que deux petites têtes étaient parfaitement visibles sur la gauche de son nid, la femelle "02" s'est mise à donner la becquée à un troisième poussin, à peine aperçu sur la droite de l'aire.

 Peut-être déjà bien nourris d'une précédente becquée, les deux autres jeunes n'ont pas cherché à bénéficier de ce nourrissage.

 Peu après, le mâle "8Z", qui se reposait sur un de ses perchoirs habituels, est venu nous gratifier du spectacle d'un bain pris avec énergie près de la rive gauche opposée à l'observatoire.

 A noter que sur le nid N° 7, trois jeunes ont été également récemment observés simultanément.

 En forêt domaniale d'Orléans, 12 autres nids contiennent aussi des jeunes, alors que la couvaison se poursuit sur celui du vieux chêne.

 Sur l'étang du Ravoir, un poussin est déjà né sur le nid de grèbes huppés situé sur la droite de l'observatoire.

 Tout d'abord, c'est une petite tête rayée de noir et blanc qui a été visible, sortant par instants des plumes du dos de l'adulte couché sur le nid.

 Lorsque celui-ci s'est relevé un peu plus tard, le poussin avait rejoint les trois œufs visibles non encore éclos. A ce moment et encore maladroit, il a malheureusement glissé de son nid et est tombé à l'eau.  

Déjà apte à nager, ce n'est qu'après plusieurs tentatives qu'il a réussi péniblement, minuscule, à escalader la souche et à reprendre sa place dans le plumage protecteur de l'adulte, resté apparemment indifférent à ses difficultés…

Mardi 8 juin : spectacle familial gratifiant…

 A l'évidence très bien alimentés, les trois jeunes grossissent et sont maintenant bien visibles quand ils se dressent ou s'approchent des bords du nid, notamment en reculant pour éjecter leurs fientes.

 Peut-être pour leur éviter à ce moment de basculer dans le vide, la femelle "02" s'active fréquemment et avec énergie à réorganiser les branches qui constituent un rempart de protection en périphérie du nid. Elle le renforce même souvent par de nouveaux apports…

 Il est amusant d'observer que probablement par mimétisme, les jeunes eux-mêmes s'essayent  déjà à déplacer quelques menues branches.

 Toujours très vigilante, "02" reste la plupart du temps à côté de ses petits, mais se permet maintenant quelques courtes absences, notamment quand le mâle est présent, pour aller se dégourdir les ailes ou se rafraîchir et s'abreuver rapidement près d'une rive de l'étang.

 Toujours aussi efficace à la pêche et dévoué à sa progéniture, le mâle "8Z" apporte le plus souvent maintenant de belles proies entières sur le nid. Perché à distance, il attend ensuite que "02" ait fini de donner la becquée pour revenir récupérer ce qui reste du poisson et manger à son tour.

 A noter que les bergeronnettes grises ne se manifestent plus depuis longtemps autour de l'aire des balbuzards. Il est possible qu'un incident ou une prédation ait interrompu la reproduction qu'elles avaient à l'évidence entamée début avril dans une loge à l'intérieur du nid des rapaces… 

Finalement, le couple de grèbes huppés qui couvait sur une souche à droite de l'observatoire a vu naître, ou survivre, deux poussins. On les voit fréquemment maintenant, juchés sur le dos d'un adulte, se faire nourrir par l'autre qu'ils sollicitent par des pépiements incessants.

Mercredi 16 juin : ‘’8Z’’ très sollicité…

 Avec trois jeunes en pleine croissance et la femelle ‘’02’’ à nourrir, le mâle ‘’8Z’’ est contraint de partir assez fréquemment pêcher. Toutefois, sa capacité à attraper de beaux poissons lui permet souvent de bien ‘’rentabiliser’’ ses expéditions et d’assurer avec efficacité son rôle de pourvoyeur de proies…

 Ce fut notamment le cas le dimanche 13 juin quand, vers 14H00, et pratiquement sans aucun battement d’ailes, il a d’abord pris longuement de l’altitude au dessus du site, utilisant avec efficacité les ascendances d’air chaud. Déclenchant ensuite une longue descente glissée pour se diriger apparemment vers la Loire, il est revenu quarante minutes plus tard, lourdement lesté d’une carpe qu’il a commencé à consommer dans un pin proche du nid. Ayant souvent du mal à stabiliser cette imposante proie sur la branche morte qui lui servait de perchoir (voir vidéo faite en digiscopie), il en a prélevé sa part avant de l’apporter une heure plus tard sur le nid, garantissant ainsi un ou plusieurs substantiel (s) repas à sa progéniture et à ‘’02’’.

 Ce n’est ensuite qu’en soirée qu’il est à nouveau reparti pêcher.

 Les trois jeunes grossissent donc rapidement et sont maintenant bien visibles au hasard de leurs mouvements et déplacements sur le nid, que leurs ailes déjà très longues rendent maladroits.

 Les plumes du dessus de leur corps et de leurs ailes brunissent. On y discerne déjà les lisérés clairs qui les bordent, caractéristique propre aux juvéniles.

 Très protectrice, la femelle ‘’02’’ ne les quitte que rarement, et seulement pour se toiletter rapidement dans un pin proche ou pour effectuer de temps en temps un nouvel apport de branche ou d’herbe sur son nid.

 Sur le nid du vieux chêne, la couvaison qui avait commencé tardivement vient de se concrétiser par la naissance d’un ou plusieurs poussin (s), ce qui porte à quinze le nombre de nids connus sur lesquels la reproduction paraît se dérouler cette année normalement en forêt domaniale d’Orléans. 

D’apparitions assez rares habituellement sur l’étang du Ravoir, deux couples de grèbes castagneux y font entendre depuis quelques temps les trilles de cris aigus qui les caractérisent. L’un d’eux est même en train de construire un nid d’herbes parmi les piquets, assez loin devant l’observatoire. Espérons que ces jolies petites boules de plumes flottantes vont persévérer et arriveront à mener à bien une reproduction…

Samedi 19 juin : un balbuzard juvénile déjà volant en forêt domaniale d’Orléans!

 Environ 53 jours après la détection d’un des tous premiers nourrissages sur le nid de ‘’8R’’ et ‘’8V’’, deux observatrices passionnées nous ont indiqué avoir observé ce jour en matinée un des trois jeunes élevés très précocement par ce couple déjà perché dans un pin proche de celui qui porte le nid.

 Les deux autres jeunes de la fratrie, bagués comme lui il y une dizaine de jours par Rolf Wahl, devraient rapidement l’imiter.

 Sur l’étang du Ravoir, à notre arrivée cet après-midi vers 15H00, le mâle ‘’8Z’’ ne paraissait pas très sensible aux cris de sollicitation d’apport de nourriture que poussait sur le nid la femelle ‘’02’’. A sa gorge bien gonflée, on voyait qu’il avait dû prendre une bonne part du précédent poisson apporté. Il semblait reprendre des forces, perché dans le gros pin tordu situé sur la gauche du nid, se toilettant de temps en temps.

 Ce n’est qu’à 16H15, après s’être ‘’allégé’’ trois fois en aspergeant copieusement les branches situées derrière lui, qu’il s’est décidé à partir, encore une fois apparemment en direction de la Loire.

 Il n’est revenu qu’à 19H00, lesté d’un poisson de taille moyenne qu’il a déposé entier sur le nid. A noter que le débit et la turbidité du grand fleuve ont rapidement augmenté ces derniers jours à cause des fortes pluies, ce qui explique peut-être son apparente longue quête d’une proie…

 Pendant son absence, ‘’02’’ s’est évertuée à entretenir le nid, en apportant deux branches et deux touffes d’herbe.

 Sur les deux poussins qu’avait vu naître le couple de grèbes huppés sur le nid situé sur la droite de l’observatoire, un seul a visiblement survécu. Il a déjà bien grossi et on peut le voir  de temps en temps passer en nageant derrière un adulte, auquel il sollicite de la nourriture en pépiant longuement. 

A cause des pluies, le niveau de l’étang s’est un peu élevé, ce qui semble avoir interrompu les velléités de reproduction du couple de grèbes castagneux, dont le nid en construction est maintenant à la limite de l’immersion. Ils sont restés invisibles pendant notre présence…

Samedi 26 juin : il fait chaud sur le nid !

 Alors que les jeunes élevés par ‘’8R ‘’ et ‘’8V’’ sont maintenant tous les trois volants depuis plusieurs jours, ceux de ‘’02’’ et ‘’8Z’’ continuent leur croissance sous un soleil redevenu ardent ces derniers jours.

 Ils sont déjà âgés d’environ six semaines et leur plumage est maintenant suffisamment  élaboré pour les protéger de la pluie et des rayons du soleil. Aux heures les plus chaudes de la journée et comme les adultes, ils ouvrent de surcroît le bec pour mieux lutter contre l’élévation de température corporelle.

 Bien souvent, un seul arrive à bénéficier de l’ombre que leur mère tente encore avec abnégation de leur prodiguer, ailes semi-écartées et dos au soleil…

 Elle est toujours très présente et protectrice, mais s’autorise néanmoins à nouveau des séances de baignade près de la rive gauche de l’étang, en face de l’observatoire. Ne perdant probablement pas de vue le nid pendant ses ablutions, elle revient rapidement se sécher ensuite près de sa progéniture.

 Quand à ‘’8Z’’, il continue à assurer sans faillir l’apport de belles proies, entre deux périodes de repos bien mérité…

 D’âge à peu près équivalent à celui de leurs congénères de l’étang du Ravoir, trois beaux jeunes grossissent également sur le nid n° 7.

 A noter qu’il a pu être vérifié récemment grâce à la lecture de sa bague que la femelle qui avait été observée en compagnie du mâle sur ce nid n° 7 du 2 au 8 mars était bien celle qui avait rejoint l’an dernier un autre jeune mâle sur un nid en Sologne de l’est (voir infos du 2 au 11 mars). Elle élève actuellement un seul jeune sur ce nid solognot, en partenariat avec ce même jeune mâle qu’elle a retrouvé après sa visite en forêt d’Orléans.

 Cette vérification confirme que la mobilité de certains oiseaux peut être importante quand ils sont encore sans partenaire à leur retour de migration. Par le passé, d’autres observations ont mis en évidence que ces champions de l’endurance en vol peuvent également parcourir facilement de longues distances tout au long de la saison de reproduction, quand ils sont en recherche d’un site et (ou) d’un partenaire de reproduction…

 Sur l’étang du Ravoir, le couple de foulques qui couvait près de la rive juste devant l’observatoire élève maintenant deux poussins. Ils suivent en nageant les adultes pour se faire nourrir, entre deux périodes de repos qu’ils passent couchés soit sur leur nid de naissance, soit sur une autre souche proche de la rive.

 Fait probablement très rarement ou jamais observé sur l’étang, une cane de Fuligule Milouin a été aperçue à différentes reprises avec plusieurs petits canetons qui apparaissaient dans les herbes bordant la rive gauche opposée en face de l’observatoire.

A noter également que les récentes montées de niveau de l’étang ont eu raison de l’ébauche de nid qu’un couple de grèbes castagneux avait construite loin au milieu des piquets en face de l’observatoire…

Lundi 28 juin : ils sont individualisés !

 Comme six autres congénères aujourd’hui, dont ceux du nid N° 7, les trois jeunes du nid visible de l’observatoire ont été équipés ce matin par Rolf Wahl de deux bagues d’identification.

 En plus de la bague métallique fournie par le C.R.B.P.O (Centre de recherche sur la biologie des populations d’oiseaux), Rolf leur a posé comme d’habitude une bague en PVC de couleur orange, gravée en noir d’un code spécifique à deux caractères. Il a ensuite mesuré la longueur de leur aile pliée, celle de leur bec (de la cire jusqu’à son extrémité), avant de les peser.

 45 jours après l’observation sur le nid des tous premiers nourrissages, ces trois jeunes oiseaux étaient  magnifiques et paraissaient bien alimentés, ce qui n’est pas surprenant quand on connaît l’efficacité de ‘’8Z’’ en tant que mâle nourricier…

 A ce stade et compte tenu des caractéristiques morphologiques constatées lors de cette séance de baguage, on peut seulement supposer que ‘’2B’’ (aile pliée de 388 mm, bec de 32 mm et poids de 1,780 Kg), et ‘’2D’’ (aile pliée de 383 mm, bec de 31 mm, et poids de 1,860 Kg) sont des femelles. ‘’2C’’ (aile pliée de 340 mm, bec de 28 mm, et poids de 1,620 Kg), paraît être un mâle.

 Il sera peut-être possible dans quelques jours de confirmer ces premières hypothèses, notamment quand les caractéristiques de leur plumage seront encore mieux affirmées.

 Il ne leur reste plus maintenant qu’à se préparer à l’envol. Espérons qu’il sera cette année effectif d’ici une dizaine de jours pour le premier d’entre eux…

 Evidemment présente à l’arrivée de l’équipe de baguage, la femelle ‘’02’’ a longtemps volé au dessus du site en poussant des cris d’alarme, avant d’aller se percher dans un arbre mort situé sur la rive de l’étang opposée à celle du nid, puis de revenir plus tard ponctuellement près de ses jeunes sur le nid.

 Précisons qu’à ce stade, ils sont déjà habitués à ce que leur mère s’absente du nid, ce qu’elle fait de plus en plus longtemps car ils ne nécessitent plus une protection rapprochée, et peut-être aussi pour accélérer leur émancipation.

 Quand à ‘’8Z’’, il n’est apparu qu’en dernière partie d’intervention. Assez peu téméraire, il a quand même esquissé quelques vols en piqué pour essayer d’impressionner le grimpeur, mais sans oser s’en approcher de très près… Il a fini lui aussi par aller se percher au sommet d’un pin cassé sur la rive opposée pour attendre le départ de l’équipe de baguage.

Jeudi 1er juillet : préparation à l’envol …

 La chaleur est accablante mais elle n’empêche pas les jeunes du nid visible de l’observatoire de faire quelques exercices de battements d’ailes, face au vent quand il souffle assez fort. Leurs mouvements sont encore un peu désordonnés et manquent de puissance pour les faire s’élever au dessus du nid, mais ils amorcent déjà quelques petits sauts sur place.

 Entre ces exercices, ils attendent, bec ouvert sous le soleil, les apports de proies que ‘’02’’ continue à leur distribuer elle-même.

 Visiblement bien nourris, ils sont restés silencieux lorsque ‘’8Z’’ a apporté un nouveau poisson ce jour à 17H30. L’un d’eux n’a même pas participé à la becquée donnée ensuite par la femelle.

 Sur certains autres nids, des jeunes d’âge à peu près équivalent passent maintenant beaucoup de temps à crier pour quémander une nourriture probablement dispensée avec moins de générosité et régularité par des mâles nourriciers jeunes ou moins zélés…

 Mauvaise nouvelle par ailleurs émanant du nid du vieux chêne, sur lequel l’élevage d’une nichée débutée tardivement s’est probablement interrompu de façon tragique.

 Non visité depuis quelques temps, ce nid, sur lequel un nourrissage de jeune (s) avait encore été constaté le 18 juin, était visiblement désert aujourd’hui en deuxième partie d’après-midi sous un soleil particulièrement ardent. Seule la femelle a pu être observée plus tard en soirée, mais elle est restée perchée dans un arbre sans venir sur le nid, comportement inconcevable si des jeunes d’une quinzaine de jours y avaient été présents encore vivants… 

Rien ne permet pour le moment de déterminer qu’elle est la cause de cet échec (prédation, dérangement (s), disparition du mâle, mortalité du ou des jeunes, etc…). Des investigations seront menées dans les jours prochains, notamment pour vérifier si le mâle est encore présent sur ce site qui en a déjà vu par le passé plusieurs disparaître en pleine période de reproduction…

Vendredi 9 juillet : premiers envols !

 Ils nous paraissaient prêts à le faire depuis deux ou trois jours mais c’est seulement aujourd’hui que deux des jeunes élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ ont pris leur premier envol, 56 jours après l’observation des tous premiers nourrissages.  

 Peu après que la femelle ‘’02’’ soit venue chercher sur le nid un poisson à moitié consommé, c’est tout d’abord ‘’2D’’ qui s‘est élancé à midi pour aller la rejoindre et se percher près d’elle dans le gros pin au tronc tortueux situé à environ 80 mètres sur la gauche de l’aire.

 C’est a à 16H20 que ‘’2B’’ l’a imité, s’élançant de l’extrémité basse de la branche jouxtant la partie supérieure gauche du nid, et sur laquelle il était progressivement descendu.

 Après ce premier vol, ces jeunes oiseaux ont réitéré l’expérience, revenant sur le nid et en repartant plusieurs fois, tout en commençant à se percher avec assez peu d’assurance dans les pins proches.

 Leur belle taille et quelques taches brunes qui sont maintenant visibles sur leurs flancs quand ils ouvrent les ailes rendent de plus en plus crédible l’attribution du sexe féminin à ces deux juvéniles ‘’2B’’ et ‘’2D’’.

 Quand au troisième, ‘’2C’’, plus petit et d’un blanc presque immaculé sur le ventre, les flancs et sur la partie inférieure du dessous de l’aile, il se confirme aussi qu’il s’agit probablement d’un oiseau de sexe masculin. Comme il paraît également prêt pour un premier envol, nous espérons le voir très rapidement évoluer dans les airs avec les autres membres de la famille…

 En ces période de pré-envol et d’envol, ‘’8Z’’ parait continuer à assurer avec constance l’apport de proies. Les trois juvéniles sont la plupart du temps silencieux, et on les a observés fréquemment ces derniers jours mangeant de temps en temps seuls des poissons restés sur le nid. Cela n’empêche pas chacun des deux adultes de leur donner encore par moments la becquée…

 Suivis des yeux par les juvéniles et peut-être à titre éducatif, ‘’02’’ et ‘’8Z’’ persistent à apporter sur le nid de nombreuses branches, et même encore des touffes d’herbe dont l’utilité peut paraître maintenant incertaine…

 On a pu noter par ailleurs ces derniers jours de nombreuses intrusions sur le site de balbuzards étrangers, ce qui provoque à chaque fois une réaction très vive de ‘’02‘’, qui arrive aussitôt sur le nid pour y pousser des cris stridents en agitant frénétiquement les ailes. Quand il est présent, ‘’8Z’’ vient lui prêter ‘’ailes fortes’’, se chargeant de raccompagner en vol le ou les intrus hors de son territoire.

 Sur l’étang, un couple de foulques construit un nouveau nid assez loin en face de l’observatoire au milieu des piquets, alors qu’un autre est fréquemment observé en train de nourrir trois jeunes encore petits qui suivent les adultes en pépiant vigoureusement.

 Après la cane de fuligule Milouin observée le 26 juin en compagnie de quelques canetons, c’est une femelle de Fuligule Morillon qui évoluait récemment dans les herbes devant l’observatoire, accompagnée de deux canetons nouveaux nés très sombres.

Dimanche 11 juillet : quel plaisir de voir les trois jeunes voler de concert !

 Ca n’était pas arrivé depuis l’année 2006, et compte tenu des tristes évènements survenus l’an passé et en 2008, c’est avec soulagement que nous voyons maintenant trois jeunes voler et  évoluer ensemble autour du nid visible de l’observatoire.

 C’est en effet ce jour vers 11H30 que ‘’2C’’ s’est élancé du nid pour son tout premier vol, rejoignant ainsi les autres membres de sa famille dans leurs évolutions aériennes.

 Encore longtemps approvisionnés en poissons sur le nid en principe principalement par ‘’8Z’’, les trois jeunes vont d’abord progresser dans la maîtrise du vol, avant de commencer à essayer eux-mêmes de pêcher.  

Les visiteurs venant à l’observatoire pourront donc continuer à les observer jusqu’à ce qu’ils acquièrent leur autonomie totale, d’ici environ un mois à un mois et demi. Ils quitteront alors le site, qui sera ensuite probablement encore occupé et défendu un certain temps par les adultes, si l’on s’en réfère à leurs dates supposées de départ des lieux les années précédentes…

Vendredi 16 juillet : prise de contact avec l’onde …

 Les trois jeunes prennent de l’assurance dans leurs évolutions aériennes. Leurs vols au dessus de l’étang durent plus longtemps et les emmènent parfois à plus grande distance du nid.

 L’appréciation de la capacité de certaines branches ramifiées à les supporter laisse encore à désirer et quelques ‘’perchages’’ sont encore un peu imprécis, mais ils se posent déjà au sommet de deux ou trois gros piquets, en face de l’observatoire.

 Contrairement à bon nombre de leurs congénères nés en forêt, ces trois jeunes oiseaux bénéficient de la présence d’un étang sur leur lieu de naissance, ce qui permet déjà à au moins deux d’entre eux d’assouvir leur attrait pour l’élément liquide.

 En effet, dès le 13 juillet, soit seulement quatre jours après son premier envol, ‘’2D’’ effectuait déjà plusieurs passages en rasant la surface de l’étang près de la rive devant le nid, ponctuant ces vols de quelques arrêts pour se poser dans l’eau, ailes écartées, et redécollant presqu’aussitôt face au vent.

 Aujourd’hui c’est ‘’2B’’ qui nous a gratifié d’un spectacle identique en face de l’observatoire, répétant plusieurs fois et avec plus de conviction ces exercices qui font probablement office d’ablutions rafraîchissantes, mais peut-être aussi déjà de simulacres de plongeons…

 Quand à ‘’2C’’, le dernier à  avoir pris son envol, il semble pour le moment surtout enclin à guetter longuement sur le nid les apports de proies que ‘’8Z’’ continue à effectuer avec constance…

 Par ailleurs, il a pu être vérifié que le mâle qui avait entrepris tardivement une reproduction sur le nid du vieux chêne est toujours présent (bague orange patte droite lue sans ambiguïté), et qu’il continue à approvisionner la femelle en poissons. La cause de l’échec (dérangement prolongé en période de très fortes chaleurs, prédation, etc…) constaté sur ce nid le 1er juillet, soit environ quinze jours après l’observation des tous premiers nourrissages de poussin (s), restera donc probablement indéterminée…

Vendredi 23 juillet : toujours un pour crier…

 A tour de rôle ou de concert, les trois jeunes se font souvent entendre par de longues séries de cris, manifestant ainsi leur insatiable appétit. ‘’8Z’’ continue pourtant à apporter régulièrement des poissons mais à chaque fois, son apparition déclenche un redoublement de ces cris et l’arrivée du commando d’affamés sur le nid.

 Rapidement l’un d’eux s’approprie la proie, qu’il protège de ses ailes écartées, puis qu’il commence à consommer, maîtrisant maintenant parfaitement la technique du découpage et d’arrachage de morceaux de poisson pouvant être déglutis. En final, c’est parfois la queue qu’il a du mal à maintenir pour la déchiqueter et qu’il avale avec difficulté.

 Assez passifs bien que frustrés, les deux autres jeunes attendent souvent patiemment en criant que le premier soit rassasié pour se nourrir à leur tour, du moins quand la taille de la proie le permet…

 Aucun d’eux à ce jour ne paraît avoir déjà tenté de transporter un poisson dans un arbre pour le manger seul, mais ça ne devrait plus tarder. 

 En plus de leurs cris, ces trois jeunes oiseaux remplissent l’espace de leurs nombreuses évolutions aériennes, car ils sont très actifs. Changeant souvent de perchoir dans les arbres, ils utilisent aussi fréquemment les gros piquets du milieu de l’étang pour se faire admirer.

 Pour se baigner, c’est souvent la technique d’un vol au ras de l’eau face au vent et ponctué d’immersions successives qu’ils utilisent.

 Quand il n’est pas parti en expédition pour nourrir sa turbulente progéniture, le mâle ‘’8Z’’ se fait également souvent admirer, prenant un repos bien mérité ou se séchant après un bain sur un de ses perchoirs favoris.

 Quand à ‘’02’’, si elle se fait un peu plus discrète, quelquefois perchée invisible dans la zone arrière du nid, elle continue sa surveillance et ne faiblit pas dans l’apport régulier de branches sur son aire… Elle ne semble pas pour le moment participer ponctuellement à l’apport de proies, comme le font parfois certaines femelles à se stade de la reproduction.

 La période est donc actuellement particulièrement propice pour une visite à l’observatoire, car le spectacle se renouvelle en permanence, et c’est un vrai plaisir que de voir évoluer et progresser vers l’autonomie les trois magnifiques jeunes élevés cette année par ce couple attachant.

Samedi 31 juillet : trois jeunes en pleine progression !

 Les trois juvéniles élevés par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ occupent toujours leur site de naissance, mais ne sont pas  visibles en permanence, car ils semblent commencer à élargir progressivement le périmètre de leur zone de vie dont le centre vital reste le nid.

 Sans les voir, on les entend parfois crier assez loin aux alentours de l’aire, sur laquelle ils reviennent séparément ou ensemble dès que ‘’8Z’’ arrive pour y déposer une proie.

 Souvent, l’un d’eux entreprend un vol prolongé qui l’emmène haut dans le ciel, ou le fait disparaître sur les côtés ou au fond de l’étang, hors du champ de vision disponible de l’observatoire.

 Au cours de ces vols, peut-être par jeu ou par mimétisme avec ce que leur ont montré les adultes, ils effectuent parfois des arabesques et quelques piqués, n’hésitant pas également à simuler une attaque sur quelque rapace, corneille ou héron passant dans le secteur.

 Ils mangent encore quelquefois sur le nid, mais la puissance de leur vol ainsi que leur adresse à se percher leur permettent maintenant d’emporter le poisson et d’aller le consommer dans un pin, ce qu’ils font de plus en plus souvent.

 Si ce n’est déjà fait, l’instinct ne devrait pas tarder à les inciter à partir en prospection en Loire ou vers les étangs des alentours, seuls ou peut-être en accompagnant ‘’8Z’’, pour commencer à s’initier aux plongeons et à la pêche…

 Il est possible aussi qu’ils aient commencé à le faire hors de notre présence sur place au Ravoir, car on les voit souvent scruter avec beaucoup d’intérêt la surface de l’eau, notamment quand ils sont perchés au sommet d’un piquet de l’étang…

 La femelle ‘’02’’ continue à se faire très discrète, perchée la plupart du temps invisible, mais elle se manifeste dès que des congénères étrangers pénètrent sur le site, ce qui se produit assez fréquemment.

 Aidée de ‘’8Z’’ quand il est présent lors de ces intrusions, elle prend son envol en criant pour chasser le ou les intrus.  

On peut alors assister à un carrousel  de cinq ou six oiseaux en vol, car les jeunes apprentis à la défense d’un territoire semblent parfois se mêler à ces joutes aériennes…

Mardi 3 août : attention les jeunes, goupil rôde près des rives !

 C'est en effet en fin d'après-midi aujourd'hui que maître renard a été aperçu, sortant des herbes épaisses bordant la rive de l'étang à l'aplomb du nid des balbuzards, pour venir rôder un instant près de l'eau avant de retourner à couvert dans le sous-bois.

 Peu de temps auparavant, ''2B'', ''2C'' et "2D" évoluaient ensemble exactement dans le même secteur, se perchant sur les piquets de la zone, ou se trempant avec une apparente insouciance tout près du bord dans l'eau peu profonde…

 Quand ils se baignent, les adultes ''02'' et ''8Z'' paraissent le faire avec beaucoup de prudence, car ils s'éloignent suffisamment de la rive et attendent un bon moment, visiblement sur le qui-vive, avant de s'adonner à leurs ablutions.

 Les jeunes balbuzards, eux, le font rapidement et sans grande précaution apparente, parfois tout près du bord… 

Espérons qu'un prédateur comme ce renard n'arrivera pas à profiter de leur inexpérience pour les surprendre en pleine baignade avant qu'ils aient acquis les réflexes de prudence nécessaires à leur survie…

Vendredi 6 août : 4 jeunes sur le nid de ''02'' et ''8Z'' !

 Déjà hier, nous avions remarqué la présence d'un quatrième juvénile de l'année évoluant ou se perchant aux alentours du nid visible de l'observatoire.

 Aujourd'hui, il s'est carrément intégré dans la fratrie des trois jeunes nés sur ce nid, en venant les y rejoindre en fin d'après-midi pour y crier de concert avec eux en attendant l'arrivée d'une proie. Apparemment très volontaire, il s'est même permis plus tard de subtiliser ce qui restait du poisson à celui des jeunes "légitimes" qui se l'était approprié et le consommait…

 Lorsqu'il était perché près du nid ou sur un piquet de l'étang, le code de la bague orange qu'il porte sur la patte gauche a pu être lu à deux reprises. Il s'agit de "3F", né sur un nid de la forêt d'Orléans situé à environ 13 kms de l'étang du Ravoir.

 Ce jeune balbuzard semble faire preuve de précocité, car il fait partie des tous derniers nés sur la forêt et ne doit voler que depuis environ une quinzaine de jours.

 Il s'éloigne donc déjà loin de son site de naissance et a même été observé aujourd'hui effectuant dans le Ravoir ce qui s'apparente à un vrai plongeon d'entraînement à la pêche, ce que pour leur part les jeunes de "02" et "8Z" ne nous ont pas encore permis d'observer…

 Apparemment, l'intrusion de ce jeune congénère ne provoque pas de réaction particulièrement agressive de la part des trois autres juvéniles. "8Z", qui a déposé rapidement son poisson sur un espace du nid restant disponible au milieu de toute cette jeune "tribu", n'a pas paru lui-même être importuné par la présence de ce pique-assiette…  

Quand à "02", nous ne l'avons pas observée depuis plusieurs jours…

Mardi 10 août : "2B" le premier à acquérir son autonomie ?

 Poursuivant ailleurs son périple d'exploration loin de son nid de naissance ou l'ayant rejoint, le juvénile "3F" n'a plus été observé sur le Ravoir après sa dernière visite du vendredi 6 août et depuis deux jours, seuls deux jeunes paraissent présents pour animer l'espace devant l'observatoire…

 Observé encore dans l'après-midi du dimanche 8 août, le jeune "2B" semble en effet totalement absent du site depuis cette date, n'apparaissant plus même lors des apports de poissons sur le nid.

 Quatre semaines après son premier envol, il a peut-être réussi une première pêche en Loire ou dans un étang des environs, ce qui pourrait l'avoir incité à ne plus revenir sur son lieu de naissance et à commencer sa vie de jeune balbuzard indépendant…

 "2C" et "2D" sont par contre très présents et actifs, continuant ainsi à offrir aux visiteurs venant à l'observatoire le spectacle de leurs nombreuses évolutions, et un fond sonore de cris presque permanent…

 Ils sont pourtant visiblement très bien nourris, car la valse des poissons continue sur le nid. Des observations répétées l'après-midi entre 15H00 et 19H00 montrent par exemple que "8Z" apporte régulièrement au moins trois proies souvent belles rien que dans cet espace de temps journalier. 

 C'est "2C" qui paraît toujours le plus affamé et qui passe le plus de temps à attendre sur le nid l'arrivée d'un nouveau poisson, tout en remplissant l'espace de cris aigus et répétés qu'il continue d'ailleurs souvent à pousser lorsqu'il est en possession d'une proie, et même parfois quand il vient de finir de la consommer…

 Gros mangeur, il est possible qu'il soit aussi encore un peu maladroit car aujourd'hui, nous l'avons vu réapparaître serres vides sur le nid à peine dix minutes après qu'il ait emporté une belle pièce pour aller la manger, caché par la végétation dans un pin situé dans la zone arrière du nid. Elle aura fait le bonheur de quelque corneille, renard ou sanglier, et heureusement, "8Z" assure…

 Entre deux parties de pêche et quand il ne chasse pas un intrus, le valeureux mâle se repose perché dans un arbre, et s'adonne souvent à des bains réparateurs… Courage "8Z", tes jeunes vont bientôt tous savoir pêcher par eux-mêmes !

 De plus en plus libérée de ses fonctions protectrices mais toujours présente, "02" abandonne parfois son perchoir favori invisible pour venir apporter sur le nid un poisson entamé ou une branche, s'adonner elle aussi à un bain rafraichissant, et bien sûr participer avec "8Z" à la défense de leur territoire…

Dimanche 15 août : ‘’8Z’’ moins sollicité pour aller pêcher…

 Après ‘’2B’’ que nous n’avons plus observé sur le site du Ravoir à partir du 9 août inclus, le jeune ‘’2D’’ semble à son tour s’être éloigné de son lieu de naissance. Depuis vendredi 13 en effet, seul le troisième jeune ‘’2C’’ à été visible au cours de nos visites prolongées effectuées les après-midi de ces trois derniers jours.

 Il passe beaucoup de temps perché sur la branche coudée située sur la gauche du nid vu de l’observatoire, à attendre les poissons que ‘’8Z’’ continue à lui apporter avec constance. Etant donc apparemment maintenant le seul de la fratrie à profiter encore de ces apports de proies, il crie moins souvent et présente parfois une gorge bien volumineuse, signe d’un copieux précédent repas… Quelquefois, il attend même longuement avant de commencer à consommer le poisson en sa possession. Il devrait donc prendre lui aussi prochainement son indépendance en bonne forme physique…

 A ce moment, ‘’8Z’’ n’en aura peut-être pas pour autant terminé pour cette année avec son rôle de pourvoyeur de proies, car il semble toujours l’assurer pour ‘’02’’ qui continue elle aussi à le solliciter de ses cris, parfois avec beaucoup d’insistance…

 Aujourd’hui par exemple, alors qu’elle était perchée en milieu d’après-midi au sommet d’un gros piquet sous une pluie battante, elle s’est mise à crier quand le mâle est arrivé avec un poisson partiellement consommé. Peut-être encore très dévouée à sa progéniture, elle a laissé ‘’2C’’ la devancer pour venir sur le nid et s’approprier encore cette nouvelle proie…

Vendredi 20 août : à quand l’émancipation, ‘’2C’’ ?

 Les visiteurs qui viennent à l’observatoire peuvent encore admirer les évolutions et la beauté d’un jeune balbuzard né cette année, car ‘’2C’’ prolonge sa présence sur l’étang du Ravoir.

 Ayant pris son premier envol depuis maintenant presque six semaines, on ne peut dire s’il a déjà essayé de pêcher de façon infructueuse jusqu’à maintenant, ou s’il préfère encore la solution de facilité qui consiste à attendre, parfois longuement, les proies que lui apporte toujours ‘’8Z’’.

 Il passe ainsi beaucoup de temps sur le nid ou sur la branche coudée qui le jouxte en criant par intermittence.

 Il faut dire que grâce à la constance du mâle, il semble bien nourri… On le voit parfois, gorge gonflée, somnoler sur sa branche avec un reste de poisson maintenu sous une serre, et attendre que la faim revienne pour finir de le consommer.

 Bien souvent après un repas, il s’adonne à un bain rafraîchissant, visite différents perchoirs pour se sécher, s’exerce à chasser quelque corneille, buse ou héron, puis revient crier à nouveau sur, ou près du nid. La belle vie avant l’indépendance…

 Entre deux apports de proies, ‘’8Z’’ se repose, perché fréquemment maintenant sur une branche morte d’un chêne bordant la rive droite au fond de l’étang, se baigne également de temps en temps, mais passe aussi beaucoup de temps à éloigner des congénères étrangers s’approchant à son goût trop près de son nid. On le voit alors prendre son envol et évoluer haut près de l’intrus, en poussant les cris courts et aigus qui paraissent spécifiques à ces circonstances.

 Fréquentes, ces intrusions n’ont pourtant pas incité ‘’02’’ à se manifester pendant notre présence ces deux derniers jours…

Lundi 23 août : ‘’8Z’’ devrait pouvoir maintenant récupérer…

 Comme ‘’2B’’ et  ‘’2D’’ avant lui, le jeune ‘’2C’’ paraît s’être brusquement éloigné de son lieu de naissance pour prendre son autonomie.

 Depuis samedi 21 après-midi inclus, on ne l’a plus entendu crier et il est resté invisible lors de nos visites prolongées, même lorsque ‘’8Z’’ est venu se percher ce jour là avec un poisson partiellement consommé sur la branche coudée située juste à côté du nid.

 Il reste maintenant à ces trois jeunes oiseaux à passer sans encombre la période critique suivant l’émancipation et au cours de laquelle ils vont entreprendre leur  premier voyage vers des lieux de villégiature parfois éloignés (Espagne, Portugal, zones occidentales de l’Afrique tropicale, etc.).

 S’ils survivent à un taux de mortalité élevé chez les jeunes balbuzards (estimé aux alentours de  50% la première année…), ce n’est au mieux sauf exception que dans deux, et plus généralement dans trois ou quatre ans que nous pouvons espérer les revoir. Ils auront alors atteint leur maturité sexuelle et comme la plupart des survivants, ils reviendront essayer à leur tour de se reproduire dans la région qui les a vus naître (phénomène appelé philo patrie).

 Suite à cet apparent départ du dernier des juvéniles qu’il a élevé cette année avec ‘’02’’, le valeureux ‘’8Z’’ semble s’être retrouvé d’un coup seul sur son site de reproduction, car la femelle ne donne plus signe de présence depuis plusieurs jours. Comme cela semble être le cas pour d’autres de ses congénères ayant niché en forêt domaniale d’Orléans, elle a peut-être commencé à s’éloigner de son aire et entrepris le voyage qui l’emmènera vers les lieux où elle passe la période de repos hivernal.

 Ayant probablement pour la première fois cette année élevé trois jeunes (voir rubriques 2007 à 2009), 8Z’’ devrait maintenant mettre à profit cette fin de saison pour reprendre des forces et se constituer de bonnes réserves avant un départ en migration qui, si l’on s’en réfère aux années précédentes, ne devrait pas se situer pour lui avant mi-septembre.

 En faisant preuve d’un peu de patience, les visiteurs venant à l’observatoire devraient donc pouvoir l’admirer encore quelques temps, surveillant son territoire à partir de l’un de ses perchoirs favoris, prenant parfois un bain près d’une rive de l’étang, ou arrivant d’une expédition de pêche avec un poisson destiné cette fois à être consommé entièrement pour son propre compte…

Dimanche 29 août : infatigable, ‘’8Z’’ transporte du bois…

 Alors que la saison de reproduction 2010 vient à peine de se terminer pour lui avec l’émancipation des trois jeunes qu’il a élevés avec ‘’02’’, et au lieu de goûter à un repos total  bien mérité avant un prochain départ en migration, ‘’8Z’’ paraît déjà préparer la saison 2011…

 On le voit en effet apporter bon nombre de belles branches sur son nid un peu mis à mal par les allées et venues des turbulents trois jeunes quand ils venaient encore y chercher et s’y disputer les proies qu’il leur apportait. Avec beaucoup de conviction, il déplace et arrange ces branches pour colmater les brèches laissées sur les bords du nid par celles qui avaient chuté.

 Il n’en néglige pas pour autant la nécessité de bien se préparer à son prochain voyage, que l’on peut supposer au long cours, car il a souvent la gorge bien gonflée, signe de repas copieux.

 Vidé en totalité en décembre 2009 pour exploitation piscicole, l’étang du Ravoir lui offre à nouveau en cette fin de saison l’opportunité de pêcher sur place. C’est ainsi que certains des visiteurs venus ce jour à l’observatoire ont pu le voir effectuer quelques belles séances de vol stationnaire, ponctuées en final d’un plongeon récompensé de la prise d’un poisson de taille plutôt modeste. Il est allé le consommer sur un perchoir masqué à la vue dans la zone située à l’arrière du nid.

 On peut remarquer également quand il vole qu’il lui manque depuis peu la huitième rémige primaire sur chaque aile (la troisième en partant de l’extrémité). Attendra t’il que ces deux grandes plumes soient suffisamment repoussées pour partir en migration au maximum de ses capacités de vol ?

 Lundi 30 août : ‘’02’’réapparaît…

 Alors que nous ne l’avions plus observée depuis plus de dix jours, la femelle ‘’02’’ est réapparue aujourd’hui vers 18H15, sortant de la végétation pour venir crier sur le nid, alors qu’au même moment le mâle a été aperçu allant se percher quelque part dans cette zone en retrait de la rive, invisible.

 Peut-être après avoir consommé un poisson, il est venu plus tard raser l’eau en volant pour se laver les serres, puis est retourné se percher, à nouveau invisible.

 Pendant tout ce temps et jusque tard en soirée, la femelle a continué à crier, après être venue se percher sur la branche coudée jouxtant le nid…

Cette réapparition de ‘’02’’ confirme qu’en fin de saison, une apparente absence des adultes de leur site de reproduction, même prolongée, ne signifie pas qu’ils ont déjà entrepris leur migration vers leurs lieux d’hivernage...

Dimanche 5 septembre : ‘’8Z’’ surveille son nid remis à neuf…

 Après y avoir encore apporté quelques nouvelles branches ces derniers jours, c’est en effet un nid bien rénové que ‘’8Z’’ laissera quand il partira prochainement vers ses quartiers d’hiver.

Il n’est pas sûr que les intempéries hivernales lui permettent de le retrouver en si bon état à son retour (espéré) en 2011…

 En attendant de devoir le quitter, il continue à défendre ce nid auquel il paraît si attaché en éloignant tout intrus qui s’en approche de trop près. Ce fut notamment le cas ce jour vers 17H30 quand il est apparu pour en chasser un individu non bagué qui avait osé venir s’y poser. Cet oiseau n’était pourtant qu’un juvénile de l’année, caractérisé par les liserés clairs bien visibles bordant les plumes sombres de son plumage…

 La veille, par contre, il était visiblement absent en fin d’après-midi quand un mâle adulte, également non bagué, s’est posé sur la branche coudée qui jouxte le nid. Après s’être déplacé dans le gros pin au tronc tordu situé sur la gauche du nid vu de l’observatoire, ce congénère opportuniste à presqu’aussitôt plongé directement dans l’étang pour y attraper un petit poisson, qu’il a ensuite consommé très rapidement, perché dans le même arbre. Peut-être en halte migratoire, cet oiseau inconnu a effectué deux nouveaux plongeons infructueux avant de disparaître vers la droite de l’observatoire.

 Après sa ‘’réapparition’’ du 30 août, la femelle ‘’02’’ s’est bien montrée jusqu’au 2 septembre inclus, sollicitant même encore parfois de ses cris ‘’8Z’’ pour qu’il lui apporte une proie… Il ne donnait apparemment pas suite à ces dernières sollicitations, ce qui a peut-être incité ‘’02’’ à repartir, car elle ne donne à nouveau plus signe de présence depuis trois jours…

Mardi 14 septembre : ‘’8Z’’ présent en dilettante…

 ‘’8Z’’ continue à tenir son nid sous surveillance, mais semble le faire depuis quelques jours  avec un peu moins d’assiduité. Ses apparitions nous ont en effet paru moins régulières, et ses absences parfois bien longues…

 Il est peut-être satisfait de l’état de rénovation dans lequel il a amené son nid car nous ne l’avons pas vu y apporter récemment de nouvelles branches. Peut-être est-il aussi moins enclin à le faire à l’approche de son départ en migration, ou à cause de l’absence apparente de la femelle ‘’02’’…

 Celle-ci a en effet peut-être quitté maintenant définitivement les lieux, car nous ne l’avons plus revue depuis le 2 septembre…

 En cette fin de saison, il faut donc être patient, ou chanceux, pour observer encore un balbuzard sur l’étang, mais d’autres oiseaux continuent à lui donner vie.

 Son niveau ayant été un peu abaissé pour favoriser la prospérité de certaines plantes aquatiques rares (information ONF), il semble en effet plus attractif pour quelques hérons et aigrettes garzettes qui viennent y trouver leur nourriture.

 Depuis quelques temps, cette baisse de niveau retient également une petite bande de chevaliers aboyeurs qui passent d’une rive à l’autre pour se nourrir en poussant des ‘’coups de sifflet’’ sonores et décidés.

On note également la présence de quelques chevaliers guignette qui déambulent avec agilité sur les bords de l’étang en dodelinant de l’arrière train.

Les foulques, toujours promptes à se quereller, paraissent également plus nombreuses. Elles  côtoient quelques fuligules milouins qui se reposent dans la journée au milieu des piquets.

 De temps en temps, c’est un faucon hobereau qui passe en flèche en rasant l’eau, puis mange en vol la libellule attrapée par une brusque volte-face. 

Et n’oublions pas le splendide martin-pêcheur qui s’annonce par un cri aigu et vient quelquefois se poster sur un des piquets situés juste devant l’observatoire, poste duquel il peut plonger avec force pour capturer un petit poisson…

Mardi 21 septembre : à quand le départ ‘’8Z’’ ?

 Ces derniers jours, le mâle ‘’8Z’’ a paru plus présent sur l’étang du Ravoir. Nous avons pu en effet l’observer fréquemment et longuement, soit perché juste à proximité de son nid, soit en station sur un de ses perchoirs favoris.

 Parmi ces perchoirs, il utilise assidument celui constitué par la branche morte d’un chêne situé loin en face de l’observatoire et bordant la rive droite de l’étang. A partir de cet affût, il attend patiemment une opportunité pour attraper le malheureux poisson qui s’aventure dans cette zone où l’eau peu profonde est dépourvue de piquet.

 Cette façon de se nourrir lui permet peut-être de dépenser un minimum de l’énergie qu’il  semble accumuler avant son départ en migration automnale.

 A l’instar des années précédentes, ce départ s’avère pour lui d’ores et déjà tardif. Rappelons qu’en 2006, il avait encore été observé en forêt d’Orléans le 4 octobre…

Lundi 27 septembre : ‘’8Z’’ est-il parti ?

 Encore observé longuement le 24 septembre en milieu de journée perché sur un piquet de l’étang puis près de son nid, le mâle ‘’8Z’’ brille par une absence apparente depuis cette date.

 En effet, et au cours de plusieurs visites effectuées à différents moments de la journée ces trois derniers jours, la silhouette familière du bel oiseau n’est plus apparue sur aucun de ses perchoirs favoris visibles de l’observatoire.

 Seules, des corneilles ont été vues stationnant fréquemment en sentinelles sur son nid.  

Comme il nous a déjà habitués à des absences apparemment prolongées en cette fin de saison, attendons encore quelques jours pour considérer son départ en migration automnale comme effectif…

Samedi 2 octobre : fin de saison 2010… 

Le 28 septembre, un balbuzard était perché en début d’après-midi dans le dernier chêne visible bordant la rive droite de l’étang du Ravoir, à environ 500 mètres en face de l’observatoire. Vers 14H00, il a plongé directement de son affût, disparaissant ensuite vers la gauche de l’étang en emportant le poisson qu’il venait d’attraper.

 Aujourd’hui 2 octobre, un balbuzard était encore perché vers 16H30 dans le même arbre. Il a également disparu peu après vers la gauche de l’étang, sans que l’on ait pu discerner cette fois si son plongeon a été couronné de succès…    

 Il s’agissait probablement du même individu, car bien que faits à grande distance, les clichés du balbuzard présent le 28 septembre photographié en vol et ceux de celui observé ce jour  photographié sur son perchoir montrent à chaque fois que l’oiseau n’est pas bagué et qu’il présente une échancrure vers le milieu de la queue, due à l’absence ou à la repousse encore partielle d’une ou deux rectrices.

 Ce n’était donc pas ‘’8Z’’ mais peut-être un congénère de passage en halte migratoire, ou le mâle d’un nid proche encore présent lui aussi très tardivement…

 Quand à ‘’8Z’’, sa dernière observation date toujours du 24 septembre. On peut donc supposer qu’il a enfin entrepris le voyage qui va l’emmener vers des lieux propices à un séjour hivernal.

 Suite au départ probable de cet oiseau emblématique, c’est avec un peu de mélancolie que nous allons clore cette rubrique pour l’année 2010. 

Mélancolie atténuée par la mémoire que nous garderons du magnifique spectacle offert par ‘’02’’ et ‘’8Z’’ tout au long de leur troisième saison de reproduction effectuée en commun et cette fois totalement menée à bien jusqu’à l’émancipation de trois magnifiques jeunes…

 Puissent-ils survivre et revenir nous gratifier d’une réussite identique en 2011…

 Le nombre d’internautes consultant cette rubrique et manifestant de ce fait un intérêt à suivre la vie des balbuzards de l’étang du Ravoir a été cette année en augmentation notable.

 Qu’ils en soient remerciés et n’hésitent pas à venir encore plus nombreux l’an prochain à l’observatoire pour admirer en réel ces superbes rapaces. 

A bientôt donc pour une nouvelle saison 2011.